technique,n'exagerons pas,la partie technique s'arrete là
Chapitre 6
Les mouvements de ce qui semble être le métro, mais qui est peut être un train, réveillent un jeune homme. Il regarde autour de lui et ne peut manquer de voir Lyndie endormie sur son épaule. Comment sont-ils arrivés là ? Elle voulait visiter la ville et il lui semble qu'ils se sont endormis dans le premier endroit venu... espérons qu'ils ne soient pas en route pour Marseille ! Du moins, si il y a un train qui va de paris à Marseille... il a sans doute pris un billet, peut être que s'il vérifiait... non mauvaise idée, il réveillerai Lyndie.
Le métro s'arrête à la gare de Châtelet. Voilà un mystère de réglé.
Lyndie respire très faiblement, presque sans bouger. Elle dort donc profondément. Elle est complètement décoiffée, et elle a même quelques-uns uns de ses cheveux rose dans la bouche.
Fidèle à son habitude, Franz regarde les passagers. Il y a toujours la même clientèle... le soleil se lève, l'heure doit avoisiner les 7 heures. Une fille dans un groupe de jeunes regarde Lyndie fixement. Vous voyez, je ne suis pas revenu seul. Je vous l'avais dit non ? Pourquoi cette fille regarde-elle sa précieuse Lyndie comme ça ? Est-ce qu'elle est jalouse ? Est-ce qu'elle la trouve ridicule avec ses cheveux rose ? Est-ce qu'elle regarde toujours les gens dans le métro, comme Franz ? Non ça ne peut pas être ça. si c'était le cas, elle ne trainerai pas avec ces autres jeunes. enfin jeunes, de son âge...
Elle chuchote quelque chose dans l'oreille d'un homme. Plutôt beau. Est-ce qu'il plairai à Lyndie ? Oui, probablement.
Franz a un petit pincement au coeur. Maintenant qu'il y pense, cela lui semble évident que Lyndie ne restera pas bien longtemps avec lui. Il y a tellement de personnes bien mieux que lui dans le monde. Oui, ça lui saute aux yeux maintenant. Lyndie va tomber amoureuse, vraiment amoureuse, et le lui dire. Elle s'excusera parce qu'elle ne voulait pas lui faire de peine, et parce qu'elle ne voulait pas lui faire croire que c'était sérieux, et elle partira. Avec un type de ce genre.
Ses pensées sont interrompues par la même Lyndie qui lui embrasse la joue.
- Franz ? Lui demande-elle en chuchotant. Qu'est ce qu'on fait ici ?
- je crois qu'on s'est endormi... ça va toi ? S'enquiert-il.
- oui ! J'ai rarement aussi bien dormi... c'est étrange non ?
Franz repense à la tête de Lyndie sur son épaule.
- moi aussi je...
- hé toi !
Les deux amoureux tournent la tête vers la voix qui les demande.
- heu... oui ?
Franz n'a pas parlé à un inconnu depuis des années, et il fallait qu'il tombe sur un agressif !
Le type s'approche. Tient, c'est l'homme qu'il trouvait beau tout à l'heure. Il n'adresse qu'un regard navré à Franz puis jette son dévolu sur Lyndie.
- comment tu t'appelle ? Lui demande-il.
- moi c'est Lyndie ! et lui...
- m'en fiche, la coupe-il pas très élégamment. Lyndie fronce les sourcils.
Franz ravale sa salive. Il doit se calmer, il sent bien que ce ne serait pas une bonne idée de se battre aujourd'hui. C'est un crétin. voilà, catalogué... il n'avait qu'a pas.
- hé toi ! Tu réponds pas ? T'a peur hein ? Clame le type. Ses copains derrière rigolent, même la fille qui observait Lyndie tout à l'heure.
Franz soupire, et fait une grimace de consternation. Il n'a pas envie de répondre pour la millième fois à ce genre de provocation. Surtout devant Lyndie.
La Lyndie en question n'était pas aussi stoïque. Elle n'a pas tout compris, mais elle demandera des explications plus tard. en attendant, elle essaye de régler le problème comme elle peut :
- dites ? On ne vient pas vous embêter, nous, alors la moindre des choses serai que tu nous laisse tranquille.
