par Kaede » 04 Fév 2008, 19:49
Suite et fin (oui je sais ce que vous allez dire "enfin" ^^" navré pour le temps )
alors bonne lecture à tous en espérant que cette fin vous plaira ^^
Chapitre XXVI/ confrontation
Ils étaient assis sur le banc, comme à leur habitude. Aelita jeta un regard discret à Ulrich et l'aperçut pensif. Elle afficha un sourire satisfait… Elle avait lu dans ses yeux, il allait lui dire…c'était inscrit sur son visage. Yumi dialoguait avec Odd et Jérémie affichait une moue boudeuse car il n'avait pas apprécié la blague que le blond venait de lui faire. Et pourtant, il était heureux de son retour… La bande était à nouveau au complet, pour la première fois depuis longtemps. Et malgré les dernières tensions, il n'aurait rien souhaité de plus…
Ulrich leva soudain les yeux, l'air plus déterminé que jamais, et son regard se fixa sur le visage rieur de la Japonaise. Il avait prit sa décision et c'était irrémédiable. Elle avait le droit de choisir, de décider par elle-même et surtout, le droit de savoir…Yumi sembla sentir son regard sur elle et plongea ses yeux dans les siens, une question muette à l'intérieur de ses prunelles sombres. Il ouvrit la bouche mais aucun son ne sortit car à cet instant, une voix suraigu et surtout exaspérante prononça le prénom du brun..
-Sisi, grogna-t-il le visage crispé.
-Ulrich mon père veut te voir, informa-t-elle.
-Pourquoi ?
-Tu as de la visite…
-Qui est ce ? Demanda Ulrich, tendu.
-Ton père je crois…
Ulrich se leva alors, le visage dur et fermé sous les regards peiné de ses amis. Il jeta un coup d'œil dédaigneux à Sisi qui renonça alors à lui proposer de l'accompagner et il saisit avec fermeté la main de Yumi qui, surprise, n'eut pas le temps de protester et ne put que le suivre lorsqu'il commença à traverser la cour d'une démarche raide. Il regardait droit devant lui, le front plissé, ses lèvres crispés et Yumi ne songea même pas à se débattre.
-Yumi, appela-t-il sans cesser de regarder droit devant lui. Est-ce que tu te souviens de tout ce que t'on dit les voix ? Dans le cauchemar?
-Non Ulrich, murmura-t-elle faiblement en baissant les yeux. Je ne veux pas m'en souvenir… C'était trop terrifiant et il y'en avait trop…
-Alors je suis désolé, lâcha-t-il en ouvrant les portes et en s'engageant dans les escaliers.
-Désolé? Répéta Yumi perplexe.
-J'avais imaginé te dire ça autrement…
-Me dire quoi autrement ?
Mais ils étaient arrivés en haut des marches et la secrétaire voulu les arrêter en disant que le proviseur voulait voir Ulrich seul mais celui-ci répliqua et finit par ouvrir violemment la porte, la main de Yumi toujours dans la sienne. Il eut soudain un sursaut et s'immobilisa, muet de stupeur.
-Bonjour Ulrich, murmura son père d'une voix doucereuse.
Mais Ulrich ne lui accorda pas un regard, ses yeux demeuraient obstinément fixés sur la troisième personne présente dans la pièce… Sa mère. Ainsi, son père voulait en finir…
- Bonjour Papa, répondit finalement Ulrich en plantant ses yeux dans les siens.
-Eh bien, reprit Mr Stern, tu ne me présente pas ton amie ?
-Oh si bien sûr, fit Ulrich d'un ton faussement courtois qui étonna Yumi. Voici Yumi Ishiyama, la femme de ma vie…
Yumi écarquilla les yeux, surprise par de tels propos surtout ainsi prononcés…d'une voix si pure et si sincère.
-Oh, alors c'est elle…
-Effectivement. Comme tu le vois, je n'ai aucune intention de la quitter et personne, même pas toi ne pourra couper le lien qui nous unis.
-Tu crois ça ?
-J'en suis certain, répliqua Ulrich dans un souffle.
L'homme eut alors un sourire tellement froid, tellement cruel que Yumi en eut un frisson. Elle n'aurait jamais pensé que Mr Stern fut capable de sourire ainsi. Elle reporta son regard vers sa femme à laquelle Ulrich ressemblait étonnamment. Elle était assise là, tout simplement, les doigts crispés sur son petit sac qui reposait sur ses genoux. Elle contemplait le combat des deux hommes, père et fils, le regard désespéré et Yumi devina la guerre qui faisait rage en elle et qui lui déchirait son cœur.
-Je ne te laisserais pas gâcher ta vie, reprit Mr Stern.
