par Pete » 30 Sep 2007, 18:41
Pour clarifier un point évoqué par Eridan dans un autre topic, je vais dire deux mots sur le commerce extérieur. Penser qu'exporter c'est bien et qu'importer c'est mal, et qu'en conséquence une balance commercial en excédent est une bonne chose, tandis qu'une balance commerciale déficitaire est une mauvaise chose, est une erreur.
Le but du commerce international est, pour un pays, de se procurer (donc d'importer) des biens et des services que les autres font mieux et moins chers que lui. Pour financer ces importations, on est obligé d'exporter. En soi, exporter est une chose navrante : il s'agit de se séparer de biens et des services dont la production a consommé des ressources rares (des heures de travail, des machines, de l'énergie, des matières premières, etc). Le seul intérêt des exportations est de financer les importations (les travailleurs étrangers ayant le mauvais gout de vouloir être payés pour leur travail).
Quand un pays enregistre un déficit commercial, c'est-à-dire quand il importe plus qu'il n'exporte, c'est que ses agents économiques investissement plus qu'ils n'épargnent. La différence est empruntée aux pays en excédent. Quand il y a excédent commercial, c'est que les agents économiques investissent moins qu'ils n'épargent. L'excédent d'épargne est prêté aux pays en déficit.
Démonstration rapide :
Dans une économie de marché, la production ("l'offre") et les revenus ("la demande") sont toujours égaux. La production est composée de biens de consommation (C) et de biens d'investissement (I). Le revenu est soit consommé (C), soit épargné (S). D'où :
C+ S = C+I
S=I
Dans une économie fermée, épargne = investissement.
Dans une économie ouverte, une partie de la production est exportée (X) et une partie du revenu est dépensé en importations (M). D'où :
C + S + M = C + I + X
S+M = I+X
ou encore : S-I = X-M
La balance commerciale est bien égale à la différence entre épargne domestique et investissement domestique.
Donc en soit, un excédent ou un déficit n'est pas un problème. Un excédent trop grand peut être le signe d'un taux d'épargne très important (cas de la Chine ou du japon, ou des pays du Golfe dans les années 70) ou d'investissements insuffisants (c'est le cas de beaucoup de pays d'Afrique). Un déficit trop grand peut être le signe d'investissements importants (cas typique des pays en rattrapage : Pays de l'Est, Espagne et Portugal, Corée jusqu'à la fin des années 90...) ou d'une épargne insuffisante (cas des États-Unis).
Dans le cas Français, il est amusant de constater que la balance commerciale, qui était déficitaire dans les années 70-80, est devenue excédentaire en 1993, la pire année pour l'économie française depuis la fin de la seconde guerre mondiale, et est redevenue déficitaire en 2000, la meilleure année depuis le 1er choc pétrolier de 1974.
Pour clarifier un point évoqué par Eridan dans un autre topic, je vais dire deux mots sur le commerce extérieur. Penser qu'exporter c'est bien et qu'importer c'est mal, et qu'en conséquence une balance commercial en excédent est une bonne chose, tandis qu'une balance commerciale déficitaire est une mauvaise chose, est une erreur.
Le but du commerce international est, pour un pays, de se procurer (donc d'importer) des biens et des services que les autres font mieux et moins chers que lui. Pour financer ces importations, on est obligé d'exporter. En soi, exporter est une chose navrante : il s'agit de se séparer de biens et des services dont la production a consommé des ressources rares (des heures de travail, des machines, de l'énergie, des matières premières, etc). Le seul intérêt des exportations est de financer les importations (les travailleurs étrangers ayant le mauvais gout de vouloir être payés pour leur travail).
Quand un pays enregistre un déficit commercial, c'est-à-dire quand il importe plus qu'il n'exporte, c'est que ses agents économiques investissement plus qu'ils n'épargnent. La différence est empruntée aux pays en excédent. Quand il y a excédent commercial, c'est que les agents économiques investissent moins qu'ils n'épargent. L'excédent d'épargne est prêté aux pays en déficit.
Démonstration rapide :
Dans une économie de marché, la production ("l'offre") et les revenus ("la demande") sont toujours égaux. La production est composée de biens de consommation (C) et de biens d'investissement (I). Le revenu est soit consommé (C), soit épargné (S). D'où :
C+ S = C+I
S=I
Dans une économie fermée, épargne = investissement.
Dans une économie ouverte, une partie de la production est exportée (X) et une partie du revenu est dépensé en importations (M). D'où :
C + S + M = C + I + X
S+M = I+X
ou encore : S-I = X-M
La balance commerciale est bien égale à la différence entre épargne domestique et investissement domestique.
Donc en soit, un excédent ou un déficit n'est pas un problème. Un excédent trop grand peut être le signe d'un taux d'épargne très important (cas de la Chine ou du japon, ou des pays du Golfe dans les années 70) ou d'investissements insuffisants (c'est le cas de beaucoup de pays d'Afrique). Un déficit trop grand peut être le signe d'investissements importants (cas typique des pays en rattrapage : Pays de l'Est, Espagne et Portugal, Corée jusqu'à la fin des années 90...) ou d'une épargne insuffisante (cas des États-Unis).
Dans le cas Français, il est amusant de constater que la balance commerciale, qui était déficitaire dans les années 70-80, est devenue excédentaire en 1993, la pire année pour l'économie française depuis la fin de la seconde guerre mondiale, et est redevenue déficitaire en 2000, la meilleure année depuis le 1er choc pétrolier de 1974.