18 Mar 2010, 21:30 par Lady Dawn
Chapitre III: Jeu de dupes
C'est lorsqu'il parle en son nom que l'homme est le moins lui même. Donnez-lui un masque et il vous dira la vérité.
Oscar Wilde
Dans sa minuscule cellule de trois mètre sur deux, William tournait comme un lion en cage. Il se demandait ce qui le rendait le plus furieux; le fait qu'il soit en prison à la place du sniper qui avait faillit tuer Yumi, le fait que Yumi ait été enlevée par le sniper en question ou encore la perspective de passer les deux prochaines années dans un quelconque pénitencier miteux de la péninsule Malaisienne pour détention d'armes illégales. Il se demandait également si Odd, Patrick et Hervé avaient réussis à mettre la main sur l'oncle de Yumi. Il avait essayé de joindre son père, sans succès et vu qu'on était un dimanche, les employés de l'ambassade française n'avaient pas décroché non plus (ah! les bureaucrates! ), en bref, du point de vue de William, ce voyage était un fiasco complet. Il finit par s'assoir sur son étroite couchette et pris sa tête dans ses mains. Il sentait depuis le début que quelque chose irait de travers, il avait essayé de dissuader Yumi de se rendre à Singapour, mais elle était têtue comme une bourrique. Ce qui lui faisait le plus mal, c'était lorsque la jeune femme avait insinué qu'il ne souhaitait pas réellement tout mettre en œuvre pour que Aelita, Jérémie et surtout Ulrich, reviennent. Même si il aurait préféré se faire découper en tranche plutôt que de l'avouer, la suspicion de la jolie japonaise l'avait profondément blessé. Premièrement parce que ce que ce n'était pas entièrement faux, deuxièmement parce que l'espoir fou que Yumi conservait vis à vis du retour de son rival prouvait combien elle l'aimait et troisièmement parce que il était certain qu'elle ne l'avait pas regretté autant lorsque Lui avait été fait prisonnier par Xana sur Lyoko, et pourtant il y était seul et contrôlé par une I.A pourvue d'un sens de l'humour assez tordu. Et à ce moment précis, William se sentit terriblement seul et éperdument amoureux.
La porte donnant sur le couloir s'ouvrit soudainement laissant la lumière tamisée de la fin de l'après-midi s'engouffrer dans sa petite cellule sombre. Un policier entra dans l'étroit local, suivit d'une élégante silhouette, dissimulée par la semi pénombre: "Dunbar! De la visite! Beugla le flic malaisien en anglais, puis il sortit en louchant à moitié sur la visiteuse qui se tenait toute droite dans l'obscurité. Intrigué William s'avança le plus qu'il le pouvait de la visiteuse, en scrutant les ténèbres pour deviner son visage. Au bout de quelques minutes d'un silence oppressant, la silhouette s'avança dans la lumière, révélant ainsi une silhouette exquise vêtue d'un ensemble de ville hors de prix (même si il n'était pas un expert, William savait reconnaître une pièce de qualité quand il en voyait une), et le délicat visage soigneusement fardé d'Elisabeth Delmas. Comme sous l'effet d'un coup de poing, le jeune homme recula et revint s'asseoir sur son grabat. Il s'était attendu à tout mais pas à cela. Que diantre fichait Sissi hors de son appartement de Manhattan? Serait-elle venue dans le seul but de s'assurer que les tueurs qu'elle avait envoyé avaient accompli leur tâche? Les questions sans réponses se bousculaient dans la tête du pauvre William qui ne savait plus très bien où il en était. Toutefois, soucieux de ne pas perdre le peu de dignité qui lui restait (pour autant qu'il lui en resta dans ce trou infâme), il releva la tête et regarda Sissi droit dans les yeux...Et il le regretta immédiatement, il n'avait pas réalisé à quel point elle était belle; et elle ne l'ignorait pas d'ailleurs, ce qui rendait la situation encore plus délicate. Elle se rapprocha encore davantage, suffisamment près pour qu'il puisse sentir les effluves enivrantes de son parfum. Dans une tentative désespérée pour échapper au redoutable pouvoir de séduction de Sissi, William recula jusqu'au fond de sa cellule, le plus loin possible d'elle. La manœuvre n'échappa pas à Elisabeth, qui laissa fleurir son sourire le plus enjôleur sur ses lèvres pleines: avant même d'avoir prononcé la moindre parole ou présenté le moindre argument, elle avait déjà gagné. Du fond de sa cellule, William détourna les yeux afin d'éviter d'avoir à croiser son regard. Elle sut alors qu'il lui faudrait parler la première:
-Et bien William, tu ne me reconnais pas, lui demanda t'elle sans cesser de sourire, aurais-je....changé à ce point?