-C'est toi qui t'en charge à ma place… Tu m'as toujours pourri la vie depuis ma plus tendre enfance mais c'en est fini, je ne te laisserais plus faire. Tu veux me mettre à la rue, me couper les vivres, eh bien fait. Tu n'as plus aucun pouvoir sur moi, je suis assez grand maintenant je saurais me débrouiller…
-Tu ne comprends pas fils. Je t'offre le plus beau des cadeaux…
-Ton cadeau sera pour moi insupportable et fera de ma vie un enfer alors reprends le.
-Tu ne connais pas l'enfer. Je voulais te l'éviter mais il apparaît que tu es plus attiré par lui que beaucoup d'autre encore…
Mme Stern eut un sursaut et son poing serré se porta à ses lèvres, elle baissa la tête et Yumi remarqua que dans ses yeux, les larmes brillaient, menaçant de couler à chaque instant. Son mari sourit en voyant Ulrich froncer les sourcils, il ne comprenait pas….
-Je n'ai jamais pu t'apprendre mais sache, mon fils, que le seul enfer de cette terre, c'est tomber amoureux…
Ulrich recula d'un pas sous le regard triomphant de son père qui ne s'arrêta pas là.
-Ose me dire le contraire, Ulrich. Cette fille t-a-t-elle jamais rendu heureux ? Ou n'a-t-elle fait que provoquer en toi tourment, question et désespoir ? Est-elle seulement capable de te faire vivre ? Car c'est ça que je t'offre Ulrich, un travail loin d'elle, une vie stable où elle ne pourra plus jamais t'atteindre, un emploi qui comblera le moindre de tes besoins et qui te permettra de vivre tel que tu le souhaite. Car, crois moi, si tu reste près d'elle, tu n'auras rien de tout cela… Non tu n'auras que déchirure et dispute… Un appartement miteux et humide… Une mésentente constante et vous vous rendrez plus malheureux qu'il n'est possible de l'être. Tu vas renoncer à une existence idéal pour une femme qui dépérira parce que tu seras incapable de subvenir à ses besoins et qui fera de ta vie, un véritable enfer … Car l'enfer n'est qu'une femme…
Ulrich resta muet et Yumi baissa les yeux, impuissante. Maintenant elle comprenait tout… et il avait raison…qu'avait-elle à lui offrir ? Son amour ! Et après ? L'amour ne suffirait pas à le faire vivre… De plus, elle avait été incapable de le rendre heureux toutes ces années, tourments et question c'est bien ce qu'elle lui avait apporté… Il avait raison… Ulrich la quitterait parce qu'il avait raison…
-Alors c'était ça ?
-Quoi donc ? Demanda Mr Stern, aussi surpris que Yumi qui ne s'attendait pas à une telle réplique.
-Toutes ces années, c'est ça que tu as reproché à maman…
Ce fut au tour de Mr Stern de reculer d'un pas, frappé par la stupeur et son visage prit alors une expression de fureur pure et sans limite.
-Rien de tout cela ne te regarde ! Hurla-t-il.
-Bien sûr que si, répliqua Ulrich en haussant la voix, guère impressionné par son père. C'est ma vie que tu veux pourrir. L'enfer est une femme tu dis ? Moi je te réplique que l'enfer est absence de femme…de LA femme… Tu crois en tes propres valeurs, je crois en les miennes et tu ne pourras plus me les ôter ! Tu en veux à Maman alors dis le lui, dis lui que tu es amer au lieu de la rabrouer sans cesse et de la laisser malheureuse ainsi. Parle lui et alors peut-être auras-tu une chance d'être heureux et de nous laisser vivre en paix…
-Je t'interdis, brailla l'homme qui leva le bras dans l'intention de gifler son fils.
Mais ce dernier l'arrêta net dans son geste en lui saisissant le poignet, à quelques centimètres à peine de sa joue. Un sourire sarcastique étira ses lèvres et un murmura faible mais victorieux franchit ses lèvres :
-Tu n'as plus aucun pouvoir sur moi, plus rien ne m'atteint… Et… Je t'interdis désormais de m'interdire…
Il fit faire un demi tour au bras de son père et le tordit dans le dos de l'homme qui gémit.
-Ne reviens pas me voir avant d'avoir retenu ça…
Il le lâcha et fit demi-tour pour sortir sans un regard pour les occupants de la pièce. Tenant toujours Yumi qui le suivait, ébahie et perdue. Il s'arrêta néanmoins sur le pas de la porte, tourna légèrement la tête et fixa sa mère dans les yeux.
