oups! Fic trop longue, elle avait été finie mais Tchoucky, en voulant la reposter, n'en a posté qu'une partie.
http://idisk.mac.com/patrick_gendre/Pub ... /futur.htm
pour la version illustrée.
Point de vue du lieutenant
Arrivée dans la ville des gamins. Tout se passe bien. Maintenant il faut aller à cette usinedans laquelle se trouve XANA. Je m'y rend à pied, suivant mon plan de la ville. Ce qui est bien, c'est qu'on m'a donné un récepteur de positionnement capable de capter le signal des satellites GPS de l'époque. Mais ça ne se voit pas, puisque le plan s'affiche en hologramme sur ma visière. Ce qui m'inquiète un peu, c'est que j'ai été envoyé à une date trop proche à mon goût d'une attaque de XANA. Heureusement que j'ai un camouflage holographique, parce qu'avec mon armure je me ferais remarquer. Sauf que sans elle, il y a risque de contamination de ce siècle par des microbes du XXXe…
J'ai déposé quelques affaires à l'usine. De quoi me débarasser de toi, mon gros supercalculateur. Je sors de l'usine et me rend au collège. Parce qu'il faut effacer ce tas de ferraille de la mémoire des gamins.
Je me rends donc à leur collège. Je met l'écran hologramme en mode "invisibilité". J'entre en escaladant le mur de la cour. Apparement ils sont en cours. Je me range dans un coin. Je n'ai plus qu'à attendre la fin des cours.
Non, ce bruit n'est pas normal. Je me précipite. Mes scanners m'indiquent la source du bruit. Dans le gymnase, au sous-sol. Ah, OK. Un robot s'attaque à quelques élèves isolés. Je reconnais la fille de type japonnais qui faisait partie du groupe. Les autres sont probablement allés à l'usine. Je vois le robot empoigner une autre fille. La japonaise attaque le robot d'un mouvement de karaté. Aucune chance contre ce monstre de métal. Il jette la fille en jupe bordeaux et donne un violent coup au visage de la japonaise. Bon, vu la situation, autant couper l'écran holo, ma vraie apparence fera l'affaire.
"Eh le gros tas de boulons! Viens un peu te battre contre moi."
J'ai bien mon pistolet laser à la ceinture, mais je ne peux pas tirer, le robot pourrait exploser. Mais il fonce sur moi et me frappe d'un violent coup de poing dans le ventre. Sauf que:
1) Je ne suis pas un UM, mais même les HN ont des gènes qui les rendent plus costaux que les humains du XXIe
2) J'ai quand même été surentraîné au combat
3) je porte une armure de combat dans un métal bien plus solide et plus lèger que tout ce qui se fait à cette époque. Résiste aux balles de fusil d'assaut. Alors à un coup de poing…
Donc, je riposte d'un coup de poing dans son crâne, et comme je porte également des gants dans un métal très solide, il est décramponné. Je ne vais quand même pas essayer de le détruire avec mes poings. Je parviens à l'attirer suffisament à l'écart des élèves. C'est bon. Je dégaine mon blaster, et dès que le robot est dans mon viseur, je tire. Facile quand le viseur s'affiche en hologramme sur la visière. Bon, il est pulvérisé.
"Tout le monde va bien?"
Apparement je parle un français correct, mais ce n'est pas suffisant pour que la situation parraisse normale.
"Qui êtes-vous?
-Ce serait un peu long à expliquer. Mais je suis ici pour détruire le machin qui a envoyé ça. Y a-t-il des blessés graves?
-Yumi et Sissi.
-Que quelqu'un aille chercher un infirmier [à notre époque cette profession n'est plus aussi réservée aux femmes qu'à ce siècle]. Je leur fait les premiers soins."
J'ai heureusement ma trousse d'urgence à la ceinture. Je me débrouille pour stopper les hémoragies des deux jeunes filles. Puis j'explique à celle en jupe bordeaux.
"Mademoiselle, pouvez-vous expliquer au proviseur que j'ai dû emmener votre camarade pour arrêter les autres machines? C'est promis, à mon retour j'expliquerai tout."
Je mens, bien sûr: il y aura un retour dans le passé, et ils oublieront.
Je pars en direction de l'usine en portant Yumi. Elle ne va pas si bien, mais le retour dans le passé annulera les blessures. Mais en chemin, je dois faire des détours par quelques recoins de la ville. En clair, je vais là où mon détecteur indique les robots (lors de la précédente rencontre, il a enregistré les ondes électromagnétiques caractéristiques de ces droïds). Voilà, j'ai détruit tous ceux éparpillés dans la ville. Maintenant il va falloir forcer l'entré de l'usine. Pas de problême, je dégaine mon blaster, et en une seconde j'ai détruit les vingt robots qui gardaient l'usine (OK, j'avoue: j'ai juste décrit un arc de cercle avec mon pistolet, il ouvrait de lui-même le feu quand il détectait un robot).
"Yumi? Et vous… Qui êtes-vous? demanda le surdoué, qui sortit de sa cachette avec ses deux amis. Ils se planquaient derrière une voiture.
-Ah, vous étiez cachés là. Je suis un timecop. Je viens de l'époque à laquelle XANA a été créé. J'ai été envoyé ici pour le renvoyer à notre époque. Dans l'immédiat, il faudrait arrêter cette attaque.
-On y va."
