La Famille
Bonjour tout le monde, je vous présente aujourd'hui une nouvelle fiction toujours dans le même style que d'habitude avec des meurtres et des scènes qui peuvent choquer les plus jeunes, vous voilà prévenus !!
Sur ce, voici le chapitre 1 !!
Chapitre 1
Le jour venait de se lever sur la ville de Paris, encore envahie par la brume matinale.
Les rayons du soleil levant filtraient à travers la brume et les fenêtres du collège-lycée Kadic, dans le XVème Arrondissement de Paris.
Un jeune garçon regardait par la fenêtre ce magnifique spectacle : c'était un petit blond, avec de grands yeux bleus et une tenue entièrement bariolée, principalement violette.
Soudain, une voix résonna derrière le garçon, gâchant ce moment de pur contemplation :
- Bon, tu te dépêches, Odd, on va être en retard !
Le dénommé Odd détourna les yeux de la fenêtre et fixa en souriant son colocataire, un jeune garçon brun avec des yeux marrons, un tee-shirt vert et des chaussures marrons qui tapait imperturbablement des pieds devant l'entrée de la chambre.
Odd s'avança doucement avec un grand sourire, puis il dit d'une voix moqueuse :
- Oh, ça va Ulrich, il n'y a pas le feu !
Ulrich soupira, se tourna vers la porte, l'ouvrit et dit sans se retourner :
- Si tu me cherches, je suis avec les autres au réfectoire !
Sur ses mots, il quitta la pièce en refermant la porte derrière lui.
Odd soupira et marmonna :
- Il pourrait être de meilleure humeur, le matin, quand même !
Puis il détourna le regard de la porte et regarda la «porcherie», comme l'appelait Ulrich, dans laquelle il dormait avec ce dernier.
La chambre était complètement sans dessus-dessous, des vêtements traînaient sous le bureau, au milieu des morceaux de chips et des bouts de feuilles qui reflétaient bien les soirées qu'Ulrich passait à essayer de faire les rédactions demandés par les profs.
Odd se mit à sourire quand il entendit des bruits dans un des tiroirs de la grande armoire qui regroupait tout l'indispensable et il plongea les mains dedans....pour en sortir un petit fox-terrier à poil court, qui se mit à japper et à lécher son maître avec toute l'énergie dont il disposait.
Odd demanda lentement à l'animal :
- Alors, Kiwi, on va se promener ?
L'animal aboya pour montrer son accord, le cri de l'animal étant étouffé par Odd et il sortirent en prenant bien soin de refermer la porte derrière eux.
Quelques minutes plus tard, Odd se baladait dans le parc du collège en regardant distraitement Kiwi, qui gambadait joyeusement et s'arrêtait à chaque arbre quasiment pour faire ses besoins.
L'excentrique ne pouvait s'empêcher d'admirer la simplicité de vie de son animal : il mange, il fait ses besoins, il joue et il dort.
- Ce doit être la vie parfaite ! Se dit intérieurement le blond en voyant son chien gambader joyeusement.
Alors, Odd s'allongea sur l'herbe fine et douce du parc, rappela son chien en sifflant doucement et commença à regarder les nuages.
Il ne détourna pas un seul instant son regard, même quand Kiwi vint s'allonger au creux de son bras. Il oublia ses amis qui l'attendaient au réfectoire, les cours.... Il se concentra juste sur la contemplation des nuages qui avançaient paisiblement grâce au vent qui faisait également doucement bouger la mèche assez spéciale du blagueur de service.
Au bout d'un moment à contempler les nuages, il remua le bras, se redressa sur les genoux et regarda sa montre : il était 9h30. Odd haussa les épaules et dit en baillant :
- Les cours commencent dans une demi-heure, on a le temps n'est ce pas, Kiwi ?
Mais le chien ne lui répondit car il dormait paisiblement au creux du bras de son maître.
L'excentrique sourit tendrement et enlaça doucement et amoureusement son toutou préféré, puis il se laissa doucement gagner par le sommeil, il ferma les yeux et s'effondra contre un arbre, endormi.
Au bout de plusieurs heures de sommeil, une main se posa brutalement sur l'épaule d'Odd, qui se réveilla en sursaut : devant lui se tenait Mr Delmas, qui lui tenait fermement le bras et Jim, qui maintenait Kiwi contre son ventre pour l'empêcher de s'enfuir.
Le proviseur regarda sa montre et dit d'un ton brusque au blond, qui se remettait lentement de son réveil brutal :
- Les cours ont commencé depuis plus de deux heures, Mr Della Robbia ! Heureusement que ma fille vous a vu vous diriger vers le parc parce que nous étions prêt à appeler la police pour signaler votre disparition ! Et deuxièmement...
Le proviseur tendit son autre main vers Kiwi, qui se débattait en hurlant à la mort, et il demanda sans se préoccuper des supplications de la bête :
- Est ce que je peux savoir ce que fait ce chien dans mon établissement ? Il est pourtant clairement stipulé que les animaux domestiques sont interdits dans l'enceinte du collège !
Odd leva lentement la tête et plongea son regard bleu azuré dans les yeux noirs du proviseur, qu'il soutint pendant quelques minutes sans rien dire.
Le silence et le conflit de regards ne fut interrompu que par les gémissements incessants du chien, que Jim essayait de faire taire par tous les moyens.
Le proviseur rompit le silence en soupirant et en disant :
- Vu que vous ne voulez pas parler, Mr Della Robbia, l'affaire va se terminer dans mon bureau !
Sur ses mots, il saisit le fautif par le bras et l'entraîna vers l'administration, suivi par Jim qui empêchait le chien de s'échapper pour rejoindre son maître...
Pendant ce temps, l'ambiance est assez sombre dans le bureau du commissaire du XVème Arrondissement.
La pièce est remplie d'antiquités, comme un vieil ordinateur installé sur un vieux, mais luxueux bureau qui renferme plusieurs grands tiroirs dans lesquels le commissaire range toutes ses affaires.
Sur les murs sont collés une multitude d'articles de journaux relatant des faits divers, mais également des vieilles décorations de guerre (médailles...) qui sont placardés dans une grande vitrine placée juste en face de la porte.
Mais la plus vieille et respectueuse antiquité est bien sans conteste l'homme assis devant l'ordinateur, en train de taper inlassablement les lignes d'un rapport de police qu'il devra présenter lors de la prochaine réunion.
Le commissaire doit avoir une soixantaine d'années, il a de courts cheveux bruns avec des mèches blanches, notamment autour des oreilles, une grosse moustache noire et une barbe des premiers jours.
Il porte un uniforme de policier bleu avec un képi et une matraque, avec une grosse bosse sur la jambe qui trahit l'emplacement d'une arme.
Au bout d'un moment à taper, le commissaire soupira, se leva lentement en faisant attention à son dos et sortit du bureau en refermant la porte à clé. Il avança lentement dans le commissariat et arriva dans la salle commune, dans laquelle se trouvait deux policiers en train de discuter tout en prenant un café.
Le premier policier est un grand blond aux yeux bleus qui doit être âgé d'une trentaine d'années, il possède une longue barbe et une grosse moustache touffue.
Le second policier est de dos, donc le commissaire ne put voir que ses longs cheveux noirs qui lui arrivent aux épaules.
Le commissaire toussota légèrement, ce qui fit sursauter les deux policiers, qui se retournèrent immédiatement et fixèrent leur patron en attendant les ordres qu'il allait sûrement leur donner.
Le commissaire soupira de nouveau et demanda au premier policier :
- James, va voir si le médecin légiste a trouvé quelque chose sur le corps de la dernière victime.
Le dénommé James fit un signe de la tête positif, puis sortit de la pièce, laissant le commissaire seul avec le second policier.
Le commissaire fixa un instant le second policier, qui possédait de grands yeux verts qui pouvaient exprimer une facette de sentiments exceptionnelle.
Le second policier se mit à sourire et demanda d'une voix tranquille et posée au commissaire :
- Alors, commissaire Pater, qu'est ce que je dois faire ?
Le commissaire Pater ne répondit pas à sa question, mais il demanda :
- Où est passé votre collègue, Tramos ?
Tramos dit lentement :
- McLaren ? Il est en train d'interroger la veuve de la dernière victime, il est doué pour faire parler les femmes !
Pater se mit à sourire, puis enchaîna en disant :
- Préviens le qu'il y aura un briefing dans une vingtaine de minutes !
