A quand la fin de cette vie?
Au collège Kadic, tous dormaient. Les derniers jours n’avaient pas été les plus calmes pour les cinq amis et ils profitaient justement de ce congé pour récupérer. Ulrich et Odd dormaient à point fermé tandis qu’Aelita et Jérémie étaient debout depuis plus d’une heure, scannant et analysant les données de leur dernière escapade sur Lyoko. Le problème était que Xana intensifiait ces attaques, mettant à bout nerveusement les cinq adolescents. Cela se ressentait aussi au niveau des couples : Ulrich et Yumi se disputaient assez souvent. Quand au pauvre Odd, il devait supportait l’humeur de plus en plus massacrante de son meilleur ami.
Yumi se réveilla, heureuse d’avoir pu enfin faire une grasse matinée. Elle descendit les escaliers et trouva ses parents attablés. Ils discutaient des nouvelles du matin puis sourirent à leur fille quand celle-ci se joignit à la table. Hiroki dormait toujours.
Y- Bonjour ‘pa ; bonjour ‘man !
Mr Ishyama : Yumi, ma chérie. Nous aimerions te parler sérieusement.
Yumi sentit que quelque chose n’allait pas. Elle les regarda sans rien dire.
Mme I - Ton père et moi, nous nous inquiétons beaucoup pour toi. Tu es très fatiguée de ces temps-ci et tes résultats sont en baisse. Yumi, ma chérie, as-tu un problème ?
Y (pensée) - non à part que je risque ma vie tous les jours, qu’Ulrich ne me parle plus et que…
Mr I - Yumi ?
Y- Non, tout va bien, je vous assure. J’ai du attraper quelque chose…
Mr I- Yumi, en fait, on a réfléchi depuis longtemps et on s’est dit qu’il vaudrait mieux pour toi de changer d’air.
Yumi faillit s’étrangler en buvant son bol de lait.
-Quoi ? Vous voulez me faire changer d’école ?
-Yumi, baisse le ton s’il te plait. Il vaudrait mieux que tu ailles dans un internat d’un collège privé.
-Non mais ça ne va pas la tête ? Et mes amis ? Je les verrais quand ?
-Yumi, depuis que tu es avec eux, ton niveau scolaire ne fait que baisser…
-Jamais j’irais dans ce bahut de bourges !
Elle se leva furieuse pour aller dans sa chambre. Tout en partant, elle entendit dans son dos, la voix de son père :
-Yumi, ne parle pas comme ça !
Elle pleura sur son lit. La belle japonaise avait vécu tant de choses avec ses amis qu’elle ne voulait à aucun prix les perdre. Même si avec Ulrich, c’était plus pareil. Ils ne se parlaient quasiment plus. Mais comment était-ce arrivé ? Yumi se coucha et repensa à tout ce qui s’était passé.
La jalousie d’Ulrich et ses reproches vis-à-vis de William.
La jubilation de Sissi.
La tension et l’énervement dû à ce satané Xana.
Le baisé d’Ulrich avec Noémie.
Elle, embrassant William par vengeance.
Ses parents qui voulaient la mettre ailleurs.
Un bruit la fit sortir de ses pensées. On frappa à sa porte. Elle essuya ses larmes tout en tentant de dissimuler son mal-être.
Y- Oui ?
Sa mère entra.
Mme I- Yumi…Je peux te parler ?
Y- Au point où j’en suis…
Mme I- Yumi, je sais que la décision de ton père ne te plait pas. Mais réfléchis bien. Ton avenir est en train de se décider. Et puis ton père ne t’a pas tout dit.
Y- Quoi ?
Mme I- Yumi, ton père a été muté.
Y- Où ça ?
Mme I- Au Japon.
Yumi la regarda avec stupéfaction. Elle hurla tout en tentant de retenir ses larmes.
-Mais…c’est pas possible…je veux pas…je vais perdre mes amis…
-Yumi, à moi non plus ça ne me fait pas plaisir, mais maintenant que tu es grande, je peux te parler plus librement. Yumi, si ton père n’accepte pas ce poste, nous ne pourrons plus suivre financièrement.
Yumi se laissa aller dans les bras de sa mère. Elle pleurait désormais. Ce n’était plus une petite fille, certes, mais ce n’était pas encore une adulte. Etre ado, c’est aussi avoir mal.
Sa mère la rassura tout en lui caressant les cheveux. Puis, sa fille se détacha de l’étreinte et regarda sa mère après avoir essuyé ses larmes.
Y- On part quand ?
Mme I- Dans une semaine.