-Non, tu n'as pas du tout changé, répondit le jeune homme sur le même ton badin. En fait, tu es toujours aussi...vénéneuse.
-Vénéneuse, vraiment? Je crois que la proposition que je vais te soumettre te feras changer d'avis, reprit Elisabeth en souriant de plus belle.
-Je demande à voir, rétorqua William.
-Bien, continua Sissi, je t'offre de retourner en France sans plus te soucier de ta mésaventure à l'aéroport. Tu retourne voir tes parents et tu ne te mêleras jamais plus de mes affaires. Ainsi tu éviteras une longue et douloureuse procédure en justice dans ce pays plus corrompu que tu ne l'imagine, sans compter les dix prochaines années que tu passeras en prison... pour terrorisme. Ne suis-je pas généreuse. La menace à peine voilée n'échappa pas à William. Accepter eût sans doute été la meilleure chose à faire, mais il ne pouvait pas.
-Qu'est ce que ça cache? Je veux dire, tu envoie des tueurs à gages nous faire la peau, tu fais enlever Yumi et maintenant tu nous offre ton infinie mansuétude, mais à quoi joue-tu? William était blême de rage, le souvenir de Yumi couverte de sang lui revint en mémoire. Elisabeth accusa le coup, son sourire avait disparu.
-Je n'ai pas fait enlever Yumi, dit-elle d'un ton glacé, je n'en saurais que faire. Mais je sais qui l'a enlevée, ajouta t'elle.
-Qui l'a enlevé, Sissi? ce n'était pas une demande mais une prière, Elizabeth avait à nouveau le contrôle de la situation.
-Si je te dis ce que tu veux savoir, reconsidèreras-tu mon offre? demanda t'elle d'une voix douce.
-Elizabeth, lui répondit-il, personnellement je ne demande rien de mieux que de partir de ce pays de fous et de laisser à quelqu'un d'un peu moins usé que moi le soin de mettre le nez dans tes petites affaires avec Xana.
-Certes, répliqua la jeune femme avec un sourire perfide, quoi de mieux en effet que de convoler avec la femme que tu aimes sans plus te soucier de ton rival, disons...définitivement absent. William devint blanc de rage, Sissi savait très bien comment lui faire mal. Il avait eu le malheur de la sous-estimer alors qu'il la savait redoutable sur ce terrain.
-Et toi donc, ma chère Sissi, combien de temps compte tu garder ton Ulrich comme un bel oiseau en cage? Peut-être que les dix ans à venir seront suffisant pour apaiser ta frustration? En la voyant pâlir sous son fard, William sut qu'il avait marqué un point. Toutefois Sissi n'avait pas dit son dernier mot. Elle s'approcha de lui et lui murmura à l'oreille:
-Ne joue pas avec moi William, j'ai passé l'âge. Sache que Xana a déjà signé votre arrêt de mort et que je suis la dernière chose entre vous et une balle de calibre douze. Il est peut-être temps pour vous de vous réveiller les enfants, il n'y a plus de jeu vidéo, ni de monde virtuel et certainement pas de retour vers le passé. Ici tout est bien réel et personne n'a de seconde chance. Les mains blanches de Sissi se crispèrent un peu plus fort sur les barreaux de sa cellule.
Je ne suis pas une meurtrière, William, reprit-elle, et je n'ai aucune envie d'avoir ton sang sur la conscience ni celui des autres d'ailleurs. Mais ce n'est pas le cas de Xana, lui il n'aura aucun scrupule à vous expédier outre. Alors soit tu te ranges à mes côtés pour sauver tes amis, soit je laisse Xana faire de toi ce qu'il jugera bon.
