[RÉÉCRITURE] Protocole Carthage
Nombre d'entre vous ne sont pas sans savoir que ma fic intitulée «Protocole Carthage » a été mise en avant dans la rubrique "Retour vers le passé" éditée par cl_xana. (N'allez pas imaginer que j'écris ça pour me vanter, c'est juste pour expliquer l'origine de cette réécriture.)
À cette occasion, j'avais procédé à une relecture intégrale de ma fic dans le but de corriger toutes les fautes d'orthographe et les quelques phrases incompréhensibles que j'avais disséminé au gré des chapitres (que j'ai aussi corrigé sur le site).
Pendant cette relecture, j'ai trouvé tellement de passages survolés, mal écris ou encore complètement à côté de la plaque que je me suis dit que je devrais peut-être lui faire subir une petite cure de jouvence. J'ai laissé passer quelques temps, puis l'idée faisant son chemin, je me suis petit à petit attelé à la tâche. Et cela a donné ce qui suit. Certes, je ne suis encore qu'à la réécriture du chapitre 12 mais ça suit son petit bonhomme de chemin.
Dans cette nouvelle version, vous devriez donc y trouver :
- (énormément) moins de fautes d'orthographe et de phrases incompréhensibles,
- des passages entièrement reformulés entièrement nouveaux,
- des passages entièrement entièrement nouveaux,
- et (au moins) un chapitre totalement inédit.
Quant au rythme de publication, je pars sur une base d'un chapitre toutes les deux semaines, ou bien un demi-chapitre si celui-ci est trop long (pour ne pas faire l'effet d'un pavé indigeste).
Sur ce, voici le premier chapitre. Bonne lecture.
Chapitre 1 : En plein cœur (Prologue)
Neuf semaines. C'était le temps qui s'était écoulé depuis que le supercalculateur quantique avait été mis à l'arrêt. À présent, plus personne n'avait de raison de le maintenir allumé. En effet, XANA était enfin vaincu et Franz Hopper s'était sacrifié pour y parvenir. Pour cela, il avait fourni toute son énergie vitale au supercalculateur afin que l'antivirus de Jérémie puisse parvenir à l'éradiquer complètement. Mais après tous les coups fourrés de XANA, toujours plus tordus les uns que les autres, ils savaient bien que l'histoire ne se déroule jamais comme on l'aurait voulue. Cependant, et de l'avis de tous, il était impensable qu'ils aient besoin de le rallumer un jour tant il leur semblait impossible qu'une telle menace puisse se présenter à nouveau.
Collège Kadic, six heures cinquante-neuf. Le soleil encore rougeoyant était levé depuis une dizaine de minutes et rasait encore l'horizon. La journée s'annonçait radieuse. Brusquement, dans l'une des chambres de l'internat, une voix retentit.
« Wesh wesh yooooooh! Il est sept heures et vous écoutez Radio Cool, la plus cool des radios! Aujourd'hui, c'est mardi et vous aurez le droit à un méga beau temps toute la journée! Debout, bande de petits veinards! Le soleil chante, les oiseaux brillent! Heu... Non, c'est l'inverse... Enfin, bref, vous m'avez compris! Tout de suite, pour vous tirer du lit dans la joie et la bonne humeur, voici le dernier titre des Subdigitals! »
C'était le radio-réveil d'Ulrich qui venait de se mettre en marche. Le jeune homme pesta contre l'appareil qui avait mis fin à ce rêve qui lui avait paru si doux. Il sortit une main de sous sa couette pour tenter d'éteindre son radio-réveil, mais après quelques trop longues secondes de recherches à tâtons, il n'y parvint pas. Ulrich pesta de plus belle et se décida à sortir sa tête de sous son oreiller. Cette fois, son objectif fut atteint en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, après quoi il s'allongea de nouveau en fixant le plafond du regard.