Tramos hocha la tête et sortit son téléphone pendant que Pater se retournait et sortait lentement de la pièce.
Pendant ce temps, dans une maison à proximité de la Seine
McLaren se tenait, immobile, assis sur le canapé en train de regarder la veuve qui pleurait toutes les larmes de son corps.
C'était un bel homme : il mesurait environ 1m95, avait des cheveux blonds coupés courts et de grands yeux marrons qui fixaient la veuve avec compassion et pitié.
Il tenait dans sa main un carnet dans lequel il notait toutes les déclarations de la femme qui se tenait devant lui.
La veuve, elle, était une belle femme d'environ 40 ans, avec de longs cheveux bruns et des grands yeux bleus rougis par les larmes.
McLaren demanda d'une voix douce et compatissante :
- Mme Kenny, est ce que votre mari s'était fait des ennemis ?
Mme Kenny sécha ses larmes, puis répondit d'une voix enrouée :
- N..Non, Jacques n'avait aucun ennemi, tous ses collègues de bureau l'adoraient, il n'avait aucun problème d'argent, aucune dette.. Rien !
Et elle repartit de plus belle dans une crise de larmes.
McLaren regardait la scène avec compassion quand il sentit que son téléphone vibrait : il le sortit doucement et regarda le message qui disait :
- Briefing dans 20min ! Tramos
Immédiatement, McLaren rangea son carnet dans sa poche, s'approcha de la veuve éplorée et lui dit :
- Mme, je dois y aller ! Contactez-nous si d'autres informations vous reviennent en tête !
Et sur ses mots, il sortit de la maison tout en lançant un dernier regard de biais à la veuve...
30 min plus tard au commissariat de police du XVème Arrondissement
Cinq personnes se tenaient autour d'une grande table au milieu de la salle de réunion située au rez de chaussée du commissariat, en face de la rue. Au milieu de la table était posée une grande carte de Paris, avec des punaises rouges plantés à des endroits précis de la carte. La carte était entourée par cinq photos représentant des hommes bruns, tous d'une quarantaine d'années à vue d’œil.
Le commissaire Pater trépignait du pied en pestant contre le retard de McLaren, Tramos et James discutaient tranquillement dans un coin de la pièce, un homme en tenue de médecin examinait la carte et un homme en costard regardait fixement la porte.
Au même moment, McLaren entra en trombe dans la pièce, complètement essoufflé sous les regards amusés de ses collègues et le regard assassin du commissaire qui dit d'un ton sec :
- Vous êtes en retard, McLaren !
McLaren répliqua en reprenant son souffle :
- Il y avait des bouchons et les automobilistes n'ont pas voulu me laisser passer, malgré le gyrophare !
Soudain, une voix moqueuse résonna dans le dos de McLaren :
- Vous savez encore comment vous servir du gyrophare de la voiture ?
McLaren ouvrit la bouche, mais ce fut le commissaire Pater qui répliqua :
- Agent Smith, si vous êtes là, c'est uniquement parce que le gouvernement l'a exigé, alors taisez vous et écoutez mes hommes !
L'agent Smith, piqué au vif, se renfrogna dans un coin de la pièce pendant que le commissaire Pater, après l'avoir fusillé du regard, se tourna vers la carte et commença :
- Mrs, vous savez comme moi qu'un meurtre étrange a eu lieu dans le XVème Arrondissement de Paris récemment ! Je vais laisser le Dr Valentine vous présenter les circonstances du meurtre !
Le Dr Valentine releva les yeux de la carte : c'était un homme noir au crane rasé d'une quarantaine d'années qui portait une blouse blanche de médecin et des gants en latex blancs.
Le docteur s'éclaircit la voix, puis commença à parler en désignant la première photo :
- Notre victime se nomme Jacques Kenny, c'était un ingénieur spécialisé dans l'automobile, qui a été enlevé il y a 2 jours et qui a été retrouvé mort dans un conteneur en route pour la déchetterie ! D'après mon rapport d'autopsie, il a été tué de 5 balles de revolver dans la nuque, il n'a rien pu faire !
McLaren enchaîna en disant :
- Sa veuve avait signalée sa disparition il y a 2 jours, quand elle s'étonnait qu'il ne soit pas revenu du travail !
James s'avança à son tour, se posta devant la carte et désigna une à une les autres photos en disant :
- Il y a eu d'autres meurtres avec le même mode opératoire ces deux dernières semaines : à chaque fois, la victime était enlevée le jour avant la découverte de son corps et elle a été tuée à chaque fois d'une ou deux balles dans la tête ! Tous les indices concordent pour dire qu'on a affaire à un tueur en série !
L'agent Smith fit un petit rire dédaigneux, puis enchaîna en disant :
- Les services secrets ont mené l'enquête de leur côté et soupçonnent un groupe terroriste regroupant les plus grands et plus puissants criminels de la planète, « La Famille », d'être responsable de cette série de meurtres ! Selon nos informations, leur QG serait situé à Paris !
Tramos, complètement incrédule, demanda à l'agent en fronçant les sourcils :
- Et comment pouvez vous affirmer que cette secte est responsable de cette série de meurtres ?
L'agent Smith continua, toujours sur ce même ton dédaigneux et supérieur :
- Nous avons un agent infiltré dans la secte, qui nous a fourni le signalement physique d'un homme qu'il a vu, mort au milieu d'une salle de réunion ! Et l'homme décrit correspond trait pour trait à Jacques Kenny !
McLaren demanda alors sur un ton ironique :
- Alors, si vous êtes sur que c'est ce groupe terroriste qui est responsable, pourquoi vous ne le démantelez pas ?
Smith soupira et continua sur un ton empli de mépris :
- De un, nous n'avons pas de preuves concrètes et de deux, ce sont les criminels les plus puissants : d'un point de vue politique, ils sont intouchables !
Les policiers écoutaient en fronçant les sourcils jusqu'à ce que le Dr Valentine fasse une remarque :
- En tout cas, si cette organisation est responsable de ces meurtres, ça ne veut pas dire que c'était à chaque fois la même personne qui tuait les victimes ? Parce que le dernier meurtre était d'une violence sans précédent comparé aux précédents meurtres ! La tête de l'homme était presque complètement arrachée, il était presque impossible de l'identifier !
L'agent Smith regarda fixement le médecin légiste, puis confirma en souriant :
- En effet, Dr Valentine, ce n'est pas le même tueur à chaque fois, ce qui explique les différences radicales de violence que l'on peut apercevoir dans la tête des victimes, au sens propre du terme ! Sur ce, je vous laisse, j'ai une réunion au QG !
Sur ces mots, l'agent Smith sortit tranquillement de la pièce en sifflant, et referma la porte derrière lui.
Après que l'agent soit parti, le commissaire soupira bruyamment et marmonna, sous le regard amusé des autres personnes présentes dans la pièce :
- Cet agent commence sérieusement à me casser les pieds à nous prendre de haut ! Mais bon, passons à la suite du briefing, veuillez tous regarder cette carte !
Les policiers se rapprochèrent ainsi que le Dr Valentine et ils regardèrent tous les punaises rouges pendant que le commissaire Pater demandait :
- Observez bien la position des punaises, qui correspond aux endroits où les cadavres ont été trouvés ! Vous ne remarquez pas quelque chose de particulier, Mrs ?
Les policiers regardèrent fixement les punaises pendant quelques minutes, jusqu'à ce que McLaren brise le silence en disant :
- Si on réunit par des traits les cinq punaises, on obtient un cercle ! Et le centre de ce cercle est cet endroit !
McLaren posa son doigt sur un endroit de la carte pile au centre du cercle puis il demanda :
- Commissaire, quel est cet endroit ?
Le commissaire Pater fit un sourire désolé puis lui dit :
- Je suis vieux, McLaren, et j'ai la mémoire qui faiblit ! Si je vous ai convoqué, ce n'est pas pour rien ! Sinon, je vous aurais juste dit « Rendez-vous à cet endroit ! »
Soudain, Tramos, qui regardait fixement la carte depuis cinq minutes, posa son doigt sur le bâtiment et dit :
- Je crois que c'est le collège-lycée Kadic, commissaire ! Ma fille est scolarisée là-bas, donc je connais à peu près l'emplacement sur la carte !
Le commissaire Pater regarda son employé en souriant puis il se tourna vers ses hommes et dit :
- Il est temps de faire quelque chose, Mrs ! Il faut qu'on empêche cette «organisation», comme dirait l'agent Smith, de commettre de nouveaux meurtres ! On va se constituer en équipe !
