- Je crois que nous les avons sous-estimé.
- C’est le moins qu’on puisse dire, fit Ulrich.
- Tu as découvert quelque chose, Yumi ? demanda Aelita.
- Oui, ceci.
La japonaise jeta sur la table le dossier avec le titre AELITA. Cette dernière était à la fois surprise et horrifiée de voir que quelqu’un avait répertorié la vie de la jeune femme dans un dossier. Tout en le feuilletant, son visage se décomposa. Yumi dit d’une voix dure :
- Ils ont commis tous ces crimes dans un seul but. Avoir Aelita pour recréer Xana.
- Mais comment ? Je ne comprends pas ! fit Odd.
- C’est simple, Odd. Dit l’humanoïde. Apparemment, ils ont besoin de mon code génétique pour reproduire Xana.
- Quoi ? Mais c’est de la folie ! fit ce dernier.
- C’est pourtant la vérité. Fit Yumi qui se leva pour s’isoler un peu.
Elle semblait dépassée par les évènements ou plutôt excédée par quelque chose. Elle s’éloigna de ses amis pour leur dissimuler son trouble et surtout sa fureur envers Anka et Olijn. Ulrich l’avait remarqué et voulait la rejoindre quand Jérémie le coupa dans ses songes en lui demandant :
- A quoi ressemblaient les krabes ?
- Plus intelligents que ceux de Xana. Plus puissants aussi. Mais pas invincibles pour autant. Ce qui me perturbe, c’est qu’il n’y en avait qu’un qui nous a attaqué. C’est vrai ! pourquoi ne pas les avoir tous mis en route pour nous éliminer une bonne fois pour toutes.
- Pour jouer avec nos nerfs, tiens ! fit Odd.
- Je n’aime pas ça, Jérémie. Fit l’humanoïde qui déposa le dossier sur la table. On ne sait pas ce qui nous attend et je sens que cela va être terrible.
- Ecoute-moi Aelita. Nous disposons d’assez d’informations pour avoir une idée de ce qu’ils nous préparent. Dit Odd pour tenter de la rassurer.
- Oui mais nous ignorons quand et où ils vont attaquer. Fit Ulrich qui essayait de retrouver Yumi du regard. Mais elle n’était plus dans la pièce.
- A mon avis, d’après ce que tu nous a dis, ils vont utiliser des krabes. Maintenant, je ne sais pas combien seront-ils. Fit le génie.
Cette phrase assombrit l’humeur des quatre amis. Jérémie se rapprocha d’Aelita pour tenter de la rassurer. Odd appela sa petite amie Ava qui était chez ses parents pour la semaine, loin de Paris. Cela le rassurait de la savoir loin du danger et ainsi elle n’allait pas être mêlée aux plans machiavéliques des deux tordus comme il les surnommait. Ulrich se leva et partit chercher Yumi. Elle n’était ni dans l’entrepôt ni dans leurs chambres (qui étaient aussi dans cet entrepôt pour une question de facilité). Après avoir refermé la porte de leur chambre, il sourit quand il trouva l’endroit où elle pouvait être dans un moment pareil. Quand la japonaise avait besoin de s’isoler, elle allait le long d’une berge près du fleuve, le soir de préférence quand il n’y a que le silence autour. Elle s’asseyait en tailleur et fermait les yeux pour se concentrer sur les évènements passés qui l’avaient marqués. C’est d’ailleurs à cet endroit que le beau brun la trouva. Dans la même position. Il vint sans bruits s’asseoir derrière elle de telle manière qu’il pouvait la prendre dans ses bras. Sans ouvrir les yeux, elle sourit en ayant reconnu son odeur et enroula ses bras contre les siens. Elle lui dit :
- On arrive toujours à se retrouver.
- Qu’est-ce que tu as, Yumi ?
A la question, elle perdit son sourire et son expression devint plus dure et grave. Ses yeux ouverts témoignaient d’une fureur qu’elle contrôlait avec difficulté.
- Mes parents sont morts dans un accident de voiture pour la simple raison qu’ils étaient au mauvais endroit au mauvais moment.
- Comment ça ?
- Un type embauché par Tim et Lena leur avait certifié que je voyageais avec eux et c’est pour cette raison qu’ils ont commandité l’accident.
- Mais tu n’y étais pas.
- Oui. J’avais reçu un appel si je me souviens bien. Mais c’est très flou en ce qui concerne les circonstances.
- Et c’est après que tu as ton accident et qu’ils ont tenté de te tuer.
Elle frissonna. Froid ou frayeur ? Elle ne savait pas le dire. Quelque chose s’était brisée en elle à l’entrepôt en même temps que quelque chose était apparu : Une fureur redoutable. Pire. Un désir inconscient de vengeance. Ulrich lui prit la main et la releva. La japonaise lui fit face et l’interrogea du regard sur ses intentions mais ce dernier lui répondit avec un sourire amoureux. Il l’embrassa tendrement et lui dit :
- ferme les yeux, Yumi.
- Ulrich…C’est pas le moment de jouer, fit-elle à moitié rieuse.
- Ferme les yeux et fais-moi confiance.
- Ok. Si t’insistes. Mais n’en profite pas quand même…dit elle avec un petit sourire.
Ulrich vérifia qu’elle avait bien les yeux fermés et sortit de sa poche un collier avec un anneau sur lequel était inscrit : A toi pour toujours. Le beau brun prit la main de la jeune femme et y glissa la chaîne. Cette dernière rouvrit les yeux et fut surprise par le présent. Elle regarda en détail l’anneau et lui sourit en lui disant :
- Tu l’as fait…
- Je te l’avais promis. Et je vais te faire une autre promesse, Yumi. Quand toute cette histoire sera terminée, tu porteras cette bague.
- Vraiment ?
- Oui Madame Stern.
- Future Madame Stern. Fit-elle en rigolant.
Ulrich était heureux de retrouver la Yumi qu’il connaissait, si joyeuse et si complice avec lui. Il venait de se rendre compte, en la contemplant en train de mettre le collier, combien elle s’était embellie depuis trois années et combien il l’aimait plus que tout. Il était sûr d’une chose, il voulait passer sa vie avec elle.
- Ulrich ?
Elle le sortit de ses pensées et fut surpris de la voir si près de lui.
- A quoi tu pensais ?
- A toi.
- Mais à part ça ? dit-elle en feignant de ne pas comprendre où il voulait en venir.
- A ça aussi.
Il l’attrapa par la taille et l’embrassa passionnément. Il l’entraîna dans une chute sur l’herbe et roulèrent jusqu’à arriver dans un coin tranquille. Ulrich qui se trouvait sur elle la regarda tendrement, ce qu’elle lui rendit. Sa bouche s’approcha de la sienne et ils s’embrassèrent comme pour la première fois. Avec autant de timidité très vite suivie par un souffle de passion à laquelle ils s’adonnèrent pour ne faire plus qu’un comme lors de leur rencontre à l’hôtel.
Kiss while your lips are still red While he`s still silent Rest while bosom is still untouched, unveiled Hold another hand while the hand`s still without a tool Drown into eyes while they`re still blind Love while the night still hides the withering dawn
First day of love never comes back A passionate hour`s never a wasted one
The violin, the poet`s hand, Every thawing heart plays your theme with care