« Fichu réveil! » pensa-t-il. « Pour une fois que je pouvais! Même si ça n'était qu'en rêve... »
Cette pensée lui fit échapper un soupir. Il tourna alors la tête pour porter son regard encore quelque peu embrumé sur l'autre lit de la pièce. Odd était encore en train de ronfler et, une fois de plus, il s'était mis dans une position improbable pendant son sommeil. Ulrich esquissa un léger sourire devant cette scène dont il avait pourtant l'habitude. Puis il se décida à sortir de son lit et s'assit sur le bord.
« Debout, Odd! Sinon on va finir par être en retard! » lança-t-il alors à son camarade toujours assoupi.
Le blondinet n'eut aucune réaction. Ulrich soupira à nouveau. Tous les matins, c'était la même histoire. Ulrich se levait en premier et essayait de réveiller Odd, mais sans succès, comme d'habitude. Et ce matin-ci n'échappait pas à la règle.
« Allez, réveille-toi, Odd! On n'aura plus d'eau chaude pour la douche. Et en plus on va être en retard en cours! » .
Rien à faire. Odd ronchonnait des mots que lui seul comprenait, ayant plongé son visage dans son oreiller pour tenter de rester encore un peu dans les bras de Morphée. Ulrich décida alors de le prendre par les sentiments pour parvenir à ses fins.
« Odd, lève-toi!! Y a Sam qui est entrée dans la cantine et elle a volé tous les croissants!! En plus, y a Rosa qui a rôti Kiwi à la broche!!
– NON!! PAS LES CROISSANTS!! » hurla Odd en se redressant brusquement.
« Ha bah enfin! T'es décidé à te lever! Kiwi appréciera...
– C'est malin, tiens!! Et laisse mon chien en dehors de tout ça!
– C'est vrai qu'entre toi et les croissants, c'est une histoire d'amour passionnée. Enfin, tellement plus qu'avec Kiwi... Le pauvre!
– Rhaaaaaaa!! Qu'est-ce que je viens de te dire!? » râla-t-il avant de se reprendre. « Mais au fait! Dis-moi... Où ça en est, entre toi et Yumi?? »
Ulrich ne répondit rien tant il était gêné par la question. Son visage avait viré au rouge écarlate. Fort heureusement, il avait tourné le dos à Odd avant d'entendre ce que lui avait dit son collègue de chambrée, ce qui lui permit d'éviter les vannes d'Odd à ce sujet. En fait, Ulrich lui-même ne connaissait pas la réponse à cette question. À vrai dire, même si depuis qu'ils s'étaient retrouvés seul à seul sur le banc, il savait que c'était bien plus que "copains et puis c'est tout" entre eux. Mais la situation n'avait franchement évolué depuis l'arrêt du supercalculateur. Du moins, pas autant qu'il l'aurait souhaité.
À cette pensée, Ulrich eut un léger pincement au cœur. Dans la chambre, on n'entendait plus qu'un remarquable silence après toute cette agitation. Odd avait bien compris la situation et n'avait pas plus envie que cela de mettre Ulrich dans l'embarras. Les deux jeunes hommes s'affairèrent pour partir à la douche.
Sept heures quinze, non loin de là. Jérémie s'éveillait péniblement dans sa chambre. Pour la énième fois, il s'était endormi sur le clavier de son ordinateur et, comme à chaque fois, son front s'en souvenait. Il y avait trois belles traces de touches disposées en triangle dessinées sur le haut du front. Il passait beaucoup de temps sur son ordinateur, mais toujours en présence d'Aelita. Tout ça pour essayer d'améliorer ses petits robots qu'il aimait toujours autant fabriquer et voir évoluer de façon autonome. Quant à Aelita, elle s'était endormie sur le lit du jeune homme, exténuée par leur travail. Jérémie, qui venait de s'étirer quelque peu bruyamment, s'approcha de la jeune fille et lui caressa la joue en lui murmurant délicatement à l'oreille :
« Aelita, réveille-toi, il est sept heures dix. »
Elle poussa alors un petit gémissement puis leva difficilement la tête. Elle ouvrit les yeux et vit Jérémie qui la regardait. Il la contemplait même. Il la trouvait tellement belle, surtout au réveil.