Pater désigna de sa main ripée Tramos et James, puis leur dit :
- Vous deux, vous allez réinterroger les veuves des victimes et les personnes qui ont découverts les corps afin de trouver d'éventuels nouveaux indices !
Sans attendre de réactions, il se tourna vers le Dr Valentine qui observait la scène, adossé au mur avec les bras croisés, et il lui dit :
- Vous, docteur, vous allez réexaminer les cadavres de nos victimes pour voir notamment si c'est la même arme de même calibre qui les a tués !
Le Dr Valentine hocha la tête pour montrer son accord pendant que le commissaire se tourne vers McLaren et lui dit :
- McLaren, tu viens avec moi ! On va interroger les gens du collège-lycée Kadic et j'ai besoin de quelqu'un qui sait s'y prendre avec les enfants !
McLaren acquiesça d'un signe de tête avec un sourire détendu, puis le commissaire termina en disant :
- C'est tout ! Rompez !
Un à un, les policiers et le docteur sortirent de la pièce. Le commissaire jeta un coup d’œil rapide à la pièce, soupira, se retourna en se tenant le dos, sortit et referma la porte derrière lui à clé après avoir éteint la lumière.
Soudain, après plusieurs longues minutes de silence, une ombre passa devant la fenêtre, sortit un appareil et fit un cercle dans cette même fenêtre. Après quelques minutes, une main passa dans le trou formé par l'appareil et ouvrit la fenêtre en ne faisant aucun bruit.
L'homme masqué s'introduisit dans la salle de réunion, s'avança doucement et ferma d'un geste sec les rideaux donnant sur la rue ainsi que ceux donnant sur la salle de réception.
Au même moment, la réceptionniste, qui regardait distraitement dans la direction de la salle de réunion, vit les rideaux se fermer brusquement. Elle sursauta, mais prit son courage à deux mains et se dirigea lentement vers la salle de réunion, le bruit de ses talons résonnant sur le carrelage de la salle de réception.
L'homme masqué, alerté par le bruit des talons, sortit rapidement son portable et prit en photo, en faisant bien attention de ne pas activer le flash, la carte avec les punaises et les photos des victimes.
La réceptionniste, alertée par un petit bruit venu de la salle de réunion, ouvrit brusquement la porte, mais il n'y avait personne.
Interloquée, elle entra dans la salle et rouvrit les rideaux, faisant passer un minimum de lumière dans la pièce.
La femme réexamina une dernière fois la sombre pièce, puis elle dit à voix haute :
- Ça doit être mon imagination ! Je me mets à perdre la boule !
Sur ses mots, elle referma doucement la porte derrière elle, sans voir que la fenêtre donnant sur la salle était ouverte....
Pendant ce temps, l'homme masqué enleva son masque tout en restant penché sous la fenêtre, puis il se redressa en reprenant son souffle.
Son costard était un peu froissé, mais il parvint quand même à regarder les photos prises à la va-vite dans la salle de réunion.
Au bout d'un moment, l'agent Smith posa son doigt sur son téléphone, plus précisément sur le centre du petit cercle formé par les punaises, puis il étouffa un cri, sélectionna un contact dans son répertoire et lui envoya les photos avec comme message :
- D'après la carte, des indices se trouvent au collège-lycée Kadic ! Rendez-vous là-bas ! Pater et ses hommes doivent déjà y être ! Smith
Après avoir terminé son message, Smith rangea son téléphone dans sa poche et retourna dans la rue en sifflant comme si de rien n'était, sans voir la personne qui le surveillait à travers les rideaux restés fermés de la salle de réunion.
Le mystérieux bonhomme se mit à sourire, puis sa tête disparut du champ de vision...
5min après la fin de la réunion
Odd se tenait droit sur sa chaise et fixait d'un œil imperturbable le proviseur qui lui répétait depuis maintenant plus de 20 min le même sermon :
- Votre comportement est inacceptable, Mr Della Robbia ! Vous séchez volontairement les cours et vous vous permettez en plus de ramener ce...chien dans mon établissement !
Tout en disant ça, le proviseur se tourna et dévisagea d'un geste de la main le chien emprisonné dans les bras de Jim et qui hurlait à la mort.
Odd dit d'un ton tranquille au proviseur qui se retourna immédiatement pour le dévisager :
- Comme je vous l'ai déjà répété, ce chien n'est pas à moi ! Et je ne voulais pas sécher les cours, j'étais juste parti promener Kiwi...
Odd s'interrompit immédiatement et se mordit la langue : il venait de faire une immense boulette. Le proviseur l'avait d'ailleurs remarqué et il souriait sous sa barbe noire, il se leva, dévisagea le blond qui ne savait plus où se mettre et il commença sa phrase :
- Et bien, Mr Della Robbia, vous savez comme moi que vous allez être...
Mais il fut interrompu par l'arrivée en trombe du jardinier dans son bureau. Le jardinier, de son nom Michel Rouiller, était un homme d'une quarantaine d'années avec des cheveux noirs et des yeux de la même couleur. Il portait une chemise jaune avec des traits rouges et une salopette verte de jardinier. Son visage était rouge et il était complètement essoufflé, preuve qu'il avait couru une longue distance.
Le proviseur dévisagea le jardinier et demanda d'une voix rauque et mécontente :
- Qu'est-ce que vous voulez, Michel ?
Mr Rouiller dit lentement, en reprenant son souffle :
- Il y a...des policiers...devant la grille..ils demandent...à vous parler !
Le proviseur, étonné, marmonna :
- Des policiers devant mon établissement ? Mais pourquoi...
Soudain, Delmas s'interrompit, fixa brièvement Odd puis se tourna vers Jim qui maintenait toujours Kiwi et lui dit :
- Surveillez Mr Della Robbia, Jim !
Le surveillant acquiesça d'un signe de la tête et le proviseur se précipita vers la porte. Il s'apprêtait à la franchir quand il se ravisa, un sourire émergea sur son visage et il demanda sans se retourner :
- Jim, pouvez-vous allez me chercher les amis de Mr Della Robbia et les amener dans mon bureau ? Moi, je vais «escorter» Odd !
Odd fronça les sourcils en remarquant que le proviseur avait utilisé son prénom mais il ne put répliquer car Delmas le saisit violemment par le bras et le traîna de force hors de la pièce.
Pendant ce temps, devant la grille, le commissaire Pater grognait en regardant sa montre :
- Ça va faire 5min que ce jardinier est parti ! Il n'y a personne dans ce lycée ou quoi ?
McLaren étouffa un sourire en voyant son patron grogner comme il le faisait tout le temps. Au lieu de répliquer, il saisit son portable qui venait de vibrer et il lut rapidement le visage du Dr Valentine qui disait :
- D'après les blessures et après l'analyse des balles, je peux affirmer que c'est le même calibre ! Pour savoir si c'est la même arme, il va falloir attendre quelques heures, le temps que les analyses se terminent !
Il se tourna rapidement vers le commissaire Pater et lui dit :
- C'est le même calibre d'après le Dr Valentine !
Le commissaire sourit et dit d'une voix faible tout en se tenant le dos :
- J'en étais sur ! Ah...mon dos me fait encore plus souffrir que d'habitude, ce n'est pas normal !
Soudain, le commissaire s'adossa à la voiture de police derrière lui et sourit en voyant arriver trois personnes : le jardinier et un barbu qui traînait un enfant derrière lui.
Le proviseur arriva devant les policiers et demanda tout en maintenant Odd pour qu'il ne parvienne pas à s'enfuir :
- Qu'est-ce que vous voulez, Mrs ?
McLaren, au lieu de répondre directement à la question, répliqua en regardant Delmas avec un regard assassin :
- Que vous lâchiez cet enfant en premier lieu !
Delmas se tourna vers le commissaire Pater qui le fusillait également du regard et, en soupirant, il lâcha Odd qui s'effondra sur le sol et courut en direction des bâtiments.
Le proviseur suivit distraitement Odd du regard, puis se retourna pour fixer les policiers qui demandèrent :
- Est-ce que vous pouvez ouvrir cette grille ? Nous devons interroger tous les élèves et le personnel de ce lycée !
Delmas ouvrit la bouche,mais ce fut le jardinier qui répliqua à sa place :
- Et peux-on savoir pourquoi ?
