10 Sep 2006, 11:19 par Sinien
Suite un peu plus longue.
Aelita s’avance lentement. Naoko la regarde, amusé.
- Tiens, la petite tête rose s’approche. Qu’est ce qu’elle veut ?
Je relève la tête péniblement. Elle s’accroupit devant moi et prend mon visage entre ses mains. Nos regards se croisent. Elle a les mêmes yeux que Yumi.
- Ce ne sont que des mensonges. Tu n’as tué personne. Tu es bon. La preuve, tu m’as libérée. Tu m’as sauvée. Elle t’a aimé. Ne l’oublie pas. Tu dois te battre ; pour elle.
- Je l’ai tuée.
- Elle est dans ton cœur et ce pour toujours. Tel un cristal, le cœur revivra. Seulement si tu te bats Ulrich. Tu comprends, te battre.
Et alors qu’elle me parle, je sens une force pénétrer au plus profond de mon corps. La douleur s’efface. Je me relève. Naoko est face à moi et me tend mon épée.
- Enfin, le combat. Comme au bon vieux temps. Ou plutôt au nouveaux temps. Un combat avec une épée. Rien d’autre. Le survivant gagne. Te souviens tu de ton enseignement ? Sûrement pas. Tant mieux. Epée en avant !
Je me mets en position de combat. Une seule personne occupe mes pensées, Yumi. Etrangement, je sens que des forces viennent s’allier à moi. Naoko lance son attaque. Son arme me fait une entaille au niveau du bras déjà blessé. J’essaye de me protéger mais il est beaucoup plus fort que moi. Ses coups sont violents et précis. Je continue de perdre mon sang. Non loin de moi, Aelita est assise en tailleur. Elle récite des paroles que je ne comprends pas. Mais en les entendant, Naoko arrête ses attaques et se retourne vers elle. Il est surprit.
- Non ! Tu as oubliée toi aussi, hurle t’il.
Ma petite sœur reste immobile. Une légère lumière l’entoure. Naoko se dirige droit vers elle. Il est furieux. Il vocifère des paroles dans une autre langue qui ressemble beaucoup à celle d’Aelita. Il est devant elle.
- Tu vas et taire petite sotte ! Tu ne t’en souviens pas.
Elle se lève et ouvre les yeux. La lumière l’entoure toujours.
- Non Naoko. C’est là que tu te trompes. Quand Ulrich m’a libérée, tout m’est revenu. Tout !
- Non !
- Si et maintenant Ulrich pourra te tuer.
Je regarde la scène, interloqué. Soudain, je vois de la lumière jaillir de mes plaies. La lumière devient intense. Mon frère me regarde avec un regard encore plus haineux. Quand à Aelita elle sourit. Puis elle recule pour s’éloigner de Naoko qui est en train de devenir fou de rage. J’ai peur. Que se passe t’il ? Je regarde mes blessures qui se referment lentement. Je ne comprends plus rien. Je regarde ma sœur qui me sourit toujours. Naoko est en train de frapper le sol avec son épée. Puis il fonce tout droit vers moi. Je lève mon épée pour me protéger. Plus aucunes de mes plaies ne me font mal. Je me sens revigoré. Il abat son arme sur moi de toutes ses forces, mais j’arrive à repousser l’attaque. Il recule et manque de tomber. Il se rattrape à son épée. Il lève la tête vers moi. Je suis étonné de mon acte.
- Même si tu as retrouvé tes forces à cause de cette gamine, tu ignores encore de nombreuses choses.
- Détrompe toi ! Je ne sais pas pourquoi mais tout, tout m’est revenu.
- Non. Ça ne peut …
- Ce n’est pas de ma faute. C’est de la tienne. C’est toi, qui à ma naissance, a tout détruit. A commencer par ton visage.
- Tu mens ! Hurle t’il.
- Tu as fait ça, car tu ne supportais pas de voir nos parents s’occuper d’un autre que toi. Puis après tu t’en es attaqué à notre monde. Je me souviens. Tu as volé des formules, des expériences pour gagner en pouvoir. Tu as tout détruit.
- Oui, et ils le méritaient.
- Non. Personne ne mérite qu’on le traite ainsi. Je me rappelles quand ils ont décider d’aller dans le futur. C’était pour leurs enfants mais aussi pour eux. Mais …
- Mais je les ai suivis. Le monde où nous vivions était mort. Alors que le passé était encore neuf.
- En réalité, c’est moi que tu veux. Les autres ne t’intéresse pas. C’est moi.
- Oui. Toi, le fils chéri.
- Mais il y a quelque chose que je ne comprends pas. Aelita. Comment est elle devenue Xana ?
Il regarde notre petite sœur. Puis il se retourne vers moi. Il a un sourire démoniaque. Je vois son épée se lever. Il recommence ses attaques. Nous nous battons. J’arrive à me souvenir de mon enseignement. Petit à petit, je retrouve les positions et les gestes.
- Tu n’as pas répondu à ma question !
- Pour te détruire. Et tout ceux qui t’étaient chers.
- Quoi ?
- Ta propre sœur. Tuer ceux que tu aimes, articule t’il tout en continuant ses attaques. Quoi de mieux pour t’affaiblir !
- Tu es fou.
- Ce que j’ai préféré c’est te voir souffrir. Quand j’étais Aelita, j’étais aux premières loges. Que de bonheur. Malheureusement, la joie revenait toujours. Arrrg !
- Tu n’es qu’un monstre. Tu as tué tant de gens dont nos parents.
- Merci du compliment.
- Comment tu as fait avec Aelita ?
- Un jeu d’enfant. J’ai pénétré Lyoko, où elle vivait sans aucun souvenir, et j’ai fait quelques modifications. Mais j’ai attendu que tu grandisses. Trop jeune, tu n’aurais pas souffert comme tu l’es maintenant. La souffrance psychologique est parfois plus divertissante que le mal physique. Prendre l’apparence de notre petite sœur et pouvoir tout manipuler ; quel bonheur. J’étais le maître de vos vies de misérables. Je m’amusais comme un petit fou. J’ai bien essayé de vous éliminer mais vous vous êtes montré plus résistants, surtout toi.
- C’est parce que je tire ma force de ceux que j’aime et surtout de mon cœur, où Livia a laissé son empreinte. Je sens sa présence. Elle me dit de me battre pour ce que je crois juste.
- Et qu’est ce qui est juste pour toi ?
- Que l’on me rende ma vie volée.
- Et comment compte tu t’y prendre ?
Il attaque de plus belle.
- En … en … Aie !
Je viens de recevoir un coup dans la cuisse.
Croire que ce que nous avons vécu n'était qu'un cauchemar de princes.
Prier pour que nos traîtrises soient oubliées.
Lutter contre ces souvenirs de démons.
Pleurer dans mes mains et saigner en pensant toujours à toi.
Mon homme, je suis ton ange.
Mon démon, je suis ton homme.