William s'assit et respira un bon coup. Il n'avait encore jamais osé envisager les choses sous cet angle, mais Sissi avait raison.
-Voilà ce que je te propose reprit cette dernière. Je vais te faire sortir d'ici et nous allons retrouver Yumi et les autres, ensuite vous reprenez le premier vol en direction de Paris et je n’entends plus parler de vous.
En ce qui concerne les autres, Jérémie Belpois, Aelita et Franz Hopper sont bien trop dangereux pour ma sécurité pour que je les libère maintenant. Quand à Ulrich, elle eût presque un rire, tu seras le premier à te réjouir de ne pas le trouver dans tes pattes je pense. Pour le reste personne d'autre que nous n'a besoin de connaître notre petit arrangement. Tu es le leader de cette équipe, je suis certaine que tu sauras faire entendre raison aux autres.
Le jeune homme réfléchit: c'était malgré tout une proposition en or, il fallait bien le reconnaître. Et pour l'instant, Yumi risquait peut-être sa vie en ce moment même aussi lui fallait il agir rapidement.
-Très bien Elisabeth tu as gagné j'accepte, laissa t-il tomber finalement. Pendant une seconde il crut entendre son interlocutrice soupirer de soulagement. Il en fut surpris car jusqu'à maintenant il ne pensait pas qu'Elisabeth puisse avoir des sentiments aussi bien disposées à leur égard. Bien, et maintenant si tu me disais ce que je veux savoir, Sissi demanda William.
Le jeune homme croisa le regard froid d'Elisabeth, quelle était cette lueur au fond de ses yeux? Du dépit, de la tristesse ou de la haine? Il n'aurait su le dire, mais il commençait à connaître suffisamment les femmes pour savoir qu'une créature de cette espèce n'est jamais indifférente au fait d'être dépréciée au profit d'une autre. Mais la jeune femme se ressaisit bien vite et exposa en peu de mot à William, la situation quelque peu complexe où il se trouvait.
"Il y a deux ans, commença Elisabeth, ta chère Yumi a pris contact avec son oncle, le professeur Azuka; dans le but, je suppose, d'obtenir son aide. Peut-être aurait elle dû se soucier de savoir pour qui travaillait son parent avant de se laisser aller à faire des confidences: car..il se trouve que son oncle Azuka travaille, ou plutôt travaillait pour la Beiring."
Elisabeth marqua une pause, William ne l'avait pas quitté des yeux, et le fait de le voir si attentif aux mots qui pouvaient sortir de sa bouche ne lui déplaisait pas. Mais elle se re-concentra aussitôt sur son récit.
"Je suppose que tu ne sais rien de précis sur la Beiring, n'est ce pas? demanda Elisabeth. William hocha négativement la tête, elle reprit avec un sourire: La Beiring est une entreprise d'import-export, du moins c'est ce qu'elle prétend; mais en fait cette boite blanchit l'argent de la mafia locale depuis près d'un demi-siècle. Cela représente beaucoup d'argent, énormément d'argent....la jeune femme posa sur William un regard sombre, comme si la simple évocation de ce mot lui rappelait de funestes souvenirs.