Les enfants se dirigent vers la salle des scanners. Je leur ai assuré que la virtualisation guérirait les blessures de Yumi. Moi je fais un petit passage par la salle des machines. Petit brouillage électromagnétique contre ces mécaniques. Voilà, je laisse mon brouilleur en place et là XANA va mettre une heure à réactiver la production de robots. On aura fini avant.
J'arrive dans la salle où se trouve le petit génie.
"Tout va bien?
-Moyen. Aëlita a été traquée par les monstres pendant qu'on ne parvenait pas à entrer dans l'usine. Alors les autres doivent prendre tous les risques pour lui éviter de perdre les quelques points de vie qui lui restent.
-J'enverrais bien du renfort, mais le supercalculateur risque de planter avec plus de quatre personnes sur Lyoko. Mais je suis prêt au cas où.
-Comment ça?"
Je vais chercher mon ordinateur portable, que j'avais laissé ici.
"J'ai amené des spécialistes du combat sur Lyoko et une désactivatrice de tours sur le disque dur de cet ordinateur.
-Sur le disque dur?
-Ce sont des êtres purement informatiques, comme Aëlita. Techniquement, c'est faisable avec des humains virtualisés, mais c'est interdit.
-Ah oui. Oh non!"
Ulrich sortit du scanner, abattu.
"Tu aurais pu me prévenir que je n'avais plus que quelques points de vie.
-Désolé.
-Les autres sont face à une rangée de blocks, je te signale.
-Ondine pourrait désactiver la tour, mais pas protèger les autres. Je vais envoyer Isora sur Lyoko.
-Qu'est-ce qu'il veut faire?
-Ne vous inquiètez pas. Le temps de brancher ce cable sur le supercalculateur, et je tranfère Isora.
-Heureusement que XANA est plug&play."
Je fais les branchements… Je sélectionne Isora. Transfert… Virtualisation…
Narration à la P3
Isora apparu sur Lyoko juste aux côtés des héros présents.
"Bonjour. Besoin d'un coup de main?
-Euh, les blocks s'apprêtent à tirer.
-Je m'en occupe."
Isora avança vers eux, se servant de son nunchaku pour parer tous les tirs. Elle s'en servit ensuite pour déchirer les coques des monstres.
"Eh bien dit donc, tu es efficace toi! admira Odd.
-Merci.
-Eh, il y a un escadron de Frolions en approche."
Odd tira deux flèches et détruisit un Frolion. Isora avait lancé une volée de flèche, et les autres disparurent.
"Mais elle est vexante! Elle est dix fois meilleure que moi!
-Je m'excuse. Je voulais vous aider.
-Mais t'as été géniale Isora."
Comme Isora s'était couchée pour tirer les étoiles, Odd lui tendit la main pour l'aider à se relever. Mais elle la refusa.
"Mais qu'est-ce que j'ai fait?
-Odd, il s'agit d'une e-girl, intervint le lieutenant. Normalement elle n'a pas le droit de toucher un humain.
-Bon, on va à la tour. Désolé Isora.
-Ne vous en voulez pas. C'est moi qui ait été programmée ainsi.
-Oui, c'est une convention dans notre monde, expliqua encore le lieutenant. Les e-men doivent vouvoyer les vrais humains, mais eux tout le monde les tutoie.
-Vous ne les considèrez pas comme de vrais humains?
-Non. Je dois dire que pour nous, le statut que vous accordez à Aëlita est un peu incongru.
-Comment ça?!
-C'est que… en fait, elle n'a pas été conçue pour ce genre de situations. Bon, est-ce que vous avez atteint la tour?
-Affirmatif, répondit Isora.
-Alors Aëlita est-elle prête?
-Tout à fait.
-Aëlita, il est impératif que le retour dans le passé ne remonte pas avant mon arrivée dans cette époque. Je risquerais d'être effacé. Au cas où vous penseriez que c'est une bonne idée, je précise que dans ce cas-là, une équipe de nettoyeurs viendra et vous tuera tous.
-Compris. Je calcule précisement le retour dans le passé.
-OK. On se retrouve ensuite à l'usine."
Un retour dans le passé plus tard: narration du point de vue du lieutenant
"Salut, je vous ai pas manqué?
-Mais comment avez-vous échappé à l'effacement de mémoire.
-Oh, j'ai une puce anti-oubli dans le cerveau. Bon, vous voulez quelques explications je suppose?
-Pourquoi pas…
-Je suis un agent de la Time Force, la police du temps. Je dois récupèrer une console de jeu égarée dans le passé. XANA.
-Alors c'est de là qu'il venait…
-C'est tout à fait ça.
-Et Aëlita?
-Une e-girl. Ce type d'être est très répandu à notre époque. Comme je vous l'ai dit, XANA est une console de jeu. C'est un personnage non-joueur.
-Mais elle a des sentiments, comme nous!
-Eh bien, normalement les e-men miment le comportement des humains. Mais là, elle a été entourée d'humains du XXIe siècle, et vous la considériez comme une égale. Alors ses réactions sont très curieuses pour moi.
-Mais qu'allez-vous faire?
-Ramener XANA au XXXe siècle, et elle avec. Et vous effacer la mémoire.
-Jamais!"
Ulrich me fonça dessus. Il me renversa à terre. Son ami Odd m'arracha le pistolet de la ceinture.
"Tu vas rentrer chez toi et nous laisser Aëlita.
-Alors là il y a quelques problêmes."
Je me relève calmement… Et frappe Odd dans le ventre.