Le commissaire Pater répondit simplement :
- Affaire lié à la Sécurité Nationale ! Maintenant, vous nous laissez rentrer !
Delmas soupira bruyamment et fit un signe de la tête au jardinier, qui ouvrit les grilles dans un bruit horrible.
McLaren répliqua en souriant :
- Eh ben, c'est pas trop tôt !
Et, sur cette phrase, il passa avec le commissaire Pater sur le chemin de terre sans adresser un seul regard au proviseur, et ils s'engagèrent dans le parc en direction des bâtiments.
Le proviseur les regarda s'éloigner et demeura silencieux, jusqu'à ce que le jardinier lui glisse dans le creux de l'oreille :
- Et s'ils les trouvent ?
Delmas sourit et dit lentement :
- Ils ne les trouveront pas, Michel, faîtes-moi confiance ! Maintenant, retrouvez-moi Della Robbia et que ça saute !
Le jardinier sursauta et partit en courant dans le parc, pendant que le proviseur refermait les grilles et s'engageait sur le chemin de terre à la suite des policiers.
Mais, pendant ce temps, dans une grosse berline noire garée un peu plus loin, un homme en costard-cravate noir avec une oreillette et de grosses lunettes de soleil noires observait le proviseur s'éloigner avec des jumelles.
Il se tourna vers son collègue assis du côté passager, qui n'avait rien en commun avec lui : en effet, c'était un grand hispanique baraqué portant un chapeau de cow-boy et un débardeur bleu qui faisait ressortir ses muscles gros comme des pastèques. Il fixa longuement son collègue puis demanda à l'homme assis à l'arrière :
- Smith, t'es bien sur que c'est ici ?
L'agent Smith se mit à sourire dans l'ombre et répliqua calmement :
- Je suis sur que ce collège est le centre du cercle formé par les punaises, Oblong ! Arrête de t'inquiéter et trouve-moi une entrée !
L'agent Oblong soupira, posa ses jumelles sur le tableau de bord et dit :
- Il y a bien une petite entrée dans le mur d'enceinte, mais..
Ce fut le troisième agent qui répliqua avec un fort accent mexicain :
- Mais quoi ?
Oblong se tourna vers Smith et demanda :
- Pourquoi on a pas parlé à nos supérieurs de cette histoire ? Ils auraient pu nous envoyer des renforts...
Smith poussa un soupir agacé et répéta ce qu'il avait déjà dit plus de 10 fois :
- De un, le colonel n'aurait jamais consenti à cette opération et de deux, il n'y a que toi, Sanchez et moi qui sont affectés à la recherche d'éléments pour se débarrasser définitivement de «La Famille» ! Les autres agents sont déjà occupés à interroger les membres de «La Famille» qui ont été capturés, alors arrête de te plaindre et allons-y dans ce collège !
Les trois hommes s’apprêtèrent à sortir de la voiture jusqu'à ce que Sanchez demande :
- Le proviseur ne vous paraît pas suspect, non ?
Smith arrêta de bouger, se tourna vers Oblong qui avait entrouvert la porte et dit :
- Oblong, reste là et fais-moi une recherche sur les employés de ce lycée !
Oblong soupira, referma la portière, saisit son portable et marmonna tout en voyant Smith et Sanchez se diriger vers la grille :
- Comme d'habitude, c'est moi qui est mis à l'écart !
Pendant ce temps au QG de «La Famille»
Un homme entra tranquillement dans une vaste pièce sombre et peu décorée, seulement quelques vieilles tapisseries bordaient les longs murs faits en briques. Dans cette immense salle de réunion se trouvait un homme assis dans l'ombre, sur une sorte de trône avec des accoudoirs qui illuminaient de leur blancheur les côtés de la pièce, mais ne dévoilait pas l'homme au centre, qui était en train de discuter avec un autre homme inconnu et Edward Kant, la nouvelle recrue de «La Famille».
L'homme s'arrêta sur le pas de la porte et toussota légèrement : les trois hommes se retournèrent brusquement et se mirent à sourire en voyant l'homme mystérieux.
Le chef tendit la main et dit à voix haute :
- Viens t'asseoir parmi nous, Delano !
Le dénommé Delano se mit à sourire et s'avança pour aller s'asseoir à côté de Kant. L'homme inconnu, soupçonneux, demanda :
- Tu devrais pas être au boulot, là ?
Delano sourit et dit d'une voix tranquille :
- Je te rappelle qu'on est vendredi soir, Dexter, je suis en congé, là !
Le dénommé Dexter se tut et se raplatit sur sa chaise pour écouter Delano.
De son nom complet Blake Dexter, le dernier membre influent de «La Famille» était un cow-boy d'une cinquantaine d'années, portant un chapeau de cow-boy blanc assorti à sa tenue, toute blanche également. Il avait des yeux bleus comme la mer, un crane chauve et il fixait Delano avec méfiance.
Soudain, il sortit une immense mitrailleuse avec deux chargeurs superposés sur les côtés de l'arme qu'il posa sur la table sous le regard émerveillé de Kant qui demanda :
- Où est-ce que vous avez eu cette arme, Mr Dexter ?
Dexter sourit et répondit calmement :
- Je suis un trafiquant d'armes, j'ai juste eu à l'acheter ! Et appelle-moi Dexter, simplement !
Soudain, un léger toussotement se fit retentir et les deux hommes relevèrent la tête pour voir le chef qui les fixait avec un regard sombre et qui demanda :
- J'espère que nous ne vous dérangeons pas ?
Dexter répliqua en disant d'une voix rapide et un peu inquiète :
- Excuse-nous, Patron !
Kant déglutit en voyant son patron, mais il déglutit encore plus en voyant le regard de Delano, un regard meurtrier et dénué de sentiments. Il s'arrêta donc de regarder la mitrailleuse et se concentra sur son patron.
Delano pensa :
- Ce type est très influençable, il pourrait me servir !
Cependant, il vit Dexter qui se raplatit sur sa chaise, rangea sa mitrailleuse dans une mallette placée à côté de sa chaise et se pencha pour écouter son patron. Il croisa le regard de Delano, mais ne broncha pas comme Kant, ce qui fit sourire silencieusement Delano qui pensa :
- Celui-là, par contre, je vais devoir le surveiller de près ! Il risque de me causer des problèmes !
Delano, perdu dans ses pensées, fut rappelé à l'ordre par son chef qui demanda :
- Alors, t'as réussi à chopper le gamin ?
Delano se tourna vers son chef et répliqua, sur le même ton tranquille :
- Les flics étaient en train d'interroger les élèves et je crois même avoir vu les services secrets, donc...
Le chef fronça les sourcils, se tourna vers Kant qui l'observait et il commença :
- Je pense qu'il est temps de lancer l'offensive, Kant ! Je te fournirai les gars et les armes, vous attaquerez dans quelques jours, il faut qu'on choppe cette bande de gamins à tout prix ! Ce sont les sujets idéaux pour nos expériences !
Kant se mit au garde-à-vous et répondit :
- A vos ordres, Mr Blackwell !
Sur ses mots, il quitta la salle sans un regard en arrière.
Blackwell soupira et dit, tout en restant dans l'ombre :
- Il faudra le surveiller, ce nouveau, on sait jamais ce qui pourrait lui arriver.
Dexter répliqua en plaisantant :
- C'est surtout ses victimes qui devraient avoir peur !
Le regard acide que lui lança Blackwell le fit taire immédiatement. Le chef se tourna vers Delano et demanda :
- Le contact au lycée Kadic ?
Delano acquiesça d'un signe de la tête, ce qui fit sourire Blackwell qui se tourna vers Dexter qui ne savait plus où se mettre. Le chef demanda :
- Les autres membres sont en route ?
Dexter acquiesça d'un signe de tête et ajouta :
- Les plus recherchés sont déjà arrivés donc...
Blackwell sourit encore et resta muet pendant une vingtaine de secondes avant de dire :
- Réunion terminée !
Voilà pour ce chapitre qui "pose les bases du scénario" !
Je vous dis à bientôt pour les prochains chapitres et bonne lecture !!
Sur ce, voici le chapitre 1 !!

Chapitre 1
Le jour venait de se lever sur la ville de Paris, encore envahie par la brume matinale.
Les rayons du soleil levant filtraient à travers la brume et les fenêtres du collège-lycée Kadic, dans le XVème Arrondissement de Paris.
Un jeune garçon regardait par la fenêtre ce magnifique spectacle : c'était un petit blond, avec de grands yeux bleus et une tenue entièrement bariolée, principalement violette.
