par Flammèche » 05 Juil 2008, 22:17
Bien le bonjour ! Où plutôt, bien le bonsoir, étant donné l'heure qu'il est...
On peut dire que ça fait une pige que je ne suis pas venue ici !
Désolée de vous avoir fait attendre si longtemps, mais je n'avais plus une seule idée, et je n'arrivais plus à écrire des phrases cohérentes. J'ai donc fait un break... Maintenant, ça va un peu mieux.
Aller, j'arrête de vous casser les pieds avec mon blabla, et je vous mets le chapitre 6.
Bonne lecture
6. Un nouveau monstre
Le soleil était couché depuis longtemps. C'était une nuit sans lune, avec pour seule source de lumière les étoiles constellant le ciel. Dans cette obscurité quasi totale, plus précisément au collège Kadic, seule une fenêtre était encore éclairée : celle de la chambre de Jérémie. Celui-ci était assis devant son ordinateur, en compagnie d'Aélita, et discutait avec elle des évènements de l'après-midi.
- C'est incroyable qu'Ulrich ait réussi à survivre durant tout ce temps...
- C'est vrai, mais il l'a payé cher. Il n'avait vraiment pas l'air d'aller bien lorsque Yumi et moi nous l'avions vu...
- Sans doute à cause de ce que la Méduse lui a pris. Rappelle-toi dans quel état tu étais à chaque fois que cette sale bête essayait de te voler ta mémoire ! Et son "séjour" dans la Mer Numérique n'a pas dû arranger les choses ! On peut dire que William n'a rien fait à moitié...
Ils échangèrent un regard qui en disait long sur le ressentiment qu'ils éprouvaient envers le guerrier noir. Le groupe n'en serait pas là si cet idiot n'avait pas joué les bravaches lors de sa première mission. En se comportant de la sorte, il était devenu une cible de choix pour XANA. À présent aux ordres de ce dernier, il ne cesse de leur compliquer la tâche, mais le coup le plus dur leur fut porté il y a trois mois, les affaiblissant considérablement. Depuis, détruire un réplika constituait un véritable exploit. Savoir Ulrich vivant leur avait remonté le moral, mais le fait d'apprendre dans quel état il était les avait sitôt déprimé.
Soupirant à la fois de frustration et d'impuissance, ils reportèrent leur attention sur les fenêtres affichées à l'écran, principalement sur celle montrant la jauge de progression du décryptage des données qu'Ulrich leur avait remises. En voyant qu'elle n'en était qu'à 8%, Aélita soupira de nouveau.
- C'est long...
- Mon ordi est moins puissant que celui du super-calculateur. C'est déjà bien qu'il soit arrivé jusque là en 3 heures. Au mieux, ce sera terminé pour demain matin. Au fait, quelle heure il est ?
- Minuit et demi, soit l'heure d'aller se coucher si on ne veut pas que Jim nous mette la main dessus !
Pour leur plus grand malheur, le décryptage ne s'acheva que deux jours plus tard, lors de la pause de midi. Jérémie, qui tournait comme un lion en cage, se planta aussitôt devant son ordinateur... et écarquilla les yeux. L'esprit en ébullition, il se saisit de son portable et composa le numéro d'Aélita, mais fut incapable de formuler une phrase cohérente. Après plusieurs tentatives infructueuses, Aélita essaya de le tempérer :
- Tout doux Jérémie, calme-toi. J'arrive avec Yumi et Odd. En attendant, inspire et expire à fond, ça t'évitera de bégayer ou de parler petit nègre !
Mais c'est un génie aussi excité qu'un groupe de fans de Claude François que Yumi, Aélita et Odd découvrirent en entrant dans la chambre.
- Eh ben Einstein, qu'est-ce qui s'passe ? T'as trouvé la caverne d'Ali-Xana ou quoi ?! lança Odd.