-Au fait Maman, ne laisse plus ce monstre te condamner pour ses propres erreurs. Bats toi, tu es plus forte que lui…
Et il sortit laissant les adultes surpris et désorientés, seuls dans la pièce. Avec Yumi, il descendit en silence les escaliers mais arrivé dans le hall, la Japonaise arracha sa main de son étreinte. Il la sentit s'échapper, impuissant et désespéré, et un étau s'empara de son cœur. Il se retourna vers elle totalement terrifié, les yeux fixés au sol, il avait perdu toute l'assurance dont il avait fait preuve quelques minutes avant, là-haut… Il n'osait pas la regarder, il avait peur de sa réaction…
-Yumi, commença-t-il d'une voix faible, Je suis vraiment désolé de ce qui s'est passé mais il fallait…Je ne savais plus comment te le dire… Il avait tort… Je n'ai pas compris… Il n'y a que toi qui compte… Il me faisais peur mais…mais c'est fini maintenant… J'ai eu si peur de te perdre que j'en ai oublié toutes les autres… Je ne peux …je ne parviens pas à t'expliquer mais…j'ai compris…je sais que j'ai fais une énorme erreur et que tu en as beaucoup souffert…Crois moi je ne t'en voudrais pas si tu …
Jamais il ne put achever sa phrase car deux bras s'enroulèrent autour de son cou, il eut juste le temps d'apercevoir un sourire heureux, des larmes de bonheur et les lèvres de Yumi vinrent délicatement se poser sur les siennes sans qu'il ne puisse avoir le temps de réaliser. Pourtant il accepta le baiser et il y répondit, son cœur s'emballant en comprenant sa signification.
-Ulrich je…, bredouilla Yumi en s'écartant légèrement. Son visage avait un air radieux et ses yeux brillaient. Je…je…, elle avait la gorge noué et ignorait même ce qu'elle essayait de dire. Le bonheur qui s'infiltrait dans son esprit, dans son corps et dans son cœur était indescriptible.
-Je sais, murmura calmement celui-ci, Moi aussi…
Elle le serra contre elle, trop heureuse pour parler…
Ulrich resserra ses bras autour d'elle et comprit qu'il avait enfin fait le bon choix. Son père avait tort et il ne regrettait à aucun moment de lui avoir parlé de la sorte… Il était enfin libre…
-Je crois qu'ils sont réconciliés…, lâcha Odd avec un sourire radieux, les yeux rivés vers les portes vitrées du bâtiment administratif.
-Je pense aussi, sourit Aelita.
-Je crois que les problèmes sont finis, continua Jérémie.
-Tous les problèmes, Einstein ? s'étonna Odd en se tournant vers son ami.
-Tous, confirma l'intellectuel. Allez, laissons leur un peu d'intimité.
-Mais Jérémie…, appela Aelita en le suivant au pas de course.
Et ils s'éloignèrent sans même voir Sisi qui fixait cette même porte, immobile et le visage sans expression. Un sourire tendre vint finalement étirer ses lèvres pâle même si une expression de peine profonde était imprimée sur son visage blême.
-Finalement, je l'ai peut-être mal jugée, elle est probablement capable de te rendre heureux… bonne chance Ulrich, murmura-t-elle en se détournant après un dernier regard envieux.
Epilogue :
Trois coups discrets frappés à la porte obligèrent Ulrich à se dégager de l'étreinte de la Japonaise qui dormait encore. Il passa rapidement un baggy kaki et entrouvrit la porte sans bruit. La tête de Jérémie apparut, souriante et joyeuse. Ulrich sortit dans le couloir, ne voulant par réveiller Yumi et il referma la porte de la chambre.
