17 Déc 2005, 22:51 par MacIntoc
Je penses pas pouvoir y retoucher avant un bon moment, donc je met le début de la journée suivante (lundi). Pour ceux qui l'avait déjà lu, il y a eu quelques modif et rajouts. Ca peut paraitre peut depuis le temps, mais les autres jours et boucles ont avancé un peu aussi.
Rapport personnel du 25 avril 2005
Le week-end s’était déroulé le mieux du monde. Il avait profité du samedi pour terminer son emménagement et faire quelques travaux. Ces derniers consistaient principalement en un petit trou dans le mur qui sépare la cuisine de la salle à manger, assez grand pour faire passer les plats d’une pièce à l’autre sans être obliger de faire tout le tour.
Le premier dimanche, il avait exploré la ville en vélo. C’était une nouvelle ville française de banlieue, construit autour d’un quartier ancien dont les petites rues s’entrecroisaient en un enchevêtrement qui aurait provoqué des cris d’admiration de la part de l’architecte Dédale lui-même. La première couronne était constituée de constructions plus récentes avec quelques commerces de proximités et supermarchés. Les rues étaient déjà plus symétriques. Au sud, le long du fleuve, se trouvait le quartier industriel. L’usine suspecte se trouvait sur une île, au milieu de ce fleuve. A l’ouest, s’élevait le collège Kadic. Tandis qu’au nord s’allongeait les barres d’immeubles des cités populaires. Cette exploration lui avait permit d’apprendre la position des lieux importants. Bien sur, il avait eu tout le loisir d’étudier et d’apprendre par cœur des dizaines de cartes, mais elles étaient bien trop abstraites. Elles ne rendent pas compte de la nature du terrain. Il était maintenant capable de retrouver n’importe quel lieu important les yeux fermés quelques soit sont point d’origine en un minimum de temps. Pas besoin de semer des miettes de pains, comme ça.
Son second dimanche, avait été dédié au ménage. Mine de rien, un déménagement apporte son lot de poussière. Il faudrait également que je demande à l’Agence de m’envoyer une commode et un placard. Je ferais ça ce soir, en même temps que mon rapport. Pour le moment, concentrons nous sur le présent.
Il s’était réveillé en même temps que son réveil, à 7h15. D’un mouvement vif et précis, il l’éteignit avant qu’un deuxième “ bip ” n’en sorte. Après s’être habillé, il fit quelques exercices physiques histoire de réveiller ses muscles encore endormies. Il se dirigea ensuite vers la cuisine, prit un grand bol posé à coté de l’évier, le remplis à moitié de céréales et aspergea le tout d’un généreux flot de lait. Il justifia à nouveau la présence du trou qu’il avait percé samedi, puis sorti un couteau, une cuillère et une énorme barre de brioche qu’il plaça a coté du bol. Il remit le lait au frigo et en sortie une plaquette de beurre et un pot de gelé à la groseille. Il se transporta dans le salon, déposa sa charge sur la table, alluma la télé puis transféra le reste de son petit déjeuner du trou vers la table. Il dévora une généreuse tranche de brioche beurré surmonté d’une épaisse couche de gelé, englouti ses céréales, enfourna une nouvelle tranche de brioche tout aussi généreuse et gluante que la première et fit passé le tout à l’aide du lait qu’il but d’une traite. Il débarrassa la table. Rangea la gelé et le beurre au frigo et se servit un verre de jus d’orange. Après avoir fait un tour par la case toilette, il se débarbouilla la figure dans la salle de bain, se brossa les dents et mâta quelques épis rebelles. Bien, me voilà fin prêt pour affronter cette première journée. Il regarda sa montre. 7h45. Son premier cours s’effectuerai avec Mme Hertz, professeur de physique et professeur principal de la classe. J’espère que les études ne me prendront pas trop de temps. Il fronça le sourcil à cette pensée. Il avait mémorisé une quantité faramineuse d’information à l’utilité douteuse, comme la collection complète de livre du père d’Emily, et il ne s’était même pas renseigné sur le programme scolaire français de 4è. Peu importe, l’agence me l’aurait fait remarqué si cela était utile. Conclusion, les cours ne devrait pas lui poser de problème quelconque. Il prit son sac posé à coté de ses ordinateurs, alla éteindre la télé dans le salon, pris ses clé, sortis et ferma la porte derrière lui.
Sur le chemin du collège, il repensa à son premier contact plus où moins réussi. Yumi à réagit à peu prêt comme je le pensais, mais Ulrich… Il était encore étonné par la réaction de l’adolescent. Il ignorait encore comment il allait pouvoir recoller les morceaux. Reste encore l’espoir qu’il ait passé une mauvaise journée. Mais non, sa supérieur avait raison, il ne devait pas faire des suppositions aussi arbitraire. Il avait fait une erreur d’appréciation et il valait mieux qu’il recherche une colle assez puissante pour rendre son édifice plus solide qu’il ne l’était avant son erreur. Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, il ne pouvait pas risquer de faire une erreur. Ce serait une faute. Il se contenterait de laisser venir, sans prendre d’initiative. Demain, pour l’initiative. Demain et les jours suivants. Il pourrait même tester différentes approches vendredi. Au bout d’une bonne 10-aines de minutes, il franchit les grilles du collège. Nous y voilà.
