01 Oct 2006, 19:05 par Sinien
Bon, malgrè qu'il n'y ai pas de com, voici une petite suite.
Je fini par m’endormir, toute tremblante.
La lune est pleine ce soir et je me couche sous ses lueurs. Plus rien n'a d'importance. Plus rien ne compte. Je ferme les yeux
lentement et j'étouffe ma respiration pour n'entendre plus qu'un seul bruit qui m'obsède depuis longtemps. Les battements de
son coeur qui ne résonnent désormais que faiblement. Qu’ais-je fais? Je suis maudite...Il me regarde un dernier instant et me
sourit en me murmurant un profond et sincère "je t'aime". Je viens de perdre mon unique amour. Je le regarde mais je ne
pleure pas. La déchirure est trop grande pour laisser place à un flot de larmes. Je suis épuisée et je m'endors sur son corps
en lui murmurant un " pardonne-moi de t'avoir aimé".
Je me réveille en sursaut. Des larmes perlent sur mon visage glacé par le froid de la nuit. Encore ce rêve. Ou plutôt, ce souvenir.
Ce jour qui a fait basculer ma vie. Kalahan. Mon meilleur ami. Mon confident. Mon amour a été tué sous mes yeux par Lui.
Lui qui se fait appeler depuis trois siècles Eoghan. Je lève les yeux au ciel, espérant apercevoir la lune, seule source de lumière
dans ma vie. Il aimait la lune. La première fois qu’il m’a embrassée, l’astre illuminait la lande de toute sa splendeur.
Je passe lentement mes doigts sur mes lèvres, essayant désespérément de me souvenir de la douceur des siennes. Je n’y
arrive pas. Une larme coule lentement sur ma joue, laissant un sillage dans la saleté.
Un bruit familier me fait sortir de mes songes. J’essuie du revers de mon bras, cette marque d’amour et rassemble mes
affaires. Le dénicheur approche. Si je ne bouge pas plus vite, ça en sera fini de moi. Je range mes couvertures et mes
quelques armes dans un vieux sac de toile. Il approche par l’Est. Je me dirige vers le Sud. J’avance prudemment pour ne
pas faire de bruit. Il est juste au dessus de l’église. Il est en train de passer son rayon sur la terre. J’ai soudain mal à
la tête. Je mets mes mains sur mon front. La douleur est violente.
Je suis sur Akilian. J’ai environ cinq ans. Ma tante me serre dans ses bras, cachant mon visage dans sa poitrine. J’ai
peur, très peur. Je tourne légèrement la tête et aperçois un horrible objet dans le ciel. “ Tantine, c’est … c’est quoi ? ”. “ Ne
regarde pas Asta. ”. Je me blottis encore plus contre ma tante. Mais je continue de regarder la scène. L’objet volant est
rond et gris. Il brille dans la nuit. Une lumière blanche en sort et vient éclairer le sol. Tout le monde court et se cache. La
lumière s’approche de nous. Ma tante recule dans la cachette où nous nous trouvons. Je vois une personne sous le rayon.
Elle est à genoux, en pleurs. Puis soudain, elle disparaît. Une personne juste à coté de nous se relève. “ Non, n’y vas pas ! ”
chuchote ma tante. “ Il le faut, pour nous tous. ” répond l’inconnue. Elle a une voix féminine et réconfortante. Je la voie se
lever et courir.
Je suis tombée à genoux. Ma peau s’est écorchée sous le coup et m’a fait sortir de mes rêves. Le dénicheur et toujours là
et m’a entendu. Il me cherche. Je reste immobile, souffrant en silence. Il s’approche de moi. Je suis trop à découvert. Deux
possibilités s’offrent à moi. Soit fuir, soit me battre. Je dispose d’une dague et d’un truc qui électrocute. Je sais aussi
que ces machines n’aiment pas l’eau. J’ai décidé de me battre. Ces engins disposent d’informations intéressantes quand on
sait chercher dans les fils et les écrans. Je cherche mon lanceur d’eau. Je l’ai fabriqué moi-même. Peu de gens savent qu’il
est facile de se débarrasser des machines, ou du moins de certaines. Je me mets en position pour tirer. Mes genoux saignent
d’avantage mais ma vie est en danger. Je vise et tire. Le dénicheur est déstabilisé. Il tourne sur lui-même et commence
à faire des étincelles. Je le voie tomber à terre. Il raconte des choses incohérentes. Je m’approche lentement. Il commence
à clignoter, puis soudain s’immobilise. J’attends encore une bonne dizaine de minute avant d’ouvrir le capot du compartiment
principal. Une multitude de fils de couleurs différentes s’entremêlent. J’en coupe quelque uns et les relie ensemble. Une étincelle
jaillit. L’écran se situant sur le devant s’allume. Il a répertorié de nombreuses personnes. Je les faits défiler, cherchant
un visage ressemblant à ma mère. J’arrive à la fin de la liste. Personne. Mais depuis quelques semaines, je cherche
d’autres résistants. J’en ai entendu parler mais je ne sais pas où ils se trouvent. Je repasse la liste en lisant avec difficulté
les informations. Nombreux sont des personnes emprisonnées ou recherchées pour rien du tout. Mais ce que je cherche
c’est la mention ennemie. Je continue de visualiser quand j’aperçois un “ennemi”. C’est un homme d’une trentaine d’année.
