Le spectre de Carthage
Posté: 29 Aoû 2008, 10:01
Prologue
Oh, je voudrais une muse de feu, qui s'élèverait au ciel le plus radieux de l'imagination
William Shakespeare
Au fin fond du néant informatique, une petite étincelle jaillit. Elle devint bleue, puis verte, puis bleue à nouveau. Au milieu des abysses de l'ocean internet, la décharge d'energie fila à la vitesse de l'éclair, puis s'arrêta devant une sphère grise opaque. Une bulle de brume virtuelle sans vie, le cimetière de l'esprit d'un génie qui autrefois s'était nommé Franz Hopper.
L'incandescente petite lueur se grandit soudain et, déployant de larges tentacules lumineux, engloba la petite sphère triste avec l'avidité d'une pieuvre; bientôt tout ceux qui s'étaient moqués d'elle regrettront d'avoir vécu suffisamment longtemps pour entendre le nom de Xana.
Au collège Kadic, deux mois après la chute de Xana.
Elisabeth Delmas tordait nerveusement une de ses mèches noires entre ses doigts; il était près de dix heures et quart et bien que ses amis lui aient donnés rendez-vous pour dix heures tapantes il n'y avait personne dans le parc. Ses amis, étaient-ce vraiment ses amis? C'est ce qu'Ulrich prétendait, mais Elisabeth savait trop bien mentir pour ne pas reconnaître une vérité pas toute à fait sincère. Mais elle ne désespérait pas pour autant, elle était patiente, elle attendrait que les choses aillent mieux...Une voix pointue la tira de ses reflexions, c'était celle de Odd, bien sûr. Il trainait derrière lui un petit chien grassouillet aux oreilles pendantes, qui avançait avec la plus mauvaise volonté du monde. Sissi tendit l'oreille (allez, Kiwi, avance, là c'est bien, bon toutou, avance, on va voir Sissi? Non? KIWI...). Le Toutou venait de s'assoir gentiment sur son derrière et refusait de bouger. Sissi soupira et s'avança à pas lent vers un Odd passablement découragé; celui-ci sursauta et se retourna l'air géné:
"-Ah tiens, tu...tu es déjà là, je m'attendais pas à te voir si tôt...Euh...tu vas bien?
-"Moi ça va,répondit Sissi très calmement, toi à voir ta tête je ne suis pas sûre...Où sont passés les autres?
-" Et bien...euh, comment dire, commença Odd de plus en plus mal à l'aise,Ulrich et William sont allés au club de Karting, Yumi garde sont petit frère et Jérémie est déjà partit en vacance, avec Aelita.
-" Avec Aelita? Répéta Sissi en levant un sourcil interrogateur.
-" Ben oui, tu sais il en avait parlé hier,( Oh, non , certainement pas songea Sissi, en fait il ne m'a pas adressé la parole depuis près d'une semaine) ses parents étaient d'accord pour accueuillir Aelita pour les vacances de Paques... Ah, oui au fait, je dois partir aussi ce matin pour l'Italie reprit-il d'un ton badin, je vais chez ma tante à Florence, et comme elle est allergique aux animaux...je me demandais si tu pouvais t'occuper de Kiwi quelques jours.
Sissi detourna le regard, ils n'avaient même pas pris la peine de lui dire au revoir, la seule personne qui avait pris la peine de se déplacer l'avait fait pour lui refiler la garde de son sale clebs. Pendant un instant elle cru que les larmes allaient lui monter aux yeux, et elle pria pour que ce ne soit pas le cas. Ravalant le sanglot qui lui montait dans la gorge elle offrit à son interlocuteur la seule réponse qui s'imposait:
-" Bien sûr" répondit-elle avec son plus beau sourire.
On aurait pu croire qu'il d'agissait d'un amat de ruines, certains auraient pu y voir les vestiges d'une cité dévastée par une explosion massive de gaz, ou encore un jeu de cubes dans lequel on aurait donné un coup de pied. Mais Xana savait très bien ce qu'il en était réellement. Autrefois cela avait été Carthage, le plus grand centre d'espionnage des réseaux d'informations secrets, un espion indétectable dans un nid d'espions. Tel était autrefois le rêve de Franz Hopper: concevoir une intelligence artificielle susceptible d'acceder à chaque réseau d'espionnage de la planète, d'en pirater les informations et de les assimiler. Celui qui contrôlerait cette intelligence artificielle contrôlerait le monde, car l'information c'est le pouvoir. Bien sûr pour résister aux programme des réseaux d'espionnages, Franz Hopper avait permis à son I.A d'évoluer d'elle même, d'apprendre, de se développer. Mais à force d'assimiler les données, Xana apprit à réfléchir, à imaginer et même à rêver...Et les rêves de X.A.N.A avaient de quoi terrifier les êtres humains.
