Jeune Lyokophile
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Localisation: Quelque part
Un tout petit texte comme ça
Un tout petit texte comme ça
Bonjour !
Ça fait des lustres que je n'ai pas posté sur ce forum, mais j'avais envie d'écrire un peu, sans me casser la tête pour autant, alors j'ai décidé de faire un texte court. Je ne sais pas encore ce que ça va donner, je me lance comme ça.
William commençait tout juste à sortir du sommeil, encore à moitié endormi. Il se sentait extrêmement épuisé. Il ne voulait pas sortir de son lit tout de suite ! Il ne pouvait pas déjà être l’heure d’aller en cours, non ? Qu’avait-il fait la veille pour se retrouver aussi fatigué le lendemain ? Il se demanda si cela valait le coup qu’il se lève, puis se dit que comme son réveil n’avait pas encore sonné, cela voulait dire qu’il avait encore un peu de temps avant de devoir se lever. Avec l’intention de replonger sous la couette, il chercha sa couverture de ses mains pour la remonter sur lui, mais ne réussit à saisir que du vide. Bah, elle avait dû glisser sur ses pieds. Ce fut donc avec ses pieds qu’il chercha sa couverture, mais là encore, il ne rencontra que du vide. L’exaspération commença à monter en lui, alimentée par son épuisement, et il poussa un long soupir. Evidemment, il fallait que tout lui tombe dessus, et que dès la matinée, la malchance s’abatte sur lui ! Sa couverture était sûrement encore tombée du lit. Bon, son lit lui avait déjà joué ce tour plus d’une fois cette semaine, alors il était hors de question qu’il donne raison à sa malchance et se lève pour aller la chercher.
Toujours sans ouvrir les yeux, il chercha la couverture qui lui causait tant de soucis de sa main.
Mais il n’y avait pas de bord à son lit.
D’ailleurs, l’endroit où il était allongé n’avait pas la souplesse d’un matelas. Non, c’était plutôt comme un sol impersonnel en un ciment dur, froid et lisse, sans aucune irrégularité ou aspérité.
Cette découverte le réveilla complètement.
Maintenant qu’il y pensait, son corps était comme engourdi, et plus le temps passait, plus son épuisement lui paraissait anormal.
Et soudain, le silence de l’endroit le frappa. Il n’y avait pas un bruit. Pas un chant d’oiseau, pas les murmures de passants, pas même le bruit des voitures passant à l’extérieur. Un silence anormal, effrayant, qui lui donna la chair de poule.
Et graduellement, alors qu’il se mettait à compter une par une toutes les choses qui ne paraissaient pas normales, la panique commença à le submerger. Son coeur se serra brusquement dans sa poitrine, comprimé par un étau. Son souffle se fit de plus en plus court, et se mit à haleter. Soudain, il avait peur d’ouvrir les yeux. Il était terrorisé. Il ne voulait pas savoir.
Et alors, presque malgré lui, il sentit les souvenirs affluer.
L’usine.
Les scanners.
Le cinquième territoire.
Il sentait le souvenir suivant venir. Non ! Pitié, non ! Il ne voulait pas savoir ! Il ne voulait pas revoir ce qu’il devinait déjà ! Il tenta d’ériger des digues mémorielles, d’éviter le souvenir, de ne plus penser, mais en vain.
Une méduse.
Cette méduse.
La Méduse.
Il se croyait dans un jeu. Il pensait être doué. Ne courir aucun risque. Et il avait échoué. De la plus cruelle des façons. Il y avait enfin eu dans sa vie, pour la première fois depuis longtemps, des personnes qui croyaient en lui, suffisamment pour leur confier leur plus grand secret, pour s’en remettre à lui. Des personnes qui lui faisaient confiance, à lui. Lui, celui qui avait placardé des affiches partout dans son ancien collège. Lui, le délinquant, le type bizarre, poète à ses temps perdus, que personne ne comprenait. Et il les avait déçues. Il avait trahi leur confiance. Il était allé inconsciemment au devant du danger, alors qu’elles l’avaient prévenu. Et il s’était fait prendre, comme un idiot. Il commençait à penser qu’il avait peut-être bien mérité ce qui lui était arrivé, après tout. Car tout était de sa faute. S’il n’avait pas été aussi idiot il n’aurait sans doute pas fini entre les bras de la Méduse.
Qu’avait-il dit, déjà, un peu avant de se faire virtualiser ?
« Ouais, ok, ça va, ça va, pas de panique ! De toute façon, je suis pas du genre à jouer les fanfarons. »
C’est ça, tu parles...
Il ouvrit en grand ses yeux, pour se faire passer l’envie de les garder fermer, et, avec précaution, se redressa en position assise, puis se releva complètement.