- qu'est ce que tu fiche avec ce type ? C'est bien d'être gentille avec les nazes, mais te ne force pas trop quant même. tu mérite bien mieux que ça.
Ça, elle a compris. Et elle n'apprécie pas. De quel droit des gens qu'elle ne connaît pas se permettent d'insulter Franz ? Et pourquoi ?
- si tu savais à quel point tu étais pathétique, tu n'oserais plus ouvrir la bouche. malheureusement, tu n'as pas compris ma phrase...
- pardon ? Demande le type.
- hein ? Demande également Franz en sourdine.
Les petits cons de l'arrière du wagon la regardent. Franz déteste ça. Lyndie aussi. Tout le monde déteste ça. Elle se lève.
- viens, on s'en va... elle lui prend la main et l'entraîne vers la sortie.
Le type plutôt beau s'étonne et s'irrite qu'on lui réponde comme ça. En désespoir de cause, et pour garder la contenance qu'il n'a pas devant ses copains, s'exclame.
- tu reste avec ce mec parce que c'est une lavette ! J'en veux pas d'une meuf comme toi ! t'es qu'une putain de féministe qui...
Ils n'entendent pas la suite, la porte du métro se referme aussi vite qu'elle s'est ouverte. Ils restent un moment debout, sans rien dire, la main dans la main. mais cet instant est loin d'être romantique. Lyndie fond en larmes. Franz la regarde et l'écoute, prostré.
- pourquoi ils nous ont insulté ? On ne les connaissait même pas ! On ne leur avait rien fait ! Je n'ai même pas compris ce qu'il t'avait dit... pourquoi ont-il fait ça ?
Franz essaye de la prendre dans ses bras, elle s'effondre sur lui et pleure encore plus. Les gens autour s'arrêtent pour les regarder. Ils ne sont vraiment pas gênés.
- Lyndie, calme toi... c'est des cons, il y en a partout des comme ça. S'il a été méchant c'est par dépit... enfin il n'avait pas tout à fait tord, mais c'est pour ça.
- pas tout à fait tord ? Partout ? Vraiment partout ?
- oui vraiment partout...
Il se trouvait gêné. Comment avouer à Lyndie qu'il trouvait que la race humaine toute entière méritait d'être jetée à la poubelle ?
- je n'arrive pas à y croire... non, je n'y crois pas. Ils ont du faire une erreur sur la personne. Oui c'est ça ! Voilà une erreur sur la personne ! On ressemblait beaucoup à des gens qui leur avaient fait du mal ! Alors ils ont été méchants !
- et bien... peut être oui.
- je m'en doutais ! Elle sert Franz dans ses bras. Ça me rassure ! Mais c'était idiot... évidement que personne n'irai insulter quelqu'un qu'il ne connaît pas sans raison.
Franz ne sait pas quoi répondre. Alors il ne répond rien et la laisse se rassurer toute seule. Elle n'est pas encore prête à supporter la vérité. Mais en attendant, une question lui brûle les lèvres.
- dit moi Lyndie ?
- oui ?
- tu sais ce que le type a dit... tu ne crois pas qu'il avait raison ?
- raison ? Sur quoi ?
- tu ne crois pas que tu es trop bien pour moi ? enfin je veux dire... tu sais que tu n'es pas obligée de m'apprécier juste parce que je t'ai matérialisé...
Lyndie ne comprend pas trop ou Franz veut en venir.
- non, évidement... mais pourquoi tu me dis ça ?
- je te dis ça parce que tu es bien la seule personne qui m'apprécie, alors je me dis qu'il y a forcement une raison comme ça... et tu sais bien que je t'aime beaucoup, je ne veux pas que tu te force.
Lyndie laisse échapper un rire nerveux. Elle est encore sous le choc des insultes.
- je sais bien que je ne pas me forcer. Je suis libre.
Elle se serre encore plus contre lui, si bien qu'il ne voit plus ses yeux.
- tu ne l'étais pas avant.
- j'étais quant même libre de t'aimer ou non... tu n'aurais pas pu me forcer si je ne l'avais pas voulu. N'est ce pas ?
- c'est vrai.
Pourtant, c'est bien ce qu'il voulait faire.
Le coeur de Franz s'accélère, Lyndie l'entend bien puisqu'elle est toute contre lui.
