
Râleur de légende
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Inscription: 02 Juil 2004, 09:53
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N°8 - Zéro absolu
L'hiver. Pour beaucoup d'élèves du collège Kadic, la neige qui tombe en cette période de l'année constitue toujours une immense source de joie et d'amusement. Le plaisir qu'ils éprouvaient en faisant des glissades sur des plaques de givre, les rires qu'ils émettaient en se lançant des boules de neiges ne laissait pas non plus l'adulte qui surveillait la cours indifférent. Jim, car c'était lui, aurait parfois voulu en faire de même, pour retrouver quelques instants son âme d'enfant.
Il était encore tôt, le rouge soleil pointait difficilement son nez sur l'épaisse couche de neige blanche. Presque tous les internes étaient déjà sortis afin de profiter un peu de la neige avant de rentrer en cours dans quelques temps. Tous, sauf au moins un.
Odd n'était vraiment pas d'humeur à s'amuser. Il regardait d'un oeil vide depuis la fenêtre de sa chambre, le grand paysage monochrome et pur en contre bas. Il avait même été impossible pour Ulrich de le dérider ; il n'était pas resté avec lui car il considérait que c'était en partie de sa faute si son amie était dans cet état de morosité.
Il y a quelques semaines, à l'occasion des 14 ans de Odd, son compagnon de chambre avait décidé de lui présenter une des amies de son collège précédent, avec qui il avait gardé le contact. Lors de la fête, ce sublime cadeau d'anniversaire appelé Noémie fut certainement le plus beau que le blondinet n'ait jamais reçu. Depuis ce jour, ils se virent régulièrement, malgré les distances qui les séparaient. Tout allait pour le mieux entre eux, les contraintes que leur relation leur imposait ne les empêchaient nullement de s'aimer. Mais lorsque ce rêve s'arrêta, suite à un énième déménagement des parents de Noémie, ce fut un déchirement pour tous les deux, mais ils ne pouvaient rien faire contre la force des choses. Odd avait déjà essuyé quelques ruptures dans sa jeune vie, mais cette relation n'avait absolument rien à voir avec les autres.
Les jours qu'ils passaient ensemble étaient de purs moments de bonheur. Pour la première fois, Odd ne sortait pas avec une fille simplement parce qu'elle lui plaisait. Ils étaient littéralement tombés amoureux, lui, de sa sensibilité, de son caractère imprévisible, de sa franchise. Elle, aimait son sens de l'humour, sa légère timidité qu'il cachait derrière, sa bonne humeur naturelle et sa gentillesse. Tout indiquait qu'ils étaient faits l'un pour l'autre... c'était justement cette pensée qu'il était si difficile d'affronter, à présent qu'ils avaient été séparés.
Il posa son coude sur le rebord de la fenêtre ouverte et posa dessus sa tête, regardant toujours la cour blanche avec dépit. Chaque jour en se réveillant, il se disait qu'il arrêterait d'y penser, qu'il ne s'autoriserait pas à se morfondre plus longtemps, mais c'était plus fort que lui. Son visage, son sourire, il le voyait à chaque fois qu'il fermait les yeux. Toutes ses pensées étaient irrémédiablement tournées vers elle. Il se doutait cependant que cela finirait par passer avec le temps, mais pour le moment, il était au bord de la déprime, sur le fil du rasoir.
Une main vint soudain frapper à sa porte. Ne détachant pas son regard perdu de la fenêtre, il dit simplement :
- Entrez !
- Dis Odd, t'as vu l'heure qu'il est ! dit Jérémy
Le petit génie était le seul des internes avec Odd à être resté dans le bâtiment, travaillant comme à son habitude avec Aelita jusqu'à la dernière minute. Le blondinet regarda sa montre, elle affichait à présent 7h 58. Il ne s'était pas rendu compte à quel point il avait tardé à sa fenêtre, perdu dans ses pensées. Il était si évasif qu'il perdait également la notion du temps.
Jérémy n'obtenant pas de réponse assez rapide, il déclara :
- Bon, je vais t'attendre en bas, mais essaie de faire vite !
Il referma la porte et partit. Odd sentit alors quelque chose s'appuyer contre sa jambe, c'était Kiwi qui réclamait quelques caresses. Le blondinet sourit un peu et le prit dans ses mains, il soupira.
- Au moins, toi t'es toujours là, mon gros !
Il soupira à nouveau.
