
Lyokophile à vie
Messages: 206
Inscription: 06 Juil 2006, 14:19
Localisation: Le coeur au bout d'une plume, les mains sur une feuille vierge
- Ils sont où !? Hurla Jérémie en se jetant sur lui.
- De qui ?
- Aelita. Odd.
- Hein ?
- Ils ont disparus, volatilisés.
- Quoi !? Où ?
- Mais c’est à toi de me le dire. C’est toi qui entend une musique et qui voit Yumi dans son autre monde.
- Je ne sais pas. Je me souviens de … d’elle. C’est tout.
- Dis moi où. Où !?
- Désolé Jérémie Je l’ignore.
Jérémie tomba à terre. Il se prit la tête entre les mains et pleura. Franz s’approcha de lui et le prit dans ses bras. Il le posa sur
son lit, le laissant sortir toute sa souffrance. Franz demanda à Ulrich de le suivre et de sortir de la chambre. Jérémie resta donc seul.
Epuisé, il finit pas s’endormir. Mais au beau milieu de la nuit, un cauchemar le réveilla. Il revoyait la scène où Aelita
disparaissait. Il sortit dans la cour et regarda la lune, essayant de comprendre ce qui se passait. Mais comme rien ne se produisait,
il décida d’aller marcher un peu. Il se retrouva dans le bois où il lui avait fait sa déclaration. Des souvenirs lui vinrent en tête.
Mais un craquement le fit sortir de ses songes. Il se retourna, sur le qui vive.
- C’est moi Jérémie, Franz.
- J’ai eu peur.
Mais il y eu un autre craquement beaucoup plus fort et suivi d’un grognement. Ils se retournèrent et se retrouvèrent face à un
gigantesque monstre. Il mesurait trois mètres de haut et se tenait sur deux pattes. Ses bras étaient croisés sur son torse. Au bout
de chaque doigt, on devinait une griffe acérée. Sur son front, il y avait un signe qui ressemblait assez à celui de Xana. Mais il
était différent. Il n’y avait que deux cercles et ils étaient reliés par des fils rouges. Le monstre s’approcha d’eux et frappa Franz de
plein fouet. Celui ci valsa dix mètres plus loin. Ulrich qui traînait le vit et accouru.
- Franz ! Franz !
- Ce n’est rien mon petit. J’ai fait mon … temps. Je sais maintenant. Il est comme toi.
- Franz ! Non.
Il entendit Jérémie qui hurlait. Franz n’était plus de ce monde mais Jérémie pouvait être encore secouru. Ulrich couru et se
trouva nez à nez avec le monstre tenant Jérémie par les pieds. Il y avait une marre de sang sur le sol et juste à coté un bras ;
celui de Jérémie. La bête lâcha le garçon et lui marcha sur l’autre bras. Puis avec ses mains, il lui arracha doigt par doigt. Le sang
giclait dans tous les sens. Il tomba dans les vapes. Ulrich se jeta sur la chose mais celle-ci le renvoya comme un fétu de paille.
Il se pencha sur le blondinet et posa son front sur sa tête. Le signe s’illumina. Puis le monstre disparu. Ulrich finit par reprendre
ses esprits. Il rampa jusqu’à son ami. Il avait perdu beaucoup de sang. Mais ce qui le frappa, c’est son visage. Il avait été brûlé.
Ulrich prit le corps de Jérémie et le secoua. Mais il n’y eu aucune réaction. Il était mort. Il se leva, en titubant et rentra au lycée.
Des larmes coulaient de ses joues mais il ne disait rien. Il prit une douche chaude et se coucha.
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Ils marchaient depuis cinq heures et ils ne voyaient toujours rien. C’est alors qu’ils entendirent des bruits de sabots. Ils se
cachèrent derrière un fourré et attendirent. Il y avait plusieurs cavaliers, portant un uniforme.
- Le Prince nous a demandé de rechercher les deux rebelles. Il s’agit d’une jeune fille et d’un garçon. On doit les faire prisonniers.