Soudain, une voix résonna derrière le garçon, gâchant ce moment de pur contemplation :
- Bon, tu te dépêches, Odd, on va être en retard !
Le dénommé Odd détourna les yeux de la fenêtre et fixa en souriant son colocataire, un jeune garçon brun avec des yeux marrons, un tee-shirt vert et des chaussures marrons qui tapait imperturbablement des pieds devant l'entrée de la chambre.
Odd s'avança doucement avec un grand sourire, puis il dit d'une voix moqueuse :
- Oh, ça va Ulrich, il n'y a pas le feu !
Ulrich soupira, se tourna vers la porte, l'ouvrit et dit sans se retourner :
- Si tu me cherches, je suis avec les autres au réfectoire !
Sur ses mots, il quitta la pièce en refermant la porte derrière lui.
Odd soupira et marmonna :
- Il pourrait être de meilleure humeur, le matin, quand même !
Puis il détourna le regard de la porte et regarda la «porcherie», comme l'appelait Ulrich, dans laquelle il dormait avec ce dernier.
La chambre était complètement sans dessus-dessous, des vêtements traînaient sous le bureau, au milieu des morceaux de chips et des bouts de feuilles qui reflétaient bien les soirées qu'Ulrich passait à essayer de faire les rédactions demandés par les profs.
Odd se mit à sourire quand il entendit des bruits dans un des tiroirs de la grande armoire qui regroupait tout l'indispensable et il plongea les mains dedans....pour en sortir un petit fox-terrier à poil court, qui se mit à japper et à lécher son maître avec toute l'énergie dont il disposait.
Odd demanda lentement à l'animal :
- Alors, Kiwi, on va se promener ?
L'animal aboya pour montrer son accord, le cri de l'animal étant étouffé par Odd et il sortirent en prenant bien soin de refermer la porte derrière eux.
Quelques minutes plus tard, Odd se baladait dans le parc du collège en regardant distraitement Kiwi, qui gambadait joyeusement et s'arrêtait à chaque arbre quasiment pour faire ses besoins.
L'excentrique ne pouvait s'empêcher d'admirer la simplicité de vie de son animal : il mange, il fait ses besoins, il joue et il dort.
- Ce doit être la vie parfaite ! Se dit intérieurement le blond en voyant son chien gambader joyeusement.
Alors, Odd s'allongea sur l'herbe fine et douce du parc, rappela son chien en sifflant doucement et commença à regarder les nuages.
Il ne détourna pas un seul instant son regard, même quand Kiwi vint s'allonger au creux de son bras. Il oublia ses amis qui l'attendaient au réfectoire, les cours.... Il se concentra juste sur la contemplation des nuages qui avançaient paisiblement grâce au vent qui faisait également doucement bouger la mèche assez spéciale du blagueur de service.
Au bout d'un moment à contempler les nuages, il remua le bras, se redressa sur les genoux et regarda sa montre : il était 9h30. Odd haussa les épaules et dit en baillant :
- Les cours commencent dans une demi-heure, on a le temps n'est ce pas, Kiwi ?
Mais le chien ne lui répondit car il dormait paisiblement au creux du bras de son maître.
L'excentrique sourit tendrement et enlaça doucement et amoureusement son toutou préféré, puis il se laissa doucement gagner par le sommeil, il ferma les yeux et s'effondra contre un arbre, endormi.
Au bout de plusieurs heures de sommeil, une main se posa brutalement sur l'épaule d'Odd, qui se réveilla en sursaut : devant lui se tenait Mr Delmas, qui lui tenait fermement le bras et Jim, qui maintenait Kiwi contre son ventre pour l'empêcher de s'enfuir.
Le proviseur regarda sa montre et dit d'un ton brusque au blond, qui se remettait lentement de son réveil brutal :
- Les cours ont commencé depuis plus de deux heures, Mr Della Robbia ! Heureusement que ma fille vous a vu vous diriger vers le parc parce que nous étions prêt à appeler la police pour signaler votre disparition ! Et deuxièmement...
Le proviseur tendit son autre main vers Kiwi, qui se débattait en hurlant à la mort, et il demanda sans se préoccuper des supplications de la bête :
- Est ce que je peux savoir ce que fait ce chien dans mon établissement ? Il est pourtant clairement stipulé que les animaux domestiques sont interdits dans l'enceinte du collège !
Odd leva lentement la tête et plongea son regard bleu azuré dans les yeux noirs du proviseur, qu'il soutint pendant quelques minutes sans rien dire.
Le silence et le conflit de regards ne fut interrompu que par les gémissements incessants du chien, que Jim essayait de faire taire par tous les moyens.
Le proviseur rompit le silence en soupirant et en disant :
- Vu que vous ne voulez pas parler, Mr Della Robbia, l'affaire va se terminer dans mon bureau !
Sur ses mots, il saisit le fautif par le bras et l'entraîna vers l'administration, suivi par Jim qui empêchait le chien de s'échapper pour rejoindre son maître...
Pendant ce temps, l'ambiance est assez sombre dans le bureau du commissaire du XVème Arrondissement.
La pièce est remplie d'antiquités, comme un vieil ordinateur installé sur un vieux, mais luxueux bureau qui renferme plusieurs grands tiroirs dans lesquels le commissaire range toutes ses affaires.
Sur les murs sont collés une multitude d'articles de journaux relatant des faits divers, mais également des vieilles décorations de guerre (médailles...) qui sont placardés dans une grande vitrine placée juste en face de la porte.
Mais la plus vieille et respectueuse antiquité est bien sans conteste l'homme assis devant l'ordinateur, en train de taper inlassablement les lignes d'un rapport de police qu'il devra présenter lors de la prochaine réunion.
Le commissaire doit avoir une soixantaine d'années, il a de courts cheveux bruns avec des mèches blanches, notamment autour des oreilles, une grosse moustache noire et une barbe des premiers jours.
Il porte un uniforme de policier bleu avec un képi et une matraque, avec une grosse bosse sur la jambe qui trahit l'emplacement d'une arme.
Au bout d'un moment à taper, le commissaire soupira, se leva lentement en faisant attention à son dos et sortit du bureau en refermant la porte à clé. Il avança lentement dans le commissariat et arriva dans la salle commune, dans laquelle se trouvait deux policiers en train de discuter tout en prenant un café.
Le premier policier est un grand blond aux yeux bleus qui doit être âgé d'une trentaine d'années, il possède une longue barbe et une grosse moustache touffue.
Le second policier est de dos, donc le commissaire ne put voir que ses longs cheveux noirs qui lui arrivent aux épaules.
Le commissaire toussota légèrement, ce qui fit sursauter les deux policiers, qui se retournèrent immédiatement et fixèrent leur patron en attendant les ordres qu'il allait sûrement leur donner.
Le commissaire soupira de nouveau et demanda au premier policier :
- James, va voir si le médecin légiste a trouvé quelque chose sur le corps de la dernière victime.
Le dénommé James fit un signe de la tête positif, puis sortit de la pièce, laissant le commissaire seul avec le second policier.
Le commissaire fixa un instant le second policier, qui possédait de grands yeux verts qui pouvaient exprimer une facette de sentiments exceptionnelle.
Le second policier se mit à sourire et demanda d'une voix tranquille et posée au commissaire :
- Alors, commissaire Pater, qu'est ce que je dois faire ?
Le commissaire Pater ne répondit pas à sa question, mais il demanda :
- Où est passé votre collègue, Tramos ?
Tramos dit lentement :
- McLaren ? Il est en train d'interroger la veuve de la dernière victime, il est doué pour faire parler les femmes !
Pater se mit à sourire, puis enchaîna en disant :
- Préviens le qu'il y aura un briefing dans une vingtaine de minutes !
Tramos hocha la tête et sortit son téléphone pendant que Pater se retournait et sortait lentement de la pièce.
Pendant ce temps, dans une maison à proximité de la Seine
McLaren se tenait, immobile, assis sur le canapé en train de regarder la veuve qui pleurait toutes les larmes de son corps.
C'était un bel homme : il mesurait environ 1m95, avait des cheveux blonds coupés courts et de grands yeux marrons qui fixaient la veuve avec compassion et pitié.
Il tenait dans sa main un carnet dans lequel il notait toutes les déclarations de la femme qui se tenait devant lui.