« Bonjour » lui susurra-t-elle.
Elle remarqua alors les traces de touches sur son front et ne put se retenir de rire.
« Ben, qu'est-ce qui te prend? » lui dit-il. « Pourquoi tu ris comme ça?
– C'est parce que t'as des traces de clavier sur ta tête!
– Ho, non! C'est pas vrai! Pas encore! Odd et Ulrich vont encore me chambrer...
– Il faut faire attention avant de t'endormir n'importe où!
– Je sais pas comment je dois le prendre, ça! Merci, Aelita! Bon, allez zou! À la douche sinon tu va arriver après Sissi et t'auras plus d'eau chaude!! Et après, bonjour la méga bonne humeur toute le journée!!
– Oui, t'as raison! Je me dépêche! »
Jérémie prit alors ses affaires de douche et les deux amoureux sortirent de sa chambre. Une fois arrivés au niveau des escaliers, Aelita se retourna vers Jérémie et ils s'échangèrent un sourire. Leurs joues se tintèrent légèrement de rouge, tous deux visiblement gênés.
« À tout à l'heure, Jérémie!
– OK, à tout à l'heure! »
Ils se séparèrent. Jérémie se dirigea vers les douches de l'étage tandis qu'Aelita se rendit à l'étage des filles. Elle pénétra dans sa chambre et prépara ses affaires pour aller à la douche. Soudain, elle entendit du bruit dans la chambre voisine. C'était signe que Sissi n'allait pas tarder à aller à la douche à son tour. Aelita mit alors les bouchées doubles afin d'arriver avant elle car elle ne connaissait que trop bien ce qui l'attendait si elle n'y parvenait pas : pas d'eau chaude et pas de croissants non plus.
Vers sept heures trente, nos quatre pensionnaires se retrouvèrent à la cantine pour prendre leur petit déjeuner. Ils occupaient leur table habituelle à coté de la fenêtre. Jérémie et Ulrich étaient assis l'un à côté de l'autre, tournant le dos à la porte d'entrée. Aelita faisait face au petit génie qu'elle affectionnait tant tandis qu'Odd offrait la primeur de ses bâfres à Ulrich. Yumi devait les rejoindre environ un quart d'heure plus tard. Quant à William, il traînait seulement de temps en temps avec eux. Il s'était fait d'autres amis dans sa classe avec qui il passait beaucoup de temps. Et puis, il avait aussi abandonné l'idée de séduire Yumi, la jeune femme lui ayant clairement signifié sa préférence pour Ulrich.
Les quatre internes profitaient de ce moment de tranquilité pour discuter de tout et n'importe quoi, des rêves qu'ils avaient fait pendant la nuit et autres petites choses sans importance, tout cela dans la bonne humeur habituelle. Cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas pris de petit déjeuner sans se préoccuper d'une éventuelle attaque de XANA. Et ils comptaient bien en profiter. Puis vint le moment où Odd lança :
« Au fait, beau gosse! Tu m'as toujours pas répondu... Vous en êtes où, toi et Yumi?
– Lâche-moi la grappe, tu veux! » tonna Ulrich. « Y a rien entre nous, je te l'ai déjà dit!
– Quoi?! Tu vas quand même pas essayer de nous faire croire qu'entre vous deux, c'est toujours "copains et puis c'est tout"?!
– Pourtant, faudra bien que tu t'y fasses, vu que c'est la réalité!