-Jérem' il est six heures du matin, tu devrais être encore au lit…
-Je sais mais j'avais une nouvelle à t'annoncer, ça ne pouvait plus attendre…
De murmures en chuchotements, Jérémie fit part à Ulrich de sa bonne nouvelle et le brun finit par retourner s'allonger dans la chambre, le sourire aux lèvres. Il se glissa entre les draps et son regard se posa sur la jeune fille encore endormie. Ses joues avaient retrouvé quelques couleurs mais elle avait encore des cernes sous les yeux et, malgré tout ce qu'elle affirmait, Ulrich savait bien qu'elle s'inquiétait énormément pour lui ces derniers temps. Depuis leur résultat de bac, il y a deux mois… Oh comme eux tous elle avait été heureuse en voyant qu'il l'avait tous, même Odd qui disait encore merci au rattrapage… Mais ensuite elle avait commencé à se tourmenter… chaque fois qu'ils avaient dormis ensemble, il l'avait entendu se lever quatre ou cinq fois par nuit. Elle était inquiète pour lui et jusqu'alors, il n'était pas parvenu à la rassurer… Du moins jusqu'à aujourd'hui, Jérémie venait de toute faire changer… Yumi se blottit soudain contre lui, toujours endormie et il la serra tendrement dans ses bras en se rendormant. Ils s'étaient tous couché fort tard la veille, ou plutôt le matin même… Le sommeil l'emporta et il rejoignit sa belle au pays des songes…
Aelita sourit en claironnant un bonjour à Odd qui venait d'apparaître, les yeux encore embrumés par le sommeil. Ce dernier répondit faiblement puis s'installant en se servant un bol de lait chaud et y versant de la poudre chocolatée et il but rapidement la mixture qui le réveilla étonnamment vite, au grand amusement de la jeune fille aux cheveux roses. Oh, comme elle était heureuse ce matin… Jérémie lui avait enfin tout dit, les choses s'étaient enfin arrangées. Depuis qu'Ulrich avait tout résumé à Yumi quelques temps auparavant, les choses allaient plutôt bien. La Japonaise avait compris, à l'étonnement d'Ulrich qui ne l'espérait pas, et ils avaient commencé une magnifique histoire mais Aelita savait que Yumi était encore inquiète. Elle le lui confiait sans cesse et en dormait mal. Qu'allait devenir Ulrich ? Car son père avait mis ses menaces à exécution ce qui n'avait surpris personne d'ailleurs. Ce qui avait étonné le brun par contre, c'était la lettre de sa mère, arrivée quelques jours auparavant qui remerciait son fils car les choses s'arrangeaient peu à peu même si Mr Stern demeurait obstinément fixé sur le sort de son enfant…et elle en était navré et disait qu'elle l'aiderait du mieux qu'elle pouvait … Pourtant ce matin là…
- Bonjour Yu', fanfaronna Odd en se levant brusquement.
-Mes parents m'ont prénommé Yumi à ma naissance, pourquoi ne pas utiliser ce prénom ? Lâcha Yumi.
-Bah pourquoi pas, répliqua Odd malicieux et Yumi soupira.
-Bien dormi ? Interrogea Jérémie qui émergeait de sa cuisine avec un plateau recouvert de croissant, pains au chocolat et autres viennoiseries sur lesquelles Odd se jeta.
-Tu as une chambre d'ami confortable, répondit simplement la brune.
-Mes parents aiment faire les choses biens…
-J'ai remarqué, ils y arrivent à la perfection d'ailleurs.
-Je leur transmettrais le compliment, fit Jérémie avec un sourire mystérieux.
-Ils rentrent bientôt ? s'étonna Yumi qui savait comme eux tous que ses parents étaient en Egypte pour tout le mois.
Elle remarqua alors les visages ravi, malicieux et mystérieux tourné vers elle. Faisant semblant de rien, elle demanda où était Ulrich.
-Sous la douche, répondit simplement Aelita.
Plusieurs minutes passèrent en silence puis Yumi reposa soudainement le bol qu'elle buvait, les sourcils froncés.
-Et si vous songiez à m'expliquer maintenant ? Vous me cachez quoi ?
-Pourquoi veux-tu que l'on te cache quelque chose ?
-Aelita, gronda Yumi, menaçante.
-Allez Jérémie, dis le lui.
-Me dire quoi ?
-Il n'y a plus de problème Yumi…, lâcha alors Jérémie d'un ton ravi.
-de problème ? répéta Yumi, mais…que…
-Je vais entrer en apprentissage dans l'entreprise du père à Jérémie. Il vient d'ouvrir une section sport dans l'une de ses grandes surfaces, il a besoin d'un visage…une mascotte… et une semaine sur 3, je serais en cours, dans un lycée sport étude pour améliorer ma technique… grâce à Jérémie, j'aurais de quoi payer ma formation pour devenir catch… expliqua la voix d'Ulrich qui était appuyé au chambranle de la porte, les bras croisée, un sourire simple mais heureux sur son visage rayonnant.
-Ulrich mais je…mais…
-Et en plus l'école et le travail ne sont pas éloignés… et tout près de ton école…
-Oh mon dieu…
Sous les rires ravis et légers, Yumi se jeta au cou du brun qui la fit tourner autour d'elle en riant. Tout était réglé…Peut-être n'en serait-ce pas toujours ainsi, pensa Ulrich, mais pour l'instant c'était le cas et il comptait bien en profiter… Plus tard était plus tard et il aviserait quand cela arriverait… Pour l'instant Yumi était avec lui, elle riait et il ne souhaitait rien de plus sinon que cela dure le plus longtemps possible.