La veuve, elle, était une belle femme d'environ 40 ans, avec de longs cheveux bruns et des grands yeux bleus rougis par les larmes.
McLaren demanda d'une voix douce et compatissante :
- Mme Kenny, est ce que votre mari s'était fait des ennemis ?
Mme Kenny sécha ses larmes, puis répondit d'une voix enrouée :
- N..Non, Jacques n'avait aucun ennemi, tous ses collègues de bureau l'adoraient, il n'avait aucun problème d'argent, aucune dette.. Rien !
Et elle repartit de plus belle dans une crise de larmes.
McLaren regardait la scène avec compassion quand il sentit que son téléphone vibrait : il le sortit doucement et regarda le message qui disait :
- Briefing dans 20min ! Tramos
Immédiatement, McLaren rangea son carnet dans sa poche, s'approcha de la veuve éplorée et lui dit :
- Mme, je dois y aller ! Contactez-nous si d'autres informations vous reviennent en tête !
Et sur ses mots, il sortit de la maison tout en lançant un dernier regard de biais à la veuve...
30 min plus tard au commissariat de police du XVème Arrondissement
Cinq personnes se tenaient autour d'une grande table au milieu de la salle de réunion située au rez de chaussée du commissariat, en face de la rue. Au milieu de la table était posée une grande carte de Paris, avec des punaises rouges plantés à des endroits précis de la carte. La carte était entourée par cinq photos représentant des hommes bruns, tous d'une quarantaine d'années à vue d’œil.
Le commissaire Pater trépignait du pied en pestant contre le retard de McLaren, Tramos et James discutaient tranquillement dans un coin de la pièce, un homme en tenue de médecin examinait la carte et un homme en costard regardait fixement la porte.
Au même moment, McLaren entra en trombe dans la pièce, complètement essoufflé sous les regards amusés de ses collègues et le regard assassin du commissaire qui dit d'un ton sec :
- Vous êtes en retard, McLaren !
McLaren répliqua en reprenant son souffle :
- Il y avait des bouchons et les automobilistes n'ont pas voulu me laisser passer, malgré le gyrophare !
Soudain, une voix moqueuse résonna dans le dos de McLaren :
- Vous savez encore comment vous servir du gyrophare de la voiture ?
McLaren ouvrit la bouche, mais ce fut le commissaire Pater qui répliqua :
- Agent Smith, si vous êtes là, c'est uniquement parce que le gouvernement l'a exigé, alors taisez vous et écoutez mes hommes !
L'agent Smith, piqué au vif, se renfrogna dans un coin de la pièce pendant que le commissaire Pater, après l'avoir fusillé du regard, se tourna vers la carte et commença :
- Mrs, vous savez comme moi qu'un meurtre étrange a eu lieu dans le XVème Arrondissement de Paris récemment ! Je vais laisser le Dr Valentine vous présenter les circonstances du meurtre !
Le Dr Valentine releva les yeux de la carte : c'était un homme noir au crane rasé d'une quarantaine d'années qui portait une blouse blanche de médecin et des gants en latex blancs.
Le docteur s'éclaircit la voix, puis commença à parler en désignant la première photo :
- Notre victime se nomme Jacques Kenny, c'était un ingénieur spécialisé dans l'automobile, qui a été enlevé il y a 2 jours et qui a été retrouvé mort dans un conteneur en route pour la déchetterie ! D'après mon rapport d'autopsie, il a été tué de 5 balles de revolver dans la nuque, il n'a rien pu faire !
McLaren enchaîna en disant :
- Sa veuve avait signalée sa disparition il y a 2 jours, quand elle s'étonnait qu'il ne soit pas revenu du travail !
James s'avança à son tour, se posta devant la carte et désigna une à une les autres photos en disant :
- Il y a eu d'autres meurtres avec le même mode opératoire ces deux dernières semaines : à chaque fois, la victime était enlevée le jour avant la découverte de son corps et elle a été tuée à chaque fois d'une ou deux balles dans la tête ! Tous les indices concordent pour dire qu'on a affaire à un tueur en série !
L'agent Smith fit un petit rire dédaigneux, puis enchaîna en disant :
- Les services secrets ont mené l'enquête de leur côté et soupçonnent un groupe terroriste regroupant les plus grands et plus puissants criminels de la planète, « La Famille », d'être responsable de cette série de meurtres ! Selon nos informations, leur QG serait situé à Paris !
Tramos, complètement incrédule, demanda à l'agent en fronçant les sourcils :
- Et comment pouvez vous affirmer que cette secte est responsable de cette série de meurtres ?
L'agent Smith continua, toujours sur ce même ton dédaigneux et supérieur :
- Nous avons un agent infiltré dans la secte, qui nous a fourni le signalement physique d'un homme qu'il a vu, mort au milieu d'une salle de réunion ! Et l'homme décrit correspond trait pour trait à Jacques Kenny !
McLaren demanda alors sur un ton ironique :
- Alors, si vous êtes sur que c'est ce groupe terroriste qui est responsable, pourquoi vous ne le démantelez pas ?
Smith soupira et continua sur un ton empli de mépris :
- De un, nous n'avons pas de preuves concrètes et de deux, ce sont les criminels les plus puissants : d'un point de vue politique, ils sont intouchables !
Les policiers écoutaient en fronçant les sourcils jusqu'à ce que le Dr Valentine fasse une remarque :
- En tout cas, si cette organisation est responsable de ces meurtres, ça ne veut pas dire que c'était à chaque fois la même personne qui tuait les victimes ? Parce que le dernier meurtre était d'une violence sans précédent comparé aux précédents meurtres ! La tête de l'homme était presque complètement arrachée, il était presque impossible de l'identifier !
L'agent Smith regarda fixement le médecin légiste, puis confirma en souriant :
- En effet, Dr Valentine, ce n'est pas le même tueur à chaque fois, ce qui explique les différences radicales de violence que l'on peut apercevoir dans la tête des victimes, au sens propre du terme ! Sur ce, je vous laisse, j'ai une réunion au QG !
Sur ces mots, l'agent Smith sortit tranquillement de la pièce en sifflant, et referma la porte derrière lui.
Après que l'agent soit parti, le commissaire soupira bruyamment et marmonna, sous le regard amusé des autres personnes présentes dans la pièce :
- Cet agent commence sérieusement à me casser les pieds à nous prendre de haut ! Mais bon, passons à la suite du briefing, veuillez tous regarder cette carte !
Les policiers se rapprochèrent ainsi que le Dr Valentine et ils regardèrent tous les punaises rouges pendant que le commissaire Pater demandait :
- Observez bien la position des punaises, qui correspond aux endroits où les cadavres ont été trouvés ! Vous ne remarquez pas quelque chose de particulier, Mrs ?
Les policiers regardèrent fixement les punaises pendant quelques minutes, jusqu'à ce que McLaren brise le silence en disant :
- Si on réunit par des traits les cinq punaises, on obtient un cercle ! Et le centre de ce cercle est cet endroit !
McLaren posa son doigt sur un endroit de la carte pile au centre du cercle puis il demanda :
- Commissaire, quel est cet endroit ?
Le commissaire Pater fit un sourire désolé puis lui dit :
- Je suis vieux, McLaren, et j'ai la mémoire qui faiblit ! Si je vous ai convoqué, ce n'est pas pour rien ! Sinon, je vous aurais juste dit « Rendez-vous à cet endroit ! »
Soudain, Tramos, qui regardait fixement la carte depuis cinq minutes, posa son doigt sur le bâtiment et dit :
- Je crois que c'est le collège-lycée Kadic, commissaire ! Ma fille est scolarisée là-bas, donc je connais à peu près l'emplacement sur la carte !
Le commissaire Pater regarda son employé en souriant puis il se tourna vers ses hommes et dit :
- Il est temps de faire quelque chose, Mrs ! Il faut qu'on empêche cette «organisation», comme dirait l'agent Smith, de commettre de nouveaux meurtres ! On va se constituer en équipe !
Pater désigna de sa main ripée Tramos et James, puis leur dit :
- Vous deux, vous allez réinterroger les veuves des victimes et les personnes qui ont découverts les corps afin de trouver d'éventuels nouveaux indices !
Sans attendre de réactions, il se tourna vers le Dr Valentine qui observait la scène, adossé au mur avec les bras croisés, et il lui dit :
- Vous, docteur, vous allez réexaminer les cadavres de nos victimes pour voir notamment si c'est la même arme de même calibre qui les a tués !