La cours était en ébullition. La cloche n’avait pas encore sonnée, mais c’était une question de minutes. Il reconnus la plupart des élèves qui courait un peu partout. Il repéra les petites Milly Solovieff et Tamiya Diop, deux rédactrices du Kadic News, le journal du collège. Elles étaient en train de discuter avec 3 autres filles, Anne-Sophie Munier, Sandra Dialo et Véronique Fayolle. Il faudrait qu’il soit très prudent lorsqu’elles voudront l’interviewer. Pas qu’il soit un sujet important, mais elles estimeraient peut-être qu’un nouvel élève serait un sujet digne de figurer dans les pages du journal. A vrai dire, je préférerai qu’elles m’oublient. Il aperçus également la fillette à vélo qu’il avait aperçus vendredi soir, lorsqu’il attendait Yumi. C’était Lola Kieffer, une élève de 5è. Il se demanda pourquoi il ne l’avait pas reconnu, puis se souvint qu’une dame l’avait distrait en sortant de chez elle à ce moment, pour promener son chien. Il se tourna vers le distributeur. Il vit 5 élèves. Il s’attendait à trouver 4 d’entre eux. Jérémy, Odd, Yumi et Ulrich. La cinquième était une jeune fille un peu plus petite qu’Odd. Talia Meyer ? Elle est censée avoir quitter le collège depuis belle lurette ! Sa famille avait emménagé dans le coin en catastrophe, pour raisons professionnelles. Son inscription à sa nouvelle école privée n’étant pas tout à fait terminée, elle s’était retrouvée au collège Kadic pour quelques jours. Il se souvenait également que le principal de l’école privée avait changé de secrétaire suite à cette affaire, sur l’insistance du père de Talia. Lamentable ! Cette petite rouquine était le genre de fille à s’intéresser au lustre de la surface de l’océan tout en prétendant en comprendre les profondeurs. Ses parents ne la laissaient pas suffisamment découvrire les choses par elle-même. Il avait du mal à l’imaginer avec ces 4 là. Sa réflexion fut interrompue par l’approche d’une nouvelle jeune fille. Il reconnus immédiatement Elisabeth Delmas, la fille du proviseur, surnommée Sissi. Il était facile d’imaginer qu’il s’agissait du même genre de fille que Talia. Mais contrairement à cette dernière, Sissi ne s’intéressait pas qu’au lustre et s’aventurait volontiers à la surface. L’absence de la protection maternelle avait empêché son esprit de se fermer complètement. Et bien que son père représentait un solide pilier sur lequel elle pouvait se reposer, son emploie de Principale ne lui permettait pas d’être là à tous moment pour elle, l’obligeant à recourir à ses propres capacités. Avec les bons leviers, il s’estimait capable de lui faire explorer les profondeurs. Lui faire comprendre la signification de son surnom devrait la faire réfléchir. Elle s’entretint quelques dizaines de secondes avec le groupe avant de s’en retourner, d’un air furieux, voir ses deux amis, Hervé Pichon et Nicolas Poliakoff. La cloche sonna. Il se dirigea vers le bâtiment des sciences, suivant l’amas qui formait peu à peu l’ensemble de sa nouvelle classe. Ils montèrent les trois étages du bâtiment et entrèrent dans la 4è salle de l’étage. Mme Hertz les attendait en préparant un mélange à base de fleur de souffre et de limailles de fer qu’elle faisait maintenant chauffer au dessus d’un bec bunzen. Un flacon d’acide chlorhydrique et un mortier attendaient patiemment, non loin. Génial, une boule puante… qu’est-ce qu’il faut pas faire pour intéresser les élèves. Au moins, ça laisse pensée que les cours ne seront pas difficiles à suivre. Il était le dernier à entrer, pour ne pas perturber le placement des groupes habituels. Il occupa la première place restante qu'il croisa, à coté de Matthieu Ducrocq. Mme Hertz commença à faire l’appel. Sorya, Jérémy, Odd, Elisabeth,…, Jeanne, Romain, Emilie, Aëlita,… Aëlita ? Il vit la jeune fille à la chevelure rousse lever la main et dire présente. Maintenant qu’elle était plus proche, il vit immédiatement que la couleur tirait très nettement sur le rose. Qu’avons-nous donc là ? Quelque chose clochait. Une boule se format dans son ventre. Calmons-nous, il y a forcément une explication. Comment une jeune fille aux cheveux roses et amie des 4 adolescents qui étaient dans le collimateur de l’Agence depuis quelques mois pouvait-elle passé inaperçus de celle-ci ? Il y avait quelque chose à la fois merveilleux et terrifiant. Il ignorait encore quoi. Les sentiments n’étaient pas de simples réactions chimiques produites par le cerveau, suite à un évènement particulier. C’étaient également des informations à prendre en compte. Il se concentra sur la jeune inconnue. Elle avait l’air d’être très à l’aise avec les 4 inséparables, dans la cours de récréation. Une ancienne amie ? Je demanderais à l’Agence de se renseigner sur cette Aëlita, maintenant que l’on sait où chercher. Il entendit son prénom. Il leva la main et prononça à son tour le terme sacré “ Présent ”. L’appel continua. Yannick, Jean-Baptiste, Bastien,… Il se demanda si l’Agence ne lui avait pas caché certaines informations. Mais pourquoi auraient-ils fait ça ? L’Agence savait que de toutes façon il découvrirait l’existence d’Aëlita. Ils n’avaient donc aucune raison de lui cacher quoi que ce soit à ce propos. Et puis l’Agence n’avait jamais rien caché, à moins que cela ne compromette sa sécurité et surtout celle de la survit de l’humanité. Elle lui avait fournis un épais dossier qui contenait les habitudes, les goûts… de tout l’établissement. Et plus. Il y avait même le profil psychologique des personnes les plus importantes. La raison la plus probable était qu’Aëlita avait tout simplement échappé à la vigilance de l’Agence. Même si cela lui paraissait presque impossible. Presque, mais pas complètement. Le professeur acheva l’appel. Elle rangeât le cahier de classe et prit la parole :
-Bien, avant de commencer le cours, je voudrais vous présenter les deux nouveaux élèves qui nous ont rejoins. Certains d’entre vous les connaissent peut-être déjà. Aëlita et Grégory, veuillez me rejoindre, s’il vous plait.
Ils se levèrent et se dirigèrent vert l’estrade où se trouvait Mme Hertz.
-Si vous voulez ajouter quelque chose, allez-y, reprit Mme Hertz.
Prenant une rapide inspiration, Aëlita se lança la première :
-Bonjour, je m’appelle Aëlita Lyoko et j’espère passer une bonne année parmi vous, dit-elle d’une traite.
Lyoko ? Aëlita Lyoko ?
Il prit la parole à son tour, plus décontracté que sa congénère :
-Je m’appelle Grégory Phelyos et, comme Aëlita, j’espère que nous nous plairons en votre compagnie.
Le professeur acheva la cérémonie :
-Bien, vous pouvez retourner à votre place.