Derrière eux Aelita se pencha vers Jérémie qui l'embrassa sans rougir plus que ça et il la serra dans ses bras en contemplant le bonheur de ses amis sans remarquer qu'à leur côté un petit blond aux yeux brillants reprenait un croissant soupirait de bonheur, le cœur léger et ne souhaitant que du bonheur à ces quatre êtres merveilleux… S'il pouvait savoir que son tour viendrait plus tôt qu'il ne le pensait…
Suite et fin (oui je sais ce que vous allez dire "enfin" ^^" navré pour le temps )
alors bonne lecture à tous en espérant que cette fin vous plaira ^^
Chapitre XXVI/ confrontation
Ils étaient assis sur le banc, comme à leur habitude. Aelita jeta un regard discret à Ulrich et l'aperçut pensif. Elle afficha un sourire satisfait… Elle avait lu dans ses yeux, il allait lui dire…c'était inscrit sur son visage. Yumi dialoguait avec Odd et Jérémie affichait une moue boudeuse car il n'avait pas apprécié la blague que le blond venait de lui faire. Et pourtant, il était heureux de son retour… La bande était à nouveau au complet, pour la première fois depuis longtemps. Et malgré les dernières tensions, il n'aurait rien souhaité de plus…
Ulrich leva soudain les yeux, l'air plus déterminé que jamais, et son regard se fixa sur le visage rieur de la Japonaise. Il avait prit sa décision et c'était irrémédiable. Elle avait le droit de choisir, de décider par elle-même et surtout, le droit de savoir…Yumi sembla sentir son regard sur elle et plongea ses yeux dans les siens, une question muette à l'intérieur de ses prunelles sombres. Il ouvrit la bouche mais aucun son ne sortit car à cet instant, une voix suraigu et surtout exaspérante prononça le prénom du brun..
-Sisi, grogna-t-il le visage crispé.
-Ulrich mon père veut te voir, informa-t-elle.
-Pourquoi ?
-Tu as de la visite…
-Qui est ce ? Demanda Ulrich, tendu.
-Ton père je crois…
Ulrich se leva alors, le visage dur et fermé sous les regards peiné de ses amis. Il jeta un coup d'œil dédaigneux à Sisi qui renonça alors à lui proposer de l'accompagner et il saisit avec fermeté la main de Yumi qui, surprise, n'eut pas le temps de protester et ne put que le suivre lorsqu'il commença à traverser la cour d'une démarche raide. Il regardait droit devant lui, le front plissé, ses lèvres crispés et Yumi ne songea même pas à se débattre.
-Yumi, appela-t-il sans cesser de regarder droit devant lui. Est-ce que tu te souviens de tout ce que t'on dit les voix ? Dans le cauchemar?
-Non Ulrich, murmura-t-elle faiblement en baissant les yeux. Je ne veux pas m'en souvenir… C'était trop terrifiant et il y'en avait trop…
-Alors je suis désolé, lâcha-t-il en ouvrant les portes et en s'engageant dans les escaliers.
-Désolé? Répéta Yumi perplexe.
-J'avais imaginé te dire ça autrement…
-Me dire quoi autrement ?
Mais ils étaient arrivés en haut des marches et la secrétaire voulu les arrêter en disant que le proviseur voulait voir Ulrich seul mais celui-ci répliqua et finit par ouvrir violemment la porte, la main de Yumi toujours dans la sienne. Il eut soudain un sursaut et s'immobilisa, muet de stupeur.
-Bonjour Ulrich, murmura son père d'une voix doucereuse.
Mais Ulrich ne lui accorda pas un regard, ses yeux demeuraient obstinément fixés sur la troisième personne présente dans la pièce… Sa mère. Ainsi, son père voulait en finir…
- Bonjour Papa, répondit finalement Ulrich en plantant ses yeux dans les siens.
-Eh bien, reprit Mr Stern, tu ne me présente pas ton amie ?
-Oh si bien sûr, fit Ulrich d'un ton faussement courtois qui étonna Yumi. Voici Yumi Ishiyama, la femme de ma vie…
Yumi écarquilla les yeux, surprise par de tels propos surtout ainsi prononcés…d'une voix si pure et si sincère.
-Oh, alors c'est elle…
-Effectivement. Comme tu le vois, je n'ai aucune intention de la quitter et personne, même pas toi ne pourra couper le lien qui nous unis.
-Tu crois ça ?
-J'en suis certain, répliqua Ulrich dans un souffle.
L'homme eut alors un sourire tellement froid, tellement cruel que Yumi en eut un frisson. Elle n'aurait jamais pensé que Mr Stern fut capable de sourire ainsi. Elle reporta son regard vers sa femme à laquelle Ulrich ressemblait étonnamment. Elle était assise là, tout simplement, les doigts crispés sur son petit sac qui reposait sur ses genoux. Elle contemplait le combat des deux hommes, père et fils, le regard désespéré et Yumi devina la guerre qui faisait rage en elle et qui lui déchirait son cœur.
-Je ne te laisserais pas gâcher ta vie, reprit Mr Stern.