Du noir.
Du noir partout.
Pendant un moment, il se demanda s’il n’avait pas gardé les yeux fermés, mais non, ils étaient bien ouverts.
A perte de vue, le néant.
Il fit quelques pas hésitants, et le son de ses bottes claquant sur le sol lui revint par des échos démultipliés à l’infini.
Où était-il ? Il n’aurait pas dû être dévirtualisé, depuis le temps ? Comment avait-il atterri ici ? Il tenta de se souvenir de ce qu’il avait fait depuis l’incident avec la méduse, mais peu importait à quel point il essayait, rien ne lui revenait. Après de multiples tentatives infructueuses, il abandonna. Il n’arriverait à rien de cette façon. Peut-être en appelant ?
Tout en commençant à avancer, il se mit à crier les noms des lyoko-guerriers.
« Jérémie ? Aelita ? »
Seuls les échos de sa propre voix lui répondirent.
« Odd ? »
Au début, il essayait de rendre sa voix assurée.
« J’arrive pas à croire que je fais ça… Ulrich ? »
Mais bientôt, il se retrouva à courir à en perdre haleine, de plus en plus paniqué, de plus en plus désespéré. Il voulait quelqu’un. Il avait besoin de quelqu’un.
« Yumi ? Yumi ! S’il-te-plaît, Yumi ! A l’aide ! N’importe qui ! Ne me laissez pas là. Ne m’abandonnez pas. Je ne veux pas être seul… »
Il eut l’impression de courir une éternité dans cette étendue sombre. Et pourtant, il semblait ne jamais en voir le bout. Petit à petit, sa course effrénée se ralentit. Sa voix se brisa d’avoir tant crié, bientôt réduite à un murmure, et le désespoir revint l’étreindre en force. Il se laissa finalement tomber sur le sol, effondré. Il commençait seulement à comprendre ce que cela signifiait pour lui. Il ne verrait plus ses parents. Il ne verrait plus Yumi. Il ne verrait plus personne. Il ne voulait pas. Il ne voulait pas être seul.
Il se mit à trembler de manière incontrôlée, et des larmes de rage impuissante se mirent à rouler le long de ses joues, suivant le tracé de ses pommettes, coulant le long de la ligne douce du bas de son visage, et s’écrasant, goutte par goutte, sur ses mitaines.
Bonjour !
Ça fait des lustres que je n'ai pas posté sur ce forum, mais j'avais envie d'écrire un peu, sans me casser la tête pour autant, alors j'ai décidé de faire un texte court. Je ne sais pas encore ce que ça va donner, je me lance comme ça.
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William commençait tout juste à sortir du sommeil, encore à moitié endormi. Il se sentait extrêmement épuisé. Il ne voulait pas sortir de son lit tout de suite ! Il ne pouvait pas déjà être l’heure d’aller en cours, non ? Qu’avait-il fait la veille pour se retrouver aussi fatigué le lendemain ? Il se demanda si cela valait le coup qu’il se lève, puis se dit que comme son réveil n’avait pas encore sonné, cela voulait dire qu’il avait encore un peu de temps avant de devoir se lever. Avec l’intention de replonger sous la couette, il chercha sa couverture de ses mains pour la remonter sur lui, mais ne réussit à saisir que du vide. Bah, elle avait dû glisser sur ses pieds. Ce fut donc avec ses pieds qu’il chercha sa couverture, mais là encore, il ne rencontra que du vide. L’exaspération commença à monter en lui, alimentée par son épuisement, et il poussa un long soupir. Evidemment, il fallait que tout lui tombe dessus, et que dès la matinée, la malchance s’abatte sur lui ! Sa couverture était sûrement encore tombée du lit. Bon, son lit lui avait déjà joué ce tour plus d’une fois cette semaine, alors il était hors de question qu’il donne raison à sa malchance et se lève pour aller la chercher.
Toujours sans ouvrir les yeux, il chercha la couverture qui lui causait tant de soucis de sa main.
Mais il n’y avait pas de bord à son lit.
D’ailleurs, l’endroit où il était allongé n’avait pas la souplesse d’un matelas. Non, c’était plutôt comme un sol impersonnel en un ciment dur, froid et lisse, sans aucune irrégularité ou aspérité.
Cette découverte le réveilla complètement.
Maintenant qu’il y pensait, son corps était comme engourdi, et plus le temps passait, plus son épuisement lui paraissait anormal.
Et soudain, le silence de l’endroit le frappa. Il n’y avait pas un bruit. Pas un chant d’oiseau, pas les murmures de passants, pas même le bruit des voitures passant à l’extérieur. Un silence anormal, effrayant, qui lui donna la chair de poule.
