Un tout petit texte comme ça

Pour les fanfics inclassables.

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Jeune Lyokophile

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Message 15 Nov 2020, 00:30

Un tout petit texte comme ça

Un tout petit texte comme ça

Bonjour !
Ça fait des lustres que je n'ai pas posté sur ce forum, mais j'avais envie d'écrire un peu, sans me casser la tête pour autant, alors j'ai décidé de faire un texte court. Je ne sais pas encore ce que ça va donner, je me lance comme ça.

*************



William commençait tout juste à sortir du sommeil, encore à moitié endormi. Il se sentait extrêmement épuisé. Il ne voulait pas sortir de son lit tout de suite ! Il ne pouvait pas déjà être l’heure d’aller en cours, non ? Qu’avait-il fait la veille pour se retrouver aussi fatigué le lendemain ? Il se demanda si cela valait le coup qu’il se lève, puis se dit que comme son réveil n’avait pas encore sonné, cela voulait dire qu’il avait encore un peu de temps avant de devoir se lever. Avec l’intention de replonger sous la couette, il chercha sa couverture de ses mains pour la remonter sur lui, mais ne réussit à saisir que du vide. Bah, elle avait dû glisser sur ses pieds. Ce fut donc avec ses pieds qu’il chercha sa couverture, mais là encore, il ne rencontra que du vide. L’exaspération commença à monter en lui, alimentée par son épuisement, et il poussa un long soupir. Evidemment, il fallait que tout lui tombe dessus, et que dès la matinée, la malchance s’abatte sur lui ! Sa couverture était sûrement encore tombée du lit. Bon, son lit lui avait déjà joué ce tour plus d’une fois cette semaine, alors il était hors de question qu’il donne raison à sa malchance et se lève pour aller la chercher.
Toujours sans ouvrir les yeux, il chercha la couverture qui lui causait tant de soucis de sa main.

Mais il n’y avait pas de bord à son lit.

D’ailleurs, l’endroit où il était allongé n’avait pas la souplesse d’un matelas. Non, c’était plutôt comme un sol impersonnel en un ciment dur, froid et lisse, sans aucune irrégularité ou aspérité.
Cette découverte le réveilla complètement.
Maintenant qu’il y pensait, son corps était comme engourdi, et plus le temps passait, plus son épuisement lui paraissait anormal.
Et soudain, le silence de l’endroit le frappa. Il n’y avait pas un bruit. Pas un chant d’oiseau, pas les murmures de passants, pas même le bruit des voitures passant à l’extérieur. Un silence anormal, effrayant, qui lui donna la chair de poule.

Et graduellement, alors qu’il se mettait à compter une par une toutes les choses qui ne paraissaient pas normales, la panique commença à le submerger. Son coeur se serra brusquement dans sa poitrine, comprimé par un étau. Son souffle se fit de plus en plus court, et se mit à haleter. Soudain, il avait peur d’ouvrir les yeux. Il était terrorisé. Il ne voulait pas savoir.

Et alors, presque malgré lui, il sentit les souvenirs affluer.
L’usine.
Les scanners.
Le cinquième territoire.

Il sentait le souvenir suivant venir. Non ! Pitié, non ! Il ne voulait pas savoir ! Il ne voulait pas revoir ce qu’il devinait déjà ! Il tenta d’ériger des digues mémorielles, d’éviter le souvenir, de ne plus penser, mais en vain.
Une méduse.
Cette méduse.
La Méduse.


Il se croyait dans un jeu. Il pensait être doué. Ne courir aucun risque. Et il avait échoué. De la plus cruelle des façons. Il y avait enfin eu dans sa vie, pour la première fois depuis longtemps, des personnes qui croyaient en lui, suffisamment pour leur confier leur plus grand secret, pour s’en remettre à lui. Des personnes qui lui faisaient confiance, à lui. Lui, celui qui avait placardé des affiches partout dans son ancien collège. Lui, le délinquant, le type bizarre, poète à ses temps perdus, que personne ne comprenait. Et il les avait déçues. Il avait trahi leur confiance. Il était allé inconsciemment au devant du danger, alors qu’elles l’avaient prévenu. Et il s’était fait prendre, comme un idiot. Il commençait à penser qu’il avait peut-être bien mérité ce qui lui était arrivé, après tout. Car tout était de sa faute. S’il n’avait pas été aussi idiot il n’aurait sans doute pas fini entre les bras de la Méduse.

