Waow, ça fait longtemps que je n'ai rien posté pour mes chroniques !
Eh bien, on va corriger tout ça !
Après m'être démenée pendant une semaine avec mon dictionnaire, voici une suite ! J'espère qu'elle va vous plaire.
Sur ce, bonne lecture et bonne soirée !
Lorsque la lourde dalle se souleva, une bouffée d'air brûlant s'échappa de l'ouverture sombre. La lumière, se hasardant à l'entrée du couloir, fit briller d'un vif éclat les enluminures colorées d'étranges glyphes entaillés le long des murailles lisses, par lignes perpendiculaires.
- C'est pas une écriture égyptienne ça... constata Aélita.
- C'est p'têt une forme primitive ou évoluée des hiéroglyphes, proposa Odd. Maintenant dépêchons-nous d'prendre le Scion et d'rentrer parce que j'ai faim !
Précédés par Gwenhwyvar, les lyokoguerriers allumèrent des torches et pénétrèrent dans le passage. Après quelques pas, la dalle retomba brutalement, provoquant un courant d'air qui souffla les flammes de leurs torches. Puis, une lumière dorée dont ils ne parvinrent pas à en situer la source déchira les ténèbres, dévoilant une longue galerie dallée qui descendait en pente douce.
Peu à peu, Yumi sentit un profond malaise l'envahir. Pourtant, son amulette ne dégageait aucune chaleur et la panthère d'onyx restait parfaitement calme.
- Je n'aime pas cet endroit, glissa-t-elle à son compagnon. Il distille comme lécho d'un désespoir sans nom...
Ce dernier resta silencieux. Lui-même éprouvait une sensation bizarre : il se demandait si c'était son imagination qui lui jouait un mauvais tour, mais il avait l'impression d'entendre des échos lointains de hurlements de souffrance et de panique.
Alors que la dalle bleue se refermait sur le groupe, une quinzaine de silhouettes entrèrent à leur tour dans la salle du sphinx. Leur chef s'éloigna et sortit d'une de ses poches une shère illuminée de rouge dans laquelle flottait l'image d'un visage éthéré.
- Où en es-tu ?
- Je suis devant le grand sphinx, maître. Mais, sans vouloir vous vexer, vous êtes sûr qu'on arrivera à temps ?
- Évidemment andouille ! Et au lieu de dire des âneries, tu ferais mieux d'appeler ta monture et d'emprunter
immédiatement le passage ! Il ne faut pas que le dernier morceau du Scion nous file entre les doigts !
Le couloir conduisait à une immense salle cathédrale rectangulaire au plafond azur orné de vautours blancs aux ailes déployées. Il reposait sur douze colonnes massives agrémentées de cartouches, et ouvrant leur corolle de pierre colorée de palmes à une hauteur vertigineuse. Les murs latéraux étaient recouverts d'une gigantesque fresque où l'on distinguait une suite de scènes variées, allant des fêtes à l'agriculture, expliquées sans doute par les glyphes inscrits en-dessous, et avec, en arrière-plan, l'image d'une cité somptueuse dont l'architecture ressemblait, en mieux, à celle de Luskan.
- Waow...
- Extasie-toi autant que tu veux Aélita, mais regarde quand même où tu mets les pieds : certaines dalles sont piégées, dit la voix de Jérémie.
- Je m'disais aussi : ça semblait trop facile ! railla Odd.
- Et ça, c'est quoi ? lança Yumi en désignant une grande sphère mauve flottante, nimbée d'éclairs, qui se tenait au centre de la salle.
- C'est un Esprit de Susano, expliqua Isis. Un conseil : évitez les dalles ornées d'une fleur de lotus, sinon il vous électrocutera aussitôt.
Gwenhwyvar gronda légèrement, puis commença à avancer, le muffle rivé au sol. Les lyokoguerriers lui emboîtèrent le pas.
Après une pérégrination qui leur parut durer une éternité, ils arrivèrent à l'extrémité de la salle, devant l'entrée d'une pièce aux dimensions plus modestes. Aucun pilier ne soutenait le plafond bleu constellé de dessins d'étoiles. Au centre, sur un socle fait d'uraeus de jade, reposait une imposante sphère lumineuse qui contenait un étrange objet, ressemblant à un engrenage rouillé d'horlogerie, et doté d'une petite poignée dorée en forme de T.