Y- Ah…
Puis, aussi discrètement qu’elle était rentrée, Mme Ishyiama se leva et sortit en souriant à sa fille. Elle voulait la laisser un peu seule. La jeune japonaise se laissa tomber sur son lit et regarda la photo qu’elle avait à côté de son lit : le groupe, du temps où ils étaient heureux. Car le problème de Yumi, c’est que, pour le moment, elle n’était pas heureuse. Et si ce départ lui était bénéfique ? Elle chassa immédiatement cette idée. Elle voulait parler. Mais à qui ? Ulrich ? Non, ils ne se parlaient plus. Juste courtois. Aelita ? Elle était trop occupée avec Jérémie à surveiller Xana. Odd ? Pourquoi pas… Mais elle allait croiser Ulrich. Chose qu’elle n’avait pas besoin pour le moment.
Jérémie et Aelita se trouvaient dans la chambre du petit génie à scruter les aléas de Xana. Cela faisait plusieurs jours qu’il activait des tours sans passer à l’attaque sur terre. Ce qui inquiétait fortement les deux amoureux car ils se préparaient à quelque chose d’énorme. Et le moral n’étant pas de la partie, c’était pas toujours simple de se battre sur Lyoko. Surtout avec l’ambiance version banquise entre Ulrich et Yumi.
A-Jérémie ?
J- Oui ?
A- Tu crois qu’ils ne s’aiment plus ?
J- Aelita, c’est pas parce qu’ils se disputent souvent qu’ils ne s’aiment plus. Il faudrait déjà qu’ils se l’avouent…
A- C’est comme nous alors…
Jérémie se décolla de l’écran pour se mettre face à son amie. Il était rouge mais la regarda droit dans les yeux :
J- Aelita, tu sais, c’est normal que dans un couple, il y ait des disputes…
A- On est un couple Jérémie ?
Cette phrase fit perdre les pédales à Jérémie, il était rouge de confusion. Il aurait bien voulu que la terre s’ouvre et l’aspire. Mais Aelita rigolait.
-T’es trop mignon quand tu rougis.
Et là, elle fit la chose la plus inattendue. Elle l’embrassa. Après un court mais exquis instant, leurs lèvres se décollèrent. Jérémie ne dit pas un mot et Aelita commençait à s’inquiéter.
A-tu n’as pas aimé…J’ai jamais embrassé, Jérémie…
Ce dernier la regarda droit dans les yeux et lui dit :
J- C’était très bien Aelita. Je ne savais pas que tu …
A- Que j’éprouvais un étrange sentiment quand je suis avec toi ? Je me sens tellement bien en ta compagnie, Jérémie.
Le génie blond devint encore plus rouge qu’avant.
J- Ah… bah… ben euh…
Elle l’embrassa à nouveau puis sourit en lui disant :
A- Comme ça, tu ne bafouilles plus.
Ils rigolèrent à deux.
Ulrich ne dormait plus. Lui aussi, il repensait aux évènements passés. En fait, il se demandait comment la situation avait pu déraper. Comment il avait pu embrasser Noémie et ce, devant Yumi. Elle était restée de marbre, comme si elle y était insensible. Mais son attitude trahissait son trouble. Elle était froide avec lui et passait de plus en plus de temps avec William. Elle le fuyait. Mais elle ne lui avait pas laissé le temps de s’expliquer. Et depuis, ils ne se parlaient plus. Il était en colère contre elle car elle avait embrassé William sous ses yeux pour lui montrer combien ça fait mal de se voir être trahi. Elle s’était ainsi vengée de lui. Et puis, depuis quelque temps, bien avant cela, elle le délaissait. Il ne lui avait jamais avoué ses sentiments et maintenant il le payait assez cher. Il réfléchissait, couché sur son lit en fixant le plafond. Comment se sortir de cette situation ? Il la détestait parce qu’elle le faisait souffrir à jouer avec lui. En fait, leur silence sur leurs sentiments réciproques allait les détruire. Il se leva, décidé à se changer les idées. Il regarda son voisin dormir et surtout ronflé comme un ours.
Il sortit dans le couloir, croisa Noémie qui lui fit un sourire assez gêné. Elle était belle, différente de Yumi mais assez mignonne. C’était son amour d’enfance. Et Ulrich pensait bien qu’elle en pinçait toujours pour lui. Après tout, c’était elle qui l’avait embrassé.
Un signal sonore sortit de leur petit nuage les deux amoureux. Xana avait activé une tour. Jérémie vérifia immédiatement de quel territoire il s’agissait. Territoire Carthage.
J- C’est étrange.
A- Quoi, Jérémie ?
J- C’est très rare que Xana plante une tour sur Carthage, surtout parce que sa base de données s’y trouvait. C’était donc très risqué de sa part, à moins qu’il ait un plan.
A- Il faut appeler les autres. Quoi qu’il se passe, il faut aller sur Lyoko.
J- Aelita, tu resteras ici, c’est trop risqué pour toi. Imagine que ce soit un piège pour que la méduse te prenne la mémoire.
A- Tu t’en fais trop, Jérémie. On verra bien.