Il veut les interroger. Karian ! Vous retournez au château pour monter la garde.
- Bien Chef.
La troupe s’éloigna et le jeune homme répondant au nom de Karian se dirigea vers le château. Aelita et Odd avait tout suivi
de la conversation et décidèrent de suivre le jeune cavalier. Il laissait des empreintes de sabots et ce ne fut pas difficile pour Aelita
et Odd. Mais une fois devant l’édifice, ils ne trouvèrent pas de porte. Ils attendirent une, puis deux heures, mais personne ne rentrait,
ni ne sortait. Le jour se leva et rien ne se produisit. On aurait pu penser que le château était désert. Ils restèrent là toute la journée,
guettant les alentours d’une quelconque manifestation, mais rien.
La nuit tomba. Odd faisait les cents pas et Aelita cherchait une porte. Elle longeait les murs, pensant à une issue dissimulée. Soudain,
elle entendit des pas. Une personne courait le long du mur. Elle posa ses mains sur le mur et c’est alors qu’elle le traversa. Odd fit
de même et se retrouva aussi dans l’enceinte du château. Devant, une fille courait. Ils se mirent à la suivre discrètement. Elle
était près d’un lac et attendait. Puis une autre personne apparue de l’autre coté de la rive. Au début, Odd n’arrivait pas à la
distinguait puis il s’exclama.
- Ulrich ! Aelita c’est Ulrich.
- Chut tu vas nous faire repérer.
Mais c’était trop tard, elle les avait entendu et avait prit peur. Elle commenca à courir. Mais Odd fut plus rapide et lui sauta
dessus. Il lui mit sa main sur sa bouche pour l’empêcher de crier. Elle essaya de résister en vain. Ils étaient deux contre elle.
Ils sortirent du château et l’emmenèrent dans un bois car elle pût sentir l’odeur de la forêt. Puis on la fit s’asseoir. Ils discutaient
entre eux à voix basse.
- Il faut le lui dire, dit la voix grave
- Hors de question. Elle a tout oublié, répondit une voix féminine.
- Mais en nous voyant, elle se souviendra peut –être.
- Je crois pas. Mais tu peux toujours essayer.
Ils sortirent de l’ombre, espérant une réaction de la part de la jeune fille.
- Qui êtes vous ?
- Tu ne nous reconnais pas ?
- Non. Je ne vous ai jamais vu.
- Tu vois je te l’avais dit, dit Aelita.
- Ben quoi, j’aurais essayé au moins.
- Mais qui êtes vous ?
- Je m’appelle Aelita et lui c’est Odd.
- Et toi c’est Yumi. C’est ça ?
- Non. C’est Naoko. Mais …Je sais pas pourquoi, le nom, Yumi me dit quelque chose.
Aelita et Odd se mirent alors à tout lui expliquer, depuis le début. Cela dura des heures et des heures. Certaines questions que
se posait Naoko trouvèrent une réponse, voire plusieurs. Après ce récit, elle ne voulait plus retourner au château. Ils restèrent donc
caché dans cette forêt pendant plusieurs jours. Etrangement, ils n’éprouvaient ni le besoin de boire, de manger ou de dormir. De plus, plus Naoko passait du temps loin de son mari, plus elle
se souvenait de son ancienne vie. C’était encore très flou. Mais elle était sûre d’une chose, c’est que sa place n’était pas ici.
Puis au bout du cinquième jour, le phénomène se reproduisit.
Il était tard. La lune brillait dans le ciel. Les rues étaient désertes. Elle courait dans le parc. Elle n’était plus loin. Plus que
quelques minutes. Mais il fallait qu’elle se dépêche.
Ses longs cheveux noirs flottaient dans le vent. Son corps fin et musclé n’était habillé que d’une légère robe rouge, tenue au
niveau de la taille par un fin ruban blanc. Elle ne portait pas de chaussures. Ses yeux noirs étaient à l’affût.
