LES ENFANTS DU BLEU
Bonjour à tous ! Anciennement nommée Taedium Vitae, je vous poste ici le début d'une fanfiction que j'avais initialement postée dans la section psychologie, mais qui semble prendre une toute autre tournure à mesure que les années passent et que je grandis. J'étais au lycée quand j'ai commencé à l'écrire, maintenant je vais entrer en master de recherche en littérature. Je n'ai plus les même ambitions pour mon écriture. Je n'ai absolument pas retouché mon texte, il est tel que je l'ai produit il y a trois ans. Je l'avais écrit sur le coup d'une envie, et continue à l'écrire sous la même impulsion en improvisant au fur et à mesure ; bien que j'aie tout de même une idée très précise de la suite à présent. Je les avait aussi très peu arrangés après les avoir écrit donc je vous prie d'excuser la lourdeur et la maladresse des premiers. Sur ce je vous souhaite une bonne lecture.
Celui-ci date de 2014
" Ces après-midi d'amour sont les plus belles choses que j'ai vécues avec elle. Quand le soleil traversait les rideaux mais que la chambre était sombre comme la nuit. Quand les caresses se faisaient douces, dans la léthargie du début d'après-midi. Nos sourires se confondaient où nos bouches se fondaient. Néanmoins, je restais éveillé et bien conscient. Je ne pouvais lâcher prise. Et mon incapacité à capituler m'usait avec violence. Son parfum, une chimère. Son regard, une illusion. Son corps, un désir inassouvi. Malgré cela, je persistais dans mon entêtement. Je finissais par ne plus voir en elle qu'un prétexte. Elle n'était plus une personne. Et elle me disait que j'étais faible, que je n'étais rien. Que j'étais incapable de me laisser aller dans cette euphorie qui la comblait toute entière.
Je n'étais plus à la hauteur. Et je ne l'avais jamais vraiment été. Je me souvenais de ses baisers, je me souvenais de cet amour qui nous liait, mais rien n'aurait pu m'y ramener. C'était le passé, révolu et irrésolu. Les frissons de ses cheveux sombres sur mes joues, l'émotion que je lisais dans ses grands globes doux, ses lèvres pulpeuses et si rouges; son absence froide et amère, ses yeux qui me lançaient des balles de révolver, et son attitude qui m'intimait de me taire; tout cela participait de mon manque. Elle avait été ce que j'avais de plus cher, mais n'était plus qu'une poupée de porcelaine, et sa peau laiteuse de japonaise se faisait de plus en plus céramique. J'avais craint de la briser avec mes idéaux pudiques et austères, mais elle était bien entière. Pas une fissure n'abimait son corps objet, rien ne la rendait plus forte que mon éloignement.
J'avais fait d'elle une image hostile et éphémère; une intruse farouche, inhospitalière. Elle n'était plus qu'un concept, plus qu'une substance; plus rien d'autre que cette chose malléable à ravir. Je n'avais pas pu la suivre là où elle allait. Lâcher prise m'était impossible. Ces orgasmes n'étaient plus que des fantasmes. Ma réalité m'était devenue préjudiciable. Et voilà qu'un jour, elle est partie. Elle m'a quittée comme on arrête la cigarette: sans regret, dégoûtée, malade et salie, souillée de doutes et de culpabilité.
Aujourd'hui, Yumi, je suis au bord de cette falaise que j'ai tant vue en rêve. Aurais-je un jour le courage de m'excuser ? De me faire pardonner ? Pourrais-je un jour t'aimer à ta juste valeur ? Tu sais, ce n'est pas simple de t'aimer. Aujourd'hui, Yumi, je suis au bord du gouffre. Littéralement, et figurativement. Aujourd'hui Yumi, je crois qu'il n'est plus question de courage, de bravoure ou de loyauté. Peux-tu voir cette honte qui tournoie dans mon encéphale ? Aujourd'hui, Yumi, je sais que la seule chose qui pourra ranimer mon cœur, ces sont tes bras, bâtons de chairs incolores, tendrement posés sur moi. "Un pari contre moi-même. Saut et atterrissage. Sang sur la face. Se voir écrasé sur place. Faire face au spectacle." Aujourd'hui, Yumi, je paye en songe mes frasques.
Grâce à toi, j'ai pu mettre des mots sur mes maux. J'ai pu trouer ma carapace et sortir au grand air. J'ai pu entrevoir un instant ce chemin que tu empruntais pour ton plaisir indolore. Cette flamme qu'ensemble nous avions allumée, attisée pour deux mois de plénitude, ici je finis de l'éteindre. Tu n'es pas fautive, je suis un monstre de haine. Je t'ai concrétisée, objétisée, manipulée. J'ai fait de toi ce que jamais tu ne seras. Je me ferai Hara-kiri pour toi. Alors, ma tendre aimée, oublies ce que tu sais de moi. Si j'éteins cette flamme, c'est pour mieux la rallumer. Si je la mouille entre mes doigts, c'est pour mieux la faire briller. Ici, ma belle fleur de lotus, je contemple tes traits, et il est vrai que tu n'as pas changée. Ton authenticité m'aura toujours coupée le souffle.
Aujourd'hui, Yumi, je fais le grand saut. J'efface mes idéaux. Je te promets que tu seras ma seule réalité. Je te promets que je t'aimerai pour ta personnalité. Je te jure que ma loyauté sera inégalable, et que jamais je ne te décevrai. Et si ça arrive, alors je n'aurai plus qu'à m'enterrer six pieds sous terre. M'aimeras-tu si je condamne mon attitude et qu'enfin je lâche prise ? M'aimeras-tu si je cesse cet abominable contrôle sur moi-même ? M'aimeras-tu si je suis sincère ?"