Une fois assis, il jeta un regard en direction du groupe des 4 mystérieux adolescents. Il devinait qu’il n’avait pas simplement affaire à 4 adolescents qui avait découvert un calculateur temporel. Il y avait autre chose, beaucoup d’autres choses. Dire qu’il y aurait anguille sous roche serait un bel euphémisme. Un dinosaure sous une colline serait plus proche de la réalité. Mais pour l’instant, il ne pouvait rien faire. Si ce n’est écouter le cours. Et attendre la récréation de 10 heure.
La cloche sonna pour la seconde fois de la journée annonçant le début de la récréation et la fin du cours. Ce dernier n’eut d’autre intérêt que de lui confirmer que les études ne lui prendraient effectivement pas beaucoup de son temps. Ce n’est pas que le niveau soit faible ou le rythme lent. Au contraire, par rapport aux cours de l’Agence, le rythme du collège était même plutôt soutenu. Mais à l’Agence, les années comptent doubles. Et il avait simplement vu ces chapitres il y a très longtemps. Ce n'était, pour lui, que de simples révisions.
Il sortis le premier de la classe, dégringola les escalier et alla s’asseoir prés des arcades.
Il attendit moins d’une minute avant que les premiers élèves sortent. Il repéra Milly accompagné de Tamya qui faisait mine de se diriger vers sa direction, comme il le craignait. En revanche, voir surgir Sissi devant lui, fut une surprise inattendu. Il remarqua que les deux journalistes en herbes avait subitement changé leur vecteur d’approche et se dirigeait maintenant vers le groupe d’Aëlita qui venait d’atteindre la cours. On dirait bien qu’elles ne sont effectivement pas de bonnes amies.
Sissi engagea la conversation, de manière banal et naïve :
-Salut. Alors, qu’est-ce que ça fait d’être le nouveau ?
Voyons ce qu’elle peut m’apprendre sur Aëlita.
-A vrai dire, j’ignore qui, d’Aëlita ou moi, est le plus nouveau.
-Ho, c’est Aëlita, fit-elle en retenant une grimace. Elle n’est inscrite que depuis vendredi soir.
Ca explique le léger retard de Yumi, vendredi.
Elle enchaîna :
-Mais j’étais venu te demander si tu accepterais de devenir mon ami ?
Quelle étrange question. Il savait que Sissi était une jeune fille assez capricieuse et immature qui refusait très souvent de voir plus loin que le bout de son nez. Mais tout n’est peut-être pas perdu pour elle.
-Bien sur, qu’est-ce qui pourrait bien l’empêcher ?
Voyons jusqu’où elle peut aller dans cette voie.
-Certaines fréquentations qui ne sont pas très recommandable.
Bien, elle n’a cité personne. Elle ignore que je sais à qui elle fait allusion. Elle me laisse donc le loisir de me faire ma propre opinion sur ces fréquentations.
-Vraiment… Dis-moi Sissi, comptes-tu devenir jardinière ?
Ce n’est pas très recherché, mais ça me brûlait les lèvres. Et puis peut-être qu’elle comprendra mes intentions.
-Jardinière ? Euh… nan, enfin, je sais pas. Pourquoi ?
C’est parti !
-Et bien, je me disais qu’avec tous les râteaux que tu te prends de la part d’Ulrich, tu n’aurais plus vraiment besoin d’avoir la main verte.
Ca y est, le fouet a claqué !
-Quoi ?! Co… Comment… ?!
Passons un peu de baume sur la plaie.
-Calme toi Sissi. Essayes de comprendre ta colère plutôt que de simplement l’écouter.
-Il n’y a rien à comprendre !
Elle n’a pas trouvé le chemin, je vais devoir la guider.
-Inexact. Tu devrais te demander pourquoi je me suis moquer de toi.
-Pour me mettre en colère et t’amuser. Tu ne vaux pas mieux que les autres, en fait ! Fit elle en se retournant. Il lui prit le bras et la forca à lui faire face.
-Encore inexact. Ce n’est pas pour m’amuser. Du moins, pas directement, fut-il obligé d’admettre. Mais pour le reste, tu as raison. Je ne vaux pas mieux que les autres. Y compris toi. Ce sont les autres qui pourraient valoir autant que moi.
Voilà qui devrait l’intriguer un peu plus et la poussez à réfléchir.
-Hein ? Qu’est-ce que tu veux dire ?
Bien, maintenant qu’elle est sur la piste, c’est à elle de décider de la remonter ou pas. En attendant, recentrons le débat.
-Ulrich ta dit quelques chose qui ta mise en colère, ce matin. Qu’est-ce que c’était ?
-Ca ne te regarde pas !
-Au contraire, je crois bien que si. Ne t’a-t-il pas parlé de la conversation que nous avons eue avec Yumi ?
Elle ignore peut-être que je sais qu’il existe une friction entre elle et Yumi, mais elle a du apprendre par Ulrich que je leur avait déjà parlé. Ce qui expliquerait pourquoi elle a prit les devants en me demandant si je voulais être son ami. Ce n’est qu’une supposition, mais ça ne coûte rien de demander. Après tout, Sissi n’est pas une des clés.
-Euh si… Comment tu sais ?
Du moins, maintenant, je le sais.
-Que t’a-t-il dit exactement ?
-Ben… juste qu’il a plus confiance en toi, dans les 5 minutes qu’il t’a parlé, qu’en moi. A peu prés.
Il éclata de rire. Elle s’empourpra :
-Il n’y a rien de drôle !
-Ne t’en fait pas, Ulrich se moquait aussi de lui-même.
J’avais raison !
-Pourquoi ?
-Tu te souviens de ce que je viens de te dire à propos de la colère ?
-Euh… oui.
-Ce qui est valable pour toi l’est également pour les autres.
-Et après ?
-Et bien j’ai été un peu vache avec lui. En te disant qu’il avait plus confiance en moi qu’en toi, malgré notre conversation d’il y a quelques jours, il faisait comprendre à Yumi qu’il savait qu’il avait agit de manière ridicule. Tu comprends ?