Au Collège Kadic
Assise au pied d'un arbre, Elisabeth lançait inlassablement la même balle poisseuse au chien d'Odd. Rapporter, c'était bien la seule chose que Kiwi semblait disposé à faire pour elle, mais à la longue ce petit jeu commençait à devenir fatigant. Lorsque le chien lui rapporta pour la énième fois son jouet, Sissi empoigna la petite balle visqueuse ,et, se dressant sur son séant, la lança le plus possible. Le petit chien partit ventre à terre la récuperer tandis que la jeune fille se laissa couler contre l'arbre avec la certitude que le chien reviendrait toujours trop tôt à son goût.
Les premières minutes s'écoulèrent sans qu'elle s'en rende vraiment compte, toutefois au bout d'une demi-heure elle commença à s'inquiéter.
Aussitôt elle se leva et partit à la recherche de Kiwi.
La balle dans la gueule, Kiwi flaira une fois de plus la bouche d'égoût avec sa petite truffe humide. A première vue c'était une bouche d'égoût tout a fait ordinaire à ceci près que celle ci avait la capacité de bouger toute seule. L'ouverture s'agrandit un peu plus devant le petit chien qui risqua prudemment son museau dans l'obscurité afin de renifler l'orifice. C'est alors que, brusquement une lanière d'énergie agrippa le petit animal et l'engloutit dans les ténèbres.
Après une heure et demie de batttue,après s'être jurée pour la cinquante-deux mille trois cents vingtième fois que c'était la dernière fois qu'elle gardait le chien d'Odd, Sissi s'assit sur un petit talus et retira ses chaussures (elle avait affreusement mal aux pieds). Soudain, elle aperçu une bouche d'égoût. Certes, ce n'était pas la première fois qu'elle la voyait dans cette forêt, mais en revanche c'était la première fois qu'elle la voyait ouverte.
De toute évidence c'était une invitation, néanmoins deux précautions en valant mieux qu'une la jeune fille jugea plus prudent de demander à son père où menait ce souterrain avant de s'y engager. C'est alors qu'un aboiement sourd monta du souterrain. Sans se poser davantage de question, Sissi s'engouffra dans l'ouverture.
Après trois mois d'errance dans le reseau informatique, l'intelligence artificielle la plus développé au monde était de retour: X.A.N.A
Cinglante ironie, l'I.A était "morte" par l'être qui l'avait conçue. Pire encore, en la détruisant Franz Hopper s'était détruit lui-même.
A présent le créateur partageait l'exil de sa créature. Bannis au fin fond du néant virtuel ils rêvaient au jour certain où le destin leur offriraient une nouvelle chance.
Le museau au sol, la queue en l'air Kiwi flairait avidement le supercalculateur désactivé. La pièce était effroyablement silencieuse et il faisait si noir que le pauvre Kiwi n'aurait pas su y reconnaître son os. Dans cet épais silence il lança un aboiement sonore qui retentit comme un appel. En vain. Jugeant le moment venu de prendre des mesures énergiques, il tenta de reprendre son chemin en sens inverse. Mais au moment où il s'appretait à franchir la porte donnant sur le couloir, un arc d'énergie le frappa violemment et l'envoya rouler à trois mètres de là.
Le pauvre petit chien en hurla de douleur, puis lorsqu'il se fut calmé, il se blottit contre le génerateur en gémissant.
Non loin de là, perdue dans un dédale de souterrains nauséabonds, Elizabeth Delmas éclairée par la faible lueur de son téléphone portable cherchait le chien de Odd et à calmer son angoisse. Cependant celui qu'elle qualifiait de "sale bestiole beige" ne s'était toujours pas manifesté.
Soudain, elle entendit la plainte de l'animal blessé; se tournant vers le tunnel noyé dans les ténèbres , elle se mit à courir...