-C'est toi qui t'en charge à ma place… Tu m'as toujours pourri la vie depuis ma plus tendre enfance mais c'en est fini, je ne te laisserais plus faire. Tu veux me mettre à la rue, me couper les vivres, eh bien fait. Tu n'as plus aucun pouvoir sur moi, je suis assez grand maintenant je saurais me débrouiller…
-Tu ne comprends pas fils. Je t'offre le plus beau des cadeaux…
-Ton cadeau sera pour moi insupportable et fera de ma vie un enfer alors reprends le.
-Tu ne connais pas l'enfer. Je voulais te l'éviter mais il apparaît que tu es plus attiré par lui que beaucoup d'autre encore…
Mme Stern eut un sursaut et son poing serré se porta à ses lèvres, elle baissa la tête et Yumi remarqua que dans ses yeux, les larmes brillaient, menaçant de couler à chaque instant. Son mari sourit en voyant Ulrich froncer les sourcils, il ne comprenait pas….
-Je n'ai jamais pu t'apprendre mais sache, mon fils, que le seul enfer de cette terre, c'est tomber amoureux…
Ulrich recula d'un pas sous le regard triomphant de son père qui ne s'arrêta pas là.
-Ose me dire le contraire, Ulrich. Cette fille t-a-t-elle jamais rendu heureux ? Ou n'a-t-elle fait que provoquer en toi tourment, question et désespoir ? Est-elle seulement capable de te faire vivre ? Car c'est ça que je t'offre Ulrich, un travail loin d'elle, une vie stable où elle ne pourra plus jamais t'atteindre, un emploi qui comblera le moindre de tes besoins et qui te permettra de vivre tel que tu le souhaite. Car, crois moi, si tu reste près d'elle, tu n'auras rien de tout cela… Non tu n'auras que déchirure et dispute… Un appartement miteux et humide… Une mésentente constante et vous vous rendrez plus malheureux qu'il n'est possible de l'être. Tu vas renoncer à une existence idéal pour une femme qui dépérira parce que tu seras incapable de subvenir à ses besoins et qui fera de ta vie, un véritable enfer … Car l'enfer n'est qu'une femme…
Ulrich resta muet et Yumi baissa les yeux, impuissante. Maintenant elle comprenait tout… et il avait raison…qu'avait-elle à lui offrir ? Son amour ! Et après ? L'amour ne suffirait pas à le faire vivre… De plus, elle avait été incapable de le rendre heureux toutes ces années, tourments et question c'est bien ce qu'elle lui avait apporté… Il avait raison… Ulrich la quitterait parce qu'il avait raison…
-Alors c'était ça ?
-Quoi donc ? Demanda Mr Stern, aussi surpris que Yumi qui ne s'attendait pas à une telle réplique.
-Toutes ces années, c'est ça que tu as reproché à maman…
Ce fut au tour de Mr Stern de reculer d'un pas, frappé par la stupeur et son visage prit alors une expression de fureur pure et sans limite.
-Rien de tout cela ne te regarde ! Hurla-t-il.
-Bien sûr que si, répliqua Ulrich en haussant la voix, guère impressionné par son père. C'est ma vie que tu veux pourrir. L'enfer est une femme tu dis ? Moi je te réplique que l'enfer est absence de femme…de LA femme… Tu crois en tes propres valeurs, je crois en les miennes et tu ne pourras plus me les ôter ! Tu en veux à Maman alors dis le lui, dis lui que tu es amer au lieu de la rabrouer sans cesse et de la laisser malheureuse ainsi. Parle lui et alors peut-être auras-tu une chance d'être heureux et de nous laisser vivre en paix…
-Je t'interdis, brailla l'homme qui leva le bras dans l'intention de gifler son fils.
Mais ce dernier l'arrêta net dans son geste en lui saisissant le poignet, à quelques centimètres à peine de sa joue. Un sourire sarcastique étira ses lèvres et un murmura faible mais victorieux franchit ses lèvres :
-Tu n'as plus aucun pouvoir sur moi, plus rien ne m'atteint… Et… Je t'interdis désormais de m'interdire…
Il fit faire un demi tour au bras de son père et le tordit dans le dos de l'homme qui gémit.
-Ne reviens pas me voir avant d'avoir retenu ça…
Il le lâcha et fit demi-tour pour sortir sans un regard pour les occupants de la pièce. Tenant toujours Yumi qui le suivait, ébahie et perdue. Il s'arrêta néanmoins sur le pas de la porte, tourna légèrement la tête et fixa sa mère dans les yeux.