Yumi referma le cahier vert. Sur sa couverture, une banale étiquette indiquait "Ulrich Stern", de la même écriture serrée que ce qu'elle venait de lire. Yumi tremblait. Des larmes venaient aux coins de ses yeux bridés.
Celui-ci date de 2014
" Ces après-midi d'amour sont les plus belles choses que j'ai vécues avec elle. Quand le soleil traversait les rideaux mais que la chambre était sombre comme la nuit. Quand les caresses se faisaient douces, dans la léthargie du début d'après-midi. Nos sourires se confondaient où nos bouches se fondaient. Néanmoins, je restais éveillé et bien conscient. Je ne pouvais lâcher prise. Et mon incapacité à capituler m'usait avec violence. Son parfum, une chimère. Son regard, une illusion. Son corps, un désir inassouvi. Malgré cela, je persistais dans mon entêtement. Je finissais par ne plus voir en elle qu'un prétexte. Elle n'était plus une personne. Et elle me disait que j'étais faible, que je n'étais rien. Que j'étais incapable de me laisser aller dans cette euphorie qui la comblait toute entière.
Je n'étais plus à la hauteur. Et je ne l'avais jamais vraiment été. Je me souvenais de ses baisers, je me souvenais de cet amour qui nous liait, mais rien n'aurait pu m'y ramener. C'était le passé, révolu et irrésolu. Les frissons de ses cheveux sombres sur mes joues, l'émotion que je lisais dans ses grands globes doux, ses lèvres pulpeuses et si rouges; son absence froide et amère, ses yeux qui me lançaient des balles de révolver, et son attitude qui m'intimait de me taire; tout cela participait de mon manque. Elle avait été ce que j'avais de plus cher, mais n'était plus qu'une poupée de porcelaine, et sa peau laiteuse de japonaise se faisait de plus en plus céramique. J'avais craint de la briser avec mes idéaux pudiques et austères, mais elle était bien entière. Pas une fissure n'abimait son corps objet, rien ne la rendait plus forte que mon éloignement.
J'avais fait d'elle une image hostile et éphémère; une intruse farouche, inhospitalière. Elle n'était plus qu'un concept, plus qu'une substance; plus rien d'autre que cette chose malléable à ravir. Je n'avais pas pu la suivre là où elle allait. Lâcher prise m'était impossible. Ces orgasmes n'étaient plus que des fantasmes. Ma réalité m'était devenue préjudiciable. Et voilà qu'un jour, elle est partie. Elle m'a quittée comme on arrête la cigarette: sans regret, dégoûtée, malade et salie, souillée de doutes et de culpabilité.
Aujourd'hui, Yumi, je suis au bord de cette falaise que j'ai tant vue en rêve. Aurais-je un jour le courage de m'excuser ? De me faire pardonner ? Pourrais-je un jour t'aimer à ta juste valeur ? Tu sais, ce n'est pas simple de t'aimer. Aujourd'hui, Yumi, je suis au bord du gouffre. Littéralement, et figurativement. Aujourd'hui Yumi, je crois qu'il n'est plus question de courage, de bravoure ou de loyauté. Peux-tu voir cette honte qui tournoie dans mon encéphale ? Aujourd'hui, Yumi, je sais que la seule chose qui pourra ranimer mon cœur, ces sont tes bras, bâtons de chairs incolores, tendrement posés sur moi. "Un pari contre moi-même. Saut et atterrissage. Sang sur la face. Se voir écrasé sur place. Faire face au spectacle." Aujourd'hui, Yumi, je paye en songe mes frasques.
Grâce à toi, j'ai pu mettre des mots sur mes maux. J'ai pu trouer ma carapace et sortir au grand air. J'ai pu entrevoir un instant ce chemin que tu empruntais pour ton plaisir indolore. Cette flamme qu'ensemble nous avions allumée, attisée pour deux mois de plénitude, ici je finis de l'éteindre. Tu n'es pas fautive, je suis un monstre de haine. Je t'ai concrétisée, objétisée, manipulée. J'ai fait de toi ce que jamais tu ne seras. Je me ferai Hara-kiri pour toi. Alors, ma tendre aimée, oublies ce que tu sais de moi. Si j'éteins cette flamme, c'est pour mieux la rallumer. Si je la mouille entre mes doigts, c'est pour mieux la faire briller. Ici, ma belle fleur de lotus, je contemple tes traits, et il est vrai que tu n'as pas changée. Ton authenticité m'aura toujours coupée le souffle.
Aujourd'hui, Yumi, je fais le grand saut. J'efface mes idéaux. Je te promets que tu seras ma seule réalité. Je te promets que je t'aimerai pour ta personnalité. Je te jure que ma loyauté sera inégalable, et que jamais je ne te décevrai. Et si ça arrive, alors je n'aurai plus qu'à m'enterrer six pieds sous terre. M'aimeras-tu si je condamne mon attitude et qu'enfin je lâche prise ? M'aimeras-tu si je cesse cet abominable contrôle sur moi-même ? M'aimeras-tu si je suis sincère ?"
Yumi referma le cahier vert. Sur sa couverture, une banale étiquette indiquait "Ulrich Stern", de la même écriture serrée que ce qu'elle venait de lire. Yumi tremblait. Des larmes venaient aux coins de ses yeux bridés.