-Euh… oui, mais il a vraiment…
-… réfléchis à tous cela avant ? Je ne pense pas. Il sait qu’il a mal réagit, mais je doutes qu’il comprenne pourquoi. C’était… spontané. Je suppose qu’il va accuser la fatigue, la mauvaise humeur ou encore la fin de semaine. Réfléchis à ce que je t’ai dis et essayes de comprendre tes sentiments. Et ne te limites pas simplement à ta colère.
Bien. Maintenant, elle doit penser que je lui ai donné un avantage sur Yumi pour approcher Ulrich. Voilà qui devrait la motivé davantage.
-Euh… d’accord. Merci pour le conseil.
-Pas de quoi, les amis sont là pour ça.
Elle courut rejoindre Nicolas et Hervé.
Bien, une bonne chose de faite. Je suppose que je ne vais pas tarder à discuter avec Milly et Tamya. De fait, les deux journalistes juniors approchaient avec conviction, prêtes à tout pour ne pas se faire souffler la place par un parasite qui comptait lui parler avant elles.
Milly se présenta :
-Bonjour, je m’appelle Milly, et voici mon amie Tamya. Nous somme rédactrice du Kadic News, et comme tu es nouveau, nous aimerions t’interviewer, pour mieux te connaître.
Tamya ajouta :
-Nous avons déjà demandé à Aëlita, et elle est d’accord.
-Salut. J’imagine que mon interview se déroulera en même temps que la sienne ?
-Oui, ça arrange tout de monde, pour l’instant, répondit Milly.
Peut-être cette interview pourrait-elle être une bonne chose, finalement.
-C’est d’accord. Vous organisez ça quand ?
-Super ! On fera ça cette après-midi, à 15h30. Vous n’avez plus cours après, ça nous laissera du temps.
-C’est noté.
-Au nom de tout le collège Kadic, merci !
-Et à cet après-midi, ajouta Tamya.
-De rien, à cet après-midi, répondit-il avec un sourire légèrement ironique. De tout le collège Kadic, vraiment... Bon, normalement, c’est au tour d’Odd, maintenant. La cloche sonna quelques secondes plus tard. Déjà ? Il avait espéré, en descendant rapidement dans la cour, rencontrer Milly et Tamya rapidement afin de laisser le temps à Odd de lui parler, mais sa conversation avec Sissi avait durée plus longtemps qu’il ne l’aurait voulus. Tant pis, ce sera pour ce midi, à la cantine. Et du coup, ils seront tous là. Ca risque d’être plus délicat. Pour l’heure, un cours d’histoire géographie l’attendait, suivit d’un cours de français. Il adorait l’histoire et la géographie. Le français en revanche… Il faisait un bien piètre littéraire.
La sonnerie annonçant la fin du cours de français retentie. Cette fois-ci il laissa le temps à plusieurs personnes, dont Sissi, de sortir avant lui. Ulrich et ses amis avaient l’habitude de quitter la classe parmi les derniers. Ce qui, dans ce cas, l’arrangeait très bien. Il sorti tranquillement du bâtiment et se dirigea vers le réfectoire. Il fit la queue au self. Il prit une part de carotte râpée, du fromage blanc et de la compote de pomme. En plat, il eu droit à des blettes et du sauté de veau à la sauce tomate. Et bien, on ne peut pas dire que ce soit des chefs cuistots qui préparent les menus. Il regrettait déjà le restaurant de l’Agence. Il prit le ridicule morceau de pain qui accompagnait le tout puis partis s’asseoir à une table vide et commença à dévorer ses carottes. En moins de 2 minutes, ses blettes et son morceau de veau avaient disparus à leurs tours. Il mélangeait le fromage blanc et la compote quand les 5 élèves qu’il attendait s’approchèrent et s’assirent à la même table. Il engloutis sa mixtures en quelques demis-secondes puis se servit 3 verres d’eau qu’il bu d’une traite. Son plateau avait survécu 3 minutes. Il attendit encore une petite minute. Ses voisins ne semblèrent pas décidés à faire le premier pas. Il fit alors mine de se lever. Ulrich intervint :
-Euh… Greg, j’aimerais te dire un truc avant que tu partes, si t’as le temps.
Gagné !
-T’inquiètes pas, je reviens. Je vais simplement chercher du rab, répondit-il. Odd intervint :
-Oublis le rab, ces rats te fileront rien. J’ai déjà essayé des centaines de fois.
-Normal. Si tu fais passer ça pour de la gourmandise, ça marchera difficilement, répondit-il.
Les 5 amis se regardèrent avec étonnement.
Il parti remplir son plateau. Il choisit cette fois-ci des tomates à la vinaigrette, un morceau de fromage et une salade de fruit. Il reprit un deuxième morceau de pain. Pour le reste, il n’avait pas vraiment le choix. Une deuxième assiette de blette/sauté de veau complétait donc son plateau.
Il revint s’asseoir à sa place. Odd s’exclama :
-Ah ben ça alors, j’y crois pas ! Comment t’as réussis cette exploit ?
-Rien de bien sorcier. Raison médicale. Mon corps consomme 2 à 3 fois plus d’énergie que les votre, donc je dois consommer 2 à 3 fois plus de nourritures que vous, répondit-il. Impossible de leur cacher ça, autant que ce soit fait le plus vite.
-Et la serveuse a vraiment gober ce baratin ? demanda Yumi.
-Ho non… elle n’y a pas cru. C’est le mot de l’infirmière qui la convaincu. J’ai vraiment besoin de manger beaucoup plus que vous, répondit-il.
Retour dans le passé ou pas, la consommation d’énergie est bien réelle, il faut bien la compenser. Sans compter mon cerveau de 13 ans qui n’est pas censé fonctionner aussi intensément.
Pendant la conversation, il avait utilisé ses 2 morceaux de pain pour confectionner 2 sandwiches, l’un avec les tomates, l’autre avec le fromage et s’apprêtait à leur faire un sort. Odd se demanda d’un air pensif :
-Je me demande si l’infirmière accepterait de me faire un mot à moi aussi.
-Pourquoi faire ? Tu manges déjà l’équivalent de 2 plateaux en finissant les notre, répondit Jérémie en souriant.
-C’est pas grave, ça m’en fera 3 comme ça, contra Odd.
Ulrich sembla se réveiller soudain. Probablement l’œuvre de Yumi, pour lui rappeler qu’il devait dire quelque chose.