Mais pour en revenir au professeur Azuka, ce brillant génie semble ne pas avoir suffisamment tenu sa langue, et certains membres de la Beiring ont appris l'existence de la technologie développée par Franz Hopper. Parmi ces personnes, une en particulier a retenu mon attention: Ishiro Daouji, un japonais engagé par la Beiring comme ingénieur en chef du secteur recherche & développement. Il faut savoir que cet ingénieur n'est pas venu à Singapour par hasard, il a fuit le Japon pour avoir eu...disons...un différent avec un des chefs de gang Yakusa. Je suppose qu'il a commencé à divulguer des informations sur le supercalculateur afin de se racheter aux yeux sa Némesis. Enfin, toujours est-il que les Yakusas ont fait enlever le professeur Azuka. Ce sont eux qui ont tendu un piège à Yumi, et qui l'ont capturé afin d'avoir un moyen de pression sur son oncle. "
William fixa Sissi pendant un long moment en silence: "-Qu'est ce qui me dit que tu ne te moque pas de moi?" lui demanda t'il. La jeune femme se redressa et le toisa d'un œil méprisant. "Absolument rien, lui répondit-elle, tu n'as que ma parole et si cela ne te suffit pas je ne peux rien pour toi." Sur ce elle tourna les talons et se dirigea vers la porte. William eut une bouffée de panique, il était en train de faire fuir la seule personne susceptible de le renseigner sur le guêpier dans lequel il s'était fourré. Cependant, au moment de poser sa main sur la poignée de la porte, Sissi se figea et lui dit encore: "Je vais te faire sortir d'ici que tu le veuille ou non... tu n'as pas besoin de me remercier car ce n'est pas pour toi que je le fais." Elle ne l’avait pas regardé en disant cela, elle s'était contentée de fixer la porte. William eu presque pitié d'elle à ce moment précis, mais une pitié teinté de mépris. " Je suppose que tu le fais pour ne pas détourner la tête quand tu croise ton joli petit minois dans un miroir alors?" répondit-il avec un cynisme presque palpable. Ces mots firent l'effet d'un coup de fouet, la jeune femme se cabra comme si on l'avait frappé. Elle se retourna lentement les yeux luisant de haine, "prend garde de ne jamais te mordre la langue, tu risquerais d'en mourir, siffla t'elle entre ses dents. A moins que le reflet de ta pitoyable existence ne te pousse à te tirer une balle dans la tête avant. " Ils se fixèrent un long moment, échangeant en un seul regard bien plus que les mots auraient jamais pu exprimer. Mais William ne comprit pas ce que les yeux de Sissi semblaient lui dire. Il y lisait un mélange de dépit et de tristesse, de douleur et de haine qui réveillait en lui un pénible sentiment d'abandon. Mais cette fugitive impression se dissipa comme la brume du matin, et le temps qu’Elisabeth franchisse le seuil de la porte, elle avait disparu.
Sissi quitta le local de détention d'un pas vif, décidée à ne pas revenir en arrière. Ses deux gardes du corps postés de part et d'autre de la porte lui emboîtèrent le pas d'une manière tellement naturelle, qu'on aurait pu penser que les deux gorilles faisaient partie de la garde robe de la jeune femme. Lorsqu'elle traversa le commissariat, tout les hommes présent dans la pièce se retournèrent sur son passage; belle, brune, magnifique distante et le regard un peu absent, Sissi laissait errer sur son visage un sourire qui n'était que de commande le sourire qu'une femme seule et sans amour se doit de porter pour les hommes qui la dévore du regard. Cette morte sans tombeau trompait ses jours trop longs par des occupations inutiles, collectionnait les bijoux et les œuvres d'art et c'était là tout l'intérêt qui lui restait au monde, ou qu'elle feignait d'avoir.
Elle venait de retrouver une ombre de son passé, un passé où elle n'était pas tout à fait seule dans ce jeune homme si séduisant aux yeux sombres. Elle s'était demandée si elle saurait le séduire, lui faire oublier ce pourquoi il était venu. Eclipser de son regard la vision d'une belle jeune femme brune aux yeux en amande..mais à présent elle avait sa réponse et elle n'avait plus rien à faire en ces lieux, si ce n'est fuir pour retrouver la seule "personne" susceptible de la comprendre, à défaut de pouvoir l'aimer. Un de ses garde du corps ouvrit la porte qui donnait sur l'extérieur et la jeune femme fut éblouie par la lumière du jour. Elle sortit ses lunettes de soleil, imitée en cela par ses gardes du corps et se dirigea vers une limousine. Elle monta dans le véhicule et ordonna à ses gardes du corps de clore l'étroit volet qui séparait le siège du conducteur de celui du passager. Une fois isolée des regards indiscrets de ses gardes du corps elle fut prise d'un tremblement qui lui venait de tout le corps, de la poitrine, des jambes, du ventre, de toute cette beauté inutile; elle put enfin pleurer.