"Primo, je peux désactiver ce pistolet par la pensée. Secundo il est règlé pour tirer des décharges qui ne gèneraient que des robots. Et tertio ce que vous faîtes met en danger l'existence même de centaines de milliards d'individus. Je peux comprendre que vous risquiez vos vies pour Aëlita. Pas vous laisser faire. Surtout que vous risquez aussi celles des autres.
-S'il vous plaît… laissez-nous parler à Aëlita… une dernière fois.
-Pas de problême. Mais il faut désactiver XANA tout de suite.
-Non! il y a un virus…
-Je sais."
Mon ordi est resté branché sur XANA.
"Transfert du fichier Isora sur ordinateur. Transfert du fichier Aëlita sur ordinateur.
-Attention! Fichier endommagé et comportant des virus!signala Automator, le cerveau de l'ordinateur portable.
-Réparation fichier.
-Réparation lancée…"
5 minutes plus tard, Automator annonça avoir nettoyé le fichier Aëlita. Je me dirigeai donc vers XANA, et le désactivai enfin.
"Non! Aëlita… hurla Jérémie.
-Je vais bien, fit la jeune fille sur l'écran de l'ordinateur.
-C'est bon, Automator a effacé le virus. Et aussi les bugs.
-Des bugs?
-Eh oui, en étant matérialisée, puis revirtualisée, Aëlita a été légèrement endommagée. Au bout d'une vingtaine d'opérations de ce genre, elle aurait été purement effacée. Vous aussi vous avez pris des risques.
-Comment ça?
-Eh bien votre programme de virtualisation avait un défaut. À chaque voyage, vous aviez une chance sur 1 milliard d'être purement effacés.
-Jérémie, t'as failli nous tuer! On a dû les utiliser 1000 fois à nous trois les scanners.
-Du calme Odd. Avec 1 chance sur 1 milliard d'être effacé, sur 1000 fois ça fait…
-Un peu moins d'une chance sur un million qu'un de vous soit effacé, complèta Automator (car même Jérémie ne peut pas faire un calcul de ce type de tête).
-Bah c'est moins dangereux qu'un seul voyage en avion.
-À mon époque on ne laisserait pas un avion aussi dangereux voler. Et puis les programme de virtualisation, des milliards de gens les utilise chaque jours, alors mieux vaut qu'il y ait zéro bug. Bon, maintenant, je vous passe au MasterMind.
-C'est quoi?
-Eh bien, je vais vous poser des casques sur la tête, et ils vont vous scanner le cerveau. Désolé, c'est obligatoire. Ou alors, si vous préfèrez, je peux vous tuer."
Les enfants optèrent pour MasterMind. Ce fut fini en quelques minutes.
"Voilà. Maintenant il en a pour quelques heures de traitement.
-Il fait quoi?
-Il cherche vos souvenirs à effacer. Ou à réécrire.
-Il va effacer tous nos souvenirs de Lyoko?
-Oui, mais il ne va pas vous faire oublier que vous étiez amis. Alors il faut écrire des scènes normales à la place. Mais pendant ce temps, je peux matérialiser Aëlita.
-Et Isora!
-Odd, tu es ridicule, protesta le génie. Tu la connais depuis un quart d'heure.
-De toute façon, pour moi aimer une e-girl est absurde, que ce soit Aëlita ou Isora. Isora?
-Oui? fit-elle sur l'écran.
-Tu veux bien que je te matérialise? Ce jeune garçon voudrait faire ta connaissance.
-Je suis à lui, dans les limites des ordres prioritaires, dit-elle en standard.
-Parfait. Matérialisation Aëlita et Isora!"
Les deux jeunes filles sortirent des scanners une minute plus tard, sans du tout en être incommodées. Odd dit quelques mots à l'oreille d'Ulrich.
"Vous voulez explorer un peu la ville avec nous?
-Pourquoi pas? En chemin, si vous voulez, je peux vous raconter comment c'est à mon époque. Comme de toute façon, votre mémoire sera effacée…
-Pas de problême!" dit Yumi, et elle nous entraîna tous deux hors de l'usine. J'avais mon camoufflage holographique, alors…
"Vous vouliez les laisser seuls, c'est ça?
-Ben dis donc, tu es perspicace toi!
-Non, c'est pas ça. Le problême, c'est… oh rien."
Je leur racontait tout de même comment fonctionnait notre monde, où les humains (enfin, plus ou moins) cotoyaient les e-men. Je vis qu'ils étaient choqués de voir comme les e-men étaient considèrés comme des êtres inférieurs, sans droit. Pourtant, je ne voyait pas ce qu'il y avait de choquant à ne pas tenir compte des désirs de celui qui n'en a pas!
"Mais vous êtes comme nous?
-Presque. Par exemple tous les humains normaux ont le sang O-, par commodité en cas de transfusion. En revanche, les UM ont de l'hémoglobine améliorée par génie génétique. Les e-men ont du sang comme celui des UM, mais ils ne peuvent pas le renouveller suffisament pour survivre sous forme matérielle plus de 10 jours. Vous voyez, Aëlita n'aurait jamais pu survivre ici."
Soudain, le signal de détresse apparu sur ma visière. Je demandais aux enfants de me suivre, et nous courûmes à l'usine. Je trouvais Isrora en train de pleurer, et Odd qui semblait désespèré de ne pas savoir la consoler.
"Monsieur…
-Pas la peine je crois que j'ai compris.
-Je suis désolé.
-Tu ne pouvais pas savoir. Elle ne connait pas ce siècle, et surtout pas les usages amoureux des vrais humains.