- Tu peux pas t'imaginer la chance que t'as ! T'es peut être obligé de rester caché, mais tu déprimes jamais, tu dois pas supporter tout le monde et tes amis autour de toi que essaie sans arrêt de te consoler... y a des fois où je voudrais être à ta place...
Le petit chien potelé, en guise de réponse, lécha le bout du nez de son maître qui le tenait tout près de son visage. Il le déposa à terre et le regarda avec dépit. Il jeta un dernier coup d'oeil par la fenêtre et se résigna à préparer son sac en vitesse (il n'y avait pas touché depuis la veille). L'air morose, il incita kiwi à rentrer dans le tiroir du placard qui faisait office de panier et de s'y coucher. Il prit alors son sac en main, il quitta sa chambre et partit rejoindre Jérémy. Il pouvait entendre depuis les escaliers les derniers éclats de rire des élèves enneigés qui rentraient en cours. Pourtant, Odd ignorait encore ce qui pourrait bien lui arracher le moindre sourire aujourd'hui.
Chapitre II : Découvertes mystérieuses
Le reste de la journée passa une fois de plus sans grande joie, dû à l’état de Odd qui se rapprochait de plus en plus de la déprime, bien que le blondinet lui-même se forçait à penser le contraire.
Le lendemain, dans la chambre de Jérémy. Il était à peine 7h 30 quand celui-ci décida de se lever. Il s’habilla rapidement mais chaudement, même s’il n’emporta pas de gants puis sortit de sa chambre. Arrivé en bas du bâtiment et s’apprêtait à en franchir la porte lorsque celle ci s'ouvrit brusquement, manquant de lui fracasser le nez. Le fautif de ce geste était Odd, vêtu d'un beau blouson mauve, la figure à moitié recouverte par une grande écharpe grise, il s'excusa.
- Désolé Einstein, je t'avais pas entendu arrivé !
- C'est rien, c'est rien ! Mais... c'est pas dans tes habitudes d'être déjà debout à cette heure ci, surtout le week end !
- Ouais, mais j'avais besoin de prendre l'air ! répondit il tristement
- Tu penses toujours à elle ?
La question de Jérémy musela le blondinet, il avait parfaitement raison, mais plutôt que de le nier, il préféra se taire. Un silence pesant s'installa entre les deux amis pendant une minute. Odd reprit.
- Jérémy, t'irais pas à l'usine, par hasard ?
- Hum, si je... je vais bosser sur l'anti virus d'Aelita ! répondit il en essayant de cacher une gêne pourtant évidente
Odd retrouva pendant un court instant un semblant de sourire, mais s'essaya même pas de taquiner son ami.
- Je suppose que tu veux pas que je t'accompagne ?
- Euh, non, ça ira ! Merci !
Il fit un signe de la main et disparut de la vue du blondinet en sortant de l'internat. Ce dernier continua sa route vers sa chambre, se secouant une dernière fois pour enlever les quelques flocons de neige tombés juste avant son entrée. Lorsqu'il arriva au 1er étage où se trouvait sa chambre, il s'étonna d'une chose qu'il vit près des escaliers : une demi douzaine de bagages visiblement bien remplis étaient disposés contre un mur. A côté de ce tas d'affaires, la chambre d'une chambre était grande ouverte. Par curiosité, Odd s'approcha et regarda à l'intérieur de la pièce, mais elle était vide. Il y avait simplement une armoire et un lit, sur lequel était posée une 7ème valise ouverte avec quelques vêtements à l'intérieur. Le nouvel interne qui allait occuper cette chambre avait certainement du s'absenter. N'ayant pour l'heure ni la patience ni l'envie de l'attendre, il reprit son pas nonchalant jusqu'à sa chambre. Ulrich était assis sur son lit en train de se frotter les yeux, en baillant avec grand bruit.
- Je te réveille vieux ?
- On peut dire ça... ça fait drôle d'entendre ça de ta bouche ! fit il avec un grand sourire
Il enleva son manteau et le posa négligemment sur son lit, Ulrich reprit.
- T'as été dehors à cette heure ci ?
- Ouais et j'ai croisé Einstein, il allait à l'usine...
- ... rendre visite à sa princesse, je suppose !
- C'est ça !
Réalisant ce qu'il venait d'évoquer, Ulrich parut soudain gêné de continuer.
- Euh, à propos, je voulais te dire...
- Ouais, je devine ! Toi aussi tu vas aller voir ta princesse ! ^^
- Tu lis dans mes pensées ! Mais maintenant...
- Bah, vas-y ! Je t'en voudrais pas !