Le Dr Valentine hocha la tête pour montrer son accord pendant que le commissaire se tourne vers McLaren et lui dit :
- McLaren, tu viens avec moi ! On va interroger les gens du collège-lycée Kadic et j'ai besoin de quelqu'un qui sait s'y prendre avec les enfants !
McLaren acquiesça d'un signe de tête avec un sourire détendu, puis le commissaire termina en disant :
- C'est tout ! Rompez !
Un à un, les policiers et le docteur sortirent de la pièce. Le commissaire jeta un coup d’œil rapide à la pièce, soupira, se retourna en se tenant le dos, sortit et referma la porte derrière lui à clé après avoir éteint la lumière.
Soudain, après plusieurs longues minutes de silence, une ombre passa devant la fenêtre, sortit un appareil et fit un cercle dans cette même fenêtre. Après quelques minutes, une main passa dans le trou formé par l'appareil et ouvrit la fenêtre en ne faisant aucun bruit.
L'homme masqué s'introduisit dans la salle de réunion, s'avança doucement et ferma d'un geste sec les rideaux donnant sur la rue ainsi que ceux donnant sur la salle de réception.
Au même moment, la réceptionniste, qui regardait distraitement dans la direction de la salle de réunion, vit les rideaux se fermer brusquement. Elle sursauta, mais prit son courage à deux mains et se dirigea lentement vers la salle de réunion, le bruit de ses talons résonnant sur le carrelage de la salle de réception.
L'homme masqué, alerté par le bruit des talons, sortit rapidement son portable et prit en photo, en faisant bien attention de ne pas activer le flash, la carte avec les punaises et les photos des victimes.
La réceptionniste, alertée par un petit bruit venu de la salle de réunion, ouvrit brusquement la porte, mais il n'y avait personne.
Interloquée, elle entra dans la salle et rouvrit les rideaux, faisant passer un minimum de lumière dans la pièce.
La femme réexamina une dernière fois la sombre pièce, puis elle dit à voix haute :
- Ça doit être mon imagination ! Je me mets à perdre la boule !
Sur ses mots, elle referma doucement la porte derrière elle, sans voir que la fenêtre donnant sur la salle était ouverte....
Pendant ce temps, l'homme masqué enleva son masque tout en restant penché sous la fenêtre, puis il se redressa en reprenant son souffle.
Son costard était un peu froissé, mais il parvint quand même à regarder les photos prises à la va-vite dans la salle de réunion.
Au bout d'un moment, l'agent Smith posa son doigt sur son téléphone, plus précisément sur le centre du petit cercle formé par les punaises, puis il étouffa un cri, sélectionna un contact dans son répertoire et lui envoya les photos avec comme message :
- D'après la carte, des indices se trouvent au collège-lycée Kadic ! Rendez-vous là-bas ! Pater et ses hommes doivent déjà y être ! Smith
Après avoir terminé son message, Smith rangea son téléphone dans sa poche et retourna dans la rue en sifflant comme si de rien n'était, sans voir la personne qui le surveillait à travers les rideaux restés fermés de la salle de réunion.
Le mystérieux bonhomme se mit à sourire, puis sa tête disparut du champ de vision...
5min après la fin de la réunion
Odd se tenait droit sur sa chaise et fixait d'un œil imperturbable le proviseur qui lui répétait depuis maintenant plus de 20 min le même sermon :
- Votre comportement est inacceptable, Mr Della Robbia ! Vous séchez volontairement les cours et vous vous permettez en plus de ramener ce...chien dans mon établissement !
Tout en disant ça, le proviseur se tourna et dévisagea d'un geste de la main le chien emprisonné dans les bras de Jim et qui hurlait à la mort.
Odd dit d'un ton tranquille au proviseur qui se retourna immédiatement pour le dévisager :
- Comme je vous l'ai déjà répété, ce chien n'est pas à moi ! Et je ne voulais pas sécher les cours, j'étais juste parti promener Kiwi...
Odd s'interrompit immédiatement et se mordit la langue : il venait de faire une immense boulette. Le proviseur l'avait d'ailleurs remarqué et il souriait sous sa barbe noire, il se leva, dévisagea le blond qui ne savait plus où se mettre et il commença sa phrase :
- Et bien, Mr Della Robbia, vous savez comme moi que vous allez être...
Mais il fut interrompu par l'arrivée en trombe du jardinier dans son bureau. Le jardinier, de son nom Michel Rouiller, était un homme d'une quarantaine d'années avec des cheveux noirs et des yeux de la même couleur. Il portait une chemise jaune avec des traits rouges et une salopette verte de jardinier. Son visage était rouge et il était complètement essoufflé, preuve qu'il avait couru une longue distance.
Le proviseur dévisagea le jardinier et demanda d'une voix rauque et mécontente :
- Qu'est-ce que vous voulez, Michel ?
Mr Rouiller dit lentement, en reprenant son souffle :
- Il y a...des policiers...devant la grille..ils demandent...à vous parler !
Le proviseur, étonné, marmonna :
- Des policiers devant mon établissement ? Mais pourquoi...
Soudain, Delmas s'interrompit, fixa brièvement Odd puis se tourna vers Jim qui maintenait toujours Kiwi et lui dit :
- Surveillez Mr Della Robbia, Jim !
Le surveillant acquiesça d'un signe de la tête et le proviseur se précipita vers la porte. Il s'apprêtait à la franchir quand il se ravisa, un sourire émergea sur son visage et il demanda sans se retourner :
- Jim, pouvez-vous allez me chercher les amis de Mr Della Robbia et les amener dans mon bureau ? Moi, je vais «escorter» Odd !
Odd fronça les sourcils en remarquant que le proviseur avait utilisé son prénom mais il ne put répliquer car Delmas le saisit violemment par le bras et le traîna de force hors de la pièce.
Pendant ce temps, devant la grille, le commissaire Pater grognait en regardant sa montre :
- Ça va faire 5min que ce jardinier est parti ! Il n'y a personne dans ce lycée ou quoi ?
McLaren étouffa un sourire en voyant son patron grogner comme il le faisait tout le temps. Au lieu de répliquer, il saisit son portable qui venait de vibrer et il lut rapidement le visage du Dr Valentine qui disait :
- D'après les blessures et après l'analyse des balles, je peux affirmer que c'est le même calibre ! Pour savoir si c'est la même arme, il va falloir attendre quelques heures, le temps que les analyses se terminent !
Il se tourna rapidement vers le commissaire Pater et lui dit :
- C'est le même calibre d'après le Dr Valentine !
Le commissaire sourit et dit d'une voix faible tout en se tenant le dos :
- J'en étais sur ! Ah...mon dos me fait encore plus souffrir que d'habitude, ce n'est pas normal !
Soudain, le commissaire s'adossa à la voiture de police derrière lui et sourit en voyant arriver trois personnes : le jardinier et un barbu qui traînait un enfant derrière lui.
Le proviseur arriva devant les policiers et demanda tout en maintenant Odd pour qu'il ne parvienne pas à s'enfuir :
- Qu'est-ce que vous voulez, Mrs ?
McLaren, au lieu de répondre directement à la question, répliqua en regardant Delmas avec un regard assassin :
- Que vous lâchiez cet enfant en premier lieu !
Delmas se tourna vers le commissaire Pater qui le fusillait également du regard et, en soupirant, il lâcha Odd qui s'effondra sur le sol et courut en direction des bâtiments.
Le proviseur suivit distraitement Odd du regard, puis se retourna pour fixer les policiers qui demandèrent :
- Est-ce que vous pouvez ouvrir cette grille ? Nous devons interroger tous les élèves et le personnel de ce lycée !
Delmas ouvrit la bouche,mais ce fut le jardinier qui répliqua à sa place :
- Et peux-on savoir pourquoi ?
Le commissaire Pater répondit simplement :
- Affaire lié à la Sécurité Nationale ! Maintenant, vous nous laissez rentrer !
Delmas soupira bruyamment et fit un signe de la tête au jardinier, qui ouvrit les grilles dans un bruit horrible.
McLaren répliqua en souriant :
- Eh ben, c'est pas trop tôt !
Et, sur cette phrase, il passa avec le commissaire Pater sur le chemin de terre sans adresser un seul regard au proviseur, et ils s'engagèrent dans le parc en direction des bâtiments.
Le proviseur les regarda s'éloigner et demeura silencieux, jusqu'à ce que le jardinier lui glisse dans le creux de l'oreille :
- Et s'ils les trouvent ?