-Mais qu'est-ce qui s'est passé? demanda Ulrich.
-Je devine, expliquais-je. J'avais eu un peu peur en vous laissant seuls ensembles: un humain ne s'isole jamais avec une e-girl pour autre chose que pour faire l'amour.
-Ben oui. Et puis quand je lui ai demandé si elle en avait vraiment envie, si elle m'aimait…
-Deux erreurs: pour elle, l'expression "avoir envie" est strictement absurde pour un être électronique. Et elle savait qu'elle devait faire tout ce que tu voudrais pour ton plaisir, mais elle se sait objet: elle ne peut pas concevoir que tu éprouves des sentiments pour elle. Et elle ne peut pas en avoir.
-Mais Aëlita en a!
-Oui, il faudra analyser ça. Ca va Isora?
-Je suis désolée. Je na savais pas quoi faire.
-Du calme. Ce monde n'est pas fait pour toi. On va rentrer à la maison et effacer tout ça de ta mémoire.
-Ce n'est pas de ma faute?
-Non, c'est moi qui aurais dû penser à ça."
"Mais pourquoi est-elle malheureuse, si elle n'éprouve pas de sentiments?
-Normalement les e-girls ont pour seul bonheur de satisfaire nos désirs. Et toi tu voulais qu'elle t'aime. Elle se sentait triste d'être incapable de faire cela pour toi. Alors elle se sentait indigne que tu l'aimes. Avoir des sentiments, c'est bien plus que ce qu'ils sont habitués à faire. Ils n'ont pas de volonté propre. Et toi tu voulais qu'elle te désire… Je suis désolé, mais c'est la seule chose qu'elle ne pouvait pas faire pour toi."
Jérémie et Aëlita étaient eux aussi revenus.
"Je suis désolé, mais l'heure est venue de se quitter. Aëlita et Isora vont revenir dans mon ordinateur, et cette carcasse va retourner dans son usine pour être décortiquée.
-Dommage de manquer ça.
-Je ne peux vous laisser aucun souvenir. MasterMind m'a dit qu'il n'y a aucune trace physique non effacée. Sauf une photo de Jérémie avec Aëlita, mais MasterMind te fera croire que c'était Talia sur la photo. Je ne la détruirai donc pas. Oh, je vois ce que vous pensez: quoi qu'il nous fasse, on ne l'oubliera jamais. Mais je suis désolé: c'est irrémédiable, et votre volonté ne peut rien contre ça, pas plus que la volonté ne permet de briser le métal sans bouger."
Six mois plus tard
"Bonjour mon général.
-Nicoluve! Nous ne sommes pas en réunion d'état-major.
-Bonjour Soline. Vous avez lu mon rapport sur les comportements des e-men?
-Je l'ai lu… et surtout entre les lignes.
-Qu'en pensez-vous?
-Impubliable. Mais strictement exact. Ces êtres peuvent penser, aimer, sentir… Ils ne le font pas parce que nous le disons de ne pas le faire. C'est pour cela qu'Aëlita s'est crue capable de rendre son amour à un humain. Je pense qu'elle l'aurait vraiment pu.
-Donc, vous pensez aussi que dans un certain sens, nous bridons les e-men pour les emêcher d'être humains.
-Oui. Mais vous n'êtes pas allé assez loin dans ce que cela implique pour les êtres biologiques.
-Comment cela?
-Aëlita était humaine parce que les autres la regardaient comme une humaine. En quelque sorte, les e-men deviennent ce que nous voulons qu'ils soient… Mais peut-être sont-ils aussi nos reflets.
-Donc, ça veut dire qu'ils ne sont pas humains parce qu'ils vivent dans un siècle qui ne peut le leur apprendre.
-Oui. Je pense qu'ils n'accomplissent pas leur potentiel d'humanité parce que nous non plus.
-Vous savez, quand je me suis promené dans ces rues primitives, j'ai senti qu'il y avait autant de distance entre moi et ces humains qu'entre nous et les UM.
-Les UM sont l'incarnation de ce problême. Leur création est le refus de l'humanité. Les humains font des fautes de calcul. Pas les ordinateurs. Pourquoi?
-Parce que les humains ont des défauts?
-Pas trop mauvaise réponse. C'est cela qui fait que nous sommes humains. Donc si les UM sont des humains parfaits…
-Ils n'en sont plus.
-Les UM se sont mis à traiter les e-men comme des objets. Les e-men ont intègré cela comme étant leur fonction. Et nous les avons imité.
-Donc nous avons refusé au e-men le droit d'être humains.
-Et on voit qu'ils auraient pu. Si j'ai bien compris, Isora a été malheureuse en se voyant incapable d'aimer ce jeune garçon?
-Oui. J'ai dû effacer la mémoire de cette pauvre fille.
-Voilà. Il avait voulu faire d'elle une humaine, comme Aëlita. Mais elle s'en est sentie incapable, à cause de son conditionnement. C'est que c'est une sacrée charge, d'être humain!
-Et donc nous n'acceptons qu'à moitié. Et les UM imitant la perfection robotique as du tout.
-Eh oui. Et dire qu'une e-girl égarée par erreur au XXIe siècle aurait pu nous l'apprendre…"
Aëlita n'avait pas supporté ce siècle dans lequel les humains avaient perdu ce qui les distinguait de XANA. À sa demande, Nicoluve l'avait désactivée. Elle se trouvait sur un disque, qui serait conservé précieusement: la seule e-girl qui fut jamais capable d'aimer…
FIN
oups! Fic trop longue, elle avait été finie mais Tchoucky, en voulant la reposter, n'en a posté qu'une partie.
http://idisk.mac.com/patrick_gendre/Public/nicolas/textes/futur.htm
pour la version illustrée.