Il soupira et regarda Kiwi qui dormait dans la commode.
- Il me tiendra compagnie !
- T'es sûr ?
- Mais oui, t'inquiète, j'ai pas besoin à ce point d'être surveillé ! dit il avec une pointe d'irritation
Le jeune garçon n'avait prévu d'aller rejoindre sa bien aimée qu'en début d'après midi. En attendant, il comptait tenir compagnie à son ami jusqu'à la dernière minute, qu'il soit d'accord ou non.
20 minutes plus tard, Jérémy était arrivé à l'usine. Alors qu'il passait le grand portail, la neige commençait tout juste à retomber. C'était une aubaine pour se qu'il comptait faire dans peu de temps. Il descendit au labo et se mit immédiatement au travail en préparant un protocole de transfert, puis il prit contact avec Aelita.
- Salut Jérémy !
- Salut Aelita, je ne te dérange pas ?
- Tu ne me déranges jamais, Jérémy.
- Hum... tu n'as rien remarqué de spécial sur Lyoko, ce matin ? dit il alors que 2 petites rougeurs lui montait aux joues
- Non, rien ! XANA est tout ce qu'il y a de plus calme. On va pouvoir tranquillement avancer sur l'anti virus !
- Aelita, je suis désolé, ça attendra un peu.
- Pourquoi ? dit elle en faisant la moue
- J'ai une surprise pour toi, aujourd'hui !
Son visage virtuel s'illumina
- Chic ! Qu'est ce que c'est ?
- Tu le verras dans quelques minutes ! J'ai tout préparé pour que tu puisses venir. Tu as une Tour de Passage en vue dans ton secteur ?
- Oui, j'en vois une. Je devrais y être dans 5 minutes !
- A tout de suite !
La fenêtre disparut de l'écran, le petit génie descendit de son siège. En se dirigeant vers l'ascenseur, il se saisit d'un grand sac qu'il avait déposé à cet endroit quelques jours plus tôt. Arrivé devant les scanners, tandis que l'un d'entre eux s'activait dans un bruit de sèche cheveux géant, Jérémy déballa le contenu du sac : un écharpe chaude couleur peau, et un épais blouson d'hiver... rose. Le scanner du milieu s'ouvrit dans une gerbe de lumière aveuglante, dévoilant la beauté tout aussi aveuglante d'Aelita à l'intérieur. Elle constata une fois sortie, un changement radical de température. C'est alors que Jérémy l'aida en enfiler les quelques vêtements mieux adaptés au climat hivernal, vêtements qu'il avait spécialement achetés pour elle.
Ils remontèrent ensemble jusqu'à la cathédrale de verre, Aelita était à la fois impatiente et un petit peu anxieuse de savoir ce que Jérémy avait pu lui préparer. Il l'emmena jusqu'au pont de l'usine, la tenant timidement par le bout des doigts.
Ses yeux remplis d'une touchante naïveté s'illuminèrent à la vue un grand paysage vierge et blanc de pureté qui s'offrait à elle. Elle fut d'abord surprise par les flocons de neige qui lui tombèrent sur le nez, puis elle fut ravie de cette petite sensation de fraîcheur intense qu'ils procuraient. Elle avança un peu dans la neige épaisse, s'étonnant encore du bruit étrange que faisaient chacun de ses pas lorsqu'elle marchait dedans. Elle se mit accroupie et en ramassa un peu dans une de ses mains nues.
- Alors c'est ça la neige... c'est magnifique !
Pendant ce temps, dans le dos de la jeune fille.
- Tu sais, la neige, c'est pas seulement très beau, ça peut servir à d'autre choses !
Aelita n'eut pas le temps de se retourner qu'elle reçut une boule de neige dans le dos.
- Hé, pourquoi tu fais ça, Jérémy ?
- Ne t'inquiète pas, c'est un jeu ! Essaie !
- Qu'est ce que je dois faire ?
- Prends un peu de neige dans tes mains et roule la en boule, et tu me la lances !
Elle s'exécuta rapidement. Sa précision fut telle que le petit blond à lunettes eu du mal à esquiver le projectile. Elle crut d'abord avoir fait une bêtise, mais voyant que son ami riait en formant une autre boule neige dans ses mains, elle se prépara alors à ce qui aller être une longue et amusante bataille.