Deux motos flambant neuves volaient sur la piste sablonneuse. La première, jaune et noire, franchit la ligne d'arrivée talonnée par une autre, d'un gris bleuté. Le gagnant retira son casque: c'était un beau garçon aux cheveux bruns de taille moyenne. En général, Ulrich Stern ne se départait jamais de son air blasé, mais lorsqu'il se tourna vers William, il arborait un sourire triomphant. "Refait! s'exclama t'il ose dire à présent que je ne t'ai jamais battu." William sourit à son tour en enlevant son casque " Maintenant, oui, tu comptes une victoire à ton actif, admit-il d'un air faussement contrit, reste à voir si tu sauras rattrapper tes quarante-deux défaîtes ajouta-t'il en souriant d'un air goguenard.
Ulrich ne répondit pas. Le dernier membre du trio venait de finir la course à son tour. Patrick Belpois n'avait encore jamais gagné contre les deux ex-lyokoguerriers, mais il le prenaît plutôt bien.
Au cours du dernier mois, les trois jeunes gens avaient tissés des liens solides sur la piste poussièreuse. Seul Ulrich avait des scrupules parfois à abandonner Odd, son ami de longue date, malheureusement il ne savait pas résister au ronronnement de sa bécane.
Un signe de tête, une poignée de main et les trois compagnons disparaissaient dans le lointain, escamotés par leur nuage de poussière.
La nouvelle Carthage numérique était plongée dans les ténèbres. Seule lueur dans cette obscurité, la silhouette lumineuse et floue de Franz Hopper dominait cette cité de cauchemard. Si ce qui restait de ce scientifique de génie était impuissant à détruire Carthage, en contrepartie Xana ne pouvait l'en chasser. Oh, Franz le savait bien, Xana avait déjà un plan, et peut-être même était il déjà en train de le mettre à execution.
Contre Xana, lui-même ne pouvait rien. Pour le contrer il lui faudrait de l'aide. Mais pas une aide ponctuelle, comme celle des lyokoguerriers. Il lui faudrait un autre programme, intelligent et actif, invulnérable. Ce serait le seul moyen de contrer ce programme rusé et manipulateur, ce spectre noir qui ne connaissait pas le repos.
Sissi s'agenouilla auprès du petit chien terrifié. Le prenant dans ses bras, elle lui murmura des paroles rassurantes et lui caressa les oreilles; elle resta un bon moment assise sur le sol à consoler Kiwi, sans prendre garde à son téléphone dont la batterie se vidait peu à peu. Elle ferma les yeux un instant, et quand elle les rouvrit, elle n'avait plus aucune lumière.
Elle chercha à tatons la sortie quand sa main rencontra une poignée de métal. Elle l'abaissa....
Le laboratoire de Franz Hopper s'illumina en un instant, le supercalculateur se remit en route, et avec lui le virus que Xana y avait glissé avant d'être vaincu par les lyokoguerriers. Eblouit par la lumière Kiwi sauta des bras de Sissi et s'enfuit par la coursive. La jeune fille partit sur ses traces. Elle ne le rattrappa que devant le monte-charge, clos depuis trois mois et qui exitait sa curiosité. Elle découvrit bouche bée le laboratoire de Franz Hopper, l'ordinateur géant et les souvenirs que Odd y avait laissé: des dessins des lyokoguerriers en grande tenue. Sissi connaissait suffisement le style graphique du jeune garçon pour ne pas douter qu'il en était l'auteur, et les accoutrements qu'il avait dessiné ne faisaient qu'attiser sa curiosité.
Dans un premier temps, Elizabeth tenta d'acceder à l'ordinateur, mais Jeremie y avait mis de nombreuses sécurités. Voyant que ses efforts pour les contourner étaient vains, elle repartit en exploration, accompagnée par Kiwi.
Elle arriva dans la salle des scanners, qui étaient tous hermetiquement clos. Perplexe, Sissi inspecta la salle quelque minutes avant de conclure qu'il n'y avait rien d'interessant à y voir. Toutefois, au moment de franchir le seuil un bruit la fit se retourner. Le scanner de gauche s'était ouvert sans la moindre explication. La jeune fille retourna sur ses pas et jeta un oeil à l'interieur du scanner. Il était vide.