Point de vue du lieutenant
Arrivée dans la ville des gamins. Tout se passe bien. Maintenant il faut aller à cette usinedans laquelle se trouve XANA. Je m'y rend à pied, suivant mon plan de la ville. Ce qui est bien, c'est qu'on m'a donné un récepteur de positionnement capable de capter le signal des satellites GPS de l'époque. Mais ça ne se voit pas, puisque le plan s'affiche en hologramme sur ma visière. Ce qui m'inquiète un peu, c'est que j'ai été envoyé à une date trop proche à mon goût d'une attaque de XANA. Heureusement que j'ai un camouflage holographique, parce qu'avec mon armure je me ferais remarquer. Sauf que sans elle, il y a risque de contamination de ce siècle par des microbes du XXXe…
J'ai déposé quelques affaires à l'usine. De quoi me débarasser de toi, mon gros supercalculateur. Je sors de l'usine et me rend au collège. Parce qu'il faut effacer ce tas de ferraille de la mémoire des gamins.
Je me rends donc à leur collège. Je met l'écran hologramme en mode "invisibilité". J'entre en escaladant le mur de la cour. Apparement ils sont en cours. Je me range dans un coin. Je n'ai plus qu'à attendre la fin des cours.
Non, ce bruit n'est pas normal. Je me précipite. Mes scanners m'indiquent la source du bruit. Dans le gymnase, au sous-sol. Ah, OK. Un robot s'attaque à quelques élèves isolés. Je reconnais la fille de type japonnais qui faisait partie du groupe. Les autres sont probablement allés à l'usine. Je vois le robot empoigner une autre fille. La japonaise attaque le robot d'un mouvement de karaté. Aucune chance contre ce monstre de métal. Il jette la fille en jupe bordeaux et donne un violent coup au visage de la japonaise. Bon, vu la situation, autant couper l'écran holo, ma vraie apparence fera l'affaire.
"Eh le gros tas de boulons! Viens un peu te battre contre moi."
J'ai bien mon pistolet laser à la ceinture, mais je ne peux pas tirer, le robot pourrait exploser. Mais il fonce sur moi et me frappe d'un violent coup de poing dans le ventre. Sauf que:
1) Je ne suis pas un UM, mais même les HN ont des gènes qui les rendent plus costaux que les humains du XXIe
2) J'ai quand même été surentraîné au combat
3) je porte une armure de combat dans un métal bien plus solide et plus lèger que tout ce qui se fait à cette époque. Résiste aux balles de fusil d'assaut. Alors à un coup de poing…
Donc, je riposte d'un coup de poing dans son crâne, et comme je porte également des gants dans un métal très solide, il est décramponné. Je ne vais quand même pas essayer de le détruire avec mes poings. Je parviens à l'attirer suffisament à l'écart des élèves. C'est bon. Je dégaine mon blaster, et dès que le robot est dans mon viseur, je tire. Facile quand le viseur s'affiche en hologramme sur la visière. Bon, il est pulvérisé.
"Tout le monde va bien?"
Apparement je parle un français correct, mais ce n'est pas suffisant pour que la situation parraisse normale.
"Qui êtes-vous?
-Ce serait un peu long à expliquer. Mais je suis ici pour détruire le machin qui a envoyé ça. Y a-t-il des blessés graves?
-Yumi et Sissi.
-Que quelqu'un aille chercher un infirmier [à notre époque cette profession n'est plus aussi réservée aux femmes qu'à ce siècle]. Je leur fait les premiers soins."
J'ai heureusement ma trousse d'urgence à la ceinture. Je me débrouille pour stopper les hémoragies des deux jeunes filles. Puis j'explique à celle en jupe bordeaux.
"Mademoiselle, pouvez-vous expliquer au proviseur que j'ai dû emmener votre camarade pour arrêter les autres machines? C'est promis, à mon retour j'expliquerai tout."
Je mens, bien sûr: il y aura un retour dans le passé, et ils oublieront.
Je pars en direction de l'usine en portant Yumi. Elle ne va pas si bien, mais le retour dans le passé annulera les blessures. Mais en chemin, je dois faire des détours par quelques recoins de la ville. En clair, je vais là où mon détecteur indique les robots (lors de la précédente rencontre, il a enregistré les ondes électromagnétiques caractéristiques de ces droïds). Voilà, j'ai détruit tous ceux éparpillés dans la ville. Maintenant il va falloir forcer l'entré de l'usine. Pas de problême, je dégaine mon blaster, et en une seconde j'ai détruit les vingt robots qui gardaient l'usine (OK, j'avoue: j'ai juste décrit un arc de cercle avec mon pistolet, il ouvrait de lui-même le feu quand il détectait un robot).
"Yumi? Et vous… Qui êtes-vous? demanda le surdoué, qui sortit de sa cachette avec ses deux amis. Ils se planquaient derrière une voiture.
-Ah, vous étiez cachés là. Je suis un timecop. Je viens de l'époque à laquelle XANA a été créé. J'ai été envoyé ici pour le renvoyer à notre époque. Dans l'immédiat, il faudrait arrêter cette attaque.
-On y va."