Elle l’embrassa sur la joue afin de le rassurer. Celui-i devint rouge puis prit son portable.
Il envoya un message sur celui d’Ulrich et de Yumi.
Celle-ci fut sortie de sa léthargie par un signal annonçant la réception d’un message. La mélancolie qui la submergeait ces derniers jours était en train de la précipiter dans un mur, auquel il n’y avait pas de retour. Elle allait mal mais le cachait. Ses bras étaient ses seuls témoins. Mais ça encore, elle arrivait à le dissimuler grâce à ses longues manches. Il s’agissait du seul moyen par lequel elle pouvait exprimer sa souffrance. Mais c’était un cercle vicieux.
Yumi n’aimait plus la vie qu’elle avait. Quand elle se regardait dans la glace, elle détestait se voir avec ces yeux rouges et cette fatigue.
La japonaise finit le bandage de ses bras et alla voir le message. Xana attaque. Rdv Usine 10 min.
Yumi soupira. Encore une attaque, encore à devoir se battre, encore à devoir le supporter. Encore souffrir. Elle espérait que cela se termine. Quoi qu’il en soit, elle avait pris sa décision. Elle avait beau se voiler la face, les petites taches rouges qui traversaient les bandages la ramenèrent à la réalité. Elle s’autodétruisait. Elle devait mettre fin à sa souffrance. Et la meilleure solution était de partir. Sinon…
Elle enfila un pull noir, descendit dans la cuisine et lança à ses parents:
Y- Je sors.
Puis s’arrêta à la porte, regarda son père qui était en train de lire et dit d’une voix triste :
Y- C’est d’accord pour le Japon.
Son père releva les yeux, étonné d’un tel retournement de situation. Il crut, un instant, voir du désespoir dans les yeux de sa fille. Mais quand il voulut prononcer un mot, elle était déjà bien loin.
Ulrich fut, lui aussi, sorti de ses pensées au signal du message. Il le lut et se dit qu’il allait encore devoir la croiser, la voir, alors qu’il aimerait la prendre dans ses bras, l’embrasser. Mais il ne pouvait pas. Et quand il était à ses côtés, il ne pouvait qu’être blessant envers elle. Sans doute était-ce le seul moyen pour lui d’exprimer combien il souffrait à cause d’elle. De son attitude de marbre.
Ulrich réveilla Odd après avoir lu le message.
U- Odd, réveille-toi !
O- On est dimanche, je peux dormir…
U- Odd, Xana attaque. On doit aller à l’usine.
O- C’est dingue ça. Xana qui attaque le matin maintenant. Il ne nous laissera jamais tranquilles !
Odd grognait tout en s’extirpant de son lit. Il s’habilla en quatrième vitesse pendant qu’Ulrich était parti chercher des croissants pour eux déjeuner. Puis ils sortirent, direction l’usine.
Quand les deux meilleurs amis entrèrent dans la salle des ordinateurs, seuls Jérémie et Aelita les attendaient.
A-Yumi ne va pas tarder.
Ulrich ne réagit pas.
J- Je vous fais le topo. Xana a activé une tour sur Carthage. Il faut que deux d’entre vous aille là-bas. Et ça sera Yumi et Ulrich.
U- Quoi ?
J- Ulrich, on n’a pas le temps de se disputer. Tu files dans les scanners. Je te téléporte sur Lyoko. Yumi t’y rejoindra après.
U- Mais je…
J- Ulrich, vas-y. On n’a pas de temps à perdre.
S’y résignant, le beau brun prit le monte-charge en direction des scanners.
Pendant ce temps, Odd s’approcha de l’écran.
O- Tu veux faire un massacre ou quoi ?
A- Il a raison, Jérémie, pourquoi les envoyer ?
J- Pour qu’ils se rendent compte que s’ils ne règlent pas leurs problèmes, ils n’arriveront à rien. Et puis, pour une fois, Odd nous tiendra compagnie. J’ai confiance en eux.
Transfert.
Scanner Ulrich.
Yumi arriva. Elle avait, durant tout son parcours jusqu’à l’usine, fait en sorte que rie ne se remarque sur son visage. Elle vit à la tête de Jérémie qu’elle devait aller sur Lyoko. C’est pourquoi, elle se dirigea automatiquement vers les scanners. Elle ignorait qu’elle y rejoindrait Ulrich.
Virtualisation.
Le samouraï atterrit sur le territoire forêt.
Transfert.
Scanner Yumi.
Virtualisation.
La belle geisha arriva sur le même territoire quelques minutes après.
Kiss while your lips are still red While he`s still silent Rest while bosom is still untouched, unveiled Hold another hand while the hand`s still without a tool Drown into eyes while they`re still blind Love while the night still hides the withering dawn
First day of love never comes back A passionate hour`s never a wasted one
The violin, the poet`s hand, Every thawing heart plays your theme with care