Qu’avait-il dit, déjà, un peu avant de se faire virtualiser ?
« Ouais, ok, ça va, ça va, pas de panique ! De toute façon, je suis pas du genre à jouer les fanfarons. »

C’est ça, tu parles...

Il ouvrit en grand ses yeux, pour se faire passer l’envie de les garder fermer, et, avec précaution, se redressa en position assise, puis se releva complètement.
Du noir.
Du noir partout.
Pendant un moment, il se demanda s’il n’avait pas gardé les yeux fermés, mais non, ils étaient bien ouverts.
A perte de vue, le néant.
Il fit quelques pas hésitants, et le son de ses bottes claquant sur le sol lui revint par des échos démultipliés à l’infini.
Où était-il ? Il n’aurait pas dû être dévirtualisé, depuis le temps ? Comment avait-il atterri ici ? Il tenta de se souvenir de ce qu’il avait fait depuis l’incident avec la méduse, mais peu importait à quel point il essayait, rien ne lui revenait. Après de multiples tentatives infructueuses, il abandonna. Il n’arriverait à rien de cette façon. Peut-être en appelant ?
Tout en commençant à avancer, il se mit à crier les noms des lyoko-guerriers.

« Jérémie ? Aelita ? »

Seuls les échos de sa propre voix lui répondirent.

« Odd ? »

Au début, il essayait de rendre sa voix assurée.

« J’arrive pas à croire que je fais ça… Ulrich ? »

Mais bientôt, il se retrouva à courir à en perdre haleine, de plus en plus paniqué, de plus en plus désespéré. Il voulait quelqu’un. Il avait besoin de quelqu’un.

« Yumi ? Yumi ! S’il-te-plaît, Yumi ! A l’aide ! N’importe qui ! Ne me laissez pas là. Ne m’abandonnez pas. Je ne veux pas être seul… »

Il eut l’impression de courir une éternité dans cette étendue sombre. Et pourtant, il semblait ne jamais en voir le bout. Petit à petit, sa course effrénée se ralentit. Sa voix se brisa d’avoir tant crié, bientôt réduite à un murmure, et le désespoir revint l’étreindre en force. Il se laissa finalement tomber sur le sol, effondré. Il commençait seulement à comprendre ce que cela signifiait pour lui. Il ne verrait plus ses parents. Il ne verrait plus Yumi. Il ne verrait plus personne. Il ne voulait pas. Il ne voulait pas être seul.

Il se mit à trembler de manière incontrôlée, et des larmes de rage impuissante se mirent à rouler le long de ses joues, suivant le tracé de ses pommettes, coulant le long de la ligne douce du bas de son visage, et s’écrasant, goutte par goutte, sur ses mitaines.

*************
Dernière édition par oska-nais le 01 Sep 2021, 22:03, édité 4 fois.
Mon cher XANA, si vous croyez m'impressionner avec vos microbes à deux octets, vous vous fourrez le doigt dans la webcam

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Message 01 Sep 2021, 21:43

Re: Un tout petit texte comme ça

oska-nais a écrit:Bonjour !
Ça fait des lustres que je n'ai pas posté sur ce forum, mais j'avais envie d'écrire un peu, sans me casser la tête pour autant, alors j'ai décidé de faire un texte court. Je ne sais pas encore ce que ça va donner, je me lance comme ça.

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William commençait tout juste à sortir du sommeil, encore à moitié endormi. Il se sentait extrêmement épuisé. Il ne voulait pas sortir de son lit tout de suite ! Il ne pouvait pas déjà être l’heure d’aller en cours, non ? Qu’avait-il fait la veille pour se retrouver aussi fatigué le lendemain ? Il se demanda si cela valait le coup qu’il se lève, puis se dit que comme son réveil n’avait pas encore sonné, cela voulait dire qu’il avait encore un peu de temps avant de devoir se lever. Avec l’intention de replonger sous la couette, il chercha sa couverture de ses mains pour la remonter sur lui, mais ne réussit à saisir que du vide. Bah, elle avait dû glisser sur ses pieds. Ce fut donc avec ses pieds qu’il chercha sa couverture, mais là encore, il ne rencontra que du vide. L’exaspération commença à monter en lui, alimentée par son épuisement, et il poussa un long soupir. Evidemment, il fallait que tout lui tombe dessus, et que dès la matinée, la malchance s’abatte sur lui ! Sa couverture était sûrement encore tombée du lit. Bon, son lit lui avait déjà joué ce tour plus d’une fois cette semaine, alors il était hors de question qu’il donne raison à sa malchance et se lève pour aller la chercher.
Toujours sans ouvrir les yeux, il chercha la couverture qui lui causait tant de soucis de sa main.