-Au fait Maman, ne laisse plus ce monstre te condamner pour ses propres erreurs. Bats toi, tu es plus forte que lui…
Et il sortit laissant les adultes surpris et désorientés, seuls dans la pièce. Avec Yumi, il descendit en silence les escaliers mais arrivé dans le hall, la Japonaise arracha sa main de son étreinte. Il la sentit s'échapper, impuissant et désespéré, et un étau s'empara de son cœur. Il se retourna vers elle totalement terrifié, les yeux fixés au sol, il avait perdu toute l'assurance dont il avait fait preuve quelques minutes avant, là-haut… Il n'osait pas la regarder, il avait peur de sa réaction…
-Yumi, commença-t-il d'une voix faible, Je suis vraiment désolé de ce qui s'est passé mais il fallait…Je ne savais plus comment te le dire… Il avait tort… Je n'ai pas compris… Il n'y a que toi qui compte… Il me faisais peur mais…mais c'est fini maintenant… J'ai eu si peur de te perdre que j'en ai oublié toutes les autres… Je ne peux …je ne parviens pas à t'expliquer mais…j'ai compris…je sais que j'ai fais une énorme erreur et que tu en as beaucoup souffert…Crois moi je ne t'en voudrais pas si tu …
Jamais il ne put achever sa phrase car deux bras s'enroulèrent autour de son cou, il eut juste le temps d'apercevoir un sourire heureux, des larmes de bonheur et les lèvres de Yumi vinrent délicatement se poser sur les siennes sans qu'il ne puisse avoir le temps de réaliser. Pourtant il accepta le baiser et il y répondit, son cœur s'emballant en comprenant sa signification.
-Ulrich je…, bredouilla Yumi en s'écartant légèrement. Son visage avait un air radieux et ses yeux brillaient. Je…je…, elle avait la gorge noué et ignorait même ce qu'elle essayait de dire. Le bonheur qui s'infiltrait dans son esprit, dans son corps et dans son cœur était indescriptible.
-Je sais, murmura calmement celui-ci, Moi aussi…
Elle le serra contre elle, trop heureuse pour parler…
Ulrich resserra ses bras autour d'elle et comprit qu'il avait enfin fait le bon choix. Son père avait tort et il ne regrettait à aucun moment de lui avoir parlé de la sorte… Il était enfin libre…
-Je crois qu'ils sont réconciliés…, lâcha Odd avec un sourire radieux, les yeux rivés vers les portes vitrées du bâtiment administratif.
-Je pense aussi, sourit Aelita.
-Je crois que les problèmes sont finis, continua Jérémie.
-Tous les problèmes, Einstein ? s'étonna Odd en se tournant vers son ami.
-Tous, confirma l'intellectuel. Allez, laissons leur un peu d'intimité.
-Mais Jérémie…, appela Aelita en le suivant au pas de course.
Et ils s'éloignèrent sans même voir Sisi qui fixait cette même porte, immobile et le visage sans expression. Un sourire tendre vint finalement étirer ses lèvres pâle même si une expression de peine profonde était imprimée sur son visage blême.
-Finalement, je l'ai peut-être mal jugée, elle est probablement capable de te rendre heureux… bonne chance Ulrich, murmura-t-elle en se détournant après un dernier regard envieux.
Epilogue :
Trois coups discrets frappés à la porte obligèrent Ulrich à se dégager de l'étreinte de la Japonaise qui dormait encore. Il passa rapidement un baggy kaki et entrouvrit la porte sans bruit. La tête de Jérémie apparut, souriante et joyeuse. Ulrich sortit dans le couloir, ne voulant par réveiller Yumi et il referma la porte de la chambre.