-Au fait, pour vendredi soir… commença Ulrich.
-Te fatigue pas, l’interrompit-il après avoir avaler la dernière bouchée de son deuxième sandwiche, j’avais compris. Fin de semaine, fatigue, mauvaise humeur, tout ça.
-Euh… ouais, en gros. Je voulais m’excuser.
-Pas de quoi, je n’aurais pas du commencer la conversation de manière aussi ambiguë.
-De manière ambiguë ? Demanda Odd
Yumi intervint prestement:
-Bien, voilà qui est fait. Maintenant, si on reparlait de ton offre, comme tu dis.
-Pas si vite, qu’est-ce qu'il vous a dit de si ambigu ? Reprit Odd.
-Laisse tomber, Odd, le rabroua Ulrich.
-Bon, seulement pour l’instant. Mais n’espères pas que je te lâche avant que t'ai craché le morceau !
-Odd ! Le rappela Jérémie.
-Ouais, ouais, je sais : Greg. Bon vas-y junior, fais nous ton speech qu’on passe aux choses sèrieuses.
C’est parti !
Tous tendirent l’oreille. Il venait de faire disparaître la moitié de sa seconde assiette alors qu’ils avaient à peine entamé la leur. Sauf Odd. Aëlita est bien dans le secret, donc. Non pas qu’il en doutait, mais c’était toujours préférable d’avoir une confirmation formelle.
-Mon offre tient toujours. Je suis prêt à vous aider.
-Comment es-tu au courant de l’existence du supercalculateur ? Commença Jérémy.
-Comment l’avez-vous découvert et dans quel but l’utilisez-vous ? Contra-t-il.
-Attend c’est toi qui veut nous aider ! L’interrompis Ulrich.
-Certes, mais c’est vous qui avez besoin d’aide, même si vous refusez de l’admettre. De toute façons, je dois en savoir plus pour être efficace. Et puis pourquoi est-ce que je devrais vous dire quoi que ce soit alors que vous ne me dites rien ?
-On tourne en rond, là, intervint Yumi.
-Ok, fallait bien qu’on tente le coup, se justifia Jérémy.
-Puisque tu le dis, répondi-t-il
-On va faire autrement. Pourquoi tiens-tu à nous aider ? Pourquoi est-ce que tu n’en parles pas plutôt aux adultes, ou même aux autorités ? Repris Jérémy.
Bien, ils avaient prévus le coup et préparé une voie de garage.
-Pour plusieurs raisons. La première est que vous n’avez vous-même prévenu personne. C’est donc que vous aviez de bonnes raisons de garder ça secret. Ensuite, comme je l’ai dit vendredi à Ulrich et Yumi, je ne sais presque rien. Seulement que vous utilisez un calculateur temporel. Et enfin, les adultes auraient difficilement prit au sérieux l’existence de 5 gamins de 12/13/14 ans qui ferait mumuse avec un calculateur temporel, surtout venant d’un autre gamin du même âge.
-Pas sur. J’en connais une qui a été prise au sérieux, annonça Odd, d’un ton dégoûté.
Probablement Talia. Sa ressemblance avec Aëlita est frappante. Ils ont du la prendre pour elle par erreur, comme je l’ai fait.
-Et Lyoko ? C’est de ça que tu voulais nous parler, vendredi. Le calculateur, comme tu l’appels, est venu après, accusa Yumi.
Lyoko ? Veut-elle parler d’Aëlita ? Quelque chose ne cadrait pas. Sur les 3 pistes - Aëlita, Lyoko et Xana - que l’Agence lui avait demandé d’approfondir, il avait découvert la signification de 2 d’entre elles ce matin, Aëlita et Lyoko, qui étaient en fait le prénom et le nom d’une seule et même personne. Pourtant, la remarque de Yumi laissait entendre que Lyoko et Aëlita était deux éléments différents. Dans ce cas là, pourquoi Aëlita porte-t-elle le nom de Lyoko ? Il avait le sentiment que la réponse était contenue dans la question.
-Calculateur temporel, pour être exact, reprit-il. D’ailleurs, vous ne l’appelez pas de la même manière.
-Qu’elle importance ? Eluda Jérémy. Que sais-tu d’autre ? Insista-t-il
Pour nos analystes, tout est important. Et si je peux simplement en déduire que ses fonctions temporelles ne vous semblent pas aussi importantes pour vous que pour nous, nos analystes en déduiraient bien plus.
-Xana, c’est tout. J’ignore ce que signifie ce terme.
-Au fait, tu n’as pas répondu à la première question. Pourquoi tiens tu à nous aider ? Fit remarquer Ulrich.
Bien vus !
-Et bien, déjà, pour me faire une idée de la situation. Vous risquez le sort de la planète à chaque fois, et j’aimerais bien savoir pourquoi et vous aidez à régler le problème.
Voyons voir jusqu’où va leur optimisme.
-On s’en sort très bien tout seul, intervint Odd.
Il n’a pas démentit. Il y a donc bien un problème grave avec le calculateur temporel et ils font leur possible pour limiter les dégâts. Xana ?
-Jusqu'à votre première faute ? Ce n’est pas un jeu.
-Nous le savons. Il n’y a rien de plus sérieux. C’est nous qui aurions du te le faire remarqué, d’ailleurs. Mais tu dois comprendre que la situation est délicate pour nous, intervint Aëlita.
Intéressant, c’est donc Aëlita qui a le mot de la fin. Bon, finalement, ça ne s’annonce pas trop mal. Les réponses affluent plus vite que je ne l’espérais.
-Ne t’y trompe pas, Aëlita, elle l’est tout autant pour moi, voire davantage. Je n’ai rien de particulier à vous cacher, mais certaines de mes révélations peuvent vous pousser à vous méfier de moi comme de vous-même sans aucune raison. Je serais honnête avec vous, je ne tiens pas à vous mentir ni a vous affaiblir, mais je dois vous dissimuler certaines éléments me concernant. Du moins pour l’instant. Je prends un grand risque en vous annonçant tout ceci sans filet. Mais j’ai moins de raison de me méfié inutilement de vous que vous de moi.