Elle continua de courir. Elle était essoufflée, mais elle ne devait pas s’arrêter. Une mélodie se fit entendre. Ça commençait.
Sa foulée s’accéléra. Elle leva la tête. La lune était ronde et resplendissante. Yumi traversa tout le bois et déboucha
devant un lac. L’astre blanc se reflétait sur l’onde bleue. La musique émanait de l’autre coté de la rive. Elle scrutait cet endroit.
Une silhouette se dessina au loin. La jeune fille avait les mains croisées sur son cœur. Sa respiration devenait de plus en
plus forte. Un léger sourire apparu sur ses lèvres. La forme était visible. Sur l’autre rive, se tenait un homme. La lune éclairait
la scène de sa pure blancheur. Les deux êtres se regardaient. Ils tendirent chacun la main vers l’autre. Le lac devenait
de plus en plus petit. Le cercle de la lune devenait de plus en plus grand. Les deux personnes attendaient. Leurs corps n’étaient plus
loin l’un de l’autre. La lune était à son zénith et le lac n’était plus qu’une mare. Quelques secondes, et l’instant tant attendu se
réaliserait.
Le silence fut brisé par des bruits de sabots. La jeune femme se retourna. Ils n’étaient plus très loin. Elle se retourna vers l’homme.
Elle tendit la main. Ce dernier fit de même. Leurs doigts s’effleurèrent. Puis une voix grave se fit entendre.
- Elle est là ! Elle ne doit pas nous échapper cette fois ci, cria la voix.
Yumi le regarda, les yeux en larmes. Elle ne voulait pas le quitter.
- Vas y, dit le jeune homme.
- Non. Je veux rester.
- Vas !
La jeune fille se retourna. Les cavaliers n’étaient plus très loin. Si elle ne partait pas maintenant, ils l’attraperaient. Elle jeta un dernier
regard vers le jeune homme et courut.
Elle partit en direction du Sud. Elle sentait le sol trembler. Les chevaux n’étaient pas très loin d’elle. Elle s’engagea dans l’épaisse
forêt. Ses jambes et ses pieds saignaient, écorchés par les ronces. Yumi courait du plus vite qu’elle pouvait, se retournant de temps
en temps. Elle pouvait voir les hommes sur leur monture. Elle avait peur. Et si cette fois, ils l’attrapaient ? Elle trébucha et tomba
dans un bosquet. Mais Yumi continua d’avancer à quatre pattes, espérant ne pas se faire repérer.
- Là ! Cria un des cavaliers. Elle est à terre, dans les fourrés.
- Vite ! Il faut l’attraper. Vivante.
Elle était prise au piège. Ils l’encerclaient, telle une bête. Son corps entier la faisait souffrir. Mais elle ne pouvait pas se laisser
prendre aussi facilement. Elle se releva et leur fit face. Ils bloquaient toutes les issues de la clairière. Elle scrutait le moindre
endroit mais, cette fois ci, leur coup était bien préparé.
- Allez. Si vous vous laissez faire, tout ira bien, dit le chef.
- Espèce de gros porc. Tu ne m’auras pas comme ça.
- Voyons Madame. Votre mari nous envoi vous chercher.
- Ce n’est pas mon mari !! Hurla t’elle.
- Cessez vos enfantillages. Nous vous ramènerons au château.
- Non ! Ce monde n’est pas réel. Et ce n’est pas mon mari.
Le garde s’avança vers elle. Elle ressemblait plus à un animal déchaîné qu’à une jeune épouse. Le cavalier était assez impressionné
par l’attitude de sa nouvelle maîtresse. Elle qui était si douce auparavant, était une lionne en furie.
- Madame. Ce sont les rebelles qui vous font croire je ne sais quoi. Ne les écoutez pas et venez avec moi.
Soudain, un corps fin et musclé atterrit à coté d’elle. Il venait d’effectuer une pirouette. Entre ses mains, il tenait un bâton rouge.
- Je m’absente une minute et tu as déjà besoin de moi, murmura t’il.
