Futur Lyokofan
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Inscription: 18 Fév 2010, 16:05
[Réécriture] Regarde-moi...
Toi, devant moi
Toi que je pointe du doigts
Même si je ne te vois pas
Regarde-moi !
Même si la lumière s'est éteinte
Même si la victoire était feinte
Même si la perle est tombée
Même si nous n'allons pas y arriver
Regarde-moi !
Ton regard me permet de tenir,
Tenir jusqu'à en mourir...
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~~Prologue~~
La porte du scanner s'entrouvrit. A l'intérieur, la petite chevelure rose apparût, masquant le visage angélique, juste en dessous. D'un pas lent, le corps frêle et tremblant sortit de l'imposant tube métallique. La jeune fille porta sa main douce, très lentement, à son visage. Ses doigts fins caressèrent doucement sa joue rose pâle, afin de la séparer des quelques perles de chagrin qui avait coulé ici et là, de suite remplacée par de nouvelles. Derrière elle, la lueur s'éteignit doucement... A jamais. Sa deuxième main se plaça sur son front abaissé. Une troisième main, amicale celle-ci, se posa sur son épaule. Puis, la jeune fille fût prise dans une longue étreinte amicale. Ses bras entourèrent bientôt le cou du jeune adolescent à la chemise bordeaux, peut-être de manière un peu excessive. Et les perles de chagrin continuaient de naître. En abondance. Elles s'élançaient, tentant d'emmener une part de l'infini chagrin qui lui rongeait le cœur avec elles, puis se jetaient dans le vide, avant de s'écraser au sol, ou sur l'épaule du dénommé Jérémie. Les trois autres âmes ici présentes échangèrent un regard, avant de poser leur mains droite sur l'épaule de la fillette aux cheveux roses. Un a un. Et, à l'unisson, ils regardaient les yeux humides de la jeune fille. Celle-ci ne dit rien, se contentant de regarder tour à tour Odd, Ulrick et Yumi. Les lèvres de Jérémie se posèrent doucement sur la joue de la jeune fille aux cheveux rosés.
« Viens... »
La main du jeune homme rejoignit celle d'Aelita et la serra doucement. Celle-ci posa simplement sa tête sur l'épaule de Jérémie, tout en essayant vainement de retenir ses larmes. Le garçon à lunettes passa ses doigts dans les cheveux rose-bonbon, tout en fermant les yeux, et en commençant à avancer vers la sortie de l'usine, en silence. Lentement, sans un mot, les quatre autres se mirent à le suivre. L'ambiance était comparable à celle d'une marche funèbres, ambiance renforcée par les pièces métalliques, froides et distantes. Le soleil brûla légèrement les yeux des cinq amis, quand ils atteignirent la surface, dans la forêt. Mais l'astre du jour commença à se cacher aux yeux des cinq amis. De lourds nuages noirs faisaient leur apparition, et le tonnerre se fit entendre. Bientôt, d'innombrables larmes divines se mêlèrent à celles de la petite nouvellement orpheline. Mais ni elle, ni aucun des cinq ne s'en souciait. La pluie était certes glaciale, et alors ? Seules les larmes salées-amer d'Aelita comptaient. Au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient du collège, l'ambiance se faisait de plus en plus lourde. Autour d'eux, les enfants se mettaient soudainement à courir pour échapper au froid. Le préau n'était qu'à vingts mètres. Mais aucun des cinq ne se pressait... Malgré tout, ils arrivèrent dans un endroit sec. Là, sans rien dire, Aelita se dirigea vers un banc, et s'assit. Elle posa son visage angélique sur ses mains dénuées de cicatrices, et ne dit plus rien. Pas le moindre son. Ses yeux clos laissaient malgré eux échapper quelques larmes, un tantinet plus douces, plus apaisées que les premières. Jérémie s'assit à sa droite, et posa sa main sur son épaule. Il approcha ses lèvres de l'oreille de la jeune femme :
« Aelita... »
Elle retint ses larmes et plongea son regard humide dans celui du blond, en silence. Jérémie porta ses doigts aux cheveux de l'adolescente, rabattant une mèche rebelle derrière son oreille. Il lui adressa par la suite un maigre sourire, que la jeune fille n'était pas en état de rendre. Ses lèvres se misent à mouvoir.
« Ton père n'est peut-être pas définitivement mort... »
Doucement, de petites étoiles d'espoir vinrent se greffer à l'océan de larmes qui coulait le long des joues de la fillette. Un demi-sourire s'affiche sur son visage, qu'elle effaça aussitôt.
« Tu en es sûr ?
- C'est pas à exclure... »
Alors que la jeune fille aux cheveux roses se mit à sourire à moitié, Yumi fronça les sourcils. Soit Jérémie était en train de donner de faux espoirs à Aelita, ce qui la briserait encore plus, soit un avait une mauvaise idée derrière la tête. Et elle n'aimait pas ça. Dans le reflet d'une flaque, une ombre observait la scène. Elle se mit à frotter deux objets l'un contre l'autre, à très grande vitesse. Elle finit par ne plus se soucier que de ses objets. L'un était un plan de taille moyenne, l'autre était un petit cylindre. De ses grands yeux jaunes soudain, il observa à nouveau le groupe, l'air menaçant, de grandes dents blanches contrastant avec la nuit noire.
Il était 18h30.