Les enfants se dirigent vers la salle des scanners. Je leur ai assuré que la virtualisation guérirait les blessures de Yumi. Moi je fais un petit passage par la salle des machines. Petit brouillage électromagnétique contre ces mécaniques. Voilà, je laisse mon brouilleur en place et là XANA va mettre une heure à réactiver la production de robots. On aura fini avant.
J'arrive dans la salle où se trouve le petit génie.
"Tout va bien?
-Moyen. Aëlita a été traquée par les monstres pendant qu'on ne parvenait pas à entrer dans l'usine. Alors les autres doivent prendre tous les risques pour lui éviter de perdre les quelques points de vie qui lui restent.
-J'enverrais bien du renfort, mais le supercalculateur risque de planter avec plus de quatre personnes sur Lyoko. Mais je suis prêt au cas où.
-Comment ça?"
Je vais chercher mon ordinateur portable, que j'avais laissé ici.
"J'ai amené des spécialistes du combat sur Lyoko et une désactivatrice de tours sur le disque dur de cet ordinateur.
-Sur le disque dur?
-Ce sont des êtres purement informatiques, comme Aëlita. Techniquement, c'est faisable avec des humains virtualisés, mais c'est interdit.
-Ah oui. Oh non!"
Ulrich sortit du scanner, abattu.
"Tu aurais pu me prévenir que je n'avais plus que quelques points de vie.
-Désolé.
-Les autres sont face à une rangée de blocks, je te signale.
-Ondine pourrait désactiver la tour, mais pas protèger les autres. Je vais envoyer Isora sur Lyoko.
-Qu'est-ce qu'il veut faire?
-Ne vous inquiètez pas. Le temps de brancher ce cable sur le supercalculateur, et je tranfère Isora.
-Heureusement que XANA est plug&play."
Je fais les branchements… Je sélectionne Isora. Transfert… Virtualisation…
Narration à la P3
Isora apparu sur Lyoko juste aux côtés des héros présents.
"Bonjour. Besoin d'un coup de main?
-Euh, les blocks s'apprêtent à tirer.
-Je m'en occupe."
Isora avança vers eux, se servant de son nunchaku pour parer tous les tirs. Elle s'en servit ensuite pour déchirer les coques des monstres.
"Eh bien dit donc, tu es efficace toi! admira Odd.
-Merci.
-Eh, il y a un escadron de Frolions en approche."
Odd tira deux flèches et détruisit un Frolion. Isora avait lancé une volée de flèche, et les autres disparurent.
"Mais elle est vexante! Elle est dix fois meilleure que moi!
-Je m'excuse. Je voulais vous aider.
-Mais t'as été géniale Isora."
Comme Isora s'était couchée pour tirer les étoiles, Odd lui tendit la main pour l'aider à se relever. Mais elle la refusa.
"Mais qu'est-ce que j'ai fait?
-Odd, il s'agit d'une e-girl, intervint le lieutenant. Normalement elle n'a pas le droit de toucher un humain.
-Bon, on va à la tour. Désolé Isora.
-Ne vous en voulez pas. C'est moi qui ait été programmée ainsi.
-Oui, c'est une convention dans notre monde, expliqua encore le lieutenant. Les e-men doivent vouvoyer les vrais humains, mais eux tout le monde les tutoie.
-Vous ne les considèrez pas comme de vrais humains?
-Non. Je dois dire que pour nous, le statut que vous accordez à Aëlita est un peu incongru.
-Comment ça?!
-C'est que… en fait, elle n'a pas été conçue pour ce genre de situations. Bon, est-ce que vous avez atteint la tour?
-Affirmatif, répondit Isora.
-Alors Aëlita est-elle prête?
-Tout à fait.
-Aëlita, il est impératif que le retour dans le passé ne remonte pas avant mon arrivée dans cette époque. Je risquerais d'être effacé. Au cas où vous penseriez que c'est une bonne idée, je précise que dans ce cas-là, une équipe de nettoyeurs viendra et vous tuera tous.
-Compris. Je calcule précisement le retour dans le passé.
-OK. On se retrouve ensuite à l'usine."
Un retour dans le passé plus tard: narration du point de vue du lieutenant
"Salut, je vous ai pas manqué?
-Mais comment avez-vous échappé à l'effacement de mémoire.
-Oh, j'ai une puce anti-oubli dans le cerveau. Bon, vous voulez quelques explications je suppose?
-Pourquoi pas…
-Je suis un agent de la Time Force, la police du temps. Je dois récupèrer une console de jeu égarée dans le passé. XANA.
-Alors c'est de là qu'il venait…
-C'est tout à fait ça.
-Et Aëlita?
-Une e-girl. Ce type d'être est très répandu à notre époque. Comme je vous l'ai dit, XANA est une console de jeu. C'est un personnage non-joueur.
-Mais elle a des sentiments, comme nous!
-Eh bien, normalement les e-men miment le comportement des humains. Mais là, elle a été entourée d'humains du XXIe siècle, et vous la considériez comme une égale. Alors ses réactions sont très curieuses pour moi.
-Mais qu'allez-vous faire?
-Ramener XANA au XXXe siècle, et elle avec. Et vous effacer la mémoire.
-Jamais!"
Ulrich me fonça dessus. Il me renversa à terre. Son ami Odd m'arracha le pistolet de la ceinture.
"Tu vas rentrer chez toi et nous laisser Aëlita.
-Alors là il y a quelques problêmes."
Je me relève calmement… Et frappe Odd dans le ventre.