- Crois-moi Franz. Je t'aime... et si je suis la seule c'est que tu as mal cherché !
Il resserre également ses bras autour de Lyndie. Franz n'avait jamais pensé à ça, mais il a totalement échoué dans son ancien but. Mais cela n'a plus d'importance aujourd'hui. elle vient de lui dire distinctement qu'elle était libre, et qu'elle l'avait quant même choisit...
- cette maison est...
- fabuleuse !
- tu n'exagère pas un peu ?
- mais madame a raison ! Vous ne trouverez pas d'autre maison aussi belle dans le quartier !
- c'est surtout qu'on ne trouvera pas d'autres maisons dans le quartier.
- vous pouvez apprécier le calme de la forêt ! la tranquillité...
- ha oui ça...
- j'adore cette maison... elle a même un jardin !
- c'est courant dans les mai...
- n'est ce pas fantastique madame ?
- si !
Franz respire un bon coup. Il n'aime pas cette maison. la cave donne sur les égouts, il n'y a personne autour, et il y a des loups dans la forêt.
- et comment va-on faire pour les loups ?
- ne vous inquiétez pas ! Les loups ont bien plus de peur de vous que le contraire ! Ils restent à l'écart du bruit.
Franz n'a aucune intention de monter une boite de nuit ici. et ce n'est sûrement pas les voisins qui feront du bruit...
- mouais, se content-il de répondre.
- heureusement ! Il ne faudrait pas qu'un loup vienne attaquer nos enfants.
Franz manque de s'étouffer avec un courant d'air.
- vous avez des enfants ?
- non pas encore ! Rigole-t-elle. Mais ça ne va sûrement pas tarder.
L'agent immobilier sourit, Franz sens qu'il s'en fiche. Ce qu'il comprend bien, parce que lui non plus ne s'intéresse pas à sa situation familiale de cet homme.
- alors ? Vous avez une première impression ?
- j'adore !
- on va la prendre alors.
- vraiment ? S'exclame Lyndie.
- déjà ? Je vais chercher les papiers dans la voiture.
- vraiment Franz tu veux bien ?
- oui ! Après tout c'est pour toi qu'on prend cette maison. Si elle te plaît c'est le principal. Franz souris et prend la main de Lyndie pour l'embrasser quant l'agent immobilier revient.
- voilà monsieur ! Je dérange peut être ?
- à peine...
- mais non monsieur !
- il faut juste remplir ceci, et si vous ne vous rétractez pas dans 7 jours, cette maison est à vous !
- et en attendant ? S'inquiète Lyndie.
- elle l'est aussi bien sur ! Vous pouvez emménager dès maintenant !
- je me demande si ont doit prendre cette étagère en bois foncé ou en bois clair...
- je dirai en bois clair.
- tu crois ? Oui peut être que ça fera plus de lumière... tu crois qu'il vaut mieux avoir plein de niveaux de rangement ou alors en avoir peu mais qu'il soit plus grands ?
- tout dépend de ce que tu veux ranger.
- je ne sais pas... tu as quoi à ranger ?
- rien.
- qu'est ce qu'ils nous faudra à ton avis ?
- ben... il nous fallait un lit, tu l'as déjà choisit. la cuisine on a dit qu'on voyait ça après, et ont a déjà pris la boite aux lettres aussi...
- c'est très important la boite aux lettres !
- oui, surtout qu'on m'écrit souvent...
- ha ? Qui donc ?
- le service des impôts il y a 4 mois... ils voulaient s'assurer encore une fois que je n'avais pas assez pour en payer. et je ne sais plus quand, on m'a envoyé une lettre pour me demander aussi si je comptais chercher du travail un jour... en plus poli évidement.
Lyndie rigole mais elle s'inquiète. D'après les dires de Franz, et elle le croit sans problème, il ne verrait donc jamais personne ? Elle n'est pas réelle depuis longtemps, mais elle apprécie la compagnie des humains, même des gens qu'elle ne connaît pas. Elle a déjà discuté quelques fois avec des vendeurs, alors que Franz ne dit pas un mot. il ne fait pas la tête, mais il ne dit rien, il reste juste là à coté, à penser peut être, et à la regarder aussi...
- tu peux aller demander conseil au vendeur pour moi s'il te plaît ? Je n'ose pas trop.