Delmas sourit et dit lentement :
- Ils ne les trouveront pas, Michel, faîtes-moi confiance ! Maintenant, retrouvez-moi Della Robbia et que ça saute !
Le jardinier sursauta et partit en courant dans le parc, pendant que le proviseur refermait les grilles et s'engageait sur le chemin de terre à la suite des policiers.
Mais, pendant ce temps, dans une grosse berline noire garée un peu plus loin, un homme en costard-cravate noir avec une oreillette et de grosses lunettes de soleil noires observait le proviseur s'éloigner avec des jumelles.
Il se tourna vers son collègue assis du côté passager, qui n'avait rien en commun avec lui : en effet, c'était un grand hispanique baraqué portant un chapeau de cow-boy et un débardeur bleu qui faisait ressortir ses muscles gros comme des pastèques. Il fixa longuement son collègue puis demanda à l'homme assis à l'arrière :
- Smith, t'es bien sur que c'est ici ?
L'agent Smith se mit à sourire dans l'ombre et répliqua calmement :
- Je suis sur que ce collège est le centre du cercle formé par les punaises, Oblong ! Arrête de t'inquiéter et trouve-moi une entrée !
L'agent Oblong soupira, posa ses jumelles sur le tableau de bord et dit :
- Il y a bien une petite entrée dans le mur d'enceinte, mais..
Ce fut le troisième agent qui répliqua avec un fort accent mexicain :
- Mais quoi ?
Oblong se tourna vers Smith et demanda :
- Pourquoi on a pas parlé à nos supérieurs de cette histoire ? Ils auraient pu nous envoyer des renforts...
Smith poussa un soupir agacé et répéta ce qu'il avait déjà dit plus de 10 fois :
- De un, le colonel n'aurait jamais consenti à cette opération et de deux, il n'y a que toi, Sanchez et moi qui sont affectés à la recherche d'éléments pour se débarrasser définitivement de «La Famille» ! Les autres agents sont déjà occupés à interroger les membres de «La Famille» qui ont été capturés, alors arrête de te plaindre et allons-y dans ce collège !
Les trois hommes s’apprêtèrent à sortir de la voiture jusqu'à ce que Sanchez demande :
- Le proviseur ne vous paraît pas suspect, non ?
Smith arrêta de bouger, se tourna vers Oblong qui avait entrouvert la porte et dit :
- Oblong, reste là et fais-moi une recherche sur les employés de ce lycée !
Oblong soupira, referma la portière, saisit son portable et marmonna tout en voyant Smith et Sanchez se diriger vers la grille :
- Comme d'habitude, c'est moi qui est mis à l'écart !
Pendant ce temps au QG de «La Famille»
Un homme entra tranquillement dans une vaste pièce sombre et peu décorée, seulement quelques vieilles tapisseries bordaient les longs murs faits en briques. Dans cette immense salle de réunion se trouvait un homme assis dans l'ombre, sur une sorte de trône avec des accoudoirs qui illuminaient de leur blancheur les côtés de la pièce, mais ne dévoilait pas l'homme au centre, qui était en train de discuter avec un autre homme inconnu et Edward Kant, la nouvelle recrue de «La Famille».
L'homme s'arrêta sur le pas de la porte et toussota légèrement : les trois hommes se retournèrent brusquement et se mirent à sourire en voyant l'homme mystérieux.
Le chef tendit la main et dit à voix haute :
- Viens t'asseoir parmi nous, Delano !
Le dénommé Delano se mit à sourire et s'avança pour aller s'asseoir à côté de Kant. L'homme inconnu, soupçonneux, demanda :
- Tu devrais pas être au boulot, là ?
Delano sourit et dit d'une voix tranquille :
- Je te rappelle qu'on est vendredi soir, Dexter, je suis en congé, là !
Le dénommé Dexter se tut et se raplatit sur sa chaise pour écouter Delano.
De son nom complet Blake Dexter, le dernier membre influent de «La Famille» était un cow-boy d'une cinquantaine d'années, portant un chapeau de cow-boy blanc assorti à sa tenue, toute blanche également. Il avait des yeux bleus comme la mer, un crane chauve et il fixait Delano avec méfiance.
Soudain, il sortit une immense mitrailleuse avec deux chargeurs superposés sur les côtés de l'arme qu'il posa sur la table sous le regard émerveillé de Kant qui demanda :
- Où est-ce que vous avez eu cette arme, Mr Dexter ?
Dexter sourit et répondit calmement :
- Je suis un trafiquant d'armes, j'ai juste eu à l'acheter ! Et appelle-moi Dexter, simplement !
Soudain, un léger toussotement se fit retentir et les deux hommes relevèrent la tête pour voir le chef qui les fixait avec un regard sombre et qui demanda :
- J'espère que nous ne vous dérangeons pas ?
Dexter répliqua en disant d'une voix rapide et un peu inquiète :
- Excuse-nous, Patron !
Kant déglutit en voyant son patron, mais il déglutit encore plus en voyant le regard de Delano, un regard meurtrier et dénué de sentiments. Il s'arrêta donc de regarder la mitrailleuse et se concentra sur son patron.
Delano pensa :
- Ce type est très influençable, il pourrait me servir !
Cependant, il vit Dexter qui se raplatit sur sa chaise, rangea sa mitrailleuse dans une mallette placée à côté de sa chaise et se pencha pour écouter son patron. Il croisa le regard de Delano, mais ne broncha pas comme Kant, ce qui fit sourire silencieusement Delano qui pensa :
- Celui-là, par contre, je vais devoir le surveiller de près ! Il risque de me causer des problèmes !
Delano, perdu dans ses pensées, fut rappelé à l'ordre par son chef qui demanda :
- Alors, t'as réussi à chopper le gamin ?
Delano se tourna vers son chef et répliqua, sur le même ton tranquille :
- Les flics étaient en train d'interroger les élèves et je crois même avoir vu les services secrets, donc...
Le chef fronça les sourcils, se tourna vers Kant qui l'observait et il commença :
- Je pense qu'il est temps de lancer l'offensive, Kant ! Je te fournirai les gars et les armes, vous attaquerez dans quelques jours, il faut qu'on choppe cette bande de gamins à tout prix ! Ce sont les sujets idéaux pour nos expériences !
Kant se mit au garde-à-vous et répondit :
- A vos ordres, Mr Blackwell !
Sur ses mots, il quitta la salle sans un regard en arrière.
Blackwell soupira et dit, tout en restant dans l'ombre :
- Il faudra le surveiller, ce nouveau, on sait jamais ce qui pourrait lui arriver.
Dexter répliqua en plaisantant :
- C'est surtout ses victimes qui devraient avoir peur !
Le regard acide que lui lança Blackwell le fit taire immédiatement. Le chef se tourna vers Delano et demanda :
- Le contact au lycée Kadic ?
Delano acquiesça d'un signe de la tête, ce qui fit sourire Blackwell qui se tourna vers Dexter qui ne savait plus où se mettre. Le chef demanda :
- Les autres membres sont en route ?
Dexter acquiesça d'un signe de tête et ajouta :
- Les plus recherchés sont déjà arrivés donc...
Blackwell sourit encore et resta muet pendant une vingtaine de secondes avant de dire :
- Réunion terminée !
Voilà pour ce chapitre qui "pose les bases du scénario" !
Je vous dis à bientôt pour les prochains chapitres et bonne lecture !!
Aujourd'hui, c'est couscous-boulettes !!! Odd Della Robbia
Soit on meurt en héros, soit on vit assez longtemps pour se voir endosser le rôle du méchant ! Harvey Dent alias Double Face
Ça sert à rien, mais j'ai trouvé ça joli ! Mozinor
Freeze, t'es givré ! Batman
Vous savez ce qui as tué les dinosaures ? L'âge glaciaire !! Mr Freeze
Je suis le maitre du monde !!! Moi et NON ça ne provient PAS de ce film dont je ne noterais pas le nom !
Soit on meurt en héros, soit on vit assez longtemps pour se voir endosser le rôle du méchant ! Harvey Dent alias Double Face
Ça sert à rien, mais j'ai trouvé ça joli ! Mozinor
Freeze, t'es givré ! Batman
Vous savez ce qui as tué les dinosaures ? L'âge glaciaire !! Mr Freeze
Je suis le maitre du monde !!! Moi et NON ça ne provient PAS de ce film dont je ne noterais pas le nom !