Je mémorise son visage et l’endroit où il se trouve. C’est plus au Nord, vers la capitale, là où Il vit. Je pars donc en direction
du Nord, voir cet homme. Peut-être pourra t’il m’aider ?
Cela fait deux jours que je marche. J’ai faim et soif. Je n’ai croisé que deux petits villages. Le froid s’accentue de jours
en jours. Mes plaies commencent à cicatriser mais la douleur est encore vive. Je suis fatiguée. Fatiguée de me battre contre
du vent, fatiguée de souffrir, fatiguée de chercher. J’ai l’impression d’avoir fait le mauvais choix. Je sens mes forces qui
m’abandonnent. Je marche la tête baissée, levant les jambes sans réfléchir. Le soleil se lève. Je sens les premiers
rayons qui me réchauffent. Je lève péniblement la tête. L’astre jaune m’ébloui. Je cache mes yeux avec mes mains.
Mes yeux se font plus petits, scrutant l’horizon. Après m’être habituée à la lumière, j’aperçois au loin des maisons. Au plus
profond de mon cœur, j’espère que c’est là qu’il vit. Le courage et la force reviennent. Je me redresse et reprends un rythme
plus rapide.
Je suis aux portes de la ville. Juste derrière, je peux deviner la capitale avec Son palais. La ville est très animée. Je vais
pouvoir me nourrir et boire sans trop de difficultés. Je m’approche d’une fontaine et me lave le visage pour être plus
présentable. L’eau est fraîche, mais marron. Mon regard va de stand en stand, cherchant le meilleur endroit et moment.
J’ai remarqué un homme bien portant, tenant un étalage de fruits et légumes. Il y a une petite ruelle non loin. Je commence
à m’approcher quand une main me saisie le bras et me serre violemment.
- Qu’est ce que tu fais là ? Je t’avais dit de te cacher. Que je m’occupais de tout.
- Mais lâchez moi ! Criais je.
L’homme a le visage caché comme beaucoup d’hommes, pour se protéger du sable. Mais je n’aime pas la façon qu’il a
de me tenir. Je me mets en position de défense. Je rejette l’homme brusquement. Je peux lire dans son regard de
l’étonnement. Lui aussi se met en position de combat. Nous sommes face à face, au milieu de la rue, prêts à se battre.
- Tu n’es pas comme d’habitude, dit l’inconnu. Il t’a attrapé. C’est ça ?
- Je ne sais pas de quoi vous parlez mais vous m’êtes antipathique.
Je reste immobile. Je sais que je ne suis pas en mesure de me battre. Même un enfant gagnerait dans l’état où je suis.
Mais je dois faire semblant où cet homme me fera du mal.
- Je ne veux pas te faire de mal, dit l’homme. Alors cesse d’être sur la défensive. D’accord Yumi ?
- …
Je rabaisse mes mains et fixe l’homme. Il a prononcé le nom de ma mère. La connaît elle ? En tout cas, il m’a prit
pour elle. La tête me tourne. Les sons s’éloignent. Je tombe à terre, inconsciente.
Dernière édition par
Sinien le 05 Oct 2006, 09:30, édité 1 fois.
Croire que ce que nous avons vécu n'était qu'un cauchemar de princes.
Prier pour que nos traîtrises soient oubliées.
Lutter contre ces souvenirs de démons.
Pleurer dans mes mains et saigner en pensant toujours à toi.
Mon homme, je suis ton ange.
Mon démon, je suis ton homme.