La journée s'avançait, Odd était à présent seul dans la chambre, son compagnon était parti depuis quelques minutes rejoindre Yumi en ville. Le blondinet était allongé sur son lit, son walkman au maximum sur les oreilles, sa tête suivant les mouvements de la musique. Kiwi perturber quelques peu son semblant de sérénité en venant gratter sur le bois de son lit. Sa frimousse fit rapidement comprendre à son maître qu'il avait besoin de sortir. Il se leva péniblement, retira ses écouteurs puis se dirigea vers la fenêtre. Il se retourna ensuite vers le chien.
- Va falloir être prudent mon gros ! Jim est sur le pied de guerre !
Il enfila en vitesse son blouson et sortit de la pièce en compagnie de Kiwi. Il ne croisa personne dans les couloirs, mais au moment de prendre les escaliers, il s'arrêta devant la même chambre qui l'avait déjà intrigué quelques heures plus tôt. La porte était toujours grande ouverte mais il n'y avait plus aucune valise. En regardant à l'intérieur il avait pu cette fois clairement voir que l'occupant de cette chambre était en fait une fille. Odd avait envie d'en apprendre un peu plus mais Kiwi se chargea de lui rappeler une autre envie qui se faisait de plus en plus pressante.
Quelque part en ville.
Ulrich arpentait les trottoirs enneigés, chaudement emmitouflé dans un épais manteau beige. En arrivant chez Yumi, il eut la désagréable surprise de voir qu'elle était très fiévreuse, c'est à peine si elle avait eu la force de tenir la conversation à son petit ami pendant pourtant plus d'une heure. Il avait alors décidé de la laisser se reposer. Elle, s'en voulait profondément de se retrouver dans un tel état pour le seul week end où ses parents n'étaient pas là.
Dans la rue, la neige se remit à tomber de plus belle, quand une sensation étrange saisit le jeune garçon. Comme si la température venait brusquement de chuter de plusieurs 10ènes de degrés, ajouté à cela un vent glacé qui se mit à souffler. Ce phénomène ne dura qu'une minute, puis il disparut aussi vite qu'il était venu. Ne sachant pas vraiment où aller et n'ayant pas envie de rentrer au collège si tôt, il décida d'aller faire un tour à l'usine.
Sur le pont qui mène à l'immense bâtisse, Jérémy et Aelita étaient tous deux couverts de neige, dans une bataille où chacun prenait un plaisir fou à répliquer aux attaques de l'autre. En particulier Aelita qui découvrait pour la 1ère fois toutes les joies des jeux d'hiver en compagnie de celui qu'elle portait dans son coeur. Mais elle finit par baisser un instant sa garde, en esquivant un énième projectile envoyé par Jérémy, elle le pris de plein fouet sur le côté de la tête. Entendant un petit cri de douleur provenant de son amie, le petit génie se précipita vers elle, qui s'était mise les deux mains devant le visage.
- je suis désolé Aelita, ça va ? demanda t il déjà au bord de la panique
Elle mit un moment à répondre, faisait monter d'un cran la tension de Jérémy, mais lorsqu'elle retira ses mains de son visage, elle affichait un sourire narquois.
- Tu vas me le payer Jérémy !
Pris au dépourvu, il ne put résister alors qu'elle le poussa, en étant entraînée avec lui, sur un gros tas de neige au bord du pont. Ils étaient à présent allongés l'un au dessus de l'autre, éclatant de rire à s'en étouffer. Les lunettes de Jérémy étaient tombées à un mètre à côté d'eux pendant la chute. Quand celui ci regagna un brin de lucidité, il tendit sa main pour les récupérer, mais il sentit autre chose à la place de ses lunettes, ma douce main d'Aelita. Il se regardèrent dans le blanc des yeux, rougissants et réalisant enfin la situation embarrassante dans laquelle ils se trouvaient. Mais ils ne bougèrent pas, respirant bruyamment, leur visage à seulement quelques centimètres l'un de l'autre. Leur position leur permettait presque de sentir respectivement leur coeur battre même au travers de leur blouson. La jeune fille aux cheveux roses commençait à comprendre un peu plus ce qu'elle ressentait pour Jérémy. Ses invitations, ses réactions émotionnelles et physiques quand ils passaient du temps ensemble... Tous ces petits souvenirs lui remontaient à la tête, la bouleversant à l'intérieur, bien qu'elle n'était pas sûre que cela soit normal.