Voyons ce qu’ils arrivent à tirer de tout ceci.
-Pourquoi ? Demanda Ulrich.
Question vague et dangereuse. Le sujet sur lequel je vais rebondir leur paraîtra le plus important à mes yeux. Enchaîner sur la méfiance pourra leur sembler suspect. Mais je ne peux pas revenir sur le secret. En revanche…
-Tout simplement parce que vous n’avez pas encore provoqué de catastrophes flagrantes avec le calculateur temporel, lui répondit-il. Qu’ils méditent là-dessus.
-De catastrophes flagrantes ? Releva Yumi.
-Bon, d’accord, vous n’avez pas provoqué de catastrophes tout court. Mais vous commettez quand même quelques erreurs. Ce n’est pas pour rien que je connais l’existence du calculateur temporel et que je tiens à vous proposer mon aide.
-Quels genres d’erreurs ? Demanda Jérémy.
Bon, j’ai finis mon plateau, mettons la conversation en pause, le temps de refaire le plein.
-Je doute que vous pouvez y remédier seuls. Vous l’auriez déjà fait si c’était le cas.
-Et tu penses pouvoir les corriger à notre place ? Demanda Ulrich.
-Certainement pas. Vous n’y arrivez déjà pas à 5, je ne risque pas d’avoir du succès seul. Mais à 6, c’est autre chose. Après tout un bras et un cerveau de plus ne peuvent pas faire de mal.
Aller, Odd, attrapes cette perche que je te tends.
-Tu as peut-être un bras, mais en ce qui concerne le cerveau…
Voilà, il ne pouvait pas la rater celle-là.
-Tu veux qu’on reparle du cours de physique de ce matin, Odd ? Répondit-il en souriant.
-Je passe la main à Jérémie, fit-il en riant.
-Bon, ce n’est pas tout ça, mais j’ai finis mon plateau et je m’en reprendrais bien un petit 3è. Vous voulez que je vous prenne un truc ?
-T’aimes vraiment les blettes ? Demanda Odd avec un petit air de dégoût.
-Pas vraiment. Je préfèrerais de loin du filet d’Empereur, du jars à l’orangette ou du canard laqué aux champignons noirs, mais essayes de manger une fois tous les trois ou quatre jours. Au bout de quelques semaines, tu seras ravie de te fourrer la panse à coup de foie de morue à chaque repas.
-Ah ouais, ça doit être dur. Avoir faim au point d’apprécier du foie de morue, fit Odd en grimaçant.
-Alors, je te prends quoi ?
-Je veux bien un ou deux fromage blanc et autant de salades de fruit en plus, alors.
-Ca marche. Quelqu’un d’autre ?
-Je prendrais une autre compote, si ça ne te dérange pas, c’est rudement bon, répondit Aëlita.
-Ho, ça ne me dérange pas du tout. Sinon je ne le proposerais pas. Personne d’autre ? Jérémie, Yumi, Ulrich ? Une fois ? deux fois ? trois fois ? Bon bah c’est parti.
En plus des commandes, il prit une autre salade de fruit, un fromage blanc et des tomates. Il prit une double portion de blettes, bien qu’il ne les appréciait pas tellement. Mais elles lui faisaient particulièrement du bien. Il négligeât la viande. Il revint à sa place et fit les distributions puis reprit la conversation :
-Où en étions nous ?
-Nous avons des choses à cacher d’un coté comme de l’autre, lui répondit Yumi, ce qui ne nous avance pas beaucoup.
-Les réponses viendront en leur temps. Et puis en réfléchissant un petit peu, vous pourriez découvrir vous-même certains éléments. L’avantage, c’est que si vous les découvrez vous-même, c’est que vous étiez prêt à les entendre.
-Plus facile à dire qu’à faire.
-Ce n’est pas si difficile non plus. Prenons l’exemple de Talia. Vous l’avez confondu avec Aëlita. Vous l’avez mise dans le secret et elle s’est empressée de tous déballer…
-C’est impossible que tu sache ça ! S’exclama Jérémy.
Serait-ce lui qui a commit cette erreur ?
-Le domaine de l’impossible est inversement proportionnel à l’infinité du domaine du possible. En fait, c’est Odd qui vient juste de me le révéler.
-Moi ? Mais je ne t’ai rien dit du tout ! Protesta l’intéressé.
-Si. En disant qu’une fille avait raconté le secret aux autorités. Aëlita est visiblement dans le secret. Hors vous refusez de dire quoique ce soit à une personne qui connaîtrait déjà ne serait-ce qu’une petite partie de l’affaire. Donc soit la personne vous a abusé - ce qui, entre nous, m’étonnerait très fortement - soit vous lui avez volontairement tout raconté. Et la seule autre personne à qui vous auriez pu tout révéler est Talia. Sa ressemblance avec Aëlita vous a trompé. Je les ai moi-même confondus, ce matin. La mosaïque est ensuite facile à recomposer. Je pense même pouvoir ajouter sans trop me tromper que c’est Jérémie qui a commis l’erreur, n’est-ce pas ?
-Tu ne dis pas ça simplement parce que c’est moi qui ai réagit le premier ?
-Non, mais Odd, Yumi et Ulrich se sont tourné vers toi, mais pas Aëlita, tout simplement.
-Mais comment tu peux connaître Talia ? Elle n’est restée qu’une semaine à peine au collège, et c’était il y a des mois. Tu n’étais pas encore là, fit remarqué Jérémy.
-Et alors ? L’un n’empêche pas l’autre. De mon coté, j’aimerais savoir, si vous avez déjà fait appel à quelqu’un pour vous aider ? Malgré ce qu’a dit Odd, j’ai du mal à croire que vous vous en sortiez très bien, tout le temps et tous seuls. Après tout, vous êtes humains.
-C’est vrai, à quelques reprises, Jim nous ont aidé, avoua Odd.
-Et Sissi, ajouta Ulrich.
-Ouais, enfin, c’est plutôt toi qui la aidée, précisa Odd.
Yumi leur jeta un regard noir.
-Sissi et Jim ? Intéressant.
-Qu’y a-t-il d’intéressant ? Demanda Odd.
-Et bien que vous demandiez de l’aide aux deux personnes que vous semblez le moins apprécier.