- C'est
ça le Scion ! Eh ben, il est pas très grand !
- Méfie-toi Odd, répliqua sèchement Isis, malgré sa petite taille, et même incomplet, il est plus dangereux que tu ne le crois.
Lorsqu'Ulrich et Yumi entrèrent dans la salle, la sensation de malaise s'accentua encore. Un écho de souffrances intenses hantait ce lieu. Il ne venait pas uniquement du Scion, mais aussi des fresques qui ornaient les murs. En effet, celles-ci représentaient de violentes scènes de guerre, dans lesquelles les monstres à dent de sabre et les centaures mort-vivants, lançés par une femme vêtue de rouge au visage cruel, et portant autour du cou la réplique exacte du fragment détenue par la sphère, affrontaient soldats et cavaliers humains, menés par deux hommes qui détenait les deux autres morceaux de la relique.
Suivirent ensuite des scènes épouvantables jusqu'à aboutir, au fond de la pièce, à l'image de la destruction de la cité apperçue en arrière-plan dans la salle hypostyle par cinq dragons : un blanc, un noir, un vert, un rouge, et un jaune. Un grand aigle à tête blanche, au plumage pourpre et or, s'éloignait de la tourmente, emportant dans ses serres les trois fragments du Scion.
- Prenons le morceau et allons nous-en ! lança Yumi, mal à l'aise. Ça ne me plaît pas ici !
Ce fut Odd qui se proposa ; il tendit la main vers le globe.
- Non Odd, pas touch... ! rugit la voix de Jérémie au moment où ses doigts touchèrent la sphère.
L'instant d'après, la lumière de cette dernière sembla se multiplier par cent, aveuglant les lyokoguerriers qui crièrent de surprise. Quelques secondes plus tard, lorsqu'ils retrouvèrent la vue, ils virent Odd plaqué contre un mur, pieds par dessus tête, ronchonnant à qui mieux mieux.
- Rien d'cassé, mon pote ? lui demanda Ulrich.
- Si, ma bonne humeur !
- Qu'est-ce qui s'est passé, au juste ? interrogea Aélita.
- Un champ répulsif protège le fragment, répondit Jérémie. C'est lui qui a envoyé valser Odd. Par contre Ulrich, lorsque tu t'en approches, son intensité chute considérablement. Et c'est pareil avec toi, Yumi.
- Alors, ne perdons pas de temps, dit Ulrich.
À son tour, il tendit la main vers la sphère. Dès qu'il la toucha, sa surface se mit à onduler, se tordit, puis s'effaça progressivement, lui permettant de s'emparer du fragment sans problème.
Malgré sa petite taille (aussi grand que la paume de sa main) et son aspect détérioré, le jeune homme sentait qu'une puissance infinie couvait à l'intérieur. Le fait de tenir un tel pouvoir dans sa main le fascina... et le terrifia.
"Je n'ose pas imaginer ce qui se passerait si les trois fragments se retrouvaient en la possession de XANA", pensa-t-il.
Rien de plus que la destruction de votre monde et des autres, lui répondit Isis.
Soudain, au fond de la pièce, un pan de mur se souleva, dévoilant une sombre galerie. Une manticore, sellée et montée, en jaillit, suivie d'une quinzaine de silhouettes armées jusqu'aux dents, et vêtues d'un ample manteau sombre à capuche. Chacune arborait, au niveau du cœur, une broderie rouge représentant le sigle de XANA.
L'espace d'un instant, les deux groupes s'observèrent. Puis les inconnus passèrent à l'attaque ; seul le cavalier resta en retrait.
Pour les lyokoguerriers, ce fut un dur combat, et ce malgré l'aide de Gwenhwyvar. Ces individus luttaient au mépris de leur propre vie.
Pendant que ses acolytes les occupaient, le cavalier sortit de sous son manteau une sarbacane, dans laquelle il glissa une petite fléchette, puis adapta sa visée avec les mouvements de sa cible, et souffla. Le petit projectile vint se ficher dans l'épaule d'Ulrich. Aussitôt, ce dernier sentit ses forces l'abandonner ; il tituba avant de s'écrouler pesamment sur le sol. Dans un état de semi-conscience, il sentit une main l'attraper par le col et le hisser sans ménagement en travers d'une selle. Un ordre fut aboyé, puis ce fut le noir total.