Elle n'ose pas ? Elle vient de taper la causette avec une dizaine de personne, et elle n'ose pas ? Pourquoi les gens discutent-ils avec elle et non pas avec lui ? Non, il n'est pas jaloux, pas d'elle. Mais il a juste du mal à comprendre. Par contre, il croit comprendre la manœuvre de Lyndie, elle ne lui veut pas de mal c'est sur... elle ne comprend juste pas.
- oui bien sur, répond-il avec un faux sourire.
Il fait volte face et se dirige vers un vendeur.
- monsieur ?
- vous désirez ? Lui répond une voix sèche sur un visage agressif. Non vraiment il ne comprend pas.
- Est-ce que vous pensez qu'il faut privilégier l'espace entre les planches des étagères au détriment du nombre, ou l'inverse ?
- vous en avez des questions...
Franz est sur que si c'était Lyndie, jamais il n'aurai répondu comme ça. Mais pourquoi ? Est-ce qu'elle aurai mieux posé la question ? En même temps cette question est bizarre il faut bien l'admettre. Ils n'ont rien à ranger, et l'ermitage est assez grand pour accueillir plusieurs étagères... alors pourquoi se prendre la tête ?
- merci monsieur ! S'exclame Franz bien fort pour que Lyndie entende, ce qui surprend un peu le vendeur, même si au fond ça ne l'intéresse pas tant que ça.
Franz se retourne et marche vers Lyndie.
- il a dit qu'il valait mieux prendre une de chaque !
- c'est une bonne idée ! Je me demande pourquoi je n'y ai pas pensé avant ! Dit moi, c'est quoi le magasin la bas ?
- je ne sais pas trop... je ne vois pas d'ici ! Vas-y si tu veux, je prendrais la commande pour toi.
- tu es trop gentil !
Elle l'embrasse sur la joue avant de se sauver vers un magasin pas encore visité.
Franz commande les deux étagères. Il doit encore parler au vendeur, mais il faut bien le faire. Et tant qu'il n'est pas obligé de faire semblant de trouver ça génial, ça va. Les deux étagères seront livrées cher lui, demain. Montées, insiste-il, ça leur prendrait des jours de monter chaque meuble acheté aujourd'hui.
Maintenant que c'est fait, où est Lyndie ? Franz se dirige au magasin d'en face qui se trouve être un magasin de musique. Il la trouve en train se s'amuser avec une guitare. Elle pince une corde, puis reste à attendre la fin de la note, que l'écho se taise.
- tu es là ! regarde comme c'est beau...
Elle pince a nouveau la corde, qui émet un son aigu.
- oui, c'est joli.
- comment on appelle ça ?
Elle lit l'étiquette.
- guitare acoustique modèle classique... c'est pour faire de la musique classique ?
- non, enfin si ! Je veux dire... on peut faire ce qu'on veut avec, si on sait en jouer.
- tu sais en jouer toi ? demande-elle avec envie.
Franz rougit un peu.
- non desolé, je ne sais jouer que du piano. je ne sais plus si je t'en avais parlé... c'était à l'époque ou ma mère avait décidé que je devais faire quelque chose pour la kermesse.
Lyndie prend la main de Franz, puis change de sujet.
- ça ressemble à quoi un piano ?
- c'est un instrument avec des touches blanches et... tient en voilà un !
Il cours vers un grand piano noir, du genre qui prendrai un tiers de sa chambre d'hôtel. Lyndie appui sur une touche, puis retire sa main rapidement, comme un chat apeuré qui aurai marcher sur le clavier.
- tu sais en jouer ?
- un peu.
elle n'y prend pas garde et s'exclame :
- Montre-moi s'il te plaît ! S'il te plaît ! J'ai envie de t'entendre faire de la musique.
Elle monte la main de Franz, qu'elle n'avait pas lâché, à sa joue et le regarde avec de tout petits yeux.
- s'il te plaît.
Devant un si joli minois, Franz cède.
- juste pour toi alors.
Il retire doucement sa main de celle de Lyndie, puis s'assoit sur le tabouret qui va d'ensemble avec le piano. Il ferme les yeux et essaye de se souvenir de ses leçons de piano. Que jouer ? Elle ne reconnaîtra rien, et lui n'a plus aucune partition en tête. il rouvre les yeux et la voit en train d'attendre. Elle est impatiente. Elle est vraiment adorable.