-A vrai dire, c’était des cas de force majeurs. On n’avait pas vraiment le choix, expliqua Ulrich, échappant au regard de Yumi.
-Ah, je vois. Et bien j’espère que vous n’allez pas attendre un cas de force majeurs pour accepter mon aide. En parlant d’accepter, pourquoi avoir accordé une interview à Milly et Tamia ?
-Il faut bien remplir le journal du collège, répondit Yumi avec un sourire.
-Et je supposes que c’est vous qui leur avait suggérer de faire nos 2 interview en même temps, n’est-ce pas ?
-Milly et Tamia ont des reportages et des articles à rédiger en plus des études, notre suggestion avait simplement pour but de leur faire perdre le moins de temps possible, intervint Jérémy.
Ca sent les réponses préparées à l’avance.
-Donc l’idée de proposer cette interview simultanée dans l’espoir que j’accepterais, en pensant en apprendre plus sur vous, vous permettant ainsi d’en apprendre plus sur moi, ne vous à jamais traversé l’esprit ?
-Pas le moins du monde, fi Yumi avec un sourire carnassier.
-Bien, ça me rassure. Pendant un moment, j’ai cru que vos actes étaient tous soigneusement calculés.
Et à ce jeu là, vous ne gagnerez pas.
-Comme tu peux le constater, nous sommes des collégiens fort simples, repris Odd en levant un doigt devant ses yeux.
-Tout comme moi, Odd, tout comme moi. Néanmoins, je ne m’évertue pas à compliquer la situation.
-Et tu ne fais rien pour la simplifier, contra Ulrich.
-Bien au contraire. Quand je suis dans une situation de ce genre, je fais un tableau récapitulant les résultats de mes actions. Par exemple, si je vous aide, je réduis la probabilité de voir une catastrophe se produire. Si je n’interviens pas, cette probabilité augmente proportionnellement au temps qui passe.
-C’est une application de la théorie des jeux à somme non nulle, annonça Aëlita.
Il fronça les sourcils.
-Parce qu’en plus, vous connaissez cette théorie ? Demanda-t-il.
-Euh… nan, répondit Odd.
-Bien sur, le contredit Jérémie.
-Et vous ne voyez pas l’intérêt que nous avons à coopérer ?
-Ce n’est pas ça. Mais nous n’avons aucune garantie, répondit Yumi.
-Et le retour dans le temps ? Il vous suffit d’appuyer sur un seul bouton pour que j’oublie tout.
-Tu accepterais de nous aider même si on t’efface les souvenirs à chaques fois ? Demanda Ulrich.
-Mon but n’est pas de vous arracher vos secrets. Du moins, pas si cela devient indispensable, ajouta-t-il mentalement. Et en plus d’améliorer vos chance de succès, je peux également diminuer considérablement le temps que vous perdez avec le calculateur temporel.
L’appât est faible, mais je commence à être à cours.
Néanmoins, l’attention de Jérémie augmenta d’un cran :
-Ca c’est intéressant !
Peut-être pas si faible que ça, finalement.
Les quatre autre le regardèrent avec étonnement.
-Le temps que l’on perdra en moins sur… avec le calculateur pourra être utilisé ailleurs. Et cela réduira d’autant plus nos absences et le risque d’être découvert par d’autres personnes.
-Mouais, ça me parait quand même louche, tempéra Ulrich.
-C’est vrai, ça, comment tu compte faire pour régler les problèmes aussi vite ? Demanda Odd.
-Simple. Il suffira que je prédise les problèmes à venir.
-Ok, j’en ai assez entendu… s’emporta Ulrich
-Attend, laisse-le finir, le retint Yumi.
-Enfin, Yumi, prédire ce que… ça n’a pas de sens…
-Il a vu juste pour Talia en se basant sur une phrase anodine d’Odd, fit remarqué Aëlita.
-Mais là… c’est pas pareil ! Décréta Ulrich.
-Et comment comptes-tu prédire l’avenir ? Demanda Jérémie.
-Ca dépend en partie de vous, concéda-t-il.
-Vous voyez, qu’est-ce que je vous disais ?
-C'est-à-dire ? Demanda Yumi, ignorant Ulrich.
-Plus vous me donnerez de détails sur les problèmes que je n’aurais pas su prédire, plus ma prochaine prédiction sera précise et fiable.
-Ben voyons… autrement dis, si vous ne me dites rien, vous n’aurez rien, constat Ulrich.
-Non, je vous aiderai quoi que vous décidiez, si vous l’acceptez. Mais comme je l’ai déjà dis, plus vous me donnerez d’information, plus je serais efficace. C’est a vous de voir.
-Dis moi, mon Ulrich, comment est-ce que tu me trouves, je viens de m’habiller spécialement pour toi, s’imposa soudaiement Sissi.
-Si j’étais daltonien, je t’aurais trouvé rayonnante. Manque de bol, je ne suis même pas myope, répondit l’intéressé sans même lui adresser un regard.
-Sissi ? Tu m’a fait peur, j’ai cru un instant que l’invasion des épouvantails démoniaque avait commencé, renchéri Odd.
-Elle a bien commencé, Odd. Par tes cheveux, répondit Sissi du tac au tac avant de s’en aller.
Ulrich et Jérémie ricanèrent.
-Qu’est-ce qui lui arrive ? Demanda Odd dérouté.
-Grégory ? Demanda Yumi en se tournant vers le nouveau.
-Excuse-moi, il faut que je parles à Sissi, lui répondis-je avec un sourire.
Merci Sissi.
-On va réfléchir, fie-t-elle en souriant.
J’aurais du y penser. Mais j’ai sous-estimé Yumi.
Il parti ranger son plateau avec les autres avant de sortir rattraper Sissi. Elle était déjà dehors et se dirigeait vers ses 2 inséparables gardes du corps. Il l’intercepta avant qu’elle n’atteigne sont but.
-Tu vois que ce n’est pas si difficile de ne pas s’énerver pour si peu, commença-t-il d’un ton joyeux, et bien plus payant, tu aurais vu le tête d’Odd.