"Primo, je peux désactiver ce pistolet par la pensée. Secundo il est règlé pour tirer des décharges qui ne gèneraient que des robots. Et tertio ce que vous faîtes met en danger l'existence même de centaines de milliards d'individus. Je peux comprendre que vous risquiez vos vies pour Aëlita. Pas vous laisser faire. Surtout que vous risquez aussi celles des autres.
-S'il vous plaît… laissez-nous parler à Aëlita… une dernière fois.
-Pas de problême. Mais il faut désactiver XANA tout de suite.
-Non! il y a un virus…
-Je sais."
Mon ordi est resté branché sur XANA.
"Transfert du fichier Isora sur ordinateur. Transfert du fichier Aëlita sur ordinateur.
-Attention! Fichier endommagé et comportant des virus!signala Automator, le cerveau de l'ordinateur portable.
-Réparation fichier.
-Réparation lancée…"
5 minutes plus tard, Automator annonça avoir nettoyé le fichier Aëlita. Je me dirigeai donc vers XANA, et le désactivai enfin.
"Non! Aëlita… hurla Jérémie.
-Je vais bien, fit la jeune fille sur l'écran de l'ordinateur.
-C'est bon, Automator a effacé le virus. Et aussi les bugs.
-Des bugs?
-Eh oui, en étant matérialisée, puis revirtualisée, Aëlita a été légèrement endommagée. Au bout d'une vingtaine d'opérations de ce genre, elle aurait été purement effacée. Vous aussi vous avez pris des risques.
-Comment ça?
-Eh bien votre programme de virtualisation avait un défaut. À chaque voyage, vous aviez une chance sur 1 milliard d'être purement effacés.
-Jérémie, t'as failli nous tuer! On a dû les utiliser 1000 fois à nous trois les scanners.
-Du calme Odd. Avec 1 chance sur 1 milliard d'être effacé, sur 1000 fois ça fait…
-Un peu moins d'une chance sur un million qu'un de vous soit effacé, complèta Automator (car même Jérémie ne peut pas faire un calcul de ce type de tête).
-Bah c'est moins dangereux qu'un seul voyage en avion.
-À mon époque on ne laisserait pas un avion aussi dangereux voler. Et puis les programme de virtualisation, des milliards de gens les utilise chaque jours, alors mieux vaut qu'il y ait zéro bug. Bon, maintenant, je vous passe au MasterMind.
-C'est quoi?
-Eh bien, je vais vous poser des casques sur la tête, et ils vont vous scanner le cerveau. Désolé, c'est obligatoire. Ou alors, si vous préfèrez, je peux vous tuer."
Les enfants optèrent pour MasterMind. Ce fut fini en quelques minutes.
"Voilà. Maintenant il en a pour quelques heures de traitement.
-Il fait quoi?
-Il cherche vos souvenirs à effacer. Ou à réécrire.
-Il va effacer tous nos souvenirs de Lyoko?
-Oui, mais il ne va pas vous faire oublier que vous étiez amis. Alors il faut écrire des scènes normales à la place. Mais pendant ce temps, je peux matérialiser Aëlita.
-Et Isora!
-Odd, tu es ridicule, protesta le génie. Tu la connais depuis un quart d'heure.
-De toute façon, pour moi aimer une e-girl est absurde, que ce soit Aëlita ou Isora. Isora?
-Oui? fit-elle sur l'écran.
-Tu veux bien que je te matérialise? Ce jeune garçon voudrait faire ta connaissance.
-Je suis à lui, dans les limites des ordres prioritaires, dit-elle en standard.
-Parfait. Matérialisation Aëlita et Isora!"
Les deux jeunes filles sortirent des scanners une minute plus tard, sans du tout en être incommodées. Odd dit quelques mots à l'oreille d'Ulrich.
"Vous voulez explorer un peu la ville avec nous?
-Pourquoi pas? En chemin, si vous voulez, je peux vous raconter comment c'est à mon époque. Comme de toute façon, votre mémoire sera effacée…
-Pas de problême!" dit Yumi, et elle nous entraîna tous deux hors de l'usine. J'avais mon camoufflage holographique, alors…
"Vous vouliez les laisser seuls, c'est ça?
-Ben dis donc, tu es perspicace toi!
-Non, c'est pas ça. Le problême, c'est… oh rien."
Je leur racontait tout de même comment fonctionnait notre monde, où les humains (enfin, plus ou moins) cotoyaient les e-men. Je vis qu'ils étaient choqués de voir comme les e-men étaient considèrés comme des êtres inférieurs, sans droit. Pourtant, je ne voyait pas ce qu'il y avait de choquant à ne pas tenir compte des désirs de celui qui n'en a pas!
"Mais vous êtes comme nous?
-Presque. Par exemple tous les humains normaux ont le sang O-, par commodité en cas de transfusion. En revanche, les UM ont de l'hémoglobine améliorée par génie génétique. Les e-men ont du sang comme celui des UM, mais ils ne peuvent pas le renouveller suffisament pour survivre sous forme matérielle plus de 10 jours. Vous voyez, Aëlita n'aurait jamais pu survivre ici."
Soudain, le signal de détresse apparu sur ma visière. Je demandais aux enfants de me suivre, et nous courûmes à l'usine. Je trouvais Isrora en train de pleurer, et Odd qui semblait désespèré de ne pas savoir la consoler.
"Monsieur…
-Pas la peine je crois que j'ai compris.
-Je suis désolé.
-Tu ne pouvais pas savoir. Elle ne connait pas ce siècle, et surtout pas les usages amoureux des vrais humains.