- Mieux qu'çà ! En plus de la liaison audio avec la forêt cachée, il y a dans ces données un moyen d'améliorer mon système multi-agent et de détruire les réplikas sans avoir à passer par la translation ! C'est-y pas génial ?
Puis il ajouta, sans attendre de réponse :
- Je mets tout ça sur un cd. Ce soir, à 18 heures pétantes, rendez-vous à l'usine pour les tests !
Sur ce, il se mit à l'ouvrage, sans plus accorder d'attention à ses amis qui le regardaient d'un air ahuri.
"Seigneur, ayez pitié de nous, nous sommes à la merci d'un génie qui n'a plus toute sa tête," pensa Odd.
Le soir venu, l'état de Jérémie ne s'était pas du tout amélioré : tout en installant les programmes, il s'était lancé dans un commentaire passionné sur leur utilité, en ajoutant de temps à autre des suggestions d'amélioration. Son discours lassa très vite son public (même Aélita), assis dans le fond du laboratoire, qui n'avait plus qu'une seule envie : filer sur Lyoko pour ne plus l'entendre.
- J'en viendrai presque à souhaiter une attaque de XANA, marmonna Odd entre ses dents. J'y comprend rien de rien à son blabla !
À peine eut-il achevé sa phrase que l'alarme du super-scan se déclencha, signalant une tour activée. Jérémie fut aussitôt incapable de poursuivre l'installation des données que XANA commençait déjà à effacer. Là, ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase ; il explosa littéralement de colère.
- Y'en a marre ! À chaque fois qu'je m'mets à travailler sur le super-calculateur, 'faut toujours que XANA m'mette des bâtons dans les roues ! (il se tourna vers Odd, Yumi et Aélita) Allez vous trois, au boulot ! Direction : territoire d'la banquise !
Les interpellés le dévisagèrent, éberlués, les yeux ronds comme des soucoupes.
- Et qu'ça saute !
Ils bondirent sur leurs pieds et se ruèrent dans le monte-charge. Dix secondes chrono plus tard, ils atterirent sur le sol glacé de la banquise virtuelle, juste derrière leurs véhicules.
- La tour activée est à 11 heures, annonça Jérémie. Mettez l'turbo !
Peu enclins à recevoir des remarques de la part de leur opérateur, ils obéirent immédiatement.
Bien qu'ils poussaient leurs engins au maximum de leurs capacités, la route fut très longue. Pour passer le temps, Odd argumentait avec Aélita, essayant de comprendre pourquoi Jérémie se comportait de cette façon inhabituelle.
Yumi n'écoutait qu'à moitié, scrutant les alentours dans l'espoir d'apercevoir un indice signalant la présence de Zéphyr, et donc peut-être d'Ulrich. Mais elle ne voyait rien de plus qu'un paysage glacé et désert, parsemé de hauts pics et de falaises.
"Il ne doit sans doute se montrer que lorsqu'il y a des monstres," songea-t-elle. "À ce propos, c'est bizarre que XANA ne nous ait pas encore envoyé ses larbins."
Elle en fit la remarque à Aélita et à Odd, tandis qu'ils pénétraient dans un canyon étroit et sinueux.
- Maintenant que tu le dis, c'est vrai que ce calme n'est pas normal, reconnut Aélita. À mon avis, soit XANA nous prépare le même coup qu'il y a trois mois, soit il nous réserve une mauvaise surprise.
Pendant ce temps, dans le laboratoire, Jérémie luttait contre XANA. Pour l'instant, il arrivait à l'empêcher de faire davantage de dégâts, mais il savait qu'il ne résisterait pas éternellement. Soudain, il remarqua que quelque chose était en train de se passer dans la Mer Numérique : XANA drainait l'énergie des réplikas vers le territoire de la banquise... là où se trouvaient ses trois amis !
- Oh... ça c'est pas bon, pas bon du tout ! gémit-il.
- Qu'est-ce qui se passe, Jérémie ? demanda Aélita.