Mais il n’y avait pas de bord à son lit.

D’ailleurs, l’endroit où il était allongé n’avait pas la souplesse d’un matelas. Non, c’était plutôt comme un sol impersonnel en un ciment dur, froid et lisse, sans aucune irrégularité ou aspérité.
Cette découverte le réveilla complètement.
Maintenant qu’il y pensait, son corps était comme engourdi, et plus le temps passait, plus son épuisement lui paraissait anormal.
Et soudain, le silence de l’endroit le frappa. Il n’y avait pas un bruit. Pas un chant d’oiseau, pas les murmures de passants, pas même le bruit des voitures passant à l’extérieur. Un silence anormal, effrayant, qui lui donna la chair de poule.

Et graduellement, alors qu’il se mettait à compter une par une toutes les choses qui ne paraissaient pas normales, la panique commença à le submerger. Son coeur se serra brusquement dans sa poitrine, comprimé par un étau. Son souffle se fit de plus en plus court, et se mit à haleter. Soudain, il avait peur d’ouvrir les yeux. Il était terrorisé. Il ne voulait pas savoir.

Et alors, presque malgré lui, il sentit les souvenirs affluer.
L’usine.
Les scanners.
Le cinquième territoire.

Il sentait le souvenir suivant venir. Non ! Pitié, non ! Il ne voulait pas savoir ! Il ne voulait pas revoir ce qu’il devinait déjà ! Il tenta d’ériger des digues mémorielles, d’éviter le souvenir, de ne plus penser, mais en vain.
Une méduse.
Cette méduse.
La Méduse.


Il se croyait dans un jeu. Il pensait être doué. Ne courir aucun risque. Et il avait échoué. De la plus cruelle des façons. Il y avait enfin eu dans sa vie, pour la première fois depuis longtemps, des personnes qui croyaient en lui, suffisamment pour leur confier leur plus grand secret, pour s’en remettre à lui. Des personnes qui lui faisaient confiance, à lui. Lui, celui qui avait placardé des affiches partout dans son lycée. Lui, le délinquant, le type bizarre, poète à ses temps perdus, que personne ne comprenait. Et il les avait déçues. Il avait trahi leur confiance. Il était allé inconsciemment au devant du danger, alors qu’elles l’avaient prévenu. Et il s’était fait prendre, comme un idiot. Il commençait à penser qu’il avait peut-être bien mérité ce qui lui était arrivé, après tout. Car tout était de sa faute. S’il n’avait pas été aussi idiot il n’aurait sans doute pas fini entre les bras de la méduse.

Il ouvrit en grand ses yeux, pour se faire passer l’envie de les garder fermer, et, avec précaution, se redressa en position assise, puis se releva complètement.
Du noir.
Du noir partout.
Pendant un moment, il se demanda s’il n’avait pas gardé les yeux fermés, mais non, ils étaient bien ouverts.
A perte de vue, le néant.
Il fit quelques pas hésitants, et le son de ses bottes claquant sur le sol lui revint par des échos démultipliés à l’infini.
Où était-il ? Il n’aurait pas dû être dévirtualisé, depuis le temps ? Comment avait-il atterri ici ? Il tenta de se souvenir de ce qu’il avait fait depuis l’incident avec la méduse, mais peu importe à quel point il essayait, rien ne lui revenait. Après de multiples tentatives infructueuses, il abandonna. Il n’arriverait à rien de cette façon. Peut-être en appelant ?
Tout en commençant à avancer, il se mit à crier les noms des lyoko-guerriers.

« Jérémie ? Aelita ? »

Seuls les échos de sa propre voix lui répondirent.