Alors il referme les yeux, et sans réfléchir, laisse ses mains le guider sur le clavier du piano. Il entame ainsi une petite chanson d'enfant, puis la fait suivre par une autre mélodie, dont il ne se souvient plus le titre. Touche par touche, il fait sortir de la musique de ce meuble en bois. Une belle musique classique, il en entend presque les autres instruments. Ou a-il entendu ça ? Ça n'a pas d'importance finalement, aller, joue ! Pendant une dizaine de minutes, elle reste à coté, assise sur un semple qui traînait là, à écouter des chansons qu'elle ne connaît pas, mais qui lui plaise déjà beaucoup.
- monsieur a du talent... vous le prenez ? L'interromps brutalement un vendeur.
- monsieur me dérange... répond Franz du tac au tac. Le vendeur, peu habitué à ce genre de situation, ne répond rien et se contente de le dévisager d'une façon désagréable.
Lyndie. Elle, elle ne prête pas attention à la remarque de Franz. En tout cas, elle ne le fera pas remarquer. Elle sait que ça va lui passer. elle se tourne juste vers le vendeur, les yeux brillants pour demander :
- on peut le prendre ?
- oui, il est à vendre... c'est bien pour ça qu'il est en magasin.
- c'est assez logique comme raisonnement.
Le vendeur catalogue ses deux clients comme étant fous.
- tu veux apprendre à jouer du piano ? S'étonne Franz, à la fois surpris et enthousiasmé par cette idée. Lyndie a l'air d'aimer la musique, et lui se ferai un plaisir de lui apprendre.
- peut être plus tard, mais pour l'instant j'ai juste envie de t'entendre jouer !
- je ne joue pas si bien que ça...
- aucune importance, moi j'aime beaucoup.
Sur ces mots, elle l'embrasse sur la joue, le surprenant en même temps. Devant tout le monde, pense-il. Peut être qu'un jour il arrêtera de douter de tout, pense-t-elle.
Elle a l'air d'aimer les châtaignes... et le feu aussi... elle est complètement hypnotisée par les flammes. Prés d'une demi-heure qu'elle est immobile, les yeux rivés sur le feu, souriant de temps en temps. A quoi pense-t-elle ? Il ne le sait pas, mais ses pensées ont l'air agréables. Il parcourt son corps des yeux. Elle est tellement jolie... elle a passé la journée dans un survêtement rose, qu'elle adore. Loin de la banaliser, ce vêtement grossier la met encore plus en valeurs. Franz s'attarde un peu sur les formes de Lyndie. Il n'avait jamais fait ça avant. Peut être un peu quant elle n'avais pas âme, mais c'était diffèrent. Il n'était pas gêné, et il aurait été vulgaire de regarder Lyndie de cette manière. Il ne l'aurai pas permis par quelqu'un d'autre.
- à quoi tu pense Franz ?
Franz, surpris, détourne rapidement son regard vers un coin de la pièce. Il devient tout rouge, comme s'il avait été surpris en faute.
- heu... ben... ânonne-il en retournant la tête vers elle, comme s'il avait regardé ailleurs. Je ne pensais à rien !
- c'est vraiment possible ça ?
elle se rapproche de Franz puis demande :
- tu me fais un câlin ?
Sans attendre la réponse, elle pose affectueusement sa tête sur les genoux de Franz. Un peu pris au dépourvu, il caresse ses longs cheveux rose et descends sa main jusque sur ses épaules. Elle ferme les yeux en souriant.
- tu es jolie tu sais... laisse-il échapper sans se rendre compte.
Elle rouvre les yeux, par surprise, puis les referme avant de caresser de sa joue le genou sur lequel elle repose.
- merci.
Elle se laisse caresser encore quelques minutes, en regardant les flammes danser. Puis elle se redresse d'un seul coup, faisant sursauter Franz au passage !
- qu'est ce qu'il y a ?
- il est temps de passer aux choses sérieuses ! Elle se met à genoux à sa hauteur.
- hein ?
- tu ne m'as jamais embrassé dit moi ? Ajoute-elle, en se rapprochant de plus en plus, pour gêner son amoureux.
