23 Nov 2007, 13:26 par Gini
Quelque part ailleurs…
Un homme entra dans une immense pièce sombre et lugubre. Seules des sources de lumières scintillaient dans la salle. Il marcha d’un pas non rassuré. Devant lui, au loin, trônait une silhouette sombre, imposante et inspirant la crainte.
- Maître…fit l’homme d’une voix craintive.
- L’avez-vous retrouvée ? J’espère car sinon vous me faites perdre mon temps ! vociféra t’il.
- Elle…Elle est introuvable, nous l’avons recherchée partout. Mais elle a fui au moment où nous avons attrapé son père.
- Et ?
- Il nous a aussi échappé…maître je…
Mais le chef l’interrompit. Il leva sa main et forma une boule d’énergie de couleur bleue.
- Non, maître !! Ce..Cela ne se représentera plus, je vous le promets ! pleurnicha le soldat.
- En effet, cela ne se représentera plus.
Il envoya la boule d’énergie sur le malheureux qui disparut aussitôt. Le Maître se leva et se dirigea vers un portrait accroché sur un des murs. Une belle jeune femme était représentée. Un sourire énigmatique. Elle avait un regard profond et des yeux bridés. Sa longue chevelure noire cascadait sur ses épaules. Elle semblait heureuse.
Le Maître souligna les contours du visage peint de son doigt puis descendit au cou et serra son poing.
- Quand je te retrouverai, crois-moi, tu regretteras ce que tu m’as fais subir !
Il frappa de son poing contre le mur et du sang s’écoula lentement. La lueur d’une bougie éclaira son visage balafré au niveau de l’œil, ce qui accentuait son aspect lugubre.
Dehors, la nuit était tombée très tôt. La neige recouvrait les sols d’un épais manteau blanc. Il neigeait abondamment et la visibilité en était très réduite. Personne n’osait s’aventurer tant les dangers dehors étaient présents. Pourtant cela ne fit pas reculer une personne qui osa braver les interdits imposés par le maître depuis son accession au pouvoir. Une personne où plutôt un homme. Sa silhouette se déplaçait de manière très discrète et furtive. Il n’avait qu’un but en cette soirée très sombre. Où plutôt une mission qu’il s’était fixée voilà plus d’un an. Des paysages si familiers défilaient au fur et à mesure de sa progression. Soudain, la silhouette se figea. Elle venait d’entendre un bruit. A peine perceptible mais présent. La neige tombait si fort qu’il était impossible de voir plus loin que cinq mètres. Sa main se serra contre son fourreau. Ne voyant pas l’origine, il voulut se remettre en marche mais son regard fut attiré par quelque chose dans la neige, juste à sa droite. Il se méfia, attendit quelques secondes, et comme la « chose » ne bougeait pas, il s’en approcha. Il se mit à genoux et découvrit avec stupéfaction une main. Si fine qu’elle ne pouvait appartenir qu’à une femme. Il regarda de plus près et vit le corps féminin en question, recouvert de neige. Il prit instinctivement son pouls. Elle respirait faiblement mais était toujours en vie. Il la souleva de la neige et la prit dans ses bras. Sa mission n’allait pas être pour ce soir. Pas cette fois.
Le crépitement des flammes venait rompre le silence qui s’était installé dans la pièce. Jérémie ne pouvait s’empêcher de se demander qui pouvait bien être cette belle inconnue et que lui était-il arrivé. Aelita dormait à l’étage. Elle s’était peu à peu réchauffée mais était toujours inconsciente. Odd descendit pour retrouver son ami.
- Elle dort paisiblement. Je me demande bien ce qu’il a pu lui arriver.
Jérémie se retourna au moment où Odd parlait. Mais quelque chose l’intriguait car il n’avait rien écouté de la conversation.
- Oh tu m’écoutes ? demanda Odd.
- Euh oui…Désolé.
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Son poignet. Tu l’as vu ?
- Oui. Elle avait un bracelet avec une inscription gravée. Je crois que c’était AELITA.
- Oui, c’est cela. Mais elle avait aussi un tatouage.
- Et ?
- Il me semble l’avoir déjà vu quelque part. Mais je ne sais plus où…
- Et sa chevelure, c’est étrange n’est-ce pas ? Je n’avais jamais vu une telle couleur de cheveux auparavant. Rose c’est pas courant.
Mais Jérémie ne l’écoutait déjà plus. Il était trop occupé à tenter de retrouver l’endroit où il avait déjà vu ce tatouage.
Le jeune homme se précipita à l’orée de la ville et se faufila avec son inconnue dans les rues sombres.
- « La neige a quand même de bons côtés, tout compte fait » Pensa l’homme.
