Tueur de Blocks
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Le spectre de Carthage
Prologue
Oh, je voudrais une muse de feu, qui s'élèverait au ciel le plus radieux de l'imagination
William Shakespeare
Au fin fond du néant informatique, une petite étincelle jaillit. Elle devint bleue, puis verte, puis bleue à nouveau. Au milieu des abysses de l'ocean internet, la décharge d'energie fila à la vitesse de l'éclair, puis s'arrêta devant une sphère grise opaque. Une bulle de brume virtuelle sans vie, le cimetière de l'esprit d'un génie qui autrefois s'était nommé Franz Hopper.
L'incandescente petite lueur se grandit soudain et, déployant de larges tentacules lumineux, engloba la petite sphère triste avec l'avidité d'une pieuvre; bientôt tout ceux qui s'étaient moqués d'elle regrettront d'avoir vécu suffisamment longtemps pour entendre le nom de Xana.
Au collège Kadic, deux mois après la chute de Xana.
Elisabeth Delmas tordait nerveusement une de ses mèches noires entre ses doigts; il était près de dix heures et quart et bien que ses amis lui aient donnés rendez-vous pour dix heures tapantes il n'y avait personne dans le parc. Ses amis, étaient-ce vraiment ses amis? C'est ce qu'Ulrich prétendait, mais Elisabeth savait trop bien mentir pour ne pas reconnaître une vérité pas toute à fait sincère. Mais elle ne désespérait pas pour autant, elle était patiente, elle attendrait que les choses aillent mieux...Une voix pointue la tira de ses reflexions, c'était celle de Odd, bien sûr. Il trainait derrière lui un petit chien grassouillet aux oreilles pendantes, qui avançait avec la plus mauvaise volonté du monde. Sissi tendit l'oreille (allez, Kiwi, avance, là c'est bien, bon toutou, avance, on va voir Sissi? Non? KIWI...). Le Toutou venait de s'assoir gentiment sur son derrière et refusait de bouger. Sissi soupira et s'avança à pas lent vers un Odd passablement découragé; celui-ci sursauta et se retourna l'air géné:
"-Ah tiens, tu...tu es déjà là, je m'attendais pas à te voir si tôt...Euh...tu vas bien?
-"Moi ça va,répondit Sissi très calmement, toi à voir ta tête je ne suis pas sûre...Où sont passés les autres?
-" Et bien...euh, comment dire, commença Odd de plus en plus mal à l'aise,Ulrich et William sont allés au club de Karting, Yumi garde sont petit frère et Jérémie est déjà partit en vacance, avec Aelita.
-" Avec Aelita? Répéta Sissi en levant un sourcil interrogateur.
-" Ben oui, tu sais il en avait parlé hier,( Oh, non , certainement pas songea Sissi, en fait il ne m'a pas adressé la parole depuis près d'une semaine) ses parents étaient d'accord pour accueuillir Aelita pour les vacances de Paques... Ah, oui au fait, je dois partir aussi ce matin pour l'Italie reprit-il d'un ton badin, je vais chez ma tante à Florence, et comme elle est allergique aux animaux...je me demandais si tu pouvais t'occuper de Kiwi quelques jours.
Sissi detourna le regard, ils n'avaient même pas pris la peine de lui dire au revoir, la seule personne qui avait pris la peine de se déplacer l'avait fait pour lui refiler la garde de son sale clebs. Pendant un instant elle cru que les larmes allaient lui monter aux yeux, et elle pria pour que ce ne soit pas le cas. Ravalant le sanglot qui lui montait dans la gorge elle offrit à son interlocuteur la seule réponse qui s'imposait:
-" Bien sûr" répondit-elle avec son plus beau sourire.
On aurait pu croire qu'il d'agissait d'un amat de ruines, certains auraient pu y voir les vestiges d'une cité dévastée par une explosion massive de gaz, ou encore un jeu de cubes dans lequel on aurait donné un coup de pied. Mais Xana savait très bien ce qu'il en était réellement. Autrefois cela avait été Carthage, le plus grand centre d'espionnage des réseaux d'informations secrets, un espion indétectable dans un nid d'espions. Tel était autrefois le rêve de Franz Hopper: concevoir une intelligence artificielle susceptible d'acceder à chaque réseau d'espionnage de la planète, d'en pirater les informations et de les assimiler. Celui qui contrôlerait cette intelligence artificielle contrôlerait le monde, car l'information c'est le pouvoir. Bien sûr pour résister aux programme des réseaux d'espionnages, Franz Hopper avait permis à son I.A d'évoluer d'elle même, d'apprendre, de se développer. Mais à force d'assimiler les données, Xana apprit à réfléchir, à imaginer et même à rêver...Et les rêves de X.A.N.A avaient de quoi terrifier les êtres humains.
Au Collège Kadic
Assise au pied d'un arbre, Elisabeth lançait inlassablement la même balle poisseuse au chien d'Odd. Rapporter, c'était bien la seule chose que Kiwi semblait disposé à faire pour elle, mais à la longue ce petit jeu commençait à devenir fatigant. Lorsque le chien lui rapporta pour la énième fois son jouet, Sissi empoigna la petite balle visqueuse ,et, se dressant sur son séant, la lança le plus possible. Le petit chien partit ventre à terre la récuperer tandis que la jeune fille se laissa couler contre l'arbre avec la certitude que le chien reviendrait toujours trop tôt à son goût.
Les premières minutes s'écoulèrent sans qu'elle s'en rende vraiment compte, toutefois au bout d'une demi-heure elle commença à s'inquiéter.
Aussitôt elle se leva et partit à la recherche de Kiwi.
La balle dans la gueule, Kiwi flaira une fois de plus la bouche d'égoût avec sa petite truffe humide. A première vue c'était une bouche d'égoût tout a fait ordinaire à ceci près que celle ci avait la capacité de bouger toute seule. L'ouverture s'agrandit un peu plus devant le petit chien qui risqua prudemment son museau dans l'obscurité afin de renifler l'orifice. C'est alors que, brusquement une lanière d'énergie agrippa le petit animal et l'engloutit dans les ténèbres.
Après une heure et demie de batttue,après s'être jurée pour la cinquante-deux mille trois cents vingtième fois que c'était la dernière fois qu'elle gardait le chien d'Odd, Sissi s'assit sur un petit talus et retira ses chaussures (elle avait affreusement mal aux pieds). Soudain, elle aperçu une bouche d'égoût. Certes, ce n'était pas la première fois qu'elle la voyait dans cette forêt, mais en revanche c'était la première fois qu'elle la voyait ouverte.
De toute évidence c'était une invitation, néanmoins deux précautions en valant mieux qu'une la jeune fille jugea plus prudent de demander à son père où menait ce souterrain avant de s'y engager. C'est alors qu'un aboiement sourd monta du souterrain. Sans se poser davantage de question, Sissi s'engouffra dans l'ouverture.
A suivre..