Sensible à cette invitation implicite, elle y rentra. Les portes se fermèrent avec un bruit sec, la faisant sursauter. De l'autre côté de la vitre, Kiwi attendait d'un air inquiet la suite des évènements. Il ne se serait jamais attendu à ce que une surcharge d'energie envahisse l'habitacle dans lequel se trouvait Sissi, il n'aurait jamais pensé non plus que la jeune fille puisse hurler aussi fort, mais surtout il n'aurait jamais cru, que lorsque le corps inanimé d'Elisabeth glissa le long des parois du scanners, il aurait autant de peine.[list=][/list][list=][/list]
Oh, je voudrais une muse de feu, qui s'élèverait au ciel le plus radieux de l'imagination
William Shakespeare
Au fin fond du néant informatique, une petite étincelle jaillit. Elle devint bleue, puis verte, puis bleue à nouveau. Au milieu des abysses de l'ocean internet, la décharge d'energie fila à la vitesse de l'éclair, puis s'arrêta devant une sphère grise opaque. Une bulle de brume virtuelle sans vie, le cimetière de l'esprit d'un génie qui autrefois s'était nommé Franz Hopper.
L'incandescente petite lueur se grandit soudain et, déployant de larges tentacules lumineux, engloba la petite sphère triste avec l'avidité d'une pieuvre; bientôt tout ceux qui s'étaient moqués d'elle regrettront d'avoir vécu suffisamment longtemps pour entendre le nom de Xana.
Au collège Kadic, deux mois après la chute de Xana.
Elisabeth Delmas tordait nerveusement une de ses mèches noires entre ses doigts; il était près de dix heures et quart et bien que ses amis lui aient donnés rendez-vous pour dix heures tapantes il n'y avait personne dans le parc. Ses amis, étaient-ce vraiment ses amis? C'est ce qu'Ulrich prétendait, mais Elisabeth savait trop bien mentir pour ne pas reconnaître une vérité pas toute à fait sincère. Mais elle ne désespérait pas pour autant, elle était patiente, elle attendrait que les choses aillent mieux...Une voix pointue la tira de ses reflexions, c'était celle de Odd, bien sûr. Il trainait derrière lui un petit chien grassouillet aux oreilles pendantes, qui avançait avec la plus mauvaise volonté du monde. Sissi tendit l'oreille (allez, Kiwi, avance, là c'est bien, bon toutou, avance, on va voir Sissi? Non? KIWI...). Le Toutou venait de s'assoir gentiment sur son derrière et refusait de bouger. Sissi soupira et s'avança à pas lent vers un Odd passablement découragé; celui-ci sursauta et se retourna l'air géné:
"-Ah tiens, tu...tu es déjà là, je m'attendais pas à te voir si tôt...Euh...tu vas bien?
-"Moi ça va,répondit Sissi très calmement, toi à voir ta tête je ne suis pas sûre...Où sont passés les autres?
-" Et bien...euh, comment dire, commença Odd de plus en plus mal à l'aise,Ulrich et William sont allés au club de Karting, Yumi garde sont petit frère et Jérémie est déjà partit en vacance, avec Aelita.
-" Avec Aelita? Répéta Sissi en levant un sourcil interrogateur.
-" Ben oui, tu sais il en avait parlé hier,( Oh, non , certainement pas songea Sissi, en fait il ne m'a pas adressé la parole depuis près d'une semaine) ses parents étaient d'accord pour accueuillir Aelita pour les vacances de Paques... Ah, oui au fait, je dois partir aussi ce matin pour l'Italie reprit-il d'un ton badin, je vais chez ma tante à Florence, et comme elle est allergique aux animaux...je me demandais si tu pouvais t'occuper de Kiwi quelques jours.
Sissi detourna le regard, ils n'avaient même pas pris la peine de lui dire au revoir, la seule personne qui avait pris la peine de se déplacer l'avait fait pour lui refiler la garde de son sale clebs. Pendant un instant elle cru que les larmes allaient lui monter aux yeux, et elle pria pour que ce ne soit pas le cas. Ravalant le sanglot qui lui montait dans la gorge elle offrit à son interlocuteur la seule réponse qui s'imposait:
-" Bien sûr" répondit-elle avec son plus beau sourire.
On aurait pu croire qu'il d'agissait d'un amat de ruines, certains auraient pu y voir les vestiges d'une cité dévastée par une explosion massive de gaz, ou encore un jeu de cubes dans lequel on aurait donné un coup de pied. Mais Xana savait très bien ce qu'il en était réellement. Autrefois cela avait été Carthage, le plus grand centre d'espionnage des réseaux d'informations secrets, un espion indétectable dans un nid d'espions. Tel était autrefois le rêve de Franz Hopper: concevoir une intelligence artificielle susceptible d'acceder à chaque réseau d'espionnage de la planète, d'en pirater les informations et de les assimiler. Celui qui contrôlerait cette intelligence artificielle contrôlerait le monde, car l'information c'est le pouvoir. Bien sûr pour résister aux programme des réseaux d'espionnages, Franz Hopper avait permis à son I.A d'évoluer d'elle même, d'apprendre, de se développer. Mais à force d'assimiler les données, Xana apprit à réfléchir, à imaginer et même à rêver...Et les rêves de X.A.N.A avaient de quoi terrifier les êtres humains.