« Odd ? »

Au début, il essayait de rendre sa voix assurée.

« J’arrive pas à croire que je fais ça… Ulrich ? »

Mais bientôt, il se retrouva à courir à en perdre haleine, de plus en plus paniqué, de plus en plus désespéré. Il voulait quelqu’un. Il avait besoin de quelqu’un.

« Yumi ? Yumi ! S’il-te-plaît, Yumi ! A l’aide ! N’importe qui ! Ne me laissez pas là. Ne m’abandonnez pas. Je ne veux pas être seul… »

Il eut l’impression de courir une éternité dans cette étendue sombre. Et pourtant, il semblait ne jamais en voir le bout. Petit à petit, sa course effrénée ralentit. Sa voix se brisa d’avoir tant crié, bientôt réduite à un murmure, et le désespoir revint l’étreindre en force. Il se laissa finalement tomber sur le sol, effondré. Il commençait seulement à comprendre ce que cela signifiait pour lui. Il ne verrait plus ses parents. Il ne verrait plus Yumi. Il ne verrait plus personne. Il ne voulait pas. Il ne voulait pas être seul.

Il se mit à trembler de manière incontrôlée, et des larmes de rage impuissante se mirent à rouler le long de ses joues, suivant le tracé de ses pommettes, coulant le long de la ligne douce du bas de son visage, et s’écrasant, goutte par goutte, sur ses mitaines.

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Edit : Peut-être que finalement, ce ne sera pas si court que ça.
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Jeune Lyokophile

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Message 01 Sep 2021, 23:54

Re: Un tout petit texte comme ça

Coucou, me revoilà avec la suite ! Comment ça, ça fait presque un an ? :scratch: Je ne vois pas du tout de quoi vous voulez parler !

*************


William ne savait pas combien de temps il était resté là, assis, dans le noir. Dans cette immensité vide, il n’y avait aucun moyen de mesurer le temps. De plus, il n’était pas exclu que le temps ne passe pas de la même manière ici que… dehors. Il avait l’impression d’être dans cet espace sombre depuis des heures, mais, si ça se trouvait, seules quelques minutes, voire quelques secondes, s’étaient écoulées, et il était encore entre les bras de la méduse en ce moment même, en train de lui injecter des lignes de codes, ou encore de lui retirer des choses. Il avait l’impression de sentir sa présence tout près, et, quand il tournait la tête, il avait l’impression de voir son ombre en lisière de son champ de vision. Il ressentait encore ses tentacules humides autour de lui, l’enserrant, le manipulant comme un pantin. Un instant, elle était en dehors de lui, et il courait vers elle, espérant la détruire. Et l’instant d’après, elle était en lui.
En train de le modifier.
En train de le corrompre.

Il ne savait pas si les autres lyoko-guerriers… les vrais lyoko-guerriers l’avaient déjà prévenu des dangers de la Méduse. Evidemment qu’il ne savait pas, il ne les avait pas écoutés ! Il était tellement énervé contre lui-même qu’il avait envie de se frapper. Il décida de frapper le sol à la place. Vraiment, qu’est-ce qui n’allait pas chez lui ?

Soudain, sans prévenir, le noir absolu fut percé par une lumière, au loin. Elle était aussi petite qu’une étoile de la voûte céleste paraissait l’être depuis la Terre, mais, dans cet endroit où aucune lumière ne parvenait, elle semblait aussi éblouissante que le soleil. William plissa les yeux à la vue de la lumière qui faisait souffrir ses yeux qui n’était plus habitués depuis longtemps au moindre éclairage. Bientôt, la lumière se mit à grandir à une vitesse vertigineuse. À peine William prit-il conscience que la lumière était en train de s’étendre que tout autour de lui était déjà devenu blanc. La lumière devint plus puissante, forçant William à se couvrir les yeux de son bras. Pendant un instant, il perdit toute sensation, puis les sens lui revinrent doucement.