Jérémy était encore trop intimidé pour prononcer clairement et distinctement les deux mots qui lui pendaient pourtant aux lèvres. Mais il était désormais hors de question de reculer alors qu'une telle situation ne se représenterait peut être pas de sitôt. Comme par transmission de pensée, ils fermèrent leurs yeux au même moment et rapprochèrent lentement leurs lèvres tremblantes. On aurait dit qu'ils étaient en train de lutter contre une force invisible qui les repoussait. Leurs lèvres s'effleurèrent pendant un court instant sans qu’ils ne s’embrassent réellement, quand soudain ils furent interrompus.
- Oh ! On dirait que je dérange !
- U... Ulrich ! Qu'est ce... qu'est ce que tu fais là ? bégaya difficilement Jérémy
Les deux amoureux découverts se relevèrent en vitesse, le petit génie remit alors ses lunettes sur son nez.
- J'avais pas envie de rentrer au collège tout de suite, je suis venu vous rendre visite !
- Tu es allé voir Yumi ? demanda Aelita
- Oui, mais comme elle ne pouvait pas rester debout très longtemps, j'ai pas pu rester.
- Yumi est malade ?
- Et elle sera sûrement pas en cours lundi ! continua Ulrich
- Dans ce cas, je feras peut être mieux de retourner sur Lyoko, dit Aelita. Odd et Yumi ne sont pas très disponibles, et si XANA s'en rendait compte...
- ... il ne se gênera pas pour en profiter ! dit Jérémy
"Et ça permet de vous en tirer sans me dire quoi que ce soir !" pensa narquoisement Ulrich
Au collège, Odd remontait les escaliers pour la 8ème fois de la journée. Passant pour la 16ème fois devant la chambre mystérieuse habitée depuis peu. Mais cette fois, comme le soleil commençait à doucement disparaître à l'horizon, il voulut profiter de cette semi obscurité naissante pour discrètement regarder enfin QUI pouvait être la fille qui occupait cette chambre.
"Je dois être parano, mais j'ai l'impression qu'on m'évite..." se disait il
Il monta les escaliers sur la pointe des pieds et il aperçut en s'asseyant sur les marches, une silhouette sombre non loin de la porte, tournant régulièrement la tête à droite et à gauche. La seule chose que Odd pouvait voir de cette personne, à cause du fort contre jour dans lequel elle se trouvait, était qu'il s'agissait en effet d'une fille. Les cheveux mi longs, environ 1m 60, une jupe qui laissait voir de fines jambes. Odd devait s'approcher encore un peu plus pour voir la tête de cette mystérieuse nouvelle. Mais alors qu'il gravit quelques marches à quatre pattes pour ne pas se faire remarquer, son portable glissa de sa poche de blouson et commença son irrémédiable et bruyante chute jusqu'en bas des escaliers. Le blondinet jeta un rapide coup d'oeil par dessus les marches, l'inconnue fut alertée et décida dans la panique de s'enfuir au par les couloirs. Pas le temps pour Odd d'aller récupérer son portable, il se releva et poursuivit cette fille. Il était désavantagé à cause de la lourdeur de ses habits d'hiver, mais il tenait le rythme malgré cela et la rattrapa presque au bout de 3 minutes de course effrénée. Mais alors qu'elle eut tourné à droite au détour d'un couloir, elle disparut complètement de la vue de son poursuivant qui en resta bouché bée.
"C'est impossible ! Elle a pas pu entrer dans une chambre, j'aurais entendu la porte !" pensa l'espion en herbe. Cherchant toutes les explications possibles et imaginables, il revint lentement sur ses pas, une 10ène de mètres en arrière. C'est alors qu'il sentit un objet sous son pied. Il le ramassa et l'examina attentivement. A 1ère vue, cela avait l'air d'être une simple barrette que l'on met dans les cheveux, elle avait du être perdu quelques instants plus tôt par cette fille étrange. Mais le plus frappant fut un signe qui était gravé dessus, un symbole qui ressemblait fortement à celui de XANA...
- Là, il faut que je prévienne les autres... mais avec un portable foutu, je vais devoir attendre qu'ils reviennent ! pensa t il à haute voix
Au dehors, le ciel s'obscurcit au fur et à mesure que la froide nuit d'hiver étendait son grand manteau noir sur la ville. Yumi, qui s'était assoupie au dessus de son lit, fut réveillée en sursaut par un éclair. Malgré la fièvre, elle trouva le courage de se lever et d'aller fermer les volets de sa chambre. Elle se coucha, pleine de courbatures et les oreilles bouchées, n'entendant pas à ce moment la pluie de grêlons qui se mit à tomber.

Fan du thème musical de "Evil" William