19 Jan 2009, 21:11 par Fleurdequinoxe
Y'a pas le feu! On a toute notre vie pour l'écrire cette fic si ça nous chante, tu es encore pire que mes profs! Il y a une suite page 18 que je continue ici.
Complètement déconcertée, la jeune fille se mit à imaginer les scénarios les plus loufoques sortits tout droits des films et de science-fictions dont elle était friande, du moins jusque-là, car si jamais elle parvenait à se reveiller de ce cauchemard elle ne rallumerait plus jamais la télévision. Ce n'est que tard dans la nuit, après avoir marché plusieurs heures dans ce qui restait des rues de Paris qu'elle arriva devant Notre-Dame, demeurée miraculeusement intacte, enfin plus ou moins. Mais sur le parvis défoncé de la Cathédrale, on pouvait lire des centaines de noms gravés sur des plaques de cuivres. De modeste rectangles de souvenirs brillant dans le clair de lune et qui recouvrait les restes d'un parents, d'un ami ou d'une famille toute entière. Et la liste des victime de guerre recouvrait le sol de l'Eglise toute entière. Les rares delles qui n'avaient pas été fracassées par les bombardements ou retirée au profit d'une tombe disparraissait sous les feuilles et les blanches fleurs d'un liseron obstiné qui rampait le long du sol, escaladait les piliers et recouvrait les plaies béantes des murs. Déprimée, harassée de fatigue et affligée d'un mal de crâne horrible, souvenir de sa chute dans la chambre de Odd, Elisabeth Delmas s'étendit sur un banc, un des rares à être resté debout après le désastre. Kiwi vint se blottir dans son sein et lui léchouilla le visage avec sollicitude. En temps normal, le simple fait de sentir la langue du chien près de sa joue aurait été suffisant pour la faire sortir de ses gonds, mais dans les circonstances présentes, la caresse du chien lui était d'une douceur infinie.
A l'autre bout de Paris, ou du moins ce qu'il en restait, dans un bunker enterré à vingts mètres sous terre, le lieutenant Elisabeth Delmas s'efforçait de faire le point. Une poignée d' adolescents et un bonze venus du passé d'une réalité paralèlle étaient arrivés à proximité de leur base souterraine depuis près de vingts-deux heures. D'après celle qui s'appelait Nesumi, une I.A matérialisée de toute évidence, les digues spatio-temporelles qui jusque-là étaient sous le contrôle d'un dénommé Cronos avaient été rompues et les différentes dimensions s'entrechoquaient en menaçant de fusionner les unes avec les autres. Mieux, les intrus prétendaient que si ils ne retournaient pas dans leur dimension avant quarante-huit heures, ils fusionneraient avec leurs doubles respectifs. Quelle histoire de dingues, soupira la jeune femme, mais comment le chef peut-il gober une histoire pareille? . Elle s'assit sur son lit de camp et retira ses rangers. L'époque lointaine où elle passait des heures à se pouponner devant son miroir lui semblait tellement floue qu'elle doutait parfois qu'elle aie jamais existé. A présent, elle portait les mêmes uniformes à longueur d'années et ne se maquillait plus. Ses cheveux étaient nattés et relevés en chignons à l'aide d'une petite cordelette raide qu'elle s'était fabriquée avec du fil de laiton et du fil de fer. C'était la seule manière pour elle de conserver ses cheveux longd quand la plupart des femmes les portait très courts. Où était donc passé l'ère de l'abondance et de l'insouciance? Rien ne l'avait préparée à cette partie de cache-cache ou les perdants écoppent de la peine de mort. Enfant elle avait pris des cours de penchak-silat pour impressionner un garçon et maintenant elle pouvait tuer un homme à mains nues de trente-six manières différente, sans parler du fait qu'elle était une des plus fines gachettes de la milice. Une machine à tuer voilà ce qu'elle était devenue. Elle ne connaissait toujours pas le titre des romans de Balzac ou le mécanisme de la photosynthèse; à bien des égard elle se sentait ignorante et regrettait de ne pas avoir appris plus tôt toute ces choses qui distinguent les Hommes les uns des autres. A plus forte raison elle ignorait si les racontars de Nesumi étaient scientifiquement possible ou même probables: Hervé l'aurait su lui, se dit-elle encore et le visage boutonneux de l'adolescent revint hanter son esprit. Car Hervé était mort, tout comme Nicholas, Milly, Tamia et tant d'autres encore. Il lui restait toujours le commandant Morales, son supérieur et son père, l'ex-proviseur Delmas qui avait perdu sa main droite lors des incendies de Paris. Entre les cadavres de ses ennemis et les dépouilles des siens, trop de mort hantaient les nuits d'Elizabeth Delmas qui se réfugiait quand même dans les ténèbres nocturnes pour ne plus les voir.
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Fleurdequinoxe le 20 Jan 2009, 03:34, édité 1 fois.
Arma virumque cano, Je chante les armes et les héros, (Virgile, Eneide)