- pourquoi tu demande ça ? Heu non c'est vrai mais... Lyndie pourquoi tu t'approche autant ?
Elle penche la tête et ouvre de grands yeux. De beaux yeux verts comme en ont souvent les rousses. C'est pour ça que Franz avait choisir cette couleur, parce que le rose lui faisait penser à du roux. Mais l'heure n'est pas au divagations.
- Lyndie... je... enfin tu vois quoi... c'est pas que l'on ne se connaît pas, non c'est vrai qu'on se connaît bien. tu me connais mieux que n'importe qui, et moi aussi pour toi mais tu vois...
- chut.
Elle marque un temps pendant lequel elle le fixe droit dans les yeux. puis elle demande encore :
- alors ?
Elle se penche encore un peu, et ses cheveux tombent de ses épaules. Franz sans réfléchir attrape une mèche et avoue en soutenant son regard.
- je t'aime.
Lyndie rougit légèrement, puis se ressaisie et lui fait remarquer avec un sourire en coin :
- déjà dit ça.
Franz ferme les yeux, Lyndie pas encore. C'est seulement quant il est assez proche pour ne plus reculer, qu'elle se décide à baisser ses paupières.
et ainsi est née Aelita...
Un cri déchirant traverse l'air, laissant sur Franz un air hébété, celui de quelqu'un qui ne sait plus quoi faire.
- vous pourriez vous enlever de nos pattes ! Lui cri hargneusement l'infirmier. Mais aujourd'hui, Franz ne cherche pas à comprendre pourquoi on est agressif avec lui. Il s'inquiète pour Lyndie. Il ne se doutait pas que ça allait arriver, et ça a beau faire plus de 6 mois qu'il est au courant, il ne s'est toujours pas habitué. non pas qu'il pensait que sa Lyndie était stérile... en fait, il n'y avait simplement pas pensé.
- Lyndie ça va ? Demande-il une énième fois, malgré les infirmiers qui le poussent.
- mais oui je t'assure... ça va juste faire un peu mal... mais plein de gens y sont passé avant moi !
il prend sa main puis convient :
- oui... mais... tu sais, il y a des femmes qui meurent en couche... je m'inquiète.
Qu'est ce qu'il est rassurant dit donc...
- il ne faut pas ! Cherche plutôt un prénom pour le futur bébé ! Lui ordonne-elle doucement, radieuse.
Il se baisse et chuchote.
- si c'est un garçon se sera max. Et si c'est une fille... si c'est une fille, tu choisis ?
- ça me semble équitable !
- tu as choisit quel prénom ?
- si c'est une fille... j'attendrais qu'elle soit née pour lui donner un prénom.
Le travail dura longtemps. Lyndie essayait de garder le sourire, mais elle compris bien vite que l'accouchement lui ferai trop mal. Franz lui tenait la main, et il paniquait. Et si âme de Lyndie qu'il avait voler ne lui permettait pas elle-même d'en crée une ? Il s'en voudrait toujours si par sa faute Lyndie mourrait. Les médecins avaient l'air inquiets, ce qui n'était pas pour le rassurer. Il aurai de loin préféré être paranoïaque. De ces paranoïaques qui s'inquiètent, mais qui savent au fond qu'ils affabulent et qu'il n'arrivera rien.
Il l'est aussi en y réfléchissant. Il sait bien que Lyndie est en bonne santé, et d'après les échographies le bébé l'est aussi. Mais il ne peut s'empêcher de penser qu'il ne mérite pas un tel cadeau... et puis... il n'avait pas réussi à créer une âme... et c'est exactement ce qu'ils ont fait avec cet enfant... mais il n'en a pas été capable la première fois, alors en sera-il capable aujourd'hui ? Et si cet enfant, comme son dernier programme de conversation n'avais pas âme ? Et s'il naissait mort ? Mais dans quel état serai Lyndie ? Que pourrait-il lui expliquer ? Qu'il était incapable de donner la vie autrement qu'en la volant ? Peut être cet enfant n'aura-il pas de conscience. C'est bien la seule explication pour qu'il soit en bonne santé. Parce qu'il ne vient pas a l'idée de Franz que tout se passe normalement. une catastrophe va forcement surgir, il la sent venir...