- XANA pompe l'énergie de tous ses réplikas. Je ne sais pas pourquoi il fait ça, mais c'est certainement pas pour refaire la déco des territoires !
Le canyon menait à un cirque de forme ovale dont l'extrémité s'ouvrait sur un lac. Au bord de ce lac se dressait la tour activée. Tout semblait calme, mais lorsque les lyokoguerriers sortirent du canyon, l'eau du lac se mit à bouillonner, faisant s'élever une colonne de vapeur. Puis, lentement, un monstre cauchemardesque émergea des remous.
Son corps, là où une épaisse croûte de roche ne le dissimulait pas, était fait de lave en fusion. Il était haut comme deux tours, et se déplaçait sur deux pattes ridiculeusement petites et fines pour un corps aussi massif. Il était si lourd que le sol tremblait à chacun de ses pas.
Six cornes hautes et tordues couraient sur toute la largeur du sommet de son crâne. Son "visage", blanc et plat, se terminait par deux petites tentacules et arborait le signe de XANA. Un simulacre d'épée à tranchant unique, affublé lui aussi du signe honni au cœur d'une immitation d'un réseau de grosses veines, remplaçait son avant-bras gauche.
Devant cette vision monstrueuse, Yumi réagit instinctivement en cabrant son overwing, ce qui eut pour effet de le stopper net. Odd, qui la suivait de près, dut faire une embardée pour éviter la collision. Déséquilibré, il chutta de son overboard et fit quelques roulé-boulés avant de se retrouver pieds par-dessus tête. Il ouvrit la bouche pour rabrouer la japonaise, mais Jérémie lui coupa l'herbe sous le pied.
- Je capte quelque chose sur mon écran. Qu'est-ce que c'est ?
- On est devant un nouveau monstre, Jérémie, et il est gigantesque ! répondit Yumi d'une voix affolée. Tu ne sais pas comment on pourrait s'en débarrasser ?
- Désolé, je n'en ai pas la moindre idée pour l'instant. Alors je ne vois qu'une solution : fuyez !
Ils ne se le firent pas dire deux fois. Seulement, les violentes secousses suscitées par l'avancée du titan provoquèrent un éboulement au niveau de l'entrée du canyon. Les lyokoguerriers, qui se trouvaient à cet endroit précis, durent abandonner précipitamment leurs véhicules pour ne pas se faire écraser. Dès que les blocs se furent stabilisés, ils entreprirent de les escalader, mais il était trop tard : le monstre était sur eux. Ils se préssèrent contre les éboulis.
- Vous n'auriez pas une parole historique par hasard, les filles ? lâcha Odd d'une voix tremblante.
- Heu... "on est fichu", ça ira ? proposa Aélita.
- Zéphyr, où es-tu ? marmonna Yumi. On a besoin de toi !
À l'instant où le béhémoth brandissait son "épée", un éclair d'un blanc bleuté le frappa en pleine poitrine, l'envoyant valser loin en arrière. L'impact de sa chutte fit vibrer le sol, provoquant un nouvel éboulement balayé par un second éclair.
De fins cristaux de glace retombèrent sur les cheveux et les épaules des lyokoguerriers stupéfaits.
- Qu'est-ce que..., commença Aélita.
Un rugissement assourdissant, qui fit trembler sur leurs bases les murailles de glace, se répercuta dans toute la vallée, malmenant rudement leurs tympans. Puis, une forme argentée, dotée d'ailes immenses, passa au-dessus de leurs têtes et piqua vers le bras-épée du monstre.
- Zéphyr, souffla Yumi.
Le dragon ouvrit grand les mâchoires, et un éclair jaillit de sa gorge. Sa cible fut tout bonnement pulvérisée.
Bléssé à mort, le titan s'effondra, et la lave contenue dans son corps se solidifia instantanément. Un gémissement lugubre accompagna son dernier soupir.