- Désolée Odd. Je … je n’arrive pas.
- Bon prépare toi. Aelita ne va pas tarder à arriver avec des chevaux.
Les gardes s’avançaient vers eux, menaçant. Yumi se mit à genoux pleurant des larmes cristallines. Elle ne voulait pas en
finir comme ça. Soudain, tout se mit à tourner autour d’elle. D’abord lentement, puis de plus en plus vite. Elle ferma les yeux
de peur et lorsqu’elle les rouvrit elle était devant Odd et Aelita qui lui expliquait son vrai passé.
- Euh … Odd ? Questionna Yumi.
Mais ce dernier ne réagit pas. Elle tenta de poser sa main sur son épaule mais elle la traversa. Elle regardait la scène qui se
déroulait sous ses yeux, apeurée.
Odd était en train de lui expliquer qui était sa vraie famille. Yumi se voyait - encore à l’époque Naoko – tremblant sur sa chaise.
Elle se souvenait combien elle avait eu peur. Il lui avait fallu de nombreuses heures pour trouver le calme.
- A ce que je sais, tu était amoureuse d’Ulrich, disais Aelita.
- Ulrich ? Le garçon brun ? Questionna Naoko.
- Oui, répondit Aelita. Et depuis ta “disparition”, il se produit de drôle de phénomène. Ulrich sort en pleine nuit, disant qu’il
entend une musique …
- Que nous on entend pas, coupa Odd.
- Et après il fixe la lune et au bout d’un certain temps s’évanoui. A son réveil, il nous raconte qu’il vient de te voir.
- La lune ? La musique ? Je … Moi aussi.
Le décor se remit à tournoyer. Yumi se retrouva dans la forêt, aux cotés d’Odd. Elle repensait à son cœur qui s’était mis à battre
lorsqu’elle avait comprit qui était cet étrange individu. Pour lui, elle devait se battre. Yumi se releva et attrapa la main d’Odd.
- Fait moi confiance, lui murmura t’elle.
Yumi prit une grande inspiration en fermant les yeux. Puis elle les rouvrit. Son cœur battait à toute allure dans sa poitrine.
Elle se mit à parler d’une voix calme.
- Fuma, laisse nous passer.
Etrangement, le cavalier descendit de sa monture et s’approcha de Yumi. Elle lui souriait.
- Viens me voir, dit elle.
Fuma continua de s’approcher d’elle comme hypnotisé. Yumi colla son front contre le sien.
- Je sais maintenant pourquoi je t’aimais bien, lui murmura t’elle. C’est que tu lui ressembles tant. Mais tu n’es pas lui.
Tu n’es qu’une de ses créations. Je le vois dans tes yeux.
Yumi passa sa main devant les yeux du cavalier. Ce dernier secoua la tête, puis cligna des yeux. Il se retourna vers sa troupe.
- Vous pouvez partir. C’est un ordre.
Les cavaliers s’exécutèrent, tels des robots. Odd avait la bouche grande ouverte, n’en revenant pas.
- Yumi ? Qu’est ce … bégaya le blondinet.
- Ne t’inquiète pas. Je viens de tout comprendre. J’ai en moi une source inépuisable de dons. Ce monde est le mien.
- Je ne comprends rien, dit Odd.
- Ce n’est pas bien grave, dit la jeune fille. Tiens voilà Aelita avec les chevaux.
- Ah ! Vous êtes là, cria Aelita. Mais où sont les gardes ? Et lui ? demanda t’elle en montrant Fuma.
- Ne craint rien. Il est de notre coté maintenant. Je l’ai … comment dire… reprogrammé.
Les quatre jeunes gens montèrent sur leur monture et partirent vers leur camp.
Prier pour que nos traîtrises soient oubliées.
Lutter contre ces souvenirs de démons.
Pleurer dans mes mains et saigner en pensant toujours à toi.
Mon homme, je suis ton ange.
Mon démon, je suis ton homme.