Et graduellement, alors qu’il se mettait à compter une par une toutes les choses qui ne paraissaient pas normales, la panique commença à le submerger. Son coeur se serra brusquement dans sa poitrine, comprimé par un étau. Son souffle se fit de plus en plus court, et se mit à haleter. Soudain, il avait peur d’ouvrir les yeux. Il était terrorisé. Il ne voulait pas savoir.
Et alors, presque malgré lui, il sentit les souvenirs affluer.
L’usine.
Les scanners.
Le cinquième territoire.
Il sentait le souvenir suivant venir. Non ! Pitié, non ! Il ne voulait pas savoir ! Il ne voulait pas revoir ce qu’il devinait déjà ! Il tenta d’ériger des digues mémorielles, d’éviter le souvenir, de ne plus penser, mais en vain.
Une méduse.
Cette méduse.
La Méduse.
Il se croyait dans un jeu. Il pensait être doué. Ne courir aucun risque. Et il avait échoué. De la plus cruelle des façons. Il y avait enfin eu dans sa vie, pour la première fois depuis longtemps, des personnes qui croyaient en lui, suffisamment pour leur confier leur plus grand secret, pour s’en remettre à lui. Des personnes qui lui faisaient confiance, à lui. Lui, celui qui avait placardé des affiches partout dans son ancien collège. Lui, le délinquant, le type bizarre, poète à ses temps perdus, que personne ne comprenait. Et il les avait déçues. Il avait trahi leur confiance. Il était allé inconsciemment au devant du danger, alors qu’elles l’avaient prévenu. Et il s’était fait prendre, comme un idiot. Il commençait à penser qu’il avait peut-être bien mérité ce qui lui était arrivé, après tout. Car tout était de sa faute. S’il n’avait pas été aussi idiot il n’aurait sans doute pas fini entre les bras de la Méduse.
Qu’avait-il dit, déjà, un peu avant de se faire virtualiser ?
« Ouais, ok, ça va, ça va, pas de panique ! De toute façon, je suis pas du genre à jouer les fanfarons. »
C’est ça, tu parles...
Il ouvrit en grand ses yeux, pour se faire passer l’envie de les garder fermer, et, avec précaution, se redressa en position assise, puis se releva complètement.
Du noir.
Du noir partout.
Pendant un moment, il se demanda s’il n’avait pas gardé les yeux fermés, mais non, ils étaient bien ouverts.
A perte de vue, le néant.
Il fit quelques pas hésitants, et le son de ses bottes claquant sur le sol lui revint par des échos démultipliés à l’infini.
Où était-il ? Il n’aurait pas dû être dévirtualisé, depuis le temps ? Comment avait-il atterri ici ? Il tenta de se souvenir de ce qu’il avait fait depuis l’incident avec la méduse, mais peu importait à quel point il essayait, rien ne lui revenait. Après de multiples tentatives infructueuses, il abandonna. Il n’arriverait à rien de cette façon. Peut-être en appelant ?
Tout en commençant à avancer, il se mit à crier les noms des lyoko-guerriers.
« Jérémie ? Aelita ? »
Seuls les échos de sa propre voix lui répondirent.
« Odd ? »
Au début, il essayait de rendre sa voix assurée.
« J’arrive pas à croire que je fais ça… Ulrich ? »
Mais bientôt, il se retrouva à courir à en perdre haleine, de plus en plus paniqué, de plus en plus désespéré. Il voulait quelqu’un. Il avait besoin de quelqu’un.
« Yumi ? Yumi ! S’il-te-plaît, Yumi ! A l’aide ! N’importe qui ! Ne me laissez pas là. Ne m’abandonnez pas. Je ne veux pas être seul… »
Il eut l’impression de courir une éternité dans cette étendue sombre. Et pourtant, il semblait ne jamais en voir le bout. Petit à petit, sa course effrénée se ralentit. Sa voix se brisa d’avoir tant crié, bientôt réduite à un murmure, et le désespoir revint l’étreindre en force. Il se laissa finalement tomber sur le sol, effondré. Il commençait seulement à comprendre ce que cela signifiait pour lui. Il ne verrait plus ses parents. Il ne verrait plus Yumi. Il ne verrait plus personne. Il ne voulait pas. Il ne voulait pas être seul.
Il se mit à trembler de manière incontrôlée, et des larmes de rage impuissante se mirent à rouler le long de ses joues, suivant le tracé de ses pommettes, coulant le long de la ligne douce du bas de son visage, et s’écrasant, goutte par goutte, sur ses mitaines.
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Dernière édition par oska-nais le 01 Sep 2021, 22:03, édité 4 fois.