-Jérem' il est six heures du matin, tu devrais être encore au lit…
-Je sais mais j'avais une nouvelle à t'annoncer, ça ne pouvait plus attendre…
De murmures en chuchotements, Jérémie fit part à Ulrich de sa bonne nouvelle et le brun finit par retourner s'allonger dans la chambre, le sourire aux lèvres. Il se glissa entre les draps et son regard se posa sur la jeune fille encore endormie. Ses joues avaient retrouvé quelques couleurs mais elle avait encore des cernes sous les yeux et, malgré tout ce qu'elle affirmait, Ulrich savait bien qu'elle s'inquiétait énormément pour lui ces derniers temps. Depuis leur résultat de bac, il y a deux mois… Oh comme eux tous elle avait été heureuse en voyant qu'il l'avait tous, même Odd qui disait encore merci au rattrapage… Mais ensuite elle avait commencé à se tourmenter… chaque fois qu'ils avaient dormis ensemble, il l'avait entendu se lever quatre ou cinq fois par nuit. Elle était inquiète pour lui et jusqu'alors, il n'était pas parvenu à la rassurer… Du moins jusqu'à aujourd'hui, Jérémie venait de toute faire changer… Yumi se blottit soudain contre lui, toujours endormie et il la serra tendrement dans ses bras en se rendormant. Ils s'étaient tous couché fort tard la veille, ou plutôt le matin même… Le sommeil l'emporta et il rejoignit sa belle au pays des songes…
Aelita sourit en claironnant un bonjour à Odd qui venait d'apparaître, les yeux encore embrumés par le sommeil. Ce dernier répondit faiblement puis s'installant en se servant un bol de lait chaud et y versant de la poudre chocolatée et il but rapidement la mixture qui le réveilla étonnamment vite, au grand amusement de la jeune fille aux cheveux roses. Oh, comme elle était heureuse ce matin… Jérémie lui avait enfin tout dit, les choses s'étaient enfin arrangées. Depuis qu'Ulrich avait tout résumé à Yumi quelques temps auparavant, les choses allaient plutôt bien. La Japonaise avait compris, à l'étonnement d'Ulrich qui ne l'espérait pas, et ils avaient commencé une magnifique histoire mais Aelita savait que Yumi était encore inquiète. Elle le lui confiait sans cesse et en dormait mal. Qu'allait devenir Ulrich ? Car son père avait mis ses menaces à exécution ce qui n'avait surpris personne d'ailleurs. Ce qui avait étonné le brun par contre, c'était la lettre de sa mère, arrivée quelques jours auparavant qui remerciait son fils car les choses s'arrangeaient peu à peu même si Mr Stern demeurait obstinément fixé sur le sort de son enfant…et elle en était navré et disait qu'elle l'aiderait du mieux qu'elle pouvait … Pourtant ce matin là…
- Bonjour Yu', fanfaronna Odd en se levant brusquement.
-Mes parents m'ont prénommé Yumi à ma naissance, pourquoi ne pas utiliser ce prénom ? Lâcha Yumi.
-Bah pourquoi pas, répliqua Odd malicieux et Yumi soupira.
-Bien dormi ? Interrogea Jérémie qui émergeait de sa cuisine avec un plateau recouvert de croissant, pains au chocolat et autres viennoiseries sur lesquelles Odd se jeta.
-Tu as une chambre d'ami confortable, répondit simplement la brune.
-Mes parents aiment faire les choses biens…
-J'ai remarqué, ils y arrivent à la perfection d'ailleurs.
-Je leur transmettrais le compliment, fit Jérémie avec un sourire mystérieux.
-Ils rentrent bientôt ? s'étonna Yumi qui savait comme eux tous que ses parents étaient en Egypte pour tout le mois.
Elle remarqua alors les visages ravi, malicieux et mystérieux tourné vers elle. Faisant semblant de rien, elle demanda où était Ulrich.
-Sous la douche, répondit simplement Aelita.
Plusieurs minutes passèrent en silence puis Yumi reposa soudainement le bol qu'elle buvait, les sourcils froncés.
-Et si vous songiez à m'expliquer maintenant ? Vous me cachez quoi ?
-Pourquoi veux-tu que l'on te cache quelque chose ?
-Aelita, gronda Yumi, menaçante.
-Allez Jérémie, dis le lui.
-Me dire quoi ?
-Il n'y a plus de problème Yumi…, lâcha alors Jérémie d'un ton ravi.
-de problème ? répéta Yumi, mais…que…
-Je vais entrer en apprentissage dans l'entreprise du père à Jérémie. Il vient d'ouvrir une section sport dans l'une de ses grandes surfaces, il a besoin d'un visage…une mascotte… et une semaine sur 3, je serais en cours, dans un lycée sport étude pour améliorer ma technique… grâce à Jérémie, j'aurais de quoi payer ma formation pour devenir catch… expliqua la voix d'Ulrich qui était appuyé au chambranle de la porte, les bras croisée, un sourire simple mais heureux sur son visage rayonnant.
-Ulrich mais je…mais…
-Et en plus l'école et le travail ne sont pas éloignés… et tout près de ton école…
-Oh mon dieu…
Sous les rires ravis et légers, Yumi se jeta au cou du brun qui la fit tourner autour d'elle en riant. Tout était réglé…Peut-être n'en serait-ce pas toujours ainsi, pensa Ulrich, mais pour l'instant c'était le cas et il comptait bien en profiter… Plus tard était plus tard et il aviserait quand cela arriverait… Pour l'instant Yumi était avec lui, elle riait et il ne souhaitait rien de plus sinon que cela dure le plus longtemps possible.
Derrière eux Aelita se pencha vers Jérémie qui l'embrassa sans rougir plus que ça et il la serra dans ses bras en contemplant le bonheur de ses amis sans remarquer qu'à leur côté un petit blond aux yeux brillants reprenait un croissant soupirait de bonheur, le cœur léger et ne souhaitant que du bonheur à ces quatre êtres merveilleux… S'il pouvait savoir que son tour viendrait plus tôt qu'il ne le pensait…