-Heureuse que ça t’ait plu. Qu’est-ce qui te fait croire que cela ne m’a pas énervé ? Fie-t-elle d’un ton sombre.
-Tu n’aurais pas su trouver les mots si tu l’étais, répondit-il en haussant les épaules.
-Tu as raison, c’est seulement depuis que tu es arrivé que je suis énervée.
-Pourquoi avoir attaqué aux cheveux ? Demanda-t-il en ignorant la pique.
-Pourquoi poser des questions stupides ?
-Les réponses stupides sont plus intéressantes que les plus intelligentes.
-Mais… C’est complètement…
-Stupide ?
-Débile !
-On a la réponse qu’on mérite.
-D’accord. Puisque tu es si malin, qu’aurais-tu dis à ma place ?
-Qu’il n’avait pas à craindre d’invasion, puisqu’il était le seul épouvantail a supporter sa voix de crécerelle. Mais il y a certainement mieux.
-Et bien la prochaine fois, tu n’auras qu’à répondre à ma place.
Il la laissa rejoindre ses deux amis, mais lui demanda néanmoins :
-Si je réponds à ta place, quand est-ce que tu apprendras ?
Puis il partis dans l’autre sens mais tomba nez à nez avec Yumi.
-Et bien pas très au point ta technique de drague.
-Une fille peut-être intéressante à plus d’un titre, Yumi.
-Justement, on parle de Sissi, là. Qu’est-ce qu’une idiote écervelé et prétentieuse comme elle peut bien avoir d’intéressant ?
-Autant pour la solidarité féminine. Personne n’a su le lui dire correctement, il faut bien que quelqu’un le fasse.
-Lui dire que c’est une idiote écervelée ou qu’elle peut-être intéressante ?
-Yumi… Si elle ignorait qu’elle était intéressante, elle ne serait pas aussi prétentieuse. Ne t’en fait pas. Sissi, je lui ferais découvrir qu’Ulrich n’est pas seul au monde.
Peut importe ce qu’elle en déduira, tant que le message passe.
-Mais venons en a ce dont tu voulais me parler, reprit-il.
Elle plissa les yeux en faisant la moue avant de commencer :
-Cette histoire de méfiance.
-J’avoue que je m’attendais à ce que ce soit Ulrich qui mette ça sur le tapis.
-Je pense qu’il se trompe.
-Et toi ?
Elle réfléchie.
-Je supposes que je dois me tromper aussi. Sinon, je serais sur de ma réponse. C’est déroutant cette manière que tu as de poser les questions. N’importe qui aurait demander ce que je pensais de cette histoire de méfiance. Mais toi, non. A la place, tu me demande si ce que je penses est crédible vis-à-vis de moi-même, sans cherché à savoir ce que je penses.
-Je cherches avant tout à susciter le doute, car c’est le seul moyen de trouver la vérité.
-Un proverbe dit que plus on cherche la vérité, plus la vérité nous fuis.
-Exact, car plus on cherche la vérité, plus on a l’impression de s’en approcher donc moins on la cherche. La vérité à un énorme défaut. C’est qu’elle supprime le doute. D’où l’expression toute les vérités ne sont pas bonne à dire.
-Mais comment faire confiance si on doute tous le temps de tout ? Comment te faire confiance ?
-La théorie des jeux à somme non nulle. Et c’est bien plus concret que de se reposer simplement sur la confiance. Il suffit simplement de jouer la où tes gains seront le plus important et où tes pertes seront minimes.
-Simplement ? parce que tu trouve ça simple ?
-Oui. C’est assez difficile au début, certes, mais c’est très simple. Et puis, ce n’est pas si difficile. La plupart du temps la décision est évidente. Il suffit juste de se pardonner. Là par contre, c’est souvent très compliqué et difficile. Tous ce que je peux faire, c’est vous rassurer sur le pouvoir que vous avez sur moi.
-Et quels pouvoirs as-tu sur nous ?
-Ca, c’est un doute que je refuse de vous enlever !
-Donc tu en a bien un !
-Que puis-je répondre ? Si je déments, tu ne me croiras pas. Si je confirme, ca nous compliquera la tâche à tous.
-Je supposes que c’est en partie de ça que tu voulais parler, à la cantine. Très bien. On va en rester là. C’est déjà mieux que tout à l’heure.
-Sage décision. Il faut savoir s’arrêter avant l’indigestion.
-Au faite, tu nous as menti.
-A quel sujet ?
-Tu en sais bien plus sur le retour dans le temps que ce que tu nous a laissé croire. Tu sais que nous gardons les souvenir de ce qui s’est passé. Et tu sais que le souvenir des autres sont effacé.
-Ca me semble logique, vu que je ne me souviens de rien.
-Mais tu sais également comment se fait la sélection des personnes qui doivent se souvenir de tous de ce qui ne le doivent pas, accusa-t-elle.
-La déduction est bonne. Mais la réflexion est mauvaise. Tu as omis un détail.
-Lequel ?
-Je vous avez demandé si quelqu’un vous avez déjà aidé, juste avant. Vous m’avez répondu oui, Jim et Sissi. Hors, ils ne se souviennent visiblement de rien. D’ou ma déduction, du moins ce que j’en aurais déduis si je ne le savais pas déjà, ajouta-t-il mentalement. Il se demanda si Yumi oserait aller plus loin. Si sa vérité partielle ne la pousserait pas à chercher plus loin, lui permettant lui-même d’aller également plus loin. Finalement, elle hocha la tête.
-On a encore du chemin a faire à ce niveau.
-Pas tant que ça. Tu n’étais pas loin du compte, finalement.
-Qu’on soit à 1cm ou 10Km, qu’elle importance ?
-En effet. Mais c’est toujours bon pour le morale et la motivation. D’ailleurs, en parlant de morale, y a les cours qui reprennent dans une demi-heure. Je vais te laisser, faut que je rentres chez moi.
-Ok. Je sais pas si t’es au courant, mais on a pas le droit de sortir du collège le midi.
-Et c’est toi qui me dit ça, fie-t-il en souriant. A plus.
-A plus.
Les Mac ne sont pas pourris. Du moins pas plus que les PC sous Win.
Premier "Atomiseur de Kolosse" du forum

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Merci Loïc et Squirel