En effet, la poudreuse dissimulait son passage et de plus, l’obscurité de la nuit rendait difficile de discerner quelque chose au loin. Il traversa toute la ville avant d’arriver à destination. Il poussa la porte d’une vieille bâtisse. Il grimpa des escaliers et arriva dans une sorte d’appartement. Mais l’état de délabrement indiquait qu’il n’y vivait que très rarement. Il déposa la jeune femme sur son lit. Ce n’est qu’à ce moment qu’il la découvrit vraiment. Il n’avait pas vu son visage sous la neige. La jeune femme était d’une très grande beauté. Elle avait une longue chevelure noire qui lui tombait sur les reins. Sa peau était si blanche qu’elle contrastait avec ses lèvres bleutées par le froid. Ses doigts si fins étaient, eux aussi, un peu bleus, signe qu’elle avait du rester dans le froid depuis un petit temps. Ses vêtements étaient déchirés. Et elle était recouverte de boue, comme si elle était tombée à terre lourdement. Il se releva et alla chercher une couverture et un bol d’eau pour lui nettoyer le visage. Mais le plus important était qu’elle se réchauffe. Il alla allumer un feu dans la cheminée et chercha ce qui pouvait lui permettre d’avoir plus chaud. Le jeune homme fit bouillir de l’eau. Il regarda par la fenêtre la neige tomber. Il plongea sans le vouloir dans de douloureux souvenirs. Le bruit de la bouilloire le fit revenir à la réalité. Il versa l’eau dans une tasse, y plaça du thé et s’approcha de son inconnue. Il prit une bassine et un linge pour lui nettoyer le visage. Le jeune homme tordit le linge humide et commença à nettoyer le visage de son invitée. Cette dernière lui attrapa violemment le poignet et le fixa d’un regard pénétrant. Il remarqua ses traits asiatiques et ses yeux bruns. Il lui rendit son regard puis observa sa main sur son poignet. Une énorme cicatrice mal soignée s’étendait sur la largeur de sa main droite et des gerçures sur chacun de ses doigts, signe du froid.
- Je ne te veux aucun mal… lui dit-il sans détourner son regard de sa main.
Elle n’ouvrit toujours pas la bouche. Elle l’observa quelques secondes puis desserra sa poigne. Il lui nettoya le visage doucement tout en sachant qu’elle l’observait. Elle avait un beau teint beige. Sa lèvre inférieure était coupée et avait une entaille au niveau du front. L’homme était vraiment subjugué par sa beauté. Il se leva pour aller chercher la tasse. L’inconnue le détailla du regard. Il était grand, brun, une carrure athlétique et un regard si profond. Elle avait pu y déceler une profonde souffrance, sans doute un drame qui lui était arrivé. Il avait un anneau à sa main droite.
-« Sans doute marié…mais où est-elle alors ? ». La jeune femme reporta son regard aux alentours. Elle découvrit un habitat assez simple. Il y avait le strict nécessaire et peu de confort, signe qu’il se déplaçait très souvent. Et aucune trace d’ « elle ».
-« Etrange ».
Il se rassit devant elle, coupant court à ses interrogations. Il avait amené une tasse et un bandage. Il la regarda droit dans les yeux et lui dit :
- Ta main n’a pas été correctement soignée. Cela risque de faire mal. Il lui prit sa main et la nettoya. Elle se retint d’hurler de douleur et serra le plus possible les draps. Il lui retourna la main pour la nettoyer et constata la même blessure.
- « une lame a transpercé sa main. C’est incroyable qu’elle puisse encore la bouger. »
Il banda sa main et releva son regard sur elle. Ses yeux étaient luisants. Elle se retenait de ne montrer aucune expression pourtant cela se voyait qu’elle avait mal. Il avait tant de questions à lui poser mais ne voulait pas la brusquer. Elle lui semblait si sauvage. Il se releva vers la cuisine. Mais il ne put s’empêcher de regarder vers l’extérieur.
« - Lâchez-la ! Elle n’y est pour rien ! Prenez-moi à sa place !
- Les ordres sont les ordres, ne vous mettez pas en travers du Maitre.
- Mais elle n’a rien fait…
- Elle doit mourir pour ne pas avoir collaborer aux ordres du Maitre.
- Je t’aime Ulrich, ne m’oublie pas…On se reverra.
- Nonnnnnn ! »
Il fut interrompu dans ses songes pas un toussotement. Il se retourna et vit l’inconnue debout face à lui.
- Est-ce que ça va ? lui demanda la jeune femme.
- Oui. Très bien. C’est plutôt à vous que je devrais poser la question. Lui répondit Ulrich.
- Maintenant oui. Je…Je voulais vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour moi.
- C’est pas la peine. C’est normal. Lui dit en souriant. Je m’appelle Ulrich et vous ?
- Yumi.
- Enchanté yumi.
Sweet little words made for silence Not talk Young heart for love Not heartache Dark hair for catching the wind Not to veil the sight of a cold world
Kiss while your lips are still red While he`s still silent Rest while bosom is still untouched, unveiled Hold another hand while the hand`s still without a tool Drown into eyes while they`re still blind Love while the night still hides the withering dawn
First day of love never comes back A passionate hour`s never a wasted one
The violin, the poet`s hand, Every thawing heart plays your theme with care