La première chose qu’il remarqua, c’était qu’il n’était plus dans la même position qu’auparavant. Il était à présent à quatre pattes, et, à bout de souffle, il haletait. Il sentait ses épaules se lever et s’abaisser au rythme de sa respiration. Le sol sous ses mains semblait toujours être le même, toujours aussi lisse, et sans aucune prise.
Donc, je suis toujours dans cet endroit sombre...
Puis, il entendit la Méduse s’éloigner, repartant par la droite, et il sut qu’il était de retour dans son corps. Finalement, cette Méduse n’était peut-être pas si terrible que ça. Jérémie s’était sûrement inquiété pour rien. Il entendait des pas approcher en courant, derrière lui.

Lentement, il se remit sur ses pieds. Cette fois, il affirma plus la prise sur la poignée de son épée. Il n’avait pas envie de risquer de se la faire arracher une nouvelle fois. Il ne savait pas pourquoi il était toujours aussi essoufflé. Peut-être un effet secondaire du passage de la Méduse ? Il eut soudain l’impression d’être percé par des milliers d’aiguilles, et, si son corps souffrait, sa tête, elle était prise d’une douleur encore plus violente. Saleté de méduse ! Il sentait la rage bouillonner en lui. La prochaine fois qu’il la verrait, il lui ferait sa fête !
Il gémit de douleur en se relevant, et comprit aussitôt que quelque chose n’allait pas. Sa voix avait changé, elle était comme… divisée, ce qui lui donnait une connotation métallique.

« William, ça va ? »

C’était la voix d’Aelita. À l’entendre s’inquiéter ainsi pour lui, il se sentit mal. Il avait foncé vers le danger sans réfléchir, et maintenant, les autres s’étaient mis à s’inquiéter pour lui. Il sentit une boule dans sa gorge et eut soudain envie de pleurer. Il sentait des aiguilles de culpabilité lui transpercer le ventre, et parallèlement, des vagues de joie lui réchauffer le coeur. Il avait envie de sourire, de pleurer et de crier en même temps. Il était de retour sur Lyoko. Jérémie le rematérialiserait, il retrouverait sa chambre à Kadic, se glisserait sous les couvertures de son lit, s’endormirait, et oublierait tout de cet évènement malheureux.
Il voulut rassurer Aelita, lui dire qu’il allait bien, mais, quand il voulut parler, ses lèvres refusèrent de bouger. Ça… ça, ça n’était pas normal. Il tenta de lui parler, encore et encore, de dire quelque chose, n’importe quoi, mais toutes ses tentatives se retrouvaient soldées par des échecs. La panique l’engloutit comme un raz-de-marée. Il essaya de se débattre, encore et encore, mais ses efforts étaient inutiles, et il se sentait sombrer. Ses tentatives de dire, de faire quelque chose, n’importe quoi se firent de plus en plus fébriles, de plus en plus désespérées, mais il ne réussit pas à faire frémir un seul de ses doigts. Il n’avait plus le contrôle sur son propre corps.
Il essayait de toutes ses forces de reprendre le contrôle, de crier à Aelita de partir, de s’en aller, de s’enfuir, immédiatement. Il voulait lui dire qu’elle était en danger, qu’il était dangereux, mais ses lèvres restaient désespérément closes.

Avec impuissance, il se vit se retourner, et avancer, pas à pas, lentement, vers une Aelita qui, prenant rapidement conscience de la situation, se mit à reculer en restant face à lui. Elle tenta de se protéger en lui envoyant des champs de force, mais il sentit les muscles de ses bras se mouvoir, et, une par une, les sphères électriques roses vinrent s’éteindre sur le tranchant de la lame de son épée. Avant qu’Aelita n’ait pu s’enfuir, il fit un ample et brusque mouvement des bras, et un arc d’énergie sortit de son épée pour la frapper, la dévirtualisant sur le coup.

Il voulait glisser au sol. Il voulait fondre en larmes. Il voulait partir, s’échapper de cette prison. Il voulait… Il voulait que tout s’arrête. Et il était incapable de faire tout cela. C’était sa faute. Sa faute. Sa faute. Tout était de sa faute. Il s’était comporté comme un imbécile. Il s’était jeté au devant du danger, en ignorant les avertissements de personnes qui étaient plus expérimentées que lui. Il s’était fait capturer par la Méduse.
Et maintenant, Xana avait pris le contrôle de son corps, et il ne pouvait plus rien faire pour l’empêcher de faire du mal à ses amis.
Et il était seul.

*************
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