– Mais bien sûr! »
Ulrich se leva brusquement, tapa fermement du poing sur la table et répondit à Odd sur un ton sec et puissant :
« Comment faut que je te le dise pour que ça rentres dans ta petite tête?! Y a rien entre Yumi et moi!! Strictement rien!! »
La réaction d'Ulrich surprit tout le reste de la bande, Odd le premier. Il ne s'attendait pas à une telle virulence. Il voulait juste le titiller un peu mais pas l'énerver à ce point. Après quelques secondes de silence, Aelita remarqua l'arrivée discrète de la belle nippone. Elle se leva légèrement, lui fit signe de s'approcher et dit :
« Hé, Yumi! Tu va bien?
– Salut les amis, ça va bien! Et vous? »
Les trois autres se retournèrent vers elle et lui répondirent par l'affirmative tandis qu'Ulrich s'était rassis presque aussitôt.
« Oh non!! Pourvu qu'elle n'ait rien entendu! » pensa-t-il en se mordant la lèvre inférieure.
Yumi s'approcha du petit groupe et paraissait de bonne humeur. Mais ce n'était qu'en apparence car, quand bien même elle agissait comme si elle n'avait rien entendu, les faits étaient tout autres. En effet, à l'instant où le beau brun s'était emporté contre Odd, elle venait tout juste de franchir le seuil de la porte du réfectoire. Elle l'avait donc clairement entendu. Sur le coup, elle qui s'était fait une joie de se faire belle pour Ulrich, sentit son cœur se serrer atrocement et n'osa plus approcher. Elle avait même commencé à faire un pas en arrière pour s'éclipser discrètement mais Aelita l'avait aperçue avant qu'elle n'ait le temps de disparaître.
À présent, Yumi s'avançait vers le petit groupe. Elle n'avait pas vraiment eu le choix. Lorsqu'elle fut parvenue à leur hauteur, elle s'assit à la place libre juste à côté d'Ulrich qui avait l'air plutôt gêné. Elle souriait pour ne pas montrer au jeune homme que ce qu'il venait de dire l'avait blessée telle une flèche en plein cœur. La conversation reprit comme si de rien n'était et tous discutèrent jusqu'au moment où la sonnerie retentit dans tout l'établissement. C'était déjà l'heure de se séparer. La petite bande se leva donc pour aller en cours.
Au moment de sortir du réfectoire, Yumi attendit d'être légèrement en retrait reste de la bande avec Ulrich. Elle saisit alors la main droite du jeune homme.
« Ulrich, attends... » dit-elle, la voix presque vacillante.
« Qu'est-ce qu'il y a? » répondit-il, surpris par la démarche inhabituelle de celle qui occupait la moindre de ses pensées.
« Heu... Non, rien... On... On en parlera tout à l'heure.
– D'accord... »
Puis la demoiselle, rouge comme une pivoine, lâcha la main du jeune homme et s'éloigna à vive allure en direction de sa salle de cours. Sur le coup, Ulrich ne comprit pas la situation. Mais il était sûr d'une chose : il allait trouver les deux prochaines heures particulièrement longues, surtout la deuxième avec madame Hertz. De son côté, la jeune femme repensait à ce qui venait de se produire.
« Mais pourquoi j'ai pas eu le courage? Pourquoi? » se dit-elle. « C'était pourtant pas bien compliqué! Si c'était pour en arriver là, j'aurais mieux fait de ne rien faire. Maintenant, j'ai l'air d'une cruche! »
Elle regrettait tellement son geste qu'elle aurait voulu disparaître. À présent, elle arrivait aux escaliers qui la mèneraient vers son cours d'histoire, matière qu'elle affectionnait particulièrement. Maigre consolation.
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui.
Qu'en pensez-vous? C'est mieux ou c'est pire qu'avant?
J'attends vos com's avec impatience. Merci d'avance.
À+.
VIENDEZ VOIR MES AUTRES FIC!!! Protocole Carthage (version 2), Je ne t'attends plus (terminée) et Sacré Jimbo! (one shot).
Non, je ne m'appelle pas Ann!!! Appelez-moi Vince. (Hé oui! Je suis un mec!!!)