-Mais qu'est-ce qui s'est passé? demanda Ulrich.
-Je devine, expliquais-je. J'avais eu un peu peur en vous laissant seuls ensembles: un humain ne s'isole jamais avec une e-girl pour autre chose que pour faire l'amour.
-Ben oui. Et puis quand je lui ai demandé si elle en avait vraiment envie, si elle m'aimait…
-Deux erreurs: pour elle, l'expression "avoir envie" est strictement absurde pour un être électronique. Et elle savait qu'elle devait faire tout ce que tu voudrais pour ton plaisir, mais elle se sait objet: elle ne peut pas concevoir que tu éprouves des sentiments pour elle. Et elle ne peut pas en avoir.
-Mais Aëlita en a!
-Oui, il faudra analyser ça. Ca va Isora?
-Je suis désolée. Je na savais pas quoi faire.
-Du calme. Ce monde n'est pas fait pour toi. On va rentrer à la maison et effacer tout ça de ta mémoire.
-Ce n'est pas de ma faute?
-Non, c'est moi qui aurais dû penser à ça."
"Mais pourquoi est-elle malheureuse, si elle n'éprouve pas de sentiments?
-Normalement les e-girls ont pour seul bonheur de satisfaire nos désirs. Et toi tu voulais qu'elle t'aime. Elle se sentait triste d'être incapable de faire cela pour toi. Alors elle se sentait indigne que tu l'aimes. Avoir des sentiments, c'est bien plus que ce qu'ils sont habitués à faire. Ils n'ont pas de volonté propre. Et toi tu voulais qu'elle te désire… Je suis désolé, mais c'est la seule chose qu'elle ne pouvait pas faire pour toi."
Jérémie et Aëlita étaient eux aussi revenus.
"Je suis désolé, mais l'heure est venue de se quitter. Aëlita et Isora vont revenir dans mon ordinateur, et cette carcasse va retourner dans son usine pour être décortiquée.
-Dommage de manquer ça.
-Je ne peux vous laisser aucun souvenir. MasterMind m'a dit qu'il n'y a aucune trace physique non effacée. Sauf une photo de Jérémie avec Aëlita, mais MasterMind te fera croire que c'était Talia sur la photo. Je ne la détruirai donc pas. Oh, je vois ce que vous pensez: quoi qu'il nous fasse, on ne l'oubliera jamais. Mais je suis désolé: c'est irrémédiable, et votre volonté ne peut rien contre ça, pas plus que la volonté ne permet de briser le métal sans bouger."
Six mois plus tard
"Bonjour mon général.
-Nicoluve! Nous ne sommes pas en réunion d'état-major.
-Bonjour Soline. Vous avez lu mon rapport sur les comportements des e-men?
-Je l'ai lu… et surtout entre les lignes.
-Qu'en pensez-vous?
-Impubliable. Mais strictement exact. Ces êtres peuvent penser, aimer, sentir… Ils ne le font pas parce que nous le disons de ne pas le faire. C'est pour cela qu'Aëlita s'est crue capable de rendre son amour à un humain. Je pense qu'elle l'aurait vraiment pu.
-Donc, vous pensez aussi que dans un certain sens, nous bridons les e-men pour les emêcher d'être humains.
-Oui. Mais vous n'êtes pas allé assez loin dans ce que cela implique pour les êtres biologiques.
-Comment cela?
-Aëlita était humaine parce que les autres la regardaient comme une humaine. En quelque sorte, les e-men deviennent ce que nous voulons qu'ils soient… Mais peut-être sont-ils aussi nos reflets.
-Donc, ça veut dire qu'ils ne sont pas humains parce qu'ils vivent dans un siècle qui ne peut le leur apprendre.
-Oui. Je pense qu'ils n'accomplissent pas leur potentiel d'humanité parce que nous non plus.
-Vous savez, quand je me suis promené dans ces rues primitives, j'ai senti qu'il y avait autant de distance entre moi et ces humains qu'entre nous et les UM.
-Les UM sont l'incarnation de ce problême. Leur création est le refus de l'humanité. Les humains font des fautes de calcul. Pas les ordinateurs. Pourquoi?
-Parce que les humains ont des défauts?
-Pas trop mauvaise réponse. C'est cela qui fait que nous sommes humains. Donc si les UM sont des humains parfaits…
-Ils n'en sont plus.
-Les UM se sont mis à traiter les e-men comme des objets. Les e-men ont intègré cela comme étant leur fonction. Et nous les avons imité.
-Donc nous avons refusé au e-men le droit d'être humains.
-Et on voit qu'ils auraient pu. Si j'ai bien compris, Isora a été malheureuse en se voyant incapable d'aimer ce jeune garçon?
-Oui. J'ai dû effacer la mémoire de cette pauvre fille.
-Voilà. Il avait voulu faire d'elle une humaine, comme Aëlita. Mais elle s'en est sentie incapable, à cause de son conditionnement. C'est que c'est une sacrée charge, d'être humain!
-Et donc nous n'acceptons qu'à moitié. Et les UM imitant la perfection robotique as du tout.
-Eh oui. Et dire qu'une e-girl égarée par erreur au XXIe siècle aurait pu nous l'apprendre…"
Aëlita n'avait pas supporté ce siècle dans lequel les humains avaient perdu ce qui les distinguait de XANA. À sa demande, Nicoluve l'avait désactivée. Elle se trouvait sur un disque, qui serait conservé précieusement: la seule e-girl qui fut jamais capable d'aimer…
FIN