- mais enfin dites lui vous ! Lui hurle un médecin. Lyndie refuse les tranquillisants, elle veut sentir son enfant passer, comme les humaines.
- laissez la tranquille, c'est déjà assez dur comme ça ! Cri il à son tour. Il ne se sent pas la force d'obliger Lyndie à quoi que ce soit maintenant. Le médecin ne réplique pas. Lyndie n'est pas en danger, il ne peut pas forcer une patiente à avoir moins mal.
Puis il sortit. Dans une ultime contraction, un bébé sortie du ventre de Lyndie.
- félicitations ! C'est une fille !
Ils se précipitent dessus, l'un coupant le cordon, l'autre le nettoyant, un autre encore le tâtant, et un autre encore... mais pourquoi ces gens tripotent-ils ainsi une si petite chose ? Franz pousse un des médecins pour voir, quant après quelques secondes de murmures, il se trouve agacer.
- Poussez-vous un peu ! Qu'est ce qu'il a ce bébé ? Pourquoi vous le regardez comme ça ?
Ils lui débouchèrent la vue, comme pour présenter une chose atroce. Lyndie ne comprit pas tout de suite, bien trop bouleversée par le fait de voir son enfant pour la première fois. Franz lui comprit instantanément, et se contenta de bredouiller :
- ha... elle a des cheveux... ça explique les aigreurs d'estomac !
Ils tournent leurs visages vers lui, sauf la sage-femme, qui remet le bébé à la jeune maman.
- Franz... appelons là Aelita...
- si tu veux. C'est très joli comme prénom. Il s'approche de sa femme pour lui caresser la tête mais avant d'y arriver, est bloqué par un médecin. Le nouveau papa est entraîné d'une poigne ferme en dehors de la chambre. Juste quant il aurai préféré rester avec Lyndie... ils choisissent leurs moments !
le docteur l'entraîne dans une autre pièce, claque la porte et demande d'un ton catégorique :
- votre femme n'est pas teinte n'est ce pas ?
- non effectivement... mais je n'ai jamais dit une chose pareil...
- il semblerai que votre enfant ai hérité de son handicap.
- vous exagérez là. Elle a les cheveux un peu rosé certes... mais c'est sans grande importance.
- votre femme n'a jamais été voir un médecin pour ça ?
- non.
- je pense que ça doit être du a une dégénérescence cellulaire ou peut être au niveau des chromosomes...
- houla... carrément ? j'avoue que je ne me suis jamais poser la question... elle est apparue comme ça et elle était en bonne santé...
- apparue ?
- rien, laissez tombez.
- si vous voulez, nous pouvons garder votre fille en couveuse.
- hein ? Elle a à peine un prénom et vous voulez déjà l'enfermer !
- pas l'enfermer. L'observer.
- c'est pire et c'est hors de question.
- bien... revenez nous voir s'il y a le moindre doute !
- promis... achève-il la conversation tout en sachant qu'il n'en fera rien, comme un gosse qui ferai une promesse à sa mère pour avoir la paix.
Il sort, et le docteur ne le suis pas. Il a envie d'aller se promener. Mais Lyndie a sûrement besoin de lui, il ne peut pas aller faire une balade comme ça... en même temps s'il se force à aller là bas elle va le sentir, et elle sera triste, et il ne veut surtout pas qu'elle soit triste. C'est pour ça qu'il prit la direction du jardin. Dans ce jardin se promènent des malades convalescents, des personnes âgées, qui terminent leurs jours ici, et aussi quelques mamans avec leurs nouveau-nés. Autant dire qu'il n'aime pas cet endroit. Une dégénérescence cellulaire... qu'est ce qu'ils ne vont pas inventer... elle a les cheveux rose, c'est tout ! Il craignait tellement de chose plus grave ! Et elle a juste les cheveux d'une couleur hors du commun ! C'est d'ailleurs un très beau bébé avec ça ! Même pas fripée, presque pas pleuré... ça va être une petite fille extraordinaire. Et lui qui en parlait comme d'une malade. Cette idée le fait sourire. Puis lui prend même un petit rire, qui grandit jusqu'à former un énorme éclat de rire, assez fort pour que tout le monde se retourne vers lui, personnes âgées comme femme enceinte. Sa petite fille est la plus belle du monde, il faudrait être fou pour penser le contraire !