Lorsque la voiture s'arrêta devant les bureaux de "sa" holding. Ainsi pouvait-on appeler la Xanadu Corporation. Elle avait fondée la société mère à l'âge de dix-huit ans avec l'aide de Xana. C'était lui qui lui avait inspiré le nom de la holding ainsi que son logo, le même que celui qui s'était affiché sur l'écran de l'ordinateur alimenté par le super calculateur. Le Groupe Xanadu était sans conteste la plus belle réussite d'Elisabeth, il comptait 262 sociétés sans compter les filiales, lesquelles employaient environ 250 000 personnes dans 37 pays différents. A l'heure actuelle, le chiffre d'affaire s'élevait à peu près à 24 milliards de dollars. Toujours escortée de ses hommes de mains la jeune buisness-woman pénétra dans le bâtiment. Elle emprunta un des luxueux ascenseurs et monta au 21e étage de l'enceinte de ces lieux de pouvoir. Les neuf membres du conseil d'administrations tenaient "salon" une fois de plus, du moins c'est ainsi que Sissi qualifiait ces réunions passablement ennuyeuses auxquelles elle n'assistait que deux fois par mois, alors qu'il s'en tenait bien quatre. Lorsqu'elle ouvrirait la porte ils seraient tous, les "esprits servant de l'anneaux" comme elle les appelait. Ces hommes d'affaires en costard sombre à la face cireuse pour la plupart qui la considéraient comme une jolie poupée à déshabiller du coin de l'œil pendant qu'ils la noyaient sous des flots de statistiques commerciale. Ces vautours de Wall Street et de la bourse Asiatique pensaient qu'elle ne comprenait pas un traître mot de leur baratin, mais peu lui importait ce qu'ils pensaient: elle avait bien plus à gagner en se faisant passer pour une ravissante petite idiote qu'à leur prouver qu'ils n'étaient rien de plus que des vieillards bornés et libidineux. Arrivée devant la porte de la salle de conférence elle s'arrêta. Elle avait déjà rectifié son maquillage et seul un œil exercé aurait pu déceler sa récente crise de larmes, mais elle se sentait patraque, et elle ne se sentait pas le courage d'affronter ces vieux fauves de la finance. Par la porte légèrement entrebâillée, elle entendit le numéro 2 du groupe Arnold Scuito vanter son propre mérite, à défaut de celui de la holding, à ses associés:
" -Depuis l'absorption de la Hendler, la société d'assurance suisse, le Groupe X compte pas moins de 387 entreprises dans le monde, examinées de façon itinérante par 48 contrôleurs de gestion; il est primordial de se concentrer sur..."
Elle n'eut pas le courage d'en entendre davantage. Elle se disposait à s'en aller quand elle se souvint du courage qu'elle avait du rassembler la première fois qu'elle s'était retrouvée face au conseil. Ce jour là, Xana l'avait pratiquement accompagnée dans la pièce, elle se souvenait de sa maxime préférée: "Courage Elisabeth, tu es seule dans l'arène et les lions sont affamés, mais il ne faut jamais que tu oublies qu'ils ont plus à perdre que toi dans cette histoire." Cette petite phrase lui redonna un peu de courage, mais l'espace d'un instant elle souhaita ne jamais avoir fondé la Xanadu corporation, ne jamais être devenue riche, ne jamais avoir réalisé ses rêves de grandeurs, et même ne jamais avoir entendu parler de Xana.
La sonnerie d'un téléphone portable la tira de ses pensées: c'était le sien. En voyant le numéro qui s'affichait sur l'écran, Sissi s'écarta de la salle de conférence. Elle se réfugia dans un bureau vide pour prendre l'appel.
-"Moshi? Questionna une voix rauque à l'autre bout du fil. Miss Delmas, nous avons honoré notre contrat. Yumi Ishamaya a été livrée à Tsun Wo, comme convenu."
-"Bien, je vous remercie." Elisabeth, raccrocha et se dirigea vers l'ascenseur, suivie de ses deux gorilles. Il était temps de passer aux choses sérieuses.
Domino meo sede a dextris meis donec ponam inimicos tuos scabellum pedum tuorum