Au Collège Kadic
Assise au pied d'un arbre, Elisabeth lançait inlassablement la même balle poisseuse au chien d'Odd. Rapporter, c'était bien la seule chose que Kiwi semblait disposé à faire pour elle, mais à la longue ce petit jeu commençait à devenir fatigant. Lorsque le chien lui rapporta pour la énième fois son jouet, Sissi empoigna la petite balle visqueuse ,et, se dressant sur son séant, la lança le plus possible. Le petit chien partit ventre à terre la récuperer tandis que la jeune fille se laissa couler contre l'arbre avec la certitude que le chien reviendrait toujours trop tôt à son goût.
Les premières minutes s'écoulèrent sans qu'elle s'en rende vraiment compte, toutefois au bout d'une demi-heure elle commença à s'inquiéter.
Aussitôt elle se leva et partit à la recherche de Kiwi.
La balle dans la gueule, Kiwi flaira une fois de plus la bouche d'égoût avec sa petite truffe humide. A première vue c'était une bouche d'égoût tout a fait ordinaire à ceci près que celle ci avait la capacité de bouger toute seule. L'ouverture s'agrandit un peu plus devant le petit chien qui risqua prudemment son museau dans l'obscurité afin de renifler l'orifice. C'est alors que, brusquement une lanière d'énergie agrippa le petit animal et l'engloutit dans les ténèbres.
Après une heure et demie de batttue,après s'être jurée pour la cinquante-deux mille trois cents vingtième fois que c'était la dernière fois qu'elle gardait le chien d'Odd, Sissi s'assit sur un petit talus et retira ses chaussures (elle avait affreusement mal aux pieds). Soudain, elle aperçu une bouche d'égoût. Certes, ce n'était pas la première fois qu'elle la voyait dans cette forêt, mais en revanche c'était la première fois qu'elle la voyait ouverte.
De toute évidence c'était une invitation, néanmoins deux précautions en valant mieux qu'une la jeune fille jugea plus prudent de demander à son père où menait ce souterrain avant de s'y engager. C'est alors qu'un aboiement sourd monta du souterrain. Sans se poser davantage de question, Sissi s'engouffra dans l'ouverture.
Après trois mois d'errance dans le reseau informatique, l'intelligence artificielle la plus développé au monde était de retour: X.A.N.A
Cinglante ironie, l'I.A était "morte" par l'être qui l'avait conçue. Pire encore, en la détruisant Franz Hopper s'était détruit lui-même.
A présent le créateur partageait l'exil de sa créature. Bannis au fin fond du néant virtuel ils rêvaient au jour certain où le destin leur offriraient une nouvelle chance.
Le museau au sol, la queue en l'air Kiwi flairait avidement le supercalculateur désactivé. La pièce était effroyablement silencieuse et il faisait si noir que le pauvre Kiwi n'aurait pas su y reconnaître son os. Dans cet épais silence il lança un aboiement sonore qui retentit comme un appel. En vain. Jugeant le moment venu de prendre des mesures énergiques, il tenta de reprendre son chemin en sens inverse. Mais au moment où il s'appretait à franchir la porte donnant sur le couloir, un arc d'énergie le frappa violemment et l'envoya rouler à trois mètres de là.
Le pauvre petit chien en hurla de douleur, puis lorsqu'il se fut calmé, il se blottit contre le génerateur en gémissant.
Non loin de là, perdue dans un dédale de souterrains nauséabonds, Elizabeth Delmas éclairée par la faible lueur de son téléphone portable cherchait le chien de Odd et à calmer son angoisse. Cependant celui qu'elle qualifiait de "sale bestiole beige" ne s'était toujours pas manifesté.
Soudain, elle entendit la plainte de l'animal blessé; se tournant vers le tunnel noyé dans les ténèbres , elle se mit à courir...
Deux motos flambant neuves volaient sur la piste sablonneuse. La première, jaune et noire, franchit la ligne d'arrivée talonnée par une autre, d'un gris bleuté. Le gagnant retira son casque: c'était un beau garçon aux cheveux bruns de taille moyenne. En général, Ulrich Stern ne se départait jamais de son air blasé, mais lorsqu'il se tourna vers William, il arborait un sourire triomphant. "Refait! s'exclama t'il ose dire à présent que je ne t'ai jamais battu." William sourit à son tour en enlevant son casque " Maintenant, oui, tu comptes une victoire à ton actif, admit-il d'un air faussement contrit, reste à voir si tu sauras rattrapper tes quarante-deux défaîtes ajouta-t'il en souriant d'un air goguenard.
Ulrich ne répondit pas. Le dernier membre du trio venait de finir la course à son tour. Patrick Belpois n'avait encore jamais gagné contre les deux ex-lyokoguerriers, mais il le prenaît plutôt bien.
Au cours du dernier mois, les trois jeunes gens avaient tissés des liens solides sur la piste poussièreuse. Seul Ulrich avait des scrupules parfois à abandonner Odd, son ami de longue date, malheureusement il ne savait pas résister au ronronnement de sa bécane.
Un signe de tête, une poignée de main et les trois compagnons disparaissaient dans le lointain, escamotés par leur nuage de poussière.
La nouvelle Carthage numérique était plongée dans les ténèbres. Seule lueur dans cette obscurité, la silhouette lumineuse et floue de Franz Hopper dominait cette cité de cauchemard. Si ce qui restait de ce scientifique de génie était impuissant à détruire Carthage, en contrepartie Xana ne pouvait l'en chasser. Oh, Franz le savait bien, Xana avait déjà un plan, et peut-être même était il déjà en train de le mettre à execution.
Contre Xana, lui-même ne pouvait rien. Pour le contrer il lui faudrait de l'aide. Mais pas une aide ponctuelle, comme celle des lyokoguerriers. Il lui faudrait un autre programme, intelligent et actif, invulnérable. Ce serait le seul moyen de contrer ce programme rusé et manipulateur, ce spectre noir qui ne connaissait pas le repos.
Sissi s'agenouilla auprès du petit chien terrifié. Le prenant dans ses bras, elle lui murmura des paroles rassurantes et lui caressa les oreilles; elle resta un bon moment assise sur le sol à consoler Kiwi, sans prendre garde à son téléphone dont la batterie se vidait peu à peu. Elle ferma les yeux un instant, et quand elle les rouvrit, elle n'avait plus aucune lumière.
Elle chercha à tatons la sortie quand sa main rencontra une poignée de métal. Elle l'abaissa....
Le laboratoire de Franz Hopper s'illumina en un instant, le supercalculateur se remit en route, et avec lui le virus que Xana y avait glissé avant d'être vaincu par les lyokoguerriers. Eblouit par la lumière Kiwi sauta des bras de Sissi et s'enfuit par la coursive. La jeune fille partit sur ses traces. Elle ne le rattrappa que devant le monte-charge, clos depuis trois mois et qui exitait sa curiosité. Elle découvrit bouche bée le laboratoire de Franz Hopper, l'ordinateur géant et les souvenirs que Odd y avait laissé: des dessins des lyokoguerriers en grande tenue. Sissi connaissait suffisement le style graphique du jeune garçon pour ne pas douter qu'il en était l'auteur, et les accoutrements qu'il avait dessiné ne faisaient qu'attiser sa curiosité.
Dans un premier temps, Elizabeth tenta d'acceder à l'ordinateur, mais Jeremie y avait mis de nombreuses sécurités. Voyant que ses efforts pour les contourner étaient vains, elle repartit en exploration, accompagnée par Kiwi.
Elle arriva dans la salle des scanners, qui étaient tous hermetiquement clos. Perplexe, Sissi inspecta la salle quelque minutes avant de conclure qu'il n'y avait rien d'interessant à y voir. Toutefois, au moment de franchir le seuil un bruit la fit se retourner. Le scanner de gauche s'était ouvert sans la moindre explication. La jeune fille retourna sur ses pas et jeta un oeil à l'interieur du scanner. Il était vide.
Sensible à cette invitation implicite, elle y rentra. Les portes se fermèrent avec un bruit sec, la faisant sursauter. De l'autre côté de la vitre, Kiwi attendait d'un air inquiet la suite des évènements. Il ne se serait jamais attendu à ce que une surcharge d'energie envahisse l'habitacle dans lequel se trouvait Sissi, il n'aurait jamais pensé non plus que la jeune fille puisse hurler aussi fort, mais surtout il n'aurait jamais cru, que lorsque le corps inanimé d'Elisabeth glissa le long des parois du scanners, il aurait autant de peine.[list=][/list][list=][/list]