Bien le bonjour ! Où plutôt, bien le bonsoir, étant donné l'heure qu'il est...
On peut dire que ça fait une pige que je ne suis pas venue ici !
Désolée de vous avoir fait attendre si longtemps, mais je n'avais plus une seule idée, et je n'arrivais plus à écrire des phrases cohérentes. J'ai donc fait un break... Maintenant, ça va un peu mieux.
Aller, j'arrête de vous casser les pieds avec mon blabla, et je vous mets le chapitre 6.
Bonne lecture
[u][b]6. Un nouveau monstre[/b][/u]
Le soleil était couché depuis longtemps. C'était une nuit sans lune, avec pour seule source de lumière les étoiles constellant le ciel. Dans cette obscurité quasi totale, plus précisément au collège Kadic, seule une fenêtre était encore éclairée : celle de la chambre de Jérémie. Celui-ci était assis devant son ordinateur, en compagnie d'Aélita, et discutait avec elle des évènements de l'après-midi.
- C'est incroyable qu'Ulrich ait réussi à survivre durant tout ce temps...
- C'est vrai, mais il l'a payé cher. Il n'avait vraiment pas l'air d'aller bien lorsque Yumi et moi nous l'avions vu...
- Sans doute à cause de ce que la Méduse lui a pris. Rappelle-toi dans quel état tu étais à chaque fois que cette sale bête essayait de te voler ta mémoire ! Et son "séjour" dans la Mer Numérique n'a pas dû arranger les choses ! On peut dire que William n'a rien fait à moitié...
Ils échangèrent un regard qui en disait long sur le ressentiment qu'ils éprouvaient envers le guerrier noir. Le groupe n'en serait pas là si cet idiot n'avait pas joué les bravaches lors de sa première mission. En se comportant de la sorte, il était devenu une cible de choix pour XANA. À présent aux ordres de ce dernier, il ne cesse de leur compliquer la tâche, mais le coup le plus dur leur fut porté il y a trois mois, les affaiblissant considérablement. Depuis, détruire un réplika constituait un véritable exploit. Savoir Ulrich vivant leur avait remonté le moral, mais le fait d'apprendre dans quel état il était les avait sitôt déprimé.
Soupirant à la fois de frustration et d'impuissance, ils reportèrent leur attention sur les fenêtres affichées à l'écran, principalement sur celle montrant la jauge de progression du décryptage des données qu'Ulrich leur avait remises. En voyant qu'elle n'en était qu'à 8%, Aélita soupira de nouveau.
- C'est long...
- Mon ordi est moins puissant que celui du super-calculateur. C'est déjà bien qu'il soit arrivé jusque là en 3 heures. Au mieux, ce sera terminé pour demain matin. Au fait, quelle heure il est ?
- Minuit et demi, soit l'heure d'aller se coucher si on ne veut pas que Jim nous mette la main dessus !
Pour leur plus grand malheur, le décryptage ne s'acheva que deux jours plus tard, lors de la pause de midi. Jérémie, qui tournait comme un lion en cage, se planta aussitôt devant son ordinateur... et écarquilla les yeux. L'esprit en ébullition, il se saisit de son portable et composa le numéro d'Aélita, mais fut incapable de formuler une phrase cohérente. Après plusieurs tentatives infructueuses, Aélita essaya de le tempérer :
- Tout doux Jérémie, calme-toi. J'arrive avec Yumi et Odd. En attendant, inspire et expire à fond, ça t'évitera de bégayer ou de parler petit nègre !
Mais c'est un génie aussi excité qu'un groupe de fans de Claude François que Yumi, Aélita et Odd découvrirent en entrant dans la chambre.
- Eh ben Einstein, qu'est-ce qui s'passe ? T'as trouvé la caverne d'Ali-Xana ou quoi ?! lança Odd.
- Mieux qu'çà ! En plus de la liaison audio avec la forêt cachée, il y a dans ces données un moyen d'améliorer mon système multi-agent et de détruire les réplikas sans avoir à passer par la translation ! C'est-y pas génial ?
Puis il ajouta, sans attendre de réponse :
- Je mets tout ça sur un cd. Ce soir, à 18 heures pétantes, rendez-vous à l'usine pour les tests !
Sur ce, il se mit à l'ouvrage, sans plus accorder d'attention à ses amis qui le regardaient d'un air ahuri.
"Seigneur, ayez pitié de nous, nous sommes à la merci d'un génie qui n'a plus toute sa tête," pensa Odd.
Le soir venu, l'état de Jérémie ne s'était pas du tout amélioré : tout en installant les programmes, il s'était lancé dans un commentaire passionné sur leur utilité, en ajoutant de temps à autre des suggestions d'amélioration. Son discours lassa très vite son public (même Aélita), assis dans le fond du laboratoire, qui n'avait plus qu'une seule envie : filer sur Lyoko pour ne plus l'entendre.
- J'en viendrai presque à souhaiter une attaque de XANA, marmonna Odd entre ses dents. J'y comprend rien de rien à son blabla !
À peine eut-il achevé sa phrase que l'alarme du super-scan se déclencha, signalant une tour activée. Jérémie fut aussitôt incapable de poursuivre l'installation des données que XANA commençait déjà à effacer. Là, ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase ; il explosa littéralement de colère.
- Y'en a marre ! À chaque fois qu'je m'mets à travailler sur le super-calculateur, 'faut toujours que XANA m'mette des bâtons dans les roues ! (il se tourna vers Odd, Yumi et Aélita) Allez vous trois, au boulot ! Direction : territoire d'la banquise !
Les interpellés le dévisagèrent, éberlués, les yeux ronds comme des soucoupes.
- Et qu'ça saute !
Ils bondirent sur leurs pieds et se ruèrent dans le monte-charge. Dix secondes chrono plus tard, ils atterirent sur le sol glacé de la banquise virtuelle, juste derrière leurs véhicules.
- La tour activée est à 11 heures, annonça Jérémie. Mettez l'turbo !
Peu enclins à recevoir des remarques de la part de leur opérateur, ils obéirent immédiatement.
Bien qu'ils poussaient leurs engins au maximum de leurs capacités, la route fut très longue. Pour passer le temps, Odd argumentait avec Aélita, essayant de comprendre pourquoi Jérémie se comportait de cette façon inhabituelle.
Yumi n'écoutait qu'à moitié, scrutant les alentours dans l'espoir d'apercevoir un indice signalant la présence de Zéphyr, et donc peut-être d'Ulrich. Mais elle ne voyait rien de plus qu'un paysage glacé et désert, parsemé de hauts pics et de falaises.
"Il ne doit sans doute se montrer que lorsqu'il y a des monstres," songea-t-elle. "À ce propos, c'est bizarre que XANA ne nous ait pas encore envoyé ses larbins."
Elle en fit la remarque à Aélita et à Odd, tandis qu'ils pénétraient dans un canyon étroit et sinueux.
- Maintenant que tu le dis, c'est vrai que ce calme n'est pas normal, reconnut Aélita. À mon avis, soit XANA nous prépare le même coup qu'il y a trois mois, soit il nous réserve une mauvaise surprise.
Pendant ce temps, dans le laboratoire, Jérémie luttait contre XANA. Pour l'instant, il arrivait à l'empêcher de faire davantage de dégâts, mais il savait qu'il ne résisterait pas éternellement. Soudain, il remarqua que quelque chose était en train de se passer dans la Mer Numérique : XANA drainait l'énergie des réplikas vers le territoire de la banquise... là où se trouvaient ses trois amis !
- Oh... ça c'est pas bon, pas bon du tout ! gémit-il.
- Qu'est-ce qui se passe, Jérémie ? demanda Aélita.
- XANA pompe l'énergie de tous ses réplikas. Je ne sais pas pourquoi il fait ça, mais c'est certainement pas pour refaire la déco des territoires !
Le canyon menait à un cirque de forme ovale dont l'extrémité s'ouvrait sur un lac. Au bord de ce lac se dressait la tour activée. Tout semblait calme, mais lorsque les lyokoguerriers sortirent du canyon, l'eau du lac se mit à bouillonner, faisant s'élever une colonne de vapeur. Puis, lentement, un monstre cauchemardesque émergea des remous.
Son corps, là où une épaisse croûte de roche ne le dissimulait pas, était fait de lave en fusion. Il était haut comme deux tours, et se déplaçait sur deux pattes ridiculeusement petites et fines pour un corps aussi massif. Il était si lourd que le sol tremblait à chacun de ses pas.
Six cornes hautes et tordues couraient sur toute la largeur du sommet de son crâne. Son "visage", blanc et plat, se terminait par deux petites tentacules et arborait le signe de XANA. Un simulacre d'épée à tranchant unique, affublé lui aussi du signe honni au cœur d'une immitation d'un réseau de grosses veines, remplaçait son avant-bras gauche.
Devant cette vision monstrueuse, Yumi réagit instinctivement en cabrant son overwing, ce qui eut pour effet de le stopper net. Odd, qui la suivait de près, dut faire une embardée pour éviter la collision. Déséquilibré, il chutta de son overboard et fit quelques roulé-boulés avant de se retrouver pieds par-dessus tête. Il ouvrit la bouche pour rabrouer la japonaise, mais Jérémie lui coupa l'herbe sous le pied.
- Je capte quelque chose sur mon écran. Qu'est-ce que c'est ?
- On est devant un nouveau monstre, Jérémie, et il est gigantesque ! répondit Yumi d'une voix affolée. Tu ne sais pas comment on pourrait s'en débarrasser ?
- Désolé, je n'en ai pas la moindre idée pour l'instant. Alors je ne vois qu'une solution : fuyez !
Ils ne se le firent pas dire deux fois. Seulement, les violentes secousses suscitées par l'avancée du titan provoquèrent un éboulement au niveau de l'entrée du canyon. Les lyokoguerriers, qui se trouvaient à cet endroit précis, durent abandonner précipitamment leurs véhicules pour ne pas se faire écraser. Dès que les blocs se furent stabilisés, ils entreprirent de les escalader, mais il était trop tard : le monstre était sur eux. Ils se préssèrent contre les éboulis.
- Vous n'auriez pas une parole historique par hasard, les filles ? lâcha Odd d'une voix tremblante.
- Heu... "on est fichu", ça ira ? proposa Aélita.
- Zéphyr, où es-tu ? marmonna Yumi. On a besoin de toi !
À l'instant où le béhémoth brandissait son "épée", un éclair d'un blanc bleuté le frappa en pleine poitrine, l'envoyant valser loin en arrière. L'impact de sa chutte fit vibrer le sol, provoquant un nouvel éboulement balayé par un second éclair.
De fins cristaux de glace retombèrent sur les cheveux et les épaules des lyokoguerriers stupéfaits.
- Qu'est-ce que..., commença Aélita.
Un rugissement assourdissant, qui fit trembler sur leurs bases les murailles de glace, se répercuta dans toute la vallée, malmenant rudement leurs tympans. Puis, une forme argentée, dotée d'ailes immenses, passa au-dessus de leurs têtes et piqua vers le bras-épée du monstre.
- Zéphyr, souffla Yumi.
Le dragon ouvrit grand les mâchoires, et un éclair jaillit de sa gorge. Sa cible fut tout bonnement pulvérisée.
Bléssé à mort, le titan s'effondra, et la lave contenue dans son corps se solidifia instantanément. Un